Siège de la Corporation Galactique > Convocation du Grand Conseil

Auteur : Le Chapelier Fou
12/03/07 23h10 | 26 Vertan 3725

Le pluie battait la baie vitrée, Galactica était masquée à la vue des Conseillers par les flots acides. Tous les membres du Grand Conseil avaient été convoqués par le Chapelier Fou. Ils attendaient depuis deux heures, jetant pour certains quelques regards discrets emplis de regrets vers la place vacante laissée par feu m4x. Au départ, tous se sont questionnés sur les raisons de cette convocation, mais, se rendant compte qu'aucun d'entre eux n'en savait plus que les autres, ils passèrent rapidement en revue les divers problèmes de la capitale. Puis certains voulurent partir, mais Kalyso les retint, clamant que le Chapelier n'aurait pas convoqué le Grand Conseil pour rien.

Soudain, la salle du Grand Conseil s'assombrit, entrainant les Conseillers dans la pénombre. Peu à peu, leurs yeux virent apparaitre des couleurs, du rouge et de l'orange principalement. Le décor se planta progressivement, dévoilant des atrocités qu'aucun d'entre eux n'aurait souhaité observer. Ils distinguaient les contours du grand bâtiment qu'était le Siège de la Corporation... Il était en ruine et prit par les flammes. Au devant, des centaines de cadavres d'hommes en arme étaient éparpillés, déchiquetés et démembrés pour la plupart. Du sang s'écoulait depuis le bastion des libertés vers le système de recyclage des eaux de Galactica. Aussi loin que leurs regards portaient, ils ne voyaient que le feu, le sang et la désolation. Au dessus d'eux, le ciel était rouge sang, et de sombres nuages présageaient d'autres tristes évènements à venir. Puis, tout s'enchaina très vite. Une horde de créatures colossales apparurent tout autour d'eux. Ils n'étaient que pure haine, des êtres de chairs habités par une envie de sang incomparable. Bardés de crocs, de griffes et d'atouts en tout genre, ils étaient facilement reconnaissables. Les Grands Conseillers les avaient déjà vu dans les récits interdits. Ils se trouvaient face à des démons... Ces derniers chargèrent, les Grands Conseillers paraissaient désemparés, mis à part l'archimage Terluan, qui leva les bras au ciel, un rictus déformant son visage, hurlant quelque chose d'incompréhensible.

Noir.

Etaient-ils morts ?

Aucun d'entre eux ne le savait, et pourtant, ils continuaient de penser.

L'écran de leur vision sembla se craqueler, et se brisa comme du verre fin. Les morceaux d'illusion disparurent dans le sol de la salle du Grand Conseil, aux pieds de celui qu'ils connaissaient sous le nom du Chapelier Fou. Celui-ci était vêtu de ses plus beaux atours. Un grand chapeau noir orné de plumes blanches qu'il tenait près de son visage le masquait à moitié, dévoilant tout de même les larmes noires peintes sous ses yeux. Ses cheveux carmin voletaient, sans qu'il n'y ai de courant d'air dans la salle, comme mus d'une volonté propre. Une veste courte et moulante, noire elle aussi, ornée quelques boutons blancs et de filigranes de même couleur détaillait ses formes. Il avait revêtu une jupe courte et portait de longues bottes en cuir. Ses doigts étaient ornés de diverses bagues, dont l'une portait son sceau. Un sourire bienfaiteur égayait son visage.

Sautillant, il s'avança vers Kalyso, nullement impressionnée, contrairement à ses collègues. Il déposa un baiser sur sa joue et l'enlaça, lui murmurant à l'oreille d'une voix fluette :
" Quel plaisir de vous revoir à nouveau, jeune sauvageonne. " Et, tel l'ombre de la Conseillère, il se fondit en elle, avant de réapparaitre assis sur le siège qui était destiné à accueillir le postérieur de m4x durant les réunions. Détendu, il fit reposer ses pieds sur la table centrale. Sa voix retentit à nouveau, plus forte, plus masculine :

" Messieurs les Grands Conseillers, ainsi que notre très chère sauvageonne, à laquelle il adressa un nouveau baiser, nous supposons que vous désirez des explications. "

Il soupira, il semblait déjà las de ceci, mais un raclement de gorge l'incita à s'expliquer.

