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Auteur : Namaj Vüenthal
15/05/06 17h19 | 25 Volcan 3724

L'histoire de Namaj Vüenthal


1)

La voiture s'arrêta dans la cour. Papa coupa le contact. Le moteur s'éteignit. On ouvrit les portes. L'air chaud et lourd s'engouffra à l'intérieur chauffant nos visages. On sortit de la voiture rapidement.
Une bâtisse avec de grandes baies vitrées se tenait à droite. A travers les vitres, on apercevait des sculptures ainsi que des tableaux. Juste à l'entrée du bâtiment, une statue était exposée. Elle était de taille d'un homme, un mètre et soixante-quinze centimètres environ. Ses formes étaient curieuses, de longues lignes courbes représentaient les bras et les jambes de l'homme. En s'approchant, on put voir que cette bâtisse était en fait un musée. Un musée d'art comme Papa les aimait. II s'en approcha et entra à l'intérieur pour entamer une visite.
L'ombre des murs se propageait sur la moitié de la cour. Une partie, pourtant, était éclairée. On s'en rapprocha. Un porche, jusque là caché par le mur, se dévoila. Doucement, je passai la tête à travers le passage. Je fis signe à Cousin de venir plus près. Peu de temps après, on pénétra dans une autre cour. Une maison la clôturait. Elle aussi avait le style provençal (vieille architecture qu'on ne peut retrouver qu'au fin fond de la campagne de certaines planètes). Un puits demeurait sur un petit îlot de gazon fraîchement tondu en plein milieu de la cour constituée de terre sèche et jaunâtre, et de petits cailloux de différentes formes.
Une porte en bois s'ouvrit. Une jeune femme, les cheveux d'un brun très sombre, aux yeux bleus, apparut. Elle était belle. Ses cheveux légèrement ondulés tombaient sur les épaules et s'enroulaient autour de ses bras. Elle portait une robe bleu très clair, légèrement lâche, ce qui avait pour effet de lui souligner admirablement les formes.
Cousin approcha sa bouche de mon oreille et murmura : «
Tu ne trouves pas qu'elle ressemble à ******** ? »
La jeune femme s'avança vers nous. Je ne répondis pas.
«
Bonjour et bienvenue chez moi, dit-elle d'une voix joviale. Je m'appelle ***** et vous ?
— Moi, répondis-je, c'est ****** et lui c'est Cousin. - Cousin ?
— Oui, il se nomme ainsi.
— Et d'où venez-vous et que venez-vous faire ici, sans paraître impolie ?
— Je ne sais pas.
» Je me tournai vers Cousin et lui demandai « Toi, tu sais pourquoi nous sommes là.
— Non,
fit-il étonné. Mais une chose est sûre, nous sommes là, donc profitons-en. » Puis une drôle de sensation apparut, comme si nous nous défragmentions.

Nous sommes dans la maison, la porte est refermée. Je pivote pour voir, observer, détailler l'endroit où je suis arrivé. Cousin n'est plus là. II est retourné avec Papa. Je me retrouve seul en compagnie de *****.
Nous nous situons dans l'entrée de la maison. Un escalier se trouve devant nous. En arrivant tout à l'heure, j'ai remarqué que la maison a deux étages y compris le grenier.
La jeune femme me fait visiter le rez-de-chaussée. Le temps me semble être accéléré. Je n'ai pas conscience du temps ni du lieu. Je vois tout sans rien voir. Elle me parle, mais je ne comprends rien. Ses gestes sont si vifs que mes yeux ne les suivent plus. Enfin, tout ralentit. Sa voix redevient audible, ses gestes visibles ainsi que les décors.
Je suis de nouveau dehors. Comment cela se fait-il ? Je ne sais pas. II m'est venu la même sensation : cette défragmentation de tout ce qui m'entoure. J'ai l'impression d'avoir tout vu. Je pourrais expliquer chaque détail de l'intérieur. Mais chaque détail devient flou quand j'y pense. Nous sommes sur l'herbe près du puits. Je n'ai plus de chaussure, disparue.
«
Peux-tu te retourner s'il te plaît ?
— Oui si vous voulez.
Elle me tutoie alors qu'on ne se connaît que depuis cinq minutes. Non plus, quoique. Non, je ne sais pas, je ne sais plus depuis combien de temps je suis en sa compagnie.
Je suis dos à elle. J'entends un bruit sourd, un bruit étouffé. Je me retourne vers elle. ***** est presque nue. Elle ne porte plus qu'une culotte noire en dentelle. Elle faisait des roues. Pourquoi nue ? C'est un mystère.
Elle voit que je me suis retourné. Ses pommettes rougissent imperceptiblement. Elle reste immobile. Un bras essaie de cacher en vain ses seins. Ceux-ci sont mesurément galbés. Ils sont à l'image de *****, c'est-à-dire superbes. Ni trop gros ni trop menus.

