Archives du Conseil > la mort d'un Empereur? La fin d'un grand Empire?
Auteur : L'Empereur Danta
04/03/07 13h16 | 18 Vertan 3725
Chapitre 1, la chute dun Empire ?
Base Principale de la planète mère : Possoris, de lEmpire de LE-den.
Je me réveilla dun coup : mes draps étaient trempés par ma sueur. Javais sûrement fait un cauchemar. Je devais men souvenir : mon père mavait dit que bien souvent les cauchemars nétaient pas anodins et annonçaient un fait terrible bien réel. Tout me revint en mémoire : la tête de mon père jonchait sur le sol dans une mare de sang, à deux mètres du reste de son corps. Je me leva dun coup : il me fallait en avertir mon père. Par mégarde, je renversai la table autoporté qui servait de support pour le livre numérique que je lisait en ce moment : la bataille de Bellatoria qui avait été une des grandes batailles de lhistoire de notre Empire où mon père avait terrassé ses ennemis grâce à une stratégie qui restait encore aujourdhui un exemple de perfection. A peine avais-je eu le temps de mhabillé que la porte souvrait dans le couloir où je me précipitai.
Cétait une soirée comme toutes celles quon avait lhabitude davoir à la base : chacun vaguait à ses occupation : les officier sentraînait à la création de stratagème toujours de plus en plus complexes dans laile ouest. Les soldats avaient, eux, un entraînement physique complexe et les plus jeunes se répartissaient entre les dojos et les salles de classe. Sauf moi. Quelquun comme moi, dont le père est lEmpereur le plus respecté de la galaxie, a des avantages qui peuvent paraître considérables. Mais ya plus de désavantages : beaucoup des ennemis de mon père veulent ma mort. Cest pourquoi, vu ma « fragilité » pour reprendre le terme du mage qui mentraîne au dojo, personne ne sait qui je suis réellement. Certains pensent que je suis juste le fils de quelquun dassez riche pour me faire vivre dans la base, dautres doivent croire que jai un si petit potentiel que je suis exclu de tous les cours donnés à la base. Mais peu mimporte. Tant quon me laisse tranquille, je veux bien que personne ne sache qui je suis. Ce soir, javais entrepris de lire la bataille de Bellatoria qui avait aidé mon père à devenir une icône célèbre au sein de larmée, bien avant quil soit Empereur. A peine avais-je lu les premières pages que jétais inondé dune envie très intense de dormir. Je navais eu une envie si intense que lorsquun de mes frères fut tué : javais vu dans un de mes rêves sa mort mais rien ne fut fait car je navais pas accordé la moindre importance à ce cauchemar, ce fut une grosse erreur vu que mon frère fut assassiné une semaine plus tard. Mais là cétait différent, pire, cétait encore plus intense, comme si la personne qui était concernée métait beaucoup plus proche ou chère. Une seule personne me vient à lesprit : mon père. Cétait bien la personne que jappréciais le plus dans cette base. Quoi de plus normal après la mort de ma mère et de mon frère? De plus le visage de mon père sétait dessiné très précisément dans mon cauchemar, ce ne pouvait être que lui.
Il me fallait absolument le voir, il devait être dans son bureau ; je couru jusqu'à arriver dans le bureau Impérial situé au centre même de la base. En apercevant la porte derrière laquelle devait se trouver mon père, je me demandai : « Et si javais tort ? Si mon père était en bonne santé, si tout se passait bien pour lui, quest ce que je lui dirais ? Je dois avoir une bonne raison pour aller le voir après ces trois ans sans lui avoir parlé. Je nai quà feindre lenvie de lui parler de la bataille de Bellatoria. Oui, se serait une bonne idée.
Arrivé devant la porte, je louvris. A la vue de ses cheveux blancs, la fameuse soirée qui sétait déroulé trois ans plus tôt me revint en mémoire.
C'était, il me semble, une douce nuit d'été. J'étais dans un des grands couloirs des quartiers résidentiels de la principale base de défense de l'Etat E-den. Je vis mon père: Danta qui sortait de la chambre de ma mère. Il avait le sourire aux lèvres et était torse nu. J'étais captivé par l'extrême développement de ses muscles abdominaux et de ses pectoraux qui, malgré son apparence svelte, montraient un long entraînement; ses biceps, triceps eux aussi étaient très développés mais ce n'est pas ce que je remarquais au premier coup d'oeil. Il s'était musclé ainsi à force de s'entraîner avec une arme casi-médiévale: une épée dont personne ne connaissait l'origine. Sa carrure semblait presque imposante mais il dégageait une aura bienfaisante. Il s'avançait vers moi, j'avais la bouche presque béante et il s'était mis sur ses genoux de façon à être à ma hauteur. Il portait à sa ceinture l'arme avec laquelle il s'entraînait si assidûment. Il plongea son regard dans mes yeux et il dit de façon très décontractée:
Bonjour mon fils! Aujourd'hui, une grande ère commence, tu auras sûrement vent de son impact sur l'E-den, mais ne t'inquiète pas, rien de mal ne se profile à l'horizon.
Je voulus froncer les sourcils mais mon père esquissa un sourire qui me rassura, et je compris qu'il était inutile de m'inquiéter et de poser une quelconque question.
Tu vois cette arme? C'est une épée, elle m'a été donné par mon père, il y a bien longtemps, juste avant sa mort; et elle te reviendra quand je serai sur le point de mourir. Je n'espère pas que ce sera bientôt, mais qui sait ce que l'avenir nous réserve?
Tu vois, je me suis entraîné toute ma vie depuis que mon père me l'a donnée: grâce à cet entraînement, j'ai pu développer mon corps de façon peu commune et j'ai appris à maîtrisé ma force qui croissait; synchroniser mes mouvements, ma respiration et mon arha afin d'optimiser mes enchaînements : tout cela grâce à cette imposante arme. Elle peut paraître insignifiante comparée à nos armes à plasma ou même laser mais sans elle, je pense que l'évènement d'aujourd'hui n'aurait pas eu lieu.
