Annonces officielles > Comment Thorgrin changea de tête...

Auteur : Narkia
31/10/06 16h52 | 44 Galan 3725

Scipion rentra dans la salle. Le grand Conseil des Nomades venait de débuter, et les quatre autres mages jaunes, chefs et représentants des quatre autres régions de la petit corporation, étaient prêt à écouter les conseils et les ordres du créateur de leur union. Thorgrin, toujours présent, trouvait son protégé bien soucieux et en pleine colère. Son visage toujours caché par une lourde capuche était d’autant plus sombre. Ses mains meurtries étaient saignantes. Mais inflexible, le chef s’assit à sa place, celle d’un roi.

-Messieurs l’heure est grave.

Etonnés, les quatre mages s’attendaient surement à une nouvelle commande d’acier qui permettrait de renflouer les dernières dépenses. Mais non, leur figure blafarde s’était écroulée sous les dires de Scipion.

Il répéta :


- Messieurs l’heure est grave. L’armée vient d’être « dissoutes », l’acier ne se vend plus.
- Pourtant nos mines sont encore pleines !
- Je le sais ! Crétin ! Mais ne voyez-vous pas notre décadence ? On parle de nous comme des monstres ! Voilà le travail de L’Oracle Maudit ! Rendre les États brouillons et bouffons, il ne sert qu’à cela !
- Allons Scipion…. Il suffit de réagir, de réformer, la crise est surement passagère. Nous nous reprendrons, quand les autres auront besoin de nous.
- Non ! De toute manière, cela est trop tard…

Les quatre personnes en capes jaunes et l’esprit de Scipion qui naviguait dans la salle, surpris, restaient fixé sur cette hésitation de Scipion. Il savait de quoi leur chef était capable, mais la Nomad Corporation renfermait des secret que seules Scipion et Thorgrin connaissaient. Aussi heureusement que ce dernier n’avait pas de corps, car l’on pourrait lire sur sa face toute l’appréhension qu’il cachait.

De sa voix respectueuse et posée Thorgrin ouvrit la conversation :

- Qu’as tu donc fais ?
- Cela te regarde-t-il, esprit stupide et naïf !
- Ne te rappelles tu donc pas que je t’ai sauvé de la mort protégé de mon âme le temps que tu deviennes assez puissant pour te protéger toi-même ?
- Non, aujourd’hui je ne m’en rappelle plus. Vous n’êtes plus rien pour moi, comme vous ne serez plus rien dans quelques minutes !
- Vas-tu parler, chef idiot ?
- Il ne sert à rien de se disputer, mon cher Thorgrin, quoi qu’il arrive, nous sauterons tous cela dans quelques heures !

D’un air triomphant, Scipion regardait les membres du Conseils. Tous la mine livide tombaient des nues, une telle profanation de leurs engagements annonçaient déjà la mort de la Corporation, mais sa destruction rimait avec la mort de tous, et non seulement du nom artificielle de la Nomad Corporation.

- Tu n’aurais tout de même pas…
- Si, l’autodestruction a été enclenchée Thorgrin !Mais rien ne sert de courir : je l’ai bloquée= avec une pièce que jamais personne ne pourra me prendre ou me voler : le collier qui me nomme Seigneur Maudit.

Ce collier était un présent que Théran Azhar avait donné à Scipion en guise de confiance, au sein d’abord de l’Oracle Maudit, puis comme ministre. Ce collier renfermait un puissance que seul son créateur – Théran…. – connaissait. Mais il était unique, et Scipion était devenu bien trop fort pour que Thorgrin puisse le déloger de son cou… Les quatre mages, fatalistes, se rendirent compte de la supercherie, et communiquèrent chacun à leur région des ordres strictes et précis. Mais rien ne pouvait inverser le processus. Mis à part ce médaillon, que personne n’avait jamais vu, sauf lui.

En ces années Oracliennes, la femme de Scipion était morte. Aucun enfant n’était survenu lors de sa vie, qui fut bien courte pour le peuple. Mais il ne pouvait pas affirmer que la Nomad Corporation était misérable. Son armée nouvelle s’agrandissait de jour en jour, et l’acier se vendait à un bon prix. Les mines, exploitées au maximum de leur rendement était chaude de la chaleur ouvrière que extrayait l’acier. Mais plus cela allait, plus Scipion plongeait dans le mauvais côté, celui où l’on corromps et où l’on tue pour le plaisir. Mais Thorgrin, bien qu’ayant deviner le futur du mage, ne dit rien, ne voulant pas juger trop vite l’homme, par ses visions manichéennes et pourtant justes.
Et le moment, l’instant fatidique, ou Scipion, retenu par ses mages et par Thorgrin, sortit de la salle, la Nomad Corporation mourrait avec lui !