Troublé, je m'excusai. Elle dit que ce n'était pas grave et qu'elle avait eu un sentiment de fierté quand elle aperçut que mes pommettes étaient cramoisies aussi.
Mes chaussures revinrent à mes pieds. Je me retrouvai encore une fois à l'intérieur, au rez-de-chaussée, en un clin d'oeil. ***** monta les escaliers. Puis tout se destructura, tout se décomposa. Les murs s'effritaient, les poutres se désagrégeaient. Et quand tout n'était plus qu'amas de poussière et de cailloux, cela s'effondra pour laisser place au second étage. Nous étions dans un couloir qui semblait sans fonds.
***** partit du côté gauche du couloir. Moi, je pris le côté droit.
Je m'enfonçai dedans. Puis il s'élargit. II y avait deux tréteaux qui soutenaient une planche sur laquelle se tenaient un rabot, une scie et un petit pot contenant des bonbons. J'en pris une petite poignée en avalai quelques-uns.
«
Voleur, c'est les miens. Tu n'as pas le droit d'en manger. » Un jeune enfant, de peau noire, très noire, me surprit.
II prit son pot de bonbons ainsi que ceux qui me restaient dans la main, et s'en alla. Je le suivis doucement.
Nous entrâmes dans une pièce intégralement construite en bois. A gauche, il se trouvait un lit où étaient allongées, en biais, deux femmes. L'une d'entre elles devait être la mère de l'enfant. A droite, une grande baie vitrée donnait vue sur la cour et sur les champs environnant la maison.
Les deux femmes se mirent à badiner à mon sujet. Pourquoi ? Peut-être parce que je leur suis étranger. Ou bien... Je ne pouvais pas le savoir, elles ne parlaient pas la même langue que moi.
Ensuite, le même effet qu'auparavant me saisit vivement. Mais cette fois, ce n'était pas les murs qui s'émiettaient, mais moi.
Je me retrouve assis dans un fauteuil en cuir. Je suis dans une chambre. Le fauteuil se situe dans une alcôve. La seule lumière de la pièce ne suffit pas à éclairer ce renfoncement.
Devant moi, une jeune femme. Une fille du même âge que *****. Elle est blonde
et ses cheveux sont plus courts que ceux de *****. Ils s'arrêtent aux épaules pour remonter discrètement. Elle est assise à un bureau illuminé par une lampe halogène de petite taille.
La jeune femme fait quelque chose avec ses mains, mais je n'arrive pas à distinguer.
La porte s’ouvre avec un léger grincement. Je détourne mon regard vers celle-ci. C’est *****. Elle n’est plus habillée de la même façon. Elle a enlevé sa robe qui lui allait à ravi. Elle porte désormais une chemisette blanche, en lin à première vue (la faible lueur de la lampe ne me permet pas de le définir exactement ), et un pantalon qui est plus court que long. Il est aussi en lin. Ce nouvel ensemble s’avère plus joli que sa robe.
***** s’assied à coté de l’autre jeune femme. Elles discutent discrètement.
Je n’arrive pas à distinguer le moindre mot.

***** tourna brusquement sa tête vers moi. Avait-elle entendu ma respiration ? Oui sûrement. Elle se remit debout et pris un pull rouge sang posé sur le lit. Elle le lâcha sur moi. Je ne bronchai pas.

Puis Cousin interrompit cette entrevue. Il cria mon nom dans toute la demeure. ***** qui s’était rapproché de sa camarade revint vers moi. Chacun de ses pas faisait vibrer le plancher.
Elle me fixa de ses yeux bleus. Ce regard me fit tressaillir. La profondeur de son regard me transperça intégralement.
«
Tu viens, dit-elle gaiement. Je vais te raccompagner. »
Elle me tendit la main pour m’aider à me lever. Je lui pris et elle me hissa du fauteuil.
Le contact avec sa main eu un effet magique sur ma personne. Une liane de particules roses puis vertes entoura son bras et s’étendit sur le mien en les enlaçant. Quant elle eu recouvert tout mon bras, je ne voyais plus qu’une brume rose et verte. Les couleurs fluctuaient, bougeaient, dansaient, m’envoûtaient. Et puis plus rien, la campagne défilait derrière les vitres de la voiture. Papa conduisait tranquillement avec une musique, laquelle n’était pas trop bruyante.