Il se releva et me fit un clin d'oeil; mais, à ce moment là, je n'avais pas réellement compris toutes ses paroles. Mais peu importait: mon père m'avait enfin adressé la parole; cet homme que j'admire depuis que je suis né, m'a enfin appelé "fils". J'étais tellement heureux que je ne parlais point. Je laissais mon père me dépasser et continuer son chemin dans le couloir obscur du quartier résidentiel.
Je n'avais pas vu mon père depuis cette nuit; mais dès le lendemain matin, j'appris à une borne d'information de la base que mon père avait été élu le chef de l'E-den. J'étais fier que mon père ait une place si importante dans la société et depuis lors, je ne cessai d'étudier pour enfin l'égaler au moins sur le plan intellectuel.
En trois ans, beaucoup de choses ont changé: l'Etat est devenu un Empire mais mon père était loin d'être un tyran: il avait besoin des pleins pouvoir pour défendre convenablement notre gigantesque Empire. C'est d'ailleurs grâce à cela que l'E-den est devenu le plus puissant Etat selon la corporation galactique.
L'homme que je voyais de dos était bel et bien mon père: je reconnaissais ses cheveux d'un blanc si particulier et son long manteau en cuir rouge qui était posé sur le dossier de sa chaise impériale. Car bien qu'il soit devenu Empereur, il restait sobre et ne faisait pas d'excès contrairement à ce qu'on pouvait voir chez certains de nos voisins.
L'Empereur Danta avait sûrement reconnu mon pas car il m'appela et m'ordonna de fermer la porte. Sur ces mots, il se retourna. Je vis à quel point son poste l'avait fatigué: même s'il gardait la même carrure et la même musculature qu'il y a trois ans, des rides s'étaient déjà formées sur son front malgré son jeune âge. L'homme qui se dressait devant moi n'était pas le père tel que je m'en souvenais mais bien quelqu'un de plus puissant encore: j'avais cette étrange sensation que son arha était beaucoup plus puissant que celui même du mage qui m'apprenais certains arts martiaux; même si le sien était incomparable à n'importe quel autre de ma connaissance: tellement la puissance qui s en dégageait était importante.
Quoi qu'il en soit, mon père n'avait pas eu ce large sourire qui m'avait rassuré la dernière fois: il avait un visage grave.
Il me regarda avec des yeux presque vitreux et s'avança vers moi d'un air grave. Comme il y a trois ans, je suis pétrifié, je ne peux rien faire devant la majesté de mon père. Il posa sa main sur mon épaule droite et me dit:
Ah ! Fils, tu tombes bien, je voulais justement te parler. Comme tu as changé depuis ces trois ans, cest à peine si jarrive à te reconnaître.
La dernière fois quon sest vu, remonte à longtemps, trop longtemps à mon goût. Mon titre d'Empereur au sein de l'E-den ma pris tout mon temps, toute ma jeunesse. Maintenant que j'ai réussi à rendre lE-den digne dun grand Empire, j'ai accompli ma mission. Cette mission je l'ai prise très à coeur mais pour cela j'ai du abandonner tout le reste, notamment toi, mon fils. Aujourd'hui, je ne sais pas si je regrette mon choix; tout ce que je sais c'est que je suis fier d'avoir accompli ma mission mais que mon fils ne me voit que si peu, que je n'ai pas pu le voir plus souvent, me rend triste: jamais nous n'avons pu partager les instants que normalement les pères ont avec leurs fils. Mais pour me donner bonne conscience, je t'ai confié aux meilleurs sages pour te construire: ton apprentissage a été très riche, comparé à ce que les autres enfants de lE-den peuvent avoir.
Mon père abaissa les yeux, et je le vis pleurer. Pour la première fois de ma vie, j'ai vu mon père pleurer; cet homme si charismatique, si autoritaire que beaucoup croient qu'il n'a pas de coeur. Moi, j'ai eu, à ce moment là, la preuve qu'ils se trompaient.
Il essuya de sa main volumineuse ses larmes et tourna sa tête. Dans un premier temps, j'ai cru qu'il ne voulait pas que je vois ses larmes, qu'il ne voulait pas que je le vois dans un moment de faiblesse. Mais il en était autrement: il regardait son arme. C'était une arme peu commune en notre temps. Elle était constituée d'un lourd pommeau incrusté de pierres précieuses surplombé d'une butée, servant à séparer le pommeau de la longue et épaisse lame ornée de gravures multiples dont la signification n'est connue par personne à ce jour. Cette arme qu'on pourrait croire médiévale, venait d'une planète ancestrale et presque mythique: la Terre où il est coutume que l'on dise que la vie y a été créée. En ces terres, on appelait communément cette arme, "épée", et il fut un temps où rares étaient les nobles guerriers qui n'en possédaient pas une tellement cette arme symbolisait la puissance et la technique.
Il avança et la prit, revint vers moi, l'épée horizontale sur ses deux mains ouvertes. Il releva la tête; il avait déjà repris un air si humble qu'on aurait du mal à croire que, 2 minutes auparavant, des larmes perlaient sur son visage sinueux. Il me regarda droit dans les yeux et d'une voix solennelle, me dit:
Fils, tu vois cette épée? C'était celle de mon père; il me l'a donné juste avant de mourir. Avant lui, son père en avait fait autant, tout comme son père l'avait fait. Cela fait déjà plusieurs siècles ou peut être plusieurs millénaires que cette tradition est perpétuée dans notre lignée. C'est en maniant cette arme que tous nos ancêtres étaient de puissants guerriers. Cette épée nécessite une technique très particulière pour son maniement, car la matière dont elle est constituée est très lourde mais lui confère aussi une très grande qualité: elle peut résister à tous les vices de la nature; qu'elle soit entre mes mains aujourd'hui nous prouve déjà à quel point sa résistance est indéfinissable.
Aujourd'hui, elle te revient.
Je souhaiterais que tu n'aies de cesse de t'entraîner avec elle comme je l'ai fait dès les premiers instants où je l'ai reçue. Et je t'ordonne de la confier à ton plus vaillant fils lorsque ta fin sera proche.