" Ce que nous vous avons montré à l'instant est le fruit de votre incapacité à agir. Nous avons dessiné et créé pour vous la projection d'un avenir possible et probable. "

Il y eu des exclamations, mais les Conseillers restèrent muets.

" En effet, nous avons discuté à ce sujet récemment, mais vous avez été incapables de trouver une solution, vous tous. Nous sommes toujours prêts à vous apporter notre aide, et nous allons le faire, contre votre gré si nous nous y voyons forcés, mais nous espérons que vous saurez, vous, membres du Grand Conseil, prendre les choses en main.

Nous avons un sérieux reproche à vous faire, en premier lieu. La menace qui a pesé sur vous, incarnée par les Wizard, n'a pas pu être écartée par vos soins. Vous avez été incapables d'en venir à bout, alors que ce n'était là que le préliminaire d'une guerre bien plus éprouvante.

D'autre part, il nous semble que vous avez oublié vos priorités. A quelles occupations vaquez vous donc au lieu de prendre le temps d'appliquer fermement vos devoirs ? Auriez vous déjà oublié vos craintes de voir le Voile se déchirer ?
"

A ces mots, l'archimage Terluan se redressa et dit :

" - Foutaises ! Ce n'est qu'une infime probabilité et...
- Vous êtes bien malpoli, archimage. Nous vous prions d'attendre la fin de notre discours pour vous élever contre nous. Nous allons tout de même répondre à votre interrogation : Oui, il n'y a qu'une infime chance pour que cela se produise, mais cette chance s'accroit de jours en jours. Chaque heure qui s'écoule vous rapproche plus d'un apocalypse qu'aucun d'entre nous ne désire. De plus, vous ne disposez actuellement d'aucun système capable de connaitre exactement l'état du Voile, ce qui est fâcheux. En clair, j'aimerais que nous reprenions la discussion là où nous l'avions laissé, si vous le désirez. Ah, nous oubliions... "

Le Chapelier Fou se leva d'un bond, désigna le sol de sa main. Une ombre se forma sous celle-ci, et une femme en sortit. Elle était marquée d'un grand nombre de tatouages, avait les yeux bandés et portait une tenue courte et moulante, épousant ses formes pour la plus grande joie des mâles.

" Nous vous présentons Feyd-Laun, nous l'avons élue pour vous assister dans votre tâche en tant que Grande Conseillère. Nous espérons que vous l'accepterez dans vos rangs... Nous espérons aussi que vous saurez nous faire confiance. "

Auteur : Duanration
15/03/07 20h39 | 29 Vertan 3725

Bugs avait été choqué. Etant un homme de chiffres et de sciences il n’avait été que peu habitué à la magie, surtout sous ce genre de forme.
Ses cheveux, blanchis par le stress et le travail, dansaient doucement sur son visage usé, sortant doucement de sa torpeur, le grand conseiller originaire de la Duanratie décida de s’exprimer.


Votre démonstration m’a beaucoup impressionné… J’ai même cru que j’allais mourir, que j’allais me faire tuer par ces monstres… Vos arguments ont un impact émotionnel réellement important…
Mais avant que nous avancions plus loin dans cette discution, j’aimerais être informé de quelques… légers détails.
En premier lieu, n’est-il pas vrai, monsieur, que vous êtes à l’instar de ces créatures que vous nous avez présenté précédemment, un démon ?
De plus vous possédez cet étonnant pouvoir qu’est la capacité de traverser le voile, ce pouvoir, ridicule en sois, vous confère une grande puissance par son caractère unique. Ne vous retrouveriez-vous pas, faible, devant ces puissants démons si vous ne pouviez plus profiter de ce pouvoir ?...