«
Ka… [i]», cria Keyrato en se relevant promptement. Il était en sueur. Des gouttes coulaient sur son front, elles glissèrent sur les lobes des oreilles et finirent sur son torse. Son souffle était coupé, ses épaules faisaient des mouvements spasmodiques. Il tremblait. Le mauvais rêve venait de le troubler profondément. Qui était cette jeune femme dont il n'arrivait pas à distinguer son prénom ? Qui étaient les autres personnes ? Mystère.

Auteur : Namaj Vüenthal
15/05/06 17h26 | 25 Volcan 3724

2)



Son souffle était encore incertain et lui souffrait encore de légers spasmes.
Le ciel était bleu presque sans nuages. Mais à l’ouest, une grosse masse sombre se profilait. Il faisait lourd, un orage n’allait pas tarder à éclater et éclairer les nuages noirs. Une grosse brise assénait de ses bourrasques le visage de l’homme.
Keyrato s’était levé et se tenait maintenant assis sur la plage, en face de chez lui, les bras en arrière pour retenir son poids. Son regard fixait l’horizon où la pluie faisait des « rideaux » encore plus sombre que les cumulus. Le soleil faisait de temps en temps une percée et dardait ses rayons sur la mer déchaînée.

Il s'abîma dans ses pensées, le regard toujours plongé sur l'horizon. Il songea tout d'abord à Kalyso. Depuis que l'accident avait eu lieu, depuis qu'il l'avait tué grâce à son revolver. D'ailleurs, pourquoi porter un revolver sur soi ? SI tout le monde en avait un aussi, ce serait le chaos. Mais malheureusement, c'était quasiment le cas. Il y avait bien une solution mais c'était impossible. Si la population avait un peu plus confiance en soi, si chaque entité de cette population avait plus confiance en soi, et plus confiance aux autres ; si le monde était plus sûr, non pas grâce à une augmentation de l'effectif des policiers ou bien du nombre de rafles ; mais tout simplement respecter de la vie. Demander l'impossible était vain d'avance mais pourquoi ne pas essayer ?
Kalyso le hantait le jour et la nuit, elle s'immisçait dans ses rêves. Il avait toujours été optimiste, croyant en l'homme et ses capacités. Mais dans sa situation, son amie venait de mourir (enfin à ce qu'il croyait et à ce qu'il avait vu).

Cela était de trop, la goutte venait de faire déborder le vase.
Plus jeune, il s'était battu. Il souhaitait une révolution, que l'homme change. Mais comment faire ? Il avait du opter pour des actes terroristes mais faisant le moins de mort possibles. Pour ne pas avoir de morts sur la conscience, il avait demandé à son cadet, Namaj. Celui-ci, encore bien jeune et plein de rêves dans la tête, avait accepté. Mais encore, pourquoi ne pas accepter la vérité ? La mort soudaine de nombreux individus était la seule chose qui faisait bouger les bureaucrates.

Ses pensées errèrent pendant quelques minutes. L'orage tonnait au loin, les bourrasques du vent se faisaient plus violentes, les gouttes d'eau commençaient à aterrir sur le sable, laissant de petits cratères.
Keyrato en avait plus que marre de cette mélancolie qui le frappait souvent. Comme tout le monde, il y avait le spleen ambiant ; mais pour lui, c'était pire que ça.

Il rentra rapidement chez lui et alla dans son bureau. Il cherchait un morceau de papier. Il souleva promptement une pile de livre et de paperasse - que tous les chefs d'état devaient avoir sur leur bureau - et pris une feuille. Il écrivit dessus quelques mots.
Et puis il ressortit de chez lui en direction de la terrasse. Il pris le soin de mettre sa coiffe repousse-eau pour ne pas mouiller l'intérieur de son vaisseau. Il grimpa l'échelle escamotable, ouvrit le hublot et s'asseya sur le siège.
Le vaisseau décolla.

Auteur : Namaj Vüenthal
15/05/06 17h27 | 25 Volcan 3724

3)

Aquablue, quelques révolutions autour du Soleil auparavant.


Il y avait de la bruine cette nuit là. Les minuscules gouttes d’eau se posait sur la peau et sur les vêtements, puis glissaient et finissaient par tomber sur le sol trempé.