Sur ces mots, il baissa sa tête et me tendit l'épée. Cette posture me semblait très solennelle et honorifique; mais je ne savais pas pourquoi. Je pris l'épée des mains de mon père et la brandit droit devant moi. Malgré la lourdeur, mes mains frèles arrivèrent à la soulever droit devant moi. Mon père me laissa contempler bouche ouverte l'arme qui m'était confiée avant de reprendre:
Mon fils, aujourd'hui est un grand jour pour nous deux. Je ne peux pas t'en dire plus pour le moment mais il ne faudra surtout pas que tu regrettes tout ce qui se sera passé aujourd'hui. Ce que je tordonne de faire, cest de reprendre la direction de lEmpire quand tu te sentiras prêt à en assumer les obligations. Jespère que celui qui fera un coup détat sur lE-den ne détruira pas tout ce que jai mis tant de temps à créer. Quoi quil en soit, je tordonne de le faire, notre dynastie doit persévérer à la tête de lEmpire.
Avant même que jeusse le temps de comprendre ses dires, mon père avait quitté la pièce. Je me retrouvais seul dans le bureau impérial. J'avais l'épée de l'Empereur de ces terres entre mes mains; et j'étais soudain touché par l'envie inaliénable d'aller m'entraîner avec; comme l'avait fait mon père des années plus tôt.
Deux minutes avaient dû passer entre le moment où mon père était parti et où je sortis à mon tour de la pièce. Au fur et à mesure que j'avançais dans le couloir, une envie grandissante avait mûri en moi. Ma tête commençait déjà à envisager les enchaînements que je pourrai exécuter avec ma nouvelle arme. Pour la première fois de ma vie, le chemin pour se rendre au dojo de la base me semblait long, créant une attente insoutenable. Quand enfin, jarrivai au dojo, je n'y vis personne; même le mage chargé de former les jeunes aux arts martiaux n'étaient pas là. Mais peu m'importait la raison de son absence: ma seule envie était de m'entraîner, m'entraîner et m'entraîner encore et encore. Ce que je fis sans cesse. Mais ce qu'il devait arriver arriva: mon petit corps n'était pas habitué à des efforts si importants et si prolongés: au bout de quelques heures d'entraînement, je m'effondrais sur le sol. Pour combien de temps? Je ne le savais pas, et je ne le sais toujours pas d'ailleurs. Tout ce dont je me rappelle c'est qu'au court de mon "sommeil", un mage était venu. Il s'était mit en position naturel au sol: les genoux à terre, les chevilles à plat sur le sol, comme ils nous lavaient appris : cette position était celle qui, selon eux, étaient la plus pratique pour faire nimporte quelle technique au sol. Il avait avancé ses mains grandes ouvertes au dessus de moi; une lumière éblouissante avait envahi la pièce. Si puissante que je dus fermer les yeux. J'avais cru les avoir fermés pour seulement quelques secondes mais lorsque je me suis réveillé, le mage n'était plus là, et j'étais en plaine forme. Je mis du temps avant de reprendre tous mes esprits: je m'étais relevé et je contemplais la pièce: tout avait l'air d'être comme un jour d'entraînement banal; ceux qui sont si ennuyeux et obligatoires pour tous ceux qui veulent habiter la base. Seul contrastait avec cet environnement si classique l'épée que mon père m'avait donné qui jonchait sur le sol non loin de moi. La vue de cette arme me remit tout en mémoire et me confirma que tout cela n'était pas un rêve: mon père avait clairement sous-entendu qu'il allait bientôt mourir!*
Que mon père avait prévu de mourir ne m'étonnait pas: j'étais conscient qu'il n'était pas du genre à mourir auprès d'un drone médecin qui lui donnerait ses médicaments par intraveineuse, vu qu'il n'aurait pas assez de forces pour se lever. Non, mon père n'aurait jamais voulu cela. Il était clair que mon père mourrait au combat. Mais depuis combien de temps m'a-t-il remis son épée? Est-il encore temps pour que mon père ne soit pas encore mort? En ce moment là, je ne le savais pas. Animé par la curiosité et l'envie de ne pas croire que mon père pouvait mourir si jeune, je courus, je traversais les longs couloirs des quartiers résidentiels, puis les bureaux des officiers, pour enfin arriver dans le grand hall. Cette pièce était la plus spacieuse de la base; en son centre, un gigantesque panneau d'affichage tridimensionnel apportait les informations de toute la galaxie. Ce tableau d'affichage pouvait se rabaisser pour laisser place à une scène où sont faites toutes les interventions officielles concernant la base principale de l'E-den. En périphérie, de gigantesques estrades surplombaient cette scène; permettant aux soldats de la base de prendre part aux informations du panneau ou des discours officiels. Des dizaines de couloirs donnaient sur cette pièce, un large passage les faisait se rejoindre pour donner l'accès au coeur de la pièce. Dans ce large couloir se trouvaient diverses bornes d'informations. Ces bornes permettent d'avoir accès à la base de données plus ou moins complète suivant le grade de l'utilisateur.
Je me jetais sur une de ces bornes pour essayer d'en savoir plus sur les actions de mon père. Ma recherche fut de courte durée: à peine j'avais mis mon mot de passe qu'une fenêtre "urgence" s'afficha. Le message clignotait et je n'osais pas l'ouvrir car il avait pour intitulé: "L'Empereur Danta, sa dernière bataille?". Après une longue réflexion, je trouvais qu'il était dans mon intérêt d'ouvrir ce message. Jappuyais avec mon doigt sur l'écran et un fichier vidéo s'ouvrit. Cétait un enregistrement du discours que mon père avait fait la veille devant les soldats de la base et retransmis sur toutes les chaînes de l'Empire ainsi que tous les appareils pouvant délivrer du son ou des images.