Ce risque de la destruction du voile semble vraiment faible, ces attaques de démon dans notre monde me paraissent réellement improbables, tant de...
… Et puis, vous êtes tellement insistant dans vos demandes, vous avez réellement besoin de nous, vous avez réellement quelque chose à y gagner…
Alors… Pouvons-nous vous faire confiance ?


Il n’était pas humain. Cet être, cette chose, ce démon, était malsain. Il ne pouvait que l’être, lui qui n’était pas humain. Et, il était hors de question, qu’un démon tel que lui, exploite le grand conseil à ses fins.
Bugs tremblait. Un si léger tremblement. Les images de la dévastation de son monde qu’il avait vécu il y a quelques minutes se bousculaient alors, encore, dans son esprit.
Peut-être avait-il été trop agressif, trop sceptique, mais comment répondre à une telle présentation ?...

Auteur : Lord Yu
15/03/07 21h56 | 29 Vertan 3725

Ces images passaient en boucle dans ma tête, elles ne s'arrêtaient que dans certains moment de réflexion, puis revenaient bouleverser mon esprit quelques secondes plus tard.
Non, il ne s'agissait pas seulement des images de hordes de démons attaquant Galactica et ses alentours, assaillant le siège de la corporation... que dis-je, détruisant le siège de la corporation ainsi que tous ses habitants sans le moindre remord apparent. Il s'agissait des images du chapelier fou répétant cette phrase:

« Ce que nous vous avons montré à l'instant est le fruit de votre incapacité à agir. »

Pourquoi maintenant? Cela faisait déjà quelque temps qu'il n'avait plus donné signe de vie mais revenait à cette heure-ci alors que rien ne pouvait le prévoir, aucun événement particulier,... Que puis-je penser de lui? Non plutôt que dois-je penser de lui? Malgré toute cette période, mes recherches sur cette personne, mes multiples questions, je n'ai jamais réussi à le cerner, connaître ses buts, ses origines, ses alliés, ses ennemis,....


Vous n'êtes pas sans savoir que je n'ai absolument aucune confiance en vous, je vous le montre depuis nos premières rencontres, et réitère donc cette fois-ci. Après tous vous ne nous avez jamais prouvé que nous pouvions vous faire confiance. Vous feignez sans cesse vouloir nous aider, mais nous voulons des actes, des preuves,... Pourquoi n'avez pas déjà fait en sorte de monter cette armée anti-démon? Pourquoi ne pas avoir été à la source du mal afin de le détruire? Pourquoi reposer tous vos espoirs sur nous? Nous n'avons aucune preuve que ceux-ci comptent actuellement nous détruire et notre objectif est de faire régner la paix dans le système de Galactica, pas au delà. Nous n'allons pas risquer de déchaîner les démons si ceux-ci ne nous veulent aucun mal, après tous les contes de nos enfances et les mythes ne sont par définition que des histoires religieuse et imaginaire, imaginées par nos ancêtres.

Lord Yu s 'arrêta quelques instants, cette image continuait à le travailler. Le chapelier avait pesé chacun de ses mots afin de choquer

Je n'ai en aucun cas besoin de me justifier, mais représentant la paix, nous ne pouvions risquer d'intervenir lors de la dernière prise de contrôle, imaginez-vous seulement le nombre de morts que nous aurions eu sur les bras? Je pense que oui, vous nous avez montré à maintes reprises votre intelligence, je pense donc aussi que vous comprenez notre position...

Le voile risque de se déchirer à tous moment, je le conçoit, mais éclairez nous donc sur les conséquences de cette déchirure, nous ne savons vraiment ce qu'il va se passer après ça et différents scénario sont possible: des famines à l'utopie en passant par une attaque de démon ou encore aucun changement notable en ces lieux. Chacune de ces éventualités ont pour moi autant de chance de se produire les une que les autres, et il faut se préparer à chacune d'entre elles je le conçoit puisque nous ne pouvons risquer d'en négliger une nous paraissant moins probable que les autres... Comme l'attaque de démons par exemple.