Thorgrin cru bien que la fin de tout était arrivé…


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Un bar, sorte de cabaret, comme on en trouve dans toutes les grandes villes. Vous savez, ce genre de bar où l’on trouve de quoi remplir son estomac d’alcool et où l’on trouve plein de ces jolies filles qui arpentent les trottoirs… Donc t une insigne gravée à même la peau. Pas un de ces petits tatouages sots et inutiles aux jeunes de cette génération, non une inscription lourde de sens.

- Lidhyle ?
- Oui père ?

Elle se décala en tenant ces propos, ayant peur de la honte qu’on lui apporterait si jamais l’on se rendait compte qu’elle parlait toute seule…
un bar comme les autres. Remplie, comme à son habitude, la bière coulait à flot. Ca et là, on trouvait des discussions toujours plus diversifiées les unes que les autres. De nombreux personnages souvent riches, allaient pour satisfaire leurs besoins immoraux qu’ils ne peuvent guère remplir en leur demeure et en leurs valeurs habituelles, qu’ils ont à respecter. Assise dans un coin, une jeune fille parodiait avec d’autres jeunes, dans une conversation forte et accentuée par rapport à toutes les autres. Apparemment connu de chacun deux, le bar était un lieu de rendez-vous habituel et journalier, où l’on pouvait laisser toutes les distinctions sociales derrière eux. Mais l’on pouvait remarquer que cette jeune fille dont je vous parle, portai
- Lidhyle, te souviens-tu de la promesse que je t’avais fait à ta naissance ?
- Bien sûr ! Elle est inscrit à même mon corps, et c’est une promesse des plus ambitieuses que vous m’avez fait là mon père.
- Eh bien aujourd’hui je vais la réaliser. Non ne t’étonnes pas ! Certes tu es jeune, mais tu connais pas encore tous les pouvoirs de cette marque qui a grandi avec toi. Je ne doute guère plus des tes pouvoirs. Alors écoute ! Des choses graves viennent de se produire au palais. Et c’est à toi de les résoudre. Aussi ma promesse sera complète. Rends-toi directement au palais, ne parle de ceci à personne et tu devras vaincre ! Je t’expliquerais tout en chemin…
- Bien père, je m’y rends de ce pas, puisque vous le voulez.

La jeune fille dont nous parlions sortit précipitamment du cabaret et se rendit donc par le plus court des chemins au centre de la grande Islahamind. Bizarrement elle ne rencontra aucune résistance quant à son entrée dans le palais somptueux de Scipion.
Elle déambulait d’un pas sûr et continua sa longue marche….


Scipion venait de sortir de la salle de réunion. Les quatre mages jaunes, vert de rages ne pouvaient malheureusement rien à faire pour résonner leur maitre, encore moins pour l’arrêter. Il claqua la porte et sortit dans une violence inouïe. Le chaos avait pris possession de son esprit, rejetant par la même occasion celui de Thorgrin. Il tourna à gauche, puis à droite et encore à droite, Thorgrin le suivant. Arrivé dans la grande avenue nerveuse du palais, il distingua, toujours en marchant, une silhouette féminine se situant à l’extrémité du gigantesque couloir. Une silhouette féminine, saupoudrée d’une large veste verte qui recouvrait le corps, que Scipion devinait… Là, dans une incompréhension totale, la forme famélique joignit ses deux mains, une boule bleue en formation. Scipion intrigué, dévisagea les traits de cet adversaire, mais il fut tellement absorbé par sa beauté, qu’il ne vit point la flèche bleue qui venait de s’échapper des mains de la muse. Le sort percuta le monarque qui recula de trois pas…sans pour autant tomber.
Lidhyle se demanda comment elle arriverait à vaincre un tel adversaire qui ne bronchait même pas à l’un de ses meilleurs sorts.
Scipion réagit et courut vers Lidhyle, rapide et précis. Approchant de la jeune fille aux cheveux noirs, il sortit une amulette de son collier qu’il portait au cou. Lidhyle par un mouvement instinctif des yeux à la venue d’un objet nouveau, reconnu immédiatement le bijou dont lui avait parlé son père : le médaillon antidote de l’autodestruction de la petite Corporation. Scipion prit de rage, leva le médaillon en l’air et ajoutant quelques mots à son geste, lâcha les forces maléfiques qui étaient retenues en lui. Il n’ai guère utile de remarquer que ces forces haineuses enfermé dans ce médaillon nécrolien, était en fait toute la colère de Scipion accumulée pendant tant d’année.
Lidhyle, pétrifié par cette masse magique resta clouée à même le sol. Et alors que Thorgrin tremblait, Scipion se réjouissait et que ses forces magiques approchaient de sa proie, que tous la croyait perdue, elle esquiva d’une admirable manière et se plaça rapidement devant Scipion ! Là, le dirigeant bouche bée, elle tendit le bras fermement et arracha du cou de Scipion le collier précieux qui avait été remis en place. Devant la riposte des âmes maudites délivrées, Lidhyle tendit à son tour le bras, et en criant de douleur, elles rentrèrent dans le médaillon, battue par une force plus puissante. Scipion tomba à genoux…. Prise de terreur, elle se concentra…


- Père ?
- Vas y ma fille, c’est ton destin.