Mon père se dressait devant des centaines de soldats qui avaient été conviés à venir écouter l'Empereur. Peu après son arrivée sur la scène, il prit la parole:
Mes chers concitoyens, et nobles soldats de l'Empire, si je m'adresse devant vous ce soir, c'est que j'ai une grande nouvelle à vous annoncer. Comme vous le savez aussi bien que moi, nos voisins du Kimalawa n'ont de cesse de nous attaquer sur divers fronts. Jusque là, nous n avons eu que peu de problèmes pour arrêter ces assaillants. Mais aujourd'hui, l'E-den est en grand danger. Nous avons tous besoin des uns des autres! Soyons tous unis: l'avenir de l'E-den et donc de nos familles dépend de la décision que nous prendrons ce soir! Le problème est le suivant: la zone P78Z49M est en ce moment même sous les feux ennemis. Leur attaque est beaucoup plus conséquente que toutes les dernières qu'ils ont organisées. Autant vous dire que nous avons été pris de court. Croyant à une attaque de la même envergure que les autres, nous n'avons pas détaché assez d'unités pour défendre convenablement nos amis, nos familles, nos chers concitoyens. Beaucoup sont morts pendant les premiers assauts, mais très rapidement, une poche de résistance s'est organisée. La mission que je vous propose ce soir est d'aider ceux qui résistent à l'envahisseur: je sais que beaucoup d'entre nous ont de la famille dans cette zone car c'est un grand quartier résidentiel civil qui est normalement protégé par un grand bouclier autonome mais il faut croire que tout le monde n'est pas de confiance: la thèse du sabotage est la raison la plus probable que nous ayons pour le moment. Quoi qu'il en soit, cette mission ne sera pas de tout repos, et beaucoup d'entre nous mourrons sûrement dans cette bataille vu l'importance de la flotte amarrée dans la zone P78Z49M. C'est pour cela que je voudrais que seuls mes frères volontaires me suivent dans cette bataille. Car, oui, comme à mon habitude dans les grands combats, j'irai moi même sur le champs de bataille, et même si personne ne me suit, j'irai sauver mes frères qui résistent avec peine à l'envahisseur.
Je sais que tous les hommes qui sont devant moi dans la base principale de l'E-den sont des chefs d'escadrons; mais je parle en leur nom et non au nom de leur équipe: Que tous ceux qui veulent venir défendre l'E-den se lèvent immédiatement.
En quelques secondes, je vis tous les hommes présents se lever. Bien qu'une autre réaction de la part de l'auditoire m'aurait déçu, je fus tout de même étonné de l'instantanéité de la décision des chefs d'escadrons présents.
Mes amis, que dis-je? Mes frères! Soyez les bienvenus dans le bataillon du dernier espoir de la zone P78Z49M! Je m'adresse maintenant à tous ceux qui me voient ou m'écoutent en ce moment même; que ceux qui veulent, comme les chefs d'escadrons, venir m'aider à défendre le quartier résidentiel civil de l'E-den nous rejoignent dans les plus brefs délais dans le hangar 102-Z26 de la base principale de l'E-den.
Sur ces quelques mots, une ovation de la part de tous les officiers présents fit un bruit monstre, m'obligeant à plaquer mes mains sur mes oreilles.
Que sétait-il passé ? Il ne métait pas très difficile de le comprendre : mon père a lancé une bataille où il était sûr de mourir afin que son honneur soit sauf. Quil mait donné son épée hier confirme mes pensées.
Cest à ce moment là quun bruit sourd de ferraille qui se frotte retentit dans le hangar juxtaposé à la salle où je me situais. Ma curiosité mobligea à courir voir ce quil sy passait ; un croiseur venait datterrir en catastrophe dans le hangar. La porte ne devait pas être ouverte car seul un des deux palans de la porte retenait la porte toute entière qui elle était défoncée et nétait pas du tout à lendroit quelle devait être : elle formait un angle de 80 degrés avec sa position normale.
Le croiseur qui se dressait fumant devant moi était un des nombreux croiseurs de la flotte impériale. Ce noble vaisseau pouvait transporter une centaine de mages mais son chargement pouvait être de diverses formes : des chars, des denrées,
pouvaient y prendre place. Mais ce qui était intéressant mis à part cet aspect transport cétait son système défensif : ses canons à plasma peuvent détruire tous les vaisseaux se situant à nimporte quel endroit de sa carlingue ; de plus, aucune fenêtre ne donne sur lextérieur, à cela deux raisons : un matériau transparent résistant à la pression exercée par le vide stellaire na pas encore été découvert, pourtant de nombreux scientifiques y travaillent, et une fenêtre est un point faible dans la structure dun vaisseaux. Cest pourquoi, afin doptimiser la résistance du vaisseau, aucune fenêtre na été intégrée.
Le croiseur qui se situait dans le hangar portait les symboles de lE-den : lemblème connu de tout dans lEmpire.
Le SAS arrière du croiseur souvrit, un Colonel sortit du vaisseau, à bout de souffle, il avait sûrement dû respirer les multiples fumées plus ou moins toxiques présents dans le vaisseau à cause de la combustion des divers matériaux le composant. Cest au bout de quelques minutes, après quil ait repris son souffle que le Colonel se rendit compte de ma présence. Ne me reconnaissant pas comme le fils de lEmpereur, il retira son regard de ma personne et continua à scruter le reste du hangar.
Excuse-moi pour cette arrivée en catastrophe petit, mais on a eu quelques petits problèmes sur le front. Biens de choses vont changer à partir de ce jour.
Je descendis de la plateforme où je me situais pour me mettre à la hauteur du colonel. Afin davoir des informations sans jugement épique de sa part, je ne lui dévoilais pas ma véritable identité et je lui demandais des nouvelles du front.