C'est pourquoi je pense que nous devons cette fois-ci vous faire confiance... ou au moins faire comme si nous vous faisions confiance. Que proposez-vous? Passer le voile? Vous connaissez déjà notre avis sur la question, j'attends donc vos idées.

Pour ce qui est de Feyd-Laun je pense là aussi que nous devons l'accepter parmis les notre car vous pourriez être une carte qu'il vos mieux avoir dans son jeu à la vue de vos capacités. De plus, celle-ci nous permettra de garder un oeil sur vos agissement afin de stopper toute relation en cas de dérapage. Cependant, ne soyez pas étonné si toutes les informations concernant le grand conseil ne lui sont pas transmise, elle n'est pour l'instant que l'un de vos pions je suppose, un pion que vous ètes prêt à sacrifier afin de parfaire sa stratégie.


Lord Yu s'arréta là, il n'avait plus rien à ajouter, et attendais que le chapelier de convainc enfin qu'il pouvait lui faire confiance...[/i]

Auteur : Kalyso
17/03/07 16h21 | 31 Vertan 3725

Le voile…

Kalyso s’était levée pour marcher autour de la table, se massant la nuque d’une main.

Chapelier, je ne pense pas que ce soit ce côté qu’il faille consolider…

Elle soupira en secouant la tête.

Je ne sais ce qu’il en est du centre depuis que je l’ai quitté mais…

Kaly, le centre ?

Là où chaque décision est prise. Là où l’irrationnel règne sous le joug d’Inilhier. Là où est décidé notre sort à tous.

Ah…


Elle eut un petit rire nerveux.

Pardon… Quoi qu’il en soit, c’est là bas qu’il faut se rendre.

Pourquoi ?

Car c’est notre côté qui tente aujourd’hui de traverser. Et qui a le plus de chance d’y parvenir. Les démons sont bridés et, même s’ils veulent dépasser les frontières qui les retiennent, ils respectent leurs règles. Notre côté ne mesure pas le risque d’une traversée, et d’une déchirure.

Et tu proposes ?

Des pourparlers.


Une stagiaire tressaillit.

Dame Kalyso, vous voulez dire qu’il faudrait retraverserser ? Mais, vous avez dit vous-même que pour cela il fallait mourir et…

Je croyais que les dossiers classés rouge n’étaient accessibles qu’aux Conseillers


La jeune fille rougit et bredouilla une explication.

Mais bien que je ne sache comme Li a eu accès à mon rapport, elle n’a pas tout à fait tort.
Le Chapelier peut, si je ne m’abuse, faire traverser un nombre limité de personne, et…

N’avez-vous pas vous-même traversé à plusieurs reprises ?


Maudissant les informateurs du Conseil, Kalyso se rassit avant de reprendre.

C’est différent.

Si tu connais une façon de traverser sans devoir sacrifier des vies, tu as pour devoir de répondre Kaly. Que cela implique une faille dans ton orgueil ne veut rien dire.

Merci Yu…

Il n’a pas tort.

Que voulez vous que je vous réponde… Il faut réellement vouloir la mort pour la trouver.
A vrai dire, je ne sais comment tout est arrivé. C’est une magie que je n’ai pu m’expliquer encore. Quoi qu’il en soit, depuis lors je ressens parfois la possibilité de traverser. Comme un portail, qui s’ouvre et qui m’appelle.

Tu pourrais nous emmener ?

Je ne pense pas être la bienvenue là bas.


Aux regards interrogateurs elle rendit une longue histoire qui imposa un lourd silence dans la salle du Conseil.
Bugs fut le premier à le rompre.

Attends, tu veux dire que t’as été la pute de…

Je ne dirais pas cela comme ça. Mais oui.


Fixant un point sur le sol, elle reprit doucement.

Chapelier, votre aide sera nécessaire, mais pas pour ce que vous désirez nous offrir…nous imposer ? J’aimerais vous parler en privé, plus tard. Quant à Feyd-Laun, j’estime sa présence parmi nous inutile.

