Archives du Conseil > Carnet d'un nouveau monde

Auteur : Libbo Terrani
06/06/06 14h31 | 47 Volcan 3724

Ne sachant pas quel jour nous sommes officiellement, je postule que nous sommes un jour comme les autres.

J'ai trouvé un texte qui correspond parfaitement avec la communauté.
Le voici mot pour mot.

Il est temps que l'homme se propose un but. Il est temps que l'homme plante le germe de son espérance la plus haute.
Son sol est maintenant encore assez riche. Mais cette terre un jour sera pauvre et stérile, et aucun grand arbre ne pourra plus y croître.
Hélas ! Le temps est proche où l'homme ne mettra plus d'étoile au monde. Hélas ! Le temps est proche du plus méprisable des hommes, qui ne sait plus se mépriser lui-même.
Voici ! Je vous montre le dernier homme.
"Amour ? Création ? Désir ? Étoile ? Qu'est-ce que cela ?" - Ainsi demande le dernier homme et il cligne de l'oeil.
La terre sera devenue plus exiguë et sur elle sautillera le dernier homme, qui amenuise tout. Sa race est indestructible comme celle du puceron; le dernier homme vit le plus longtemps.
"Nous avons inventé le bonheur", disent les derniers hommes, et ils clignent de l'oeil.
Ils ont abandonné les contrées où la vie était dure : car on a besoin de chaleur. On aime encore son voisin et on se frotte à lui : car on a besoin de chaleur.
Tomber malade et être méfiant passe chez eux pour un péché : on s'avance avec précautions. Bien fou qui trébuche encore sur es pierres ou sur les hommes !
Un peu de poison de-ci, de-là : cela procure des rêves agréables. Et beaucoup de poison en dernier lieu, pour mourir agréablement.
On travaille encore, car le travail est une distraction. Mais on a soin que la distraction ne fatigue pas.
On ne devient plus ni pauvre ni riche : c'est trop pénible. Qui voudrait encore gouverner ? Qui voudrait encore obéir ? C'est trop pénible !
Point de berger et un seul troupeau ! Chacun veut la même chose, tous sont égaux : quiconque est d'un autre sentiment va de son plein gré dans la maison des fous.
"Autrefois tout le monde était fou", disent les plus fins, et ils clignent de l'oeil.
On est prudent et l'on sait tout ce qui est arrivé : de sorte que l'on n'en finit pas de se moquer. On se dispute encore,
mais on se réconcilie bientôt - de peur de se gâter l'estomac.
On a son petit plaisir pour le jour et son petit plaisir pour la nuit : mais on révère la santé.
"nous avons inventé le bonheur", disent les derniers hommes et ils clignent de l'oeil. "


Par delà Ciel, par delà l'Enfer, le Sauveur arrivant, le dernier homme ressuscitera des morts.



Aujourd'hui, la Communauté est en fête. Toutes les régions se sont enfin décidée à la rejoindre.

Le sable est toujours chaud, brûlant même, à l'abri d'un arbre.
Les serpents se baignent dedans, près à mordre un fennec esseulé.

Un ermite qui s'est réfugié hors de la communauté m'a envoyé un carnet. Le papier était jaune, l'encre noire bavant de temps en temps. Il disait que la Communauté était une bonne chose mais que comme toute bonne chose, elle verrait sa fin, bientôt.

Un de mes amis a lu ce carnet pendant que le me lavais.
Il a fait fusiller le vieil ermite.
Je lui avais dit de ne rien faire, qu'un vieux fou est un vieux fou. Il ne m'a pas écouté. Le sable est rouge maintenant.

Auteur : Libbo Terrani
12/06/06 14h20 | 53 Volcan 3724

Le 53 Volcan 3724

Ce matin, il y a eu un terrible tremblement de terre.
Le séisme a tout chamboulé dans la Communauté.
La terre a été retournée, des pans entiers de terre surplombant la Communauté se retrouve à son niveau.
Les rares arbres se retrouvent face au soleil. Ils ne tarderont pas à être assoiffés, puis à mourir.
L'astroport – il venait juste d'être achevé (3 transports faisant l'aller-retour quotidien jusqu'aux oasis ont été détruit sur Desertica), mais pour la peine, nous avons fait acheter 10 autres transports, plus robustes ceux-là - a périt. Mais un autre verra bientôt le jour.

C'est un choc pour la Communauté.
Tout d'abord, la ville a été partiellement détruite. Les reconstructions ont commençé juste après l'évacuation des morts et des blessés.
Les gravas sont restés comme tel. Il faut garder une trace de ce qu'il s'est passé, pour l'Histoire.

Les morts ont été envoyés vers les oasis, ils serviront d'engrais pour les palmerais qui bordent les petits lacs.

Et par dessus tout, nous avons découvert, grâce au séisme, des reliques, anciennes. Nos chercheurs cherchent leur origine.
Les premiers rapports disent que des lepidoptères seraient gravés dessus. Pourquoi ? C'est un mystère encore irrésolu.