Petit, tu dois sûrement lignorer mais hier, lEmpereur a appelé tous les soldats volontaires à défendre la zone résidentielle P78Z49M qui était sous le feu ennemi. Beaucoup dentre nous ont répondu à lappel car Kimalawa est depuis bien longtemps un de nos pires ennemis et la zone attaquée est la grande zone résidentielle de lE-den : rares sont ceux qui nont pas un parent là-bas. Donc, cest avec une flotte presque au complet quon est allé dans la zone. Cétait un vrai cauchemar : la plupart des habitations du quartier nord étaient détruites. Des cadavres jonchaient le sol, nous étions à peine arrivés sur les lieux du massacre que le sang de nos semblables coagulait sur nos chaussures. Je me rappelle même avoir écrasé par inadvertance un crâne dune vieille dame lorsque je suis sorti de mon vaisseau.
Je voyais ce colonel qui faisait parti de la plus respectable division délite de lEmpire, celle que lEmpereur avait entraîné en personne : lEscadron de la mort ; laissé perler une larme le long de son visage meurtri. Lhorreur de ce massacre a dû être terrible. Cest à ce moment là que je compris limportance de ce qui cétait passé.
Mais je nen laissais rien paraître et je fis signe au Colonel de continuer son récit. Il releva les yeux vers moi et continua :
Tu sais, petit, cette vision dhorreur nest pas ce quil y a eu de pire au front.
Comme tu le sais, lEmpereur lui-même menait la division qui combattait. Et
Après que nous ayons vu lhorreur dans la zone et après que nous ayons repris nos esprits, nous remarquions lévidence : les forces de Kimalawa nétaient plus sur place. LEmpereur nous ordonna à tous de remonter dans nos vaisseaux afin dintercepter les ennemis. Nous étions tous remplis de haine envers ceux qui avait fait un tel massacre. Il est inutile de te dire que latmosphère était très tendue : entre le massacre des parents des combattants et le goût de la bataille qui approche. Cest donc chargés à bloc que nous sommes sortis de latmosphère de la planète pour intercepter nos assaillants. Mais maintenant la stratégie devait être totalement révisée, vu que nous avions prévu un combat à terre dans un terrain que nous connaissions ; or nous allions vers une bataille qui se fera hors de toute atmosphère, dans lespace hostile à toute forme de vie. LEmpereur et ses conseillers étaient dans le Solar Impérial et travaillaient à une stratégie. Mais il faut croire quune stratégie faite en à peine une heure nest pas infaillible mais cela personne ne le savait : nous sommes tous partis tête baissée dans la bataille selon le schéma de bataille qui nous était assignée. Jétais de ceux qui devaient attaquer sur le flan ouest par rapport à la deuxième planète du système où nos ennemis se trouvaient ; grâce à Dieu, cest nous qui étions les moins exposés. Ce fut un massacre : lennemi était en nombre plus important que nous ne le pensions. Les pertes furent très abondantes dans les premières heures, je ne sais pas qui des deux camps était le plus touché mais en tout cas, beaucoup trop sont tombés.
Mais la plus grande vision dhorreur de cette bataille spatiale fut de voir le bouclier Solar Impérial plier devant une attaque dune vague de chasseurs. A ce moment, tout le monde eut la crainte de voir notre Empereur mourir dune telle manière. Dinstinct, tous les croiseurs présents se mirent en formation devant le Solar pour quil puisse prendre la fuite, les chasseurs prirent ceux des ennemis pour éviter quils repassent à lassaut. Le Solar dû se poser sur la première planète en vue, cette planète nous était tous inconnue mais lEmpereur navait dautre choix que de sy poser : continuer la bataille serait suicidaire de sa part. Cest donc amputé de notre plus grande force de frappe que nous devions continuer le combat.
Mais lEmpereur ne se laissa pas abattre comme ça : sa volonté de venger nos parents était si intense quil prit un chasseur du hangar du Solar pour pouvoir continuer le combat. La détermination de notre Empereur fut contrée par le général de nos assaillants : voyant le Solar Impérial se replier sur la planète, il a tout de suite pris les commandes dun croiseur pour le rejoindre. Cest ainsi, quà peine après avoir décollé lEmpereur vit son vaisseau crouler sous le feu ennemi retournant dans un bruit sourd au sol.
Javais peine à croire le récit de ce Colonel car je ne voyais pas comment il aurait pu accéder à de telles informations
Comment avez-vous pu savoir tout ce que vous me dites ?
Jy viens petit, soit un peu patient.
LEmpereur fut donc cloué au sol et le croiseur du général ennemi avançait à vive allure dans sa direction. Notre Empereur décida de jouer le tout pour le tout : il se rendit dans la salle des commandes, prit le micro permettant denvoyer un message sur les ondes radio, il eut un moment dhésitation mais finit par dire :
Général impitoyable du Kimalawa, je suis lEmpereur Danta, actuel dirigeant du tout puissant Empire E-den ; je vous propose de nous affronter dans un combat régulier à larme blanche et ce, sans aucune aide extérieure comme le faisait nos ancêtres dans la terre natale de lhumanité.
Il attendit quelques instant avant dentendre un voix grave et nette lui répondre.
Ici le général Zarkit de larmée du Kimalawa, jai pris en considération votre demande et je suis favorable à votre demande.
A cette nouvelle, notre Empereur jeta un coup dil sur le gigantesque tableau de bord et vit que la caméra intégrée à tous les chasseurs de lEmpire était un des rares équipements à fonctionner. Il sortit de son chasseur pour se rendre dans la petite plaine défrichée se situant juste devant son vaisseau où le combat devait avoir lieu.
Le général se posa juste en face du vaisseau de lEmpereur et le pilote en sortit. Cétait le général lui-même qui pilotait le vaisseau ; à première vue, il y semblait seul. Le général sorti du vaisseau, portant à la main une massive épée taillée dans un matériau qui mest inconnu. A sa vue, notre Empereur dégaina son katana de son fourreau. Bizarrement, il navait pas son arme quil portait pourtant toujours avec lui et avec laquelle il navait perdue aucun combat.