La jeune femme se leva et alla s’appuyer contre un mur et tourna la tête, dos à une fenêtre qui fut l’objet de sa contemplation.
Bugs s’éclaircit la voix et se leva d’un bond.

Et ben, on attend quoi ? On y va ?

Auteur : Le Chapelier Fou
18/03/07 23h30 | 32 Vertan 3725

Durant les réponses des trois Conseillers, le Chapelier se contenta de les écouter d'une oreille a priori distraite, s'admirant dans une glace. Lord Yu l'interpela, le priant de ne pas " se foutre de la gueule des Conseillers " et de " faire attention à ce qu'il se dit " car c'était " un manque de respect de ne pas écouter [ses] interlocuteurs ".

Le Chapelier se retourna, le visage amer. Le temps d'un clignement d'yeux, il avait traversé la salle et se retrouvait aux côtés de Lord Yu, son visage penché près de celui du Conseiller. Il lui murmura à l'oreille :

" Nous vous prierons, messire Yu, de ne pas employer ce ton avec nous. Nous sommes plutôt susceptible. "

Il fit un petit tour sur lui, avant de jeter son dévolu sur Kalyso. Il s'approcha d'elle et l'enlaça tendrement, chose qui ne la surprit pas, contrairement aux autres Conseillers. Il s'agenouilla, et lui baisa la main. Aussitôt, le dos de la main droite de la Conseillère parut lui bruler. Des spasmes lui parcouraient le bras, et la douleur était intenable. Elle tomba à genoux, face au Chapelier maintenant debout et souriant. Les Conseillers se levèrent et accoururent autour de Kalyso, éloignant le démon. Bugs s'écria :

" - Que lui avez vous fait ?!
- Juste un petit cadeau. "

Kalyso se calma, la douleur avait disparu. Lorsqu'elle dégagea sa main de l'étreinte qu'elle y avait appliquée pour atténuer la douleur, elle aperçu un étrange symbole. Une bête à corne de couleur noire était tatoué au dos de sa main. Le Chapelier Fou ajouta :

" Maintenant, Kalyso est porteuse de notre sceau. Celui-ci lui permettra de nous contacter lorsque ce sera nécessaire, tout comme il nous permettra d'agir directement sur son corps. N'ayez crainte, nous lui retirerons lorsque notre désir aura été satisfait, messieurs dames.

Ainsi, ceux qui étaient récalcitrants vis à vis de nos méthodes n'auront plus le choix que de nous aider. Considérez que nous détenons Kalyso en otage.
"

La voix du Chapelier trahissait faiblement son émotion. Il n'avait pas pensé devoir en arriver là pour convaincre les Conseillers. Faire du mal à sa sauvageonne... Impensable. Lui qui s'était juré en secret de la protéger. Lui qui avait jeté son dévolu sur elle pour son maitre... C'était impensable, mais il l'avait fait. Il lui lança un regard empli de peine et de remord, espérant qu'elle comprenne. Il reprit ensuite.

" A présent, nous espérons avoir toute votre attention.
En premier lieu, nous nous adresserons à vous, Bugs. Vos paroles étaient pleines de sens et justement calculées, nous en sommes flattés. Effectivement, nous répondons par l'affirmative à votre première interrogation, nous sommes d'essence démoniaque. Effectivement, votre seconde question est d'une justesse équivalente, ce qui nous amène à vous éclairer, vous, membre du Grand Conseil, au sujet de notre venue.