« Il y en a marre de ce temps, remarqua Dahali exténuée par les kilomètres qu’ils venaient de marcher. Ca fait dix jours que nous sommes dans cette région et chaque jour nous finit trempé. Il ferait bien de mettre un régulateur de climat, un peu de soleil ne ferait pas de mal.
- Tu te rends compte de ce que tu dis, Jodora. Si le gouvernement commence à en construire un ici, les autres vont arriver par milliers, et les fermes agricoles se verraient submergées de taxes, les agriculteurs se révolteront, ce qui engendrerait une famine dans tout le pays. Et je ne te parle pas de conséquences sur l’environnement. »


Ils continuèrent de marcher. Ils montèrent une petite butte. Vüenthal tendit un de ses bras devant lui.

« Tiens, regarde devant toi. On arrive à l’Aghastar ».

Un bâtiment se profilait en face d’eux. On ne pouvait pas le détailler, la bruine filtrait les lumières émergeant de l’Aghastar, et atténuait les contours de la bâtisse.
Et puis, Dahali et Vüenthal se retrouvèrent à une dizaine de mètres de l’Aghastar. La façade devint nette. Un mur en forme de quart de sphère bloquait l’entrée. Ils patientèrent quelques minutes. Vüenthal regarda les étoiles. Il attendait que Touwa, l’étoile légendaire, l’étoile qui d’après la mythologie recueillait l’âme du premier colon du Système Galacticain.
Touwa apparut au-dessus de l’Aghastar. Ses raies de lumières convergèrent vers un pieu en argent. La structure sphéroïde se leva et coulissa dans le mur, sans un bruit.


« Vas-y, Jodora, toi la première » Vüenthal la poussa d’un infime mouvement du bras.

L’Aghastar avait été conçu, il y a dans un but scientifique. Il n’y en avait qu’un dans la Galaxie.
Les architectes complexifièrent la charpente lors de la construction et brûlèrent les plans, le jour de son achèvement, le 8 Vertan 3719. Personne ne devait le copier.
Tout avait été érigé pour que les pensées aillent plus vite, pour que la réflexion se fasse plus rapidement. Des fibres optiques, du liquide lymphatique, et autres substances et matériels permettant l’accroissement de la célérité des informations mentales.
Dans l’Aghastar, parler ne servait à rien. Ceux qui y étaient installés en sortaient que très rarement voire jamais ; leur niveau de communication mentale dépassait l’entendement. Mais Vüenthal et Dahali les surpassaient de surcroît.
L’Aghastar avait été élaboré afin d’obtenir ce que certains appelaient le Chant l’Ombre. Pourtant chaque chercheur présent en ces lieus savait qu’il était impossible de l’atteindre. Ils n’avaient pas les moyens, ils n’avaient pas le savoir, les capacités de faire l’Aghastar un temple alloué au Chant. Il manquait les artefacts nécessaires. Leur ténacité leur permettait d’obtenir quelques résultats plus ou moins satisfaisants.
Vüenthal avait regroupé à l’aide de Dahali, une dizaine de savants, venant d’Aquablue et de Vertana, pour vibrer ensemble.
Ils appelaient vibrations, la forme de contact mental, cet attouchement psychique, qui montraient des sinusoïdes régulières, sur un spectrographe à résonance magnétique nucléaire.
Ils se frôlaient, mettaient en commun leurs émotions, et tout cela, uniquement par ce processus utilisant les pensées d’une certaine façon. L’ombre mentale constituait le moyen pour diffuser les vibrations.
Pour y parvenir, la personne devait s’isoler dans un compartiment éloigné de la surface et de la population. Ils les avaient installés les uns à côté des autres à soixante mètres de profondeurs, séparés par des couches d’alumine et d’autres substances les isolants des particules solaires et des interférences mentales.
Ensuite, la personne devait se détendre, se relaxer, méditer pour que les connexions inter cerveaux puissent avoir lieu.
Et puis le contact s’établissait. Au début, juste un effleurement, une caresse, pour ne pas malmener la liaison. Après, ils la consolidaient.
Les spins des mésons contenus dans l’hypothalamus s’orientaient dans la même direction et dans le même sens. Les vibrations correspondaient au passage d’un sens à l’autre. Les personnes devaient en permanence contrôler la position de ces mésons, sans quoi le contact était coupé, tout en restant le plus décontractées possible.

L’intérieur était en bois avec des tapisseries à dominante rouge sur lesquelles étaient incrustées des volutes cristallines. Des plafonniers répandaient une lumière tamisée dans toutes les pièces.