Lorsque dix mètres séparèrent les deux hommes, le général sarrêta net. Il prit une grande inspiration et fonça sur Danta, larme tendue vers ce dernier. Notre Empereur qui avait bien lhabitude de ce genre dattaque tribale lesquiva sans peine en sautant par-dessus son adversaire en lui donnant un petit coup de pied derrière la tête quand il fut juste au dessus de lui. Zarkit, étourdi par ce coup à la nuque, se retourna le regard presque vitreux. Mais cette petite leçon ne lui avait pas ôté toute sa conviction et se lança au corps à corps avec Danta en esquissant un coup latéral avec son épée que Danta contra sans aucune difficulté. A première vue le combat semblait gagné davance pour notre Empereur, vu la différence de potentiel entre les deux hommes.
Le Colonel fit une pause dans son récit. Son front était crispé et il regardait dans une direction quelconque ; il semblait perdu dans ses pensées, comme si il se remémorait un moment à la fois important et difficile.
Je lui montai mon impatience dun signe de tête et il continua son récit qui sétait arrêté à un moment qui me semblait presque fatidique.
Donc, Danta était en très bonne posture et navait, jusque là, que fait desquiver les attaques de son ennemi. Zarkit ne semblait pas renoncer au combat, bien au contraire, sa ferveur à revenir à lattaque était déstabilisante pour Danta. Zarkit tenta de une nouvelle attaque, qui fut encore une fois parée ; mais pour la première fois, Danta contre-attaquait en lui percutant, avec le pommeau de son katana, le nez de son adversaire, qui se brisa dans un bruit saisissant. Après sêtre reculé, un filet de sang coula de sa main droite quil avait posée sur son nez par réflexe. Danta, lui, était debout, droit, son long manteau de cuir rouge flottait au gré du vent ; les bras le long de corps, portant dans sa main droite son katana, dirigé vers le sol. Rien ne pouvait faire croire quil était en train de faire un combat : son visage ne reflétait aucun sentiment en particulier. Seul une tache de sang sur le pommeau de son arme montrait quil disputait un combat.
Son adversaire saisi son arme et courra vers Danta, qui, de son katana, dévia sa course et en profita pour lui entailla la poitrine, juste sur la partie supérieur de lépiderme. Ce coup si précis aurait tué le général sil avait été un peu plus appuyé. Le général regarda lentaille sur sa poitrine gauche, il me sembla quil comprit à ce moment là que son adversaire se jouait de lui, puisque quune colère encore plus accrue se dessina sur son visage.
Il retourna vivement à lattaque, encore une fois il fut paré, cette fois notre Empereur lui entailla plus profondément, sa poitrine gauche. Saisi de colère, le général décida dinterrompre le silence qui régnait jusque là :
Pourquoi jouez-vous avec moi ? Je ne veux pas que vous ayez une quelconque pitié pour moi.
Pourquoi devrais-je vous tuer, vous nêtes quun simple général, si je vous tue, un autre vous remplacera.
Le général cétait mis à rire, je ne savais pas pourquoi il faisait cela mai-je nen ai ignoré la réponse quun cour instant.
Vous croyez réellement que je ne suis quun simple général ? Vous croyez que mon Empereur ma envoyé attaquer son plus grand ennemi sans que je sois quelquun dimportant ? Laissez-moi rire.
Je vous pensais moins idiot. Mais je vais vous rafraîchir la mémoire : Sogi.
Je ne savais pas qui était cette femme et je ne le sais toujours pas aujourdhui ; quoi quil en soit, quand son nom fut prononcé, lEmpereur nétait plus le même : jusque là il avait réussit à garder son calme mais ce ne fut plus le cas.
La colère montait en lui, crispant les traits de son noble visage. Ce fut lamorce dun long combat : les deux hommes se sont battu longuement par la suite. Je pense que le général avait caché son jeu jusque là car il voulait se mesurer à toute la puissance de lEmpereur. Durant les longues minutes du combat, le sang coula à flot, les deux combattants fatiguaient de plus en plus. De plus, je ne sais comment cela se faisait mais notre Empereur navait pas son épée avec laquelle il sentraînait et combattait dhabitude ; elle était pourtant le symbole de sa puissance aux yeux de tout son peuple.
La haine avait rongé notre Empereur, il semblerait que rien que lénonciation de ce nom avait rouvert en lui une blessure pas encore cicatrisée.
Ce que le colonel ne sait pas, cest que cette Sogi était ma mère, mais je ne lai jamais réelle connu vu quelle est morte pu après ma naissance. Mon père sétait ensuite chargé de moi.
Je sais que tu laimais beaucoup ; pourtant, cest à cause de vous quelle est morte ; et jai pris un grand plaisir à la tuer dailleurs !
Je ne vous autorise pas à parler delle ainsi !
Ces quelques mots déstabilisèrent notre Empereur qui avait jusque là livré un combat à la hauteur de sa réputation. Mais, maintenant, il multipliait les erreurs, laissant à plusieurs reprises à découvert ses points vitaux, il nen fallait pas plus au général Zarkit pour prendre le dessus sur son adversaire. Cest ainsi quil pu lui sectionner le tendon du genou droit ; le privant dun appuis.
Je naurais jamais cru, quelques instants plus tôt que le général aurait pu battre lEmpereur mais maintenant, il ne lui restait que très peu de chance de survie : privé de son épée légendaire et ne pouvant se servir que dune seule jambe, il ne pouvait pas gagner le combat ; dautant plus quil était plongé dans une haine profonde envers son ennemi à cause de cette femme : Sogi.
La dernière minutes de la vie de Danta était de plus humiliante : ce grand et fier homme sétait retrouvé à terre après avoir trébuché à cause de sa jambe droite, le général avait profité de ce moment de faiblesse pour lui retirer son arme des mains, et lui couper la tête dun geste net et précis. Il avait achever lespoir de tout un peuple sans faillir : on pouvait même distinguer une sorte de fierté sur son visage, juste avant quil nesquisse un large sourire.
Pendant quelques secondes, je ne voulu pas croire les paroles du Colonel qui se dressait devant moi : mon père, lEmpereur de lE-den, celui qui a fait triompher notre Empire pendant des années ne peut pas être mort si rapidement. Je savais quil ne pouvait pas mourir dans un lit dhôpital, il ne pouvait pas avoir une vie tranquille sur une planète reculée de la galaxie où il ne ferait que se prélasser. Il nétait de ce genre de personnes. Mais je ne pouvais pas concevoir que mon père meurt ainsi, dans un combat où le lâche a gagné : ce combat, il aurait dû le gagner !