Actuellement, notre glorieuse personne, le Chapelier Fou, est l'un des seuls êtres capable de traverser de manière sécurisé ce que vous nommez le Voile. Actuellement, nous sommes celui que l'on désigne parfois comme le Messager de l'Enfer. Nous sommes la voix de notre maitre. De ce fait, nous sommes indispensables, et nous tenons à le rester. Si le Voile venait à se déchirer, nous perdions nos privilèges, et notre pouvoir, quelle horreur ce serait, ne croyez vous pas ? Nous tenons à la vie, au point de manipuler des civilisations entières... Mais cela est dans votre intérêt à tous. Voici la preuve dont vous avez tous besoin pour nous faire confiance : nous sommes ici, contre les intérêts de nos maitres, et nous vous proposons de lutter contre eux avec vous. Nous jouons un double-jeu, nous risquons notre âme dans ce jeu... Nous espérons que cela vous suffira, messire Bugs.
"

Au tour de Lord Yu, tout aussi pertinent, avec moins de tact cependant.

" A vous, Lord Yu.
Sachez que nous ne pouvons sans risque nous dévoiler au grand public. Alors nous nous sommes tourné vers les seules personnes garantes de la sécurité de votre peuple. Nous pensons aussi que de plus amples détails de la part de Kalyso vous serons nécessaire pour comprendre le danger qui repose sur vous. Car même si cette gente dame n'a aperçu qu'une partie du monde démoniaque, elle en sait assez pour vous affirmer qu'il ne serait pas bon de voir des hordes de démons se déchainer en ces lieux. Nous vous l'avons dit, la vision que vous avez eu est un futur probable. D'autant plus que les peuples démoniaques convoitent votre plan... Nous ajouterons à l'une de vos phrases que les mythes et les contes ont tous un fond de vérité...

Néanmoins, nous entrevoyons aussi un font de vérité dans vos paroles, plusieurs scénarios sont probables, ne ne vous avons averti que du pire d'entre eux. C'est votre devoir que de vous préparer aux autres. Quand aux solutions que nous vous proposons... Nous suivons l'avis de Dame Kalyso, des pourparlers. Afin de ne pas éterniser notre discours, nous passerons sous silence pour le moment notre point de vue sur les Wizard.
"

Il fit volte-face et se retrouva nez-à-nez avec une Kalyso plus calme que jamais. Soit elle n'avait pas pris conscience du sceau qui ornait sa main, soit elle avait compris les intentions du Chapelier et lui faisait confiance. Le Chapelier Fou se dit qu'il avait fait un bon choix lorsqu'il l'avait élue... Il fit courir ses doigts sur les bras de la jeune femme, avant de l'enlacer à nouveau et de l'embrasser dans le cou. Elle tressaillit l'espace d'un instant, mais se rendit compte que cette fois ci, rien ne se passerait. Le Chapelier prit soin de lui répondre à elle aussi :

" Nous sommes toute ouïe, jeune sauvageonne, et nous sommes à votre service. Vous avez le pouvoir de nous contacter n'importe où et n'importe quand, maintenant. Quand à Feyd-Laun, elle s'exprimera elle même sur sa venue lorsque ce sera nécessaire. "

Auteur : Aurel
19/03/07 00h33 | 32 Vertan 3725

Pas tant que je dirigerai ce Conseil ! rugit l'archimage Terluan. Pour qui vous prenez-vous pour oser ainsi vous présenter à nous ? Notre rôle n'est-il pas d'assurer la protection de Galactica contre tous les êtres dans votre genre ? Pensez-vous réellement que nous serons assez stupides pour mettre nos vies entre les mains d'un démon qui a déjà prouvé par le passé qu'il n'était pas digne de confiance ?!

Un murmure parcourut les rangs des conseillers. Terluan exprimait tout haut les inquiétudes que tous ressentaient.

Rappelez-vous, reprit l'Archimage. Rappelez-vous qui avait entrainé la Conseillère Kalyso, une des notres, dans le monde démoniaque, où elle a été traitée de la pire des manières. Qui ? Personne d'autre que vous, ignoble vermine. Vous souvenez-vous de ce que cela a entrainé ? Le retour du Shadowsong et du démon qui l'habite, création des plus puissants maîtres du Voile ! La guerre et la mort ! C'est cela que vous voulez ? Si nous suivons ce démon, il nous conduira tous à notre perte ! Déjà il tente de nous diviser. Ne comprenez-vous pas ? Il n'est pas digne de confiance ! Il nous a déjà trahis, il a trahi la Conseillère Kalyso, et il trahit ses frères démons ! Ne voyez-vous donc pas son audace, lui qui ose nous menacer jusque dans notre sanctuaire, lui qui appose ainsi sa marque sur une des notres comme on marque du bétail ?