Dahali descendit, une à une, les marches de l’escalier. Ils parurent interminables.
Puis ce fut au tour de Vüenthal. Ils arrivèrent enfin dans la salle principale.
Au centre, les caissons étaient disposés en plusieurs rangées, tout le long du mur.
Dahali enleva sa chemise et son pantalon, les accrochèrent à un portemanteau. Elle se retrouva en débardeur et en culotte, ce qui mit en avant ses courbes avantageuses.
Vüenthal fit de même.
Il ouvrit un caisson vide, invita son amie à y entrer. Elle s’y allongea. Vüenthal rentra dans un autre caisson. Deux robots approchèrent d’eux et leur placèrent une perfusion dans leur bras. Cela allait les nourrir pendant la très longue expérience qu’il allait subir.
Ils ne savaient pas combien de temps ils allaient y rester. Peut-être un an, peut-être deux.
Un seule chose était sûre : ils n’allaient pas bouger d’un millimètre.

Auteur : Namaj Vüenthal
15/05/06 17h44 | 25 Volcan 3724

4)


En cette fin d'après-midi de Vertan, Rhéa travaillait à la Grande Bibliothèque de la capitale.

Depuis six mois, Rhéa restait sans nouvelle de Keyrato. Durant cette période, tout allait de travers. Les ministres jasaient pendant des heures sans qu'aucune décision soit prise. Les habitants semblaient se désintéresser de la politique.

Rhéa se trouva confronter à toute l'administration du pays. Une bien lourde tâche pour la fille adoptive du président.

Elle cherchait donc un moyen pour tout résoudre.(Un jour elle fut presque au bord de se convertir pour en appeler à une divinité artificielle quelconque.)

La bibliothèque était quasiment vide. Des étudiants étudiaient, des chercheurs cherchaient, des personnes flânaient enter les rayons et entre les étagères remplies de viéolivres.
Deux enfants jouaient à cache-cache. Ils couraient dans les rangées de manuscrits très anciens, ce qui agaçaient les bibliothécaires au plus haut point.

Rhéa rit silencieusement.
Un souvenir lui remonta à la mémoire. Keyrato avait un frère, Namaj. Elle se rappela qu'elle s'amusait avec lui lorsqu'ils n'étaient qu'enfants. Puis il idolâtra son cadet, le poussant à commettre d'affreuses choses humainement parlant, mais la symbolique politique était plus importante : des actes « terroristes » afin de couler le système. Par la suite, plus personne n'entendit parler de lui, même Rhéa, qui, pourtant avait connaissance des secret d'Etat.
Il pourrait peut-être , au moins à court terme, Keyrato.

Elle se connecta au réseau de la bibliothèque – qui était relié au Archives de la Corporation, ainsi qu'à toutes les autres bibliothèques. -

Elle tapa N-a-m-a-j- -V-ü-e-n-t-h-a-l sur son clavier et lança la recherche. De nombreux articles lui faisait référence, mais tous parlaient de Namaj comme étant le frère du président et ne mentionnait rien d'autre.
Et puis, au bout de la centième page, un article se détacha des autres. Elle le sélectionna.
Un journaliste apparut sur un petit écran.


« Un nouvel édifice scientifique vient d'être achevé. Certains disent que sa surface totale dépasse celle du Siège de la Corporation installé sur Galactica. On reconnaît bien ici l'exagération aquablutienne (La plupart des galacticains, habitant de la planète mère, faisait preuve de sarcasme envers les planètes voisines) Voici Namaj Vüenthal, le directeur de recherche qui a commandé ce laboratoire hors du commun paraît-il, pour de bien grandes espérances.
- Hors du commun, non. En fait sa structure est grande car les murs sont épais. Environ dix mètres de béton armé mélangé avec d'autres substances isolant l'intérieur des parasites extérieurs (Il regarda la journaliste d'un oeil sombre)
- Intéressant. Et pouvez-vous nous parler de vos recherches ?[/color
- Bien entendu. Je vais essayer de faire simple.
- [color=green]Faites donc
, fit le journaliste, sardonique.
- En fait, nous allons étudier l'influence du mana et du flux magique sur le cerveau humain., organe encore très mal comprit.
- Et cela devait absolument être testé dans un tel endroit, perdu sur une île déserte ?
- Oui. Il faut éviter les parasites des millions de personnes habitant dans les villes. Et puis nous devons stopper les champs magnétiques de ces personnes, ce qui justifie la taille et la conception de ce laboratoire. » Il tendit ses bras derrière lui, montrant l'immense bâtiment.
- Donc sur Galactica, ce serait impossible ?
- J'en ai bien peur.
- Tant mieux, laissa échapper le journaliste. C'était Galactica Internationale en directe d'Aquablue. »

L'image disparut. Rhéa n'en sut pas plus. L'île du laboratoire ne figurait sur aucune carte.
« Et depuis quand était-il devenu scientifique ?[/color=] » se demanda Rhéa.
Cependant les références de l'article lui permis de contacter, une fois rentrer chez elle, le bureau du journaliste par holovision.
Le journaliste répondit.