Une larme perla sur mon visage, puis une autre. Le Colonel semblait lui aussi très bouleversé par la nouvelle, apparemment raconter les informations quil détenait lui avait demandé un effort presque surhumain. Ce nétait pas étonnant vu que mon père était très aimé de son peuple. Le Colonel se retourna vers moi après quelques secondes ou quelques minutes, et me demanda :
Il me semble que je dois annoncer la nouvelle du décès de notre Empereur à ses femmes et ses enfants avant quils ne lapprennent par les médias. Je crois quun de ses enfants habite dans cette base, il doit avoir ton age dailleurs. Mais je ne lai jamais vu ; saurais-tu où il est ?
Je mattendais à ce quil me pose la question, et je ne pouvais plus lui cacher mon identité. Je décida, donc, de le lui dire.
Je le connais, vous lavez dailleurs déjà vu. Vous lavez devant vous. Je suis Angélus, le fils de lEmpereur Danta.
Mais je vous prierais de ne pas ébruiter cette nouvelle, je ne voudrais pas que tout le monde connaisse ma véritable identité : jai besoin dun minimum de tranquillité pour vivre.
Mon interlocuteur semblait très étonné dapprendre une telle nouvelle. Mais il ne fut pas complètement surpris : rares étaient les enfants qui avaient le droit de vivre dans la base, seuls ceux des hauts dirigeant de lE-den avaient le privilège de vivre dans la base.
Je me doutais que vous ne deviez pas être nimporte qui pour traîner par ici. Donc, je vous pris de bien vouloir accepter mes sincères condoléances. Votre père était un grand homme, il a servit au prix de sa vie lE-den qui naurait jamais été ce quelle est actuellement sans lui. Maintenant, je nai pas peur de dire que je viens de lEmpire de lE-den, jen suis même fier : jétais fier que mon Empereur soit Danta. Malheureusement, je ne sais pas si son successeur aurait la même carrure, la même poigne et la même dextérité pour diriger le noble Empire quest lE-den. Mais ce que je sais, cest que ton père a fait du bon boulot.
Ses paroles semblaient sincère, et elles étaient dignes de ce que mon père avait fait : il était tellement aimé que tous les habitants de lEmpire de lE-den auraient pu avoir un tel discours. A ce moment là, les paroles de mon père me revinrent en mémoire : « Ce que je tordonne de faire, cest de reprendre la direction de lEmpire quand tu te sentiras prêt à en assumer les obligations. ». Je ne me sens pas près à diriger lE-den, je suis encore trop jeune, et mon apprentissage nest pas encore fini
Je me donnais cette excuse pour avoir bonne conscience, la vérité était que javais peur davoir un poste avec des telles responsabilités. Je ne pouvais pas prendre la direction dun Empire si vaste à ce moment là. Qui laurait pu ? Personne, je pense : mon père lavait si bien dirigé que prendre sa succession sera très difficile pour tous ceux qui oseront prétendre rivaliser avec le dirigeant confirmé quétait mon père.
A ce moment précis, je me souvins de larme que mavait confié mon père ; cette arme avec laquelle je métait entraîné pendant maintes heures ces dernières vingt-quatre heures. Cette arme, il me lavait confié à moi avant de mourir. Cest à cause de moi quil est mort : sil avait eu son épée pendant le combat, il naurait pas été mort ! Tout est de ma faute !
Non, ce ne pouvait pas être cela : mon père savait très bien quil allait mourir, cest pour cela quil ma donné son épée
Une envie très intense sempara de moi : je ne voyais que par elle. Je navais jamais eu une envie si intense envers un quelconque entraînement. Et, de toute façon, je navais rien de mieux à faire après avoir appris une telle nouvelle.
Je pris donc congé du Colonel pour me précipiter dans le dojo, le même dojo que la dernière fois. Cest en son honneur que jai fait cet entraînement : le Colonel avait dit quil devait prévenir ses femmes et ses enfants ; ce qui signifie que jai été choisi pour détenir cette épée. Choisi parmi combien denfants ? Quatre ? Cinq ? Je nen savais rien, une heure plus tôt je ne savais même pas quil avait dautres enfants que moi.
Je mentraînais pendant des heures, combien ? Je nen ai aucune idée. Tout ce que je sais cest que javais assez pratiqué pour commencer à maîtriser lépée de mon père ; ce que je naurais jamais cru possible hier. A la limite de lépuisement, je trouva utile de faire une pause : il me semblait assez judicieux daller voir les réactions des citoyens de lE-den qui devaient avoir eu vent de la mort de notre Empereur.
Je me dirigeai, donc, vers le grand hall où se trouvaient les bornes dinformations. Je me connectai à lune dentre elles et je vis une fenêtre souvrir intitulée : « La mort de lEmpereur ? ». La nouvelle de sa mort ne me faisait plus aucun effet : jy étais préparé depuis que mon père mavait donné son épée hier. Jouvris le fichier et je vis une commentatrice se former au dessus de la borne :
Une bien triste nouvelle nous parviens ce soir : nous avons appris il y a quelques heures que notre Empereur nous a quitté. Danta est mort au combat pour défendre lE-den de notre agresseur : le Kimalawa. En effet, après avoir mis à feu et à sang la principale zone résidentielle, larmée dirigée par le général Zarkit avait quitté les lieux très rapidement, obligeant lEmpereur a retravailler son plan dattaque qui était prévu pour un combat au sol en terrain connu. Mais leur fuite a obligé nos forces à faire un combat aérien dont les stratégies dattaques ne sont pas du tout les mêmes. Je ne mattarderai pas dans les détails mais nous avons appris que ceux qui avaient ordre dattaquer par le flan ouest par rapport à la deuxième planète du système où nos ennemis se trouvaient sont ceux qui ont le plus de survivants. Je conseille donc à tous ceux qui ont un parent soldat de regarder les registres mis à votre disposition sur chaque borne dinformation pour savoir si votre mari, votre père, ou un ami fait parti de cet escadron.