Auteur : Libbo Terrani
19/06/06 14h38 | 60 Volcan 3724


Auteur : Libbo Terrani
31/07/06 00h36 | 26 Desertan 3724

Un bout de temps sans écrire, sans tenir compte du fait, que je n'écris pas tous les jours dessus, bien que je l'ouvre tout de même chaque jour durant. Je m'excuse auprès de mes fidèles lecteurs (sûrement peu nombreux et de spécialistes des choses totalement inutiles) qui n'ont pu lire ce carnet, ce journal de bord, ce journal intime... étatique.

Ce bout de temps, je l'ai passée auprès d'Ahura Mazda, mon fidèle colocataire. Nous avons passé trois semaines durant lesquelles, nous avons essayé (enfin plutôt moi, car lui, il n'en a pas grand choses à faire) de nous nous connaître plus amplement. Etant dorénavant deux à mettre la bonne voie à la communauté, je devais absolument connaître ce très cher colocataire de mon corps. Nous avions donc décidé, après quelques minutes de réflexion, de l'endroit où nous irions méditer. Le sommet d'un arbre dominant un cimetière fut choisi. L'arbre pour le point de vue, ce fut moi qui le voulut. Le cimetière, c'est Ahura. D'ailleurs sur ce point, il m'a interdit de faire suivre son nom après son prénom. Comme nous allons passer le restant de ma vie ensemble, tant passer directement aux familiarités.
Ce fut très intense. Nos esprits ont fait corps pendant trois semaines, sans rien dire, juste à méditer. Je l'ai forcé un peu, je vous l'avoue. Au bout d'un quart d'heure et après avoir tué les deux seule personnes du cimetière, c'est à dire le croque-mort et le croque-mitaine, il voulait s'en aller. Un vrai môme !

Et puis durant ce laps de temps, il a rencontré son papa. Enfin, moi, j'en sais rien, je n'ai rien vu, rien sentit, et je n'ai pas bougé d'un pouce. Enfin, d'après Ahura, il a vu son père et son frère. Effusion de larmes et de rires..., il paraît.

Le mieux est peut-être que je laisse Ahura vous expliquer.



Moi je préfère le rouge, comme le sang et la sangria. Un petit verre le matin au réveil, un avant de se coucher, et vous avez une ligne parfaite.
Bon, Libbo veut que je vous raconte comme ça c'est passé avec Papa et avec mon frérot.
En réalité, c'est relativement simple.
Pour rejoindre la dimension psychiatrique de Papa, il faut tuer deux hommes à une minute d'intervalle et il faut que ces deux hommes aient deux professions proches. Vous pouvez essayer dans un lieu comme un cimetière, un dimanche après-midi, on y trouve toujours le croque-mitaine, quoiqu'il faille changer de ville maintenant.
Donc après avoir tué ces deux personnes, il faut attendre. en général cela ne dure pas très longtemps. Mais là, avec Papa, on ne sait jamais à quoi s'attendre. Papa adore jouer.
Moi, j'ai attendu six jours. C'est vraiment une enflure Papa, il n'a pas voulu que je joue avec le curée le dimanche matin d'après, par rapport au dimanche après midi, le jour où nous avons grimpé à l'arbre (une vraie guenon, cette Libbo).
Donc avec Papa, il faut s'attendre à attendre.
Une fois qu'on est arrivé, tout va bien plus vite.
D'abord, on doit se prosterner en signe de courtoisie et d'excuse, excuses pour l'avoir dérangé.
Quand je suis arrivé sur place, il y avait déjà mon frérot. Il n'avait pas changé. Papa non plus, à part quelques cheveux en moins et un peu plus gris.

En fait, Papa veut que je me foute mon frérot. Je ne sais pas où il est allé chercher ça, mais un rapport quel qu'il soit, c'est inacceptable. Mais Papa a toujours des arguments qui font réfléchir. Il voulait me priver de dessert pendant un an. Alors j'ai du dire "oui". Mais le Locke, il avait bien donné la bonne distance, il n'était pas seulement question de ce que je devais faire dans le lit de mon frérot, mais aussi de ne faire plus qu'un. Il ne peut y avoir qu'un qu'il nous disait Papa.
On a donc prit rendez-vous pour la semaine prochaine. J'espère que Libbo va accepter, je ne lui ai encore rien dit.
Dans l'absolu, ça me dérange pas de fusionner avec mon frère, avoir le droit à deux verres le matin et deux le soir, c'est un vrai luxe. Mais, mon frère, lui il n'aime pas la sangria au petit-déjeuner, il préfère le sang. Moi ça me répugne.
Alors on s'est mis d'accord, sangria sang puis sang sangria. On alterne tous les jours. Comme ça tout le monde, il est content.
Bon bah voilà.
A vous les studios.



Bon, j'espère qu'il a été clair.
Je dois vous laisser pour encore un petit bout de temps, j'en suis désolée d'avance. Mais Ahura veut me faire une surprise, et pour ça, il faut retourner au cimetière...