Lidhyle s’avança vers le mage à terre. Elle souleva en le prenant par les cheveux et sortit un long sabre….

Swinnnnng.

Sa tête tomba…


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Arabiahns !



Aujourd’hui est un jour rouge. Scipion a délaissé sa corporation. Il l’a laissé en pleine haine pour certains, en pleine adoration pour d’autres. Il l’a laissé en temps de guerre et de chute. Il n’a pas su tenir ses fonctions, il en a été démis.

Aujourd’hui notre terre notre patrie devient indépendante à la l’ancienne Nomad Corporation.

Aujourd’hui, plus personne ne pourra nous empêcher de vivre et de croître, de nous étendre, de penser ou d’agir. Personne ne peux nous interdire d’exister, c’est contraire à toutes les lois ! On nous a laissé le pays vide ? Vide de structures éducatives et médicales, vides de nos nobles soldats défenseurs de la patrie ? Vide de tout sens ? Vide de toute opinion ? Nous en serons d’autant plus libre !

Aujourd’hui Thorgrin a su convaincre l’intouchable Théran Azhar que nous étions digne de sa confiance. Ainsi, je deviendrais reines maudites à la place de Scipion. Mais il ne sera pas notre maitre, il sera notre protecteur. Thorgrin, lui, est monté aux cieux. Il a atteint son ultime position. Autrefois déchu et condamné à l’exil, il est revenu parmi nous et nous a tous sauvé ! Il en a été récompensé. Aussi tous les jours, ne le louez pas, remerciez-le !

Aujourd’hui Arabiahne renaît des cendres immondes de l’ancienne Corporation. Ils ont souffert, soit ! Mais Scipion était un traitre, et si vous pensez tous qu’il en est mort, vous avez tort. Scipion n’était pas humain ! C’était un humain. Si pendant un temps il est resté dans le droit chemin de la vie, c’est parce que mon père divin le grand Thorgrin l’y a retenu ! Mais il était malin et pervers de profiter de la présence d’un dieu, bien que déchu pour justifier de ses actes propres !



Et demain ?



Demain nous repartirons dans notre quête du bien-être et de la toute puissance. L’omnipotence n’est pas négligeable ou la brutalité et la vulgarité sont reines, tout comme moi ! Notre position militaire ne peux que s’améliorer….nous n’avons rien !

Notre domination commerciale s’est tue ? Les mines sidérurgiques réouvriront, nous vivront tous, certains mieux que d’autres, mais n’est-ce pas le pouvoir nationaliste qui compte ? Unis, nous serons, seuls, vous étiez !

Alors oui ! Demain il faudra se battre, se battre pour procurer à nos esprit l’épanouissement mérité, se battre pour réduire tous ceux qui l’ont. Nous serons forts, mais nous serons justes ! Le droit de vie ou de mort n’est que bon pour les utopies de ces dictateurs qui n’osent développer leurs idées ouvertement et se cachent sous leurs faits et actes de mécréants !




La foule ébahi écoutait tendrement les paroles de leur délicate souveraine. Mais toujours pas rassurés par leur ancien gérant, ils restèrent fixés, les yeux levés vers l’estrade, attendant impatiemment la suite du discours tout aussi envoutant que son auteur.

Lidhyle leva le bras et en ouvrant la main elle laissa apparaître le médaillon maudit. Elle le jeta en l’air et entonna un chant traditionnel à caractère magique des déserts arabiahns . Les esprits damnés de Scipion se retirèrent de l’artefact progressivement, le long du chant, repris ensuite par les prêtresses, nouveau régiment magique. A l’unisson, tous ceux présents reprirent le chant et l’on entendait jusqu’aux frontière un rythme éloquent. Tous chantaient au milieu d’Islahamind. Tous dansaient.



Pourquoi ne pouvait-on donc pas prévoir l’avenir ? Ce serait si simple….


Tu as réussi…Je peux maintenant te laisser seule, Lidhyle Nalashadd, petite fleur du désert