Nos condoléances vos aussi aux treize femmes et aux vingt-cinq enfants officiels de lEmpereur Danta qui viennent de perdre un homme formidable, mais aussi à tous les habitants de lE-den qui ont perdu un dirigeant inégalable.
Dans quelques minutes nous retracerons la vie de notre Empereur qui a tant fait pour nous. Mais une question reste en suspend : qui va succéder à Danta ? Les derniers Empereurs avaient désignés un successeur avant leur mort mais il semble que lEmpereur navait pas désigné de successeur pour son trône avant de mourir.
Cétait plus fort que moi : javais donné un coup de point la borne dinformation. Comment pouvait-on donner un hommage si pitoyable à mon père ? Ca me mettait en rogne de voir un tel déshonneur. Mais voir ce flash ma quand même appris quelque chose : mon père avait vingt-cinq enfants, au minimum. Ce qui voulait dire que javais été choisi par mon père parmi vingt-cinq autres enfants. Je ne voyais pas pourquoi il mavait choisi moi, mais sil lavait fait cest quil avait de bonnes raisons.
A ce moment précis, je me souvins de ce quavait dit Zarkit pour déstabilisé mon père : il avait crié le nom de ma mère ; il se pourrait donc, que lamour quil lui portait était si passionné quil avait choisi le fils quil avait eu avec elle comme son successeur spirituel.
Décidément, ça devait être trop pour moi : je narrivais pas à assumer tout ce quon voulait que jassume : la confiance que mon père avait mi en moi, alors que je ne me sentais pas supérieur, était de trop. Ce qui se passa par la suite, je ne compris pas pourquoi je lavais fait : javais totalement déconnecté, cétait comme si mon corps ne prenait plus en compte ce que mon cerveau voulait : mes jambes marchaient mais je ne savais pas vraiment où elles allaient. En un laps de temps très court je me suis retrouvé dans le quartier résidentiel de la base, juste devant la pièce qui me servait de chambre. Quelque temps après jétais entrain de remplir un conteneur autoporté qui nous était fourni par larmée pour que lon puisse déménager nos affaires en cas de besoin. Peu de temps après, javais déjà traversé toute la base avec mon conteneur autoporté et je me dirigeait vers le hangar privé de mon père pour un prendre une navette. Jétais dans un état semi comateux mais javais tellement lhabitude de conduire cette navette que je fis tout par réflexe, et je menvolai de cette planète, cette planète qui métait pourtant très chère et où javais passé toute ma vie. Japercevais la base, celle qui devait être la plus grande de tout lEmpire, qui rapetissait à vu dil. Une seule chose vient à lesprit : maintenant que mon père est mort, qui va diriger lE-den ? Personne ne peut reprendre le flambeau après un tel Empereur. Les coups dEtat seront sans doute multiples avant que lon trouve quelquun dassez charismatique pour diriger lEmpire.
A ce moment là, je ne le savais pas encore mais un coup dEtat était prévu, depuis longtemps, et ces personnes furent les seules heureuses en apprenant la nouvelle du décès de mon père : ils avaient enfin loccasion de prendre la direction de lE-den ; quils renommeront très rapidement : Heavenia. Ce nom avait été choisi par Warth, qui avait pris le contrôle de lE-den très peu de temps après la mort de lEmpereur. Ce fut dailleurs une de ses plus grandes erreurs : la population navait pas encore fait son deuil quil sétait imposé comme son successeur.
A la suite de la mort de mon père, je me suis réfugié sur Vertana. Là s'y trouvait un de mes amis de longue date : Pierre Boule de l'Amalthée qui me donna refuge pendant que l'extermination de tous mes freres et soeurs fut en cours.
Je fus étonné de voir que l'Amalthée, grande puissance d'autre fois, n'était plus que ruines et désolations. Alors que j'avais encore en tete les jeux dans le grand jardin que l'on faisait il y a peu de temps: dans les valées verdoyantes et les plaines luxuriantes . Ces beaux pasages étaient maintenant remplacés par un ama de ruines et quelques tourelles qui tentaient avec tant de bien que de mal de défendre l'Amalthée des attaques à répétitions.
Un jour, une flotte du Cristalin se fit appercevoir dans le ciel: elle était conduite par Enreïa; les défenses déjà viellies et inéfficasses se firent détruires dès les premiers combats. A ce moment là, je croyais ma fin venir avec celle de tout l'Amalthée et de tous ceux qui s'y trouvaient.
Pourtant, Enreïa fit iruption dans le batiment principal, seule, face à nous. Mon regard croisa le sien, je ne sais ce qu'il se passait, mais j'étais obnibulé par elle : je n'avais d'yeux que pour elle. Nous nous regardâmes pendant plusieurs minutes sans aucune interruption. Pierre Boule a très vite remarqué ce qu'il se passait entre nous deux et se réjouit tres vite de cette nouvelle : son Etat ne semble dès lors plus en danger.
Je ne saurais expliquer aujourd'hui ce qui s'est passé à ce moment là. Ce dont je me souviens c'est que le lendemain, Enreïa était dans mes bras, nous avions pour projets de rendre sa gloire à l'Amalthée : retrouver les gisements de mana, les plaines luxurante du temps où l'Amalthée était à son apogée. Par contre, il semblait évident que l'Amalthée ne pouvait subsister sur Volcano: nous nous devions de le recréer sur Vertana, afin de prendre un nouveau départ.
Et je vais meme vous annoncer une bonne nouvelle: peu après notre arrivée sur Vertana, nous nous mariâmes le 40 Volcan 3725. Malheureusement, peu de jours après Pierre Boule disparut. Et aujourd'hui je ne sais toujours pas où il est ... Et je n'ose pas croire à sa mort, pourant peu d'espoirs subsistent : nos recherches n'ont apportés aucun résultat.