Non, Conseillers, Conseillères. Nous ne pouvons laisser les choses ainsi. Non seulement nous devons refuser sa misérable aide, mais de plus, nous devons l'éliminer sur le champ s'il ne quitte pas les lieux et notre système immédiatement !


Le Chapelier éclata d'un rire aigu et applaudit.

Félicitations, Terluan, votre rhétorique ne manque de nous éblouir. Et quel empressement mettez-vous à nous chasser de ces lieux...

Silence, créature infernale. Inutile de tenter de répandre ton fiel ici, nous sommes tous suffisamment clairvoyants pour ne pas t'écouter.


A cet instant, les portes s'ouvrirent en grand, et une nouvelle voix s'éleva :

Le Conseil, clairvoyant ? Voila qui est nouveau !

Tous se tournèrent vers la porte pour observer le nouvel arrivant. La stupeur se peignit sur les visages. Cet homme avait disparu des mois auparavant, sans laisser de nouvelles, abandonnant son Etat, l'Oxymore, à ses ministres, et toutes ses responsabilités dans le Consortium Economique Interplanétaire à ses alliés. Bugs le regarda les yeux ronds, hébété par la vision de celui qu'il avait cru mort.

Halad d'Oxymore parcourut l'assistance du regard. Lorsque ses yeux s'attardèrent sur Kalyso, il plissa légèrement les paupières, mais ne dit mot. La jeune femme resta tout aussi imperturbable. Le temps avait poursuivi son écoulement. Tout changeait. Les cicatrices ne se referment jamais totalement...

Finalement, Halad s'avança et prit un siège. Il croisa les jambes et posa ses mains sur les accoudoirs. Un lourd silence s'abattit sur l'assemblée, seulement troublé par le bruit de la pluie qui martelait les grandes fenêtres.

Bugs, le premier, brisa ce silence :

Cela faisait longtemps, Halad, mon ami.

J'étais... occupé. Bien des choses m'appellent au dehors, et je manque du temps nécessaire pour me poser. Le temps est une denrée rare... Aussi précieuse que la vie.

Considérations hautement intéressantes,
coupa l'archimage Terluan, mais ce n'est absolument pas le moment d'en discuter. Ceci est une réunion du Conseil, et je vous prie de quitter cette pièce, où vous n'avez pas votre place.

Halad dévisagea Terluan pendant plusieurs longues secondes. Tous deux se foudroyaient du regard.

Où je n'ai pas ma place, hein... J'y ai pourtant siégé quelques années avant toi, Althor, mon ancien ami... J'y ai même été Archimage, avant que tu ne réussisses à m'en chasser.


Terluan fronça les sourcils.

Shingaz...
murmura-t-il.

Shingaz ?
répéta Lord Yu, sidéré.

Shingaz, Halad, et tant d'autres... Peu importe. Je ne suis pas Un, je suis un Tout. Mais, comme vous l'avez soulignée plus tôt, là n'est pas le lieu pour les explications. Nous discutons aujourd'hui d'un grave problème, qui peut se résumer en ces termes : en qui le Conseil va-t-il placer sa confiance ?

Halad laissa ses paroles pénétrer dans l'esprit de chacun avant de reprendre :

Ferez-vous confiance au Chapelier, dont vous connaissez tous la nature, et qui, comme l'a soulignée mon ami l'archimage, est une des origines de la précédente guerre des ombres ?
Ferez-vous confiance à votre Archimage Terluan, qui n'a pas réagi lors des dernières crises, qui n'a pas réagi quand le Shadowsong tentait d'ouvrir le Voile, qui n'a pas réagi lorsqu'un démon a assassiné plusieurs d'entre vous, notamment Adam Kadamon ? Ce même Terluan qui a provoqué ma chute en ourdissant de sombres complots ? Ce Terluan... qui a survécu à la tentative d'assassinat perpétrée par des tueurs accomplis, il y a plusieurs années maintenant ?
Ou bien me ferez-vous confiance, à moi qui vous ai toujours prévenu de ce qui allait advenir si vous ne m'écoutiez pas, et qui ai toujours eu raison ? Vous n'avez pas eu confiance en moi... Vous n'avez pas eu confiance en Warren... Et voyez où tout cela nous a mené.