« [color=green]Bonjour, que puis-je pour vous ?

- Bonjour, j'aimerais des précisions sur un reportage que vous avez fait, il y a huit ans, sur une île d'Aquablue.
- Sur Aquablue. Ca m'étonnerais. Je ne quitte jamais Galactica.
- Pourtant cet article vous mentionne comme son auteur.
- De quand date-t-il dites-vous ?
- D'il y a huit ans.
- Ah oui, ça remonte. J'étais novice à l'époque, on m'envoyait sur le terrain, dans la boue,..., c'est ça. Je me rappelle. Un hurluberlu de scientifique. Un aquablutien, quoi. (Elle ne s'en formalisa pas)
- Oui c'est exactement ça. Vous souvenez-vous du nom du laboratoire et, ou il se situait.
- Ah vous savez, une île paumée reste une île paumée.
- Un petit effort s'il vous plaît.
- Bon juste parce que vous ne m'êtes pas antipathique et que vous avez de beau yeux.
- Merci.
- Il me semble que c'était proche du pôle. Il faisait très froid. D'ailleurs, j'aurais du y faire attention, lui qui ne voulait pas de parasites, vous savez, les lignes de champ magnétiques...
- Oui, oui. Continuez s'il vous plaît. »
Il plaça son index et son pouce autour de son menton.
- Près du pôle Nord je crois. Quand à son nom, il me semble,..., non. Je ne m'en rappelle plus. Je suis désolé.
- Merci infiniment, Monsieur. Je vous suis grée. Votre mémoire est époustouflante. »
Il sourit
Elle coupa aussi sec la communication.

« Le sale mufle » remarqua Rhéa.


Elle passa en revue toutes les îles du secteur Nord, ainsi que tous les permis de construire datant de plus de huit ans.
Elle réussit à dénicher quelques pistes intéressantes.
Rhéa appela tous les bureaux scientifiques d'Aquablue, mais personne ne put lui dire plus que
« Vous voulez parler de ce jeune chercheur, à peine sortit de ses études, qui a réussit à monter un projet, et surtout avoir les crédits, plus ou moins farfelus ! Désolé, mais le projet a été abandonné depuis longtemps. »
Namaj avait du effacer toute trace susceptible de le localiser.
Aucun moyen de le retrouver. Il n'y avait plus qu'une solution, et non pas la moins fastidieuse : aller d'île en île, contacter tous les chefs d'Etat concernés pour obtenir un laisser-passer – foutu diplomatie – et enfin fouiller chaque parcelle de chaque île.

Non ! Il devait y avoir plus simple.

Elle essaya de se remémorer toute sa jeunesse passée avec lui, pour ne laisser échapper aucun détail.

Et puis, elle se rappela d'une nuit passée en sa compagnie. Ils n'avaient que douze ans à l'époque. Ils s'amusaient à compter les étoiles. Quand soudain une s'illumina violemment. C'était une supernova.
Il lui avait fait tout un discours qui effleurait l'ennuyeux.
Namaj s'intéressait à toute la physique. Quand il était face à un pareil phénomène, il voulait l'expliquer à tout le monde autour de lui.
Rhéa s'efforça de retrouver le nom de la supernova.
Mais rien ne venait.
La nuit se pointait
Elle n'avait plus accès à la Bibliothèque. Elle devait attendre le lendemain.

Et puis le matin, en se réveillant : «
Touwa ! » La nuit avait porté conseil.

Elle se précipita à la Bibliothèque. Elle lança une recherche sur cette supernova.
Alliée des plans du laboratoire qu'elle avait finit par retrouver, elle déjoua la stratégie de Namaj pour le situer.

Elle venait de le retrouver, lui et son centre de recherche.
Il ne restait plus qu'à s'y déplacer.

Auteur : Namaj Vüenthal
15/05/06 17h54 | 25 Volcan 3724


5)



L'Aghastar était fermé. L'alignement parfait de l'étoile mourante avec l'arbre n'y faisait rien