Alors, dites-moi... Sur qui reposerez-vous vos espoirs cette fois ?

Auteur : Ender
19/03/07 11h39 | 33 Vertan 3725

[hrp] http://forum.chroniquesgalactica.org/viewtopic.php?p=35580#35580 je reprendrais ici[/hrp]

Auteur : Kalyso
21/03/07 15h40 | 35 Vertan 3725

Kalyso avait pâli en voyant Halad entrer dans la pièce, mais elle retrouva très vite son calme et baissa les yeux, écoutant les interventions diverses. Puis, doucement, comme si elle ne parlait que pour ceux qui écouteraient, elle murmura.

Archimage… Pourquoi parler de choses que vous ignorez ? Jamais le Chapelier ne m’emmena où que ce soit de force. Et jamais en ce lieu je ne fus mal traitée. J’y suis allée de mon plein gré. Et j’en suis partie dès que j’en fus désireuse. A aucun moment je ne me sentie trahie, ou même blessée, par qui que ce soit, lors de mon périple.
Toutefois, je suis d’accord avec vous quant à l’aide que nous impose le …


Le mage éclata d’un franc rire.

Mon enfant… Blessée ? Vous le fûtes. Certes pas autant que par vous-même - car cette blessure est suffisante à ne pas vous faire ressentir ce que vous avez perdu là bas. Mais peut être vous y complaisez vous, dans cette douleur que vous portez tant en vous qu’elle atteint tout ce qui vous entoure ? Peut être aimez vous la ressentir, cette lame qui vous transperce chaque jour un peu plus profondément. Peut être n’êtes vous en réalité rien de plus qu’une catin du Démon et…

La ferme.


Les yeux fermés, les poings serrés sur ses genoux, la conseillère avait prononcé ces mots d’un ton cassant.

Terluan, petite raclure. Avide d’un pouvoir que vous n’aurez jamais, car vous ne connaîtrez jamais sa nature. Car vous n’êtes pas assez humain pour la ressentir. Car vous n’êtes mené que pas votre cupidité et êtes trop confiant pour craindre.

Mais es tu plus humaine que moi, enfant ?

Je ne tiens pas vos propos


Après avoir dit cela, détachant chaque terme, elle se tourna vers Halad.

Monseigneur… Le Chapelier fou peut avoir notre confiance. Je m’en porte garante. Il n’est pas de nature à faire cela pour le plaisir d’aider, mais il a un but derrière. Et s’il cherche une chose qui passe par l’aide qu’il veut nous apporter, je ne doute aucunement de son efficacité.
Il m’est avis que ce débat a assez duré, et qu’il faut agir maintenant.
Prenons je vous en prie quelques heures pour réfléchir à ce que tout cela signifie et à quoi cela va nous mener, et prenons une décision.
Mon choix est fait. Le Chapelier a ma confiance, et je retourne de l’autre côté. Que ce soit pour aider cet univers en lequel il me fut accordé un rôle, ou satisfaire une curiosité certaine pour ce que je n’ai encore su cerner.


Après qu’elle eut parlé, les stagiaires quittèrent la pièce, et chacun fut libre d’aller à ses reflexions jusqu’à la prochaine convocation.
Kalyso choisit de rester dans la salle.

Elle observa longtemps le paysage à présent noyé sous une pluie diluvienne, avant de se tourner vers Shingaz et de lui lancer d’une voix à peine audible.

Halad.... 0ù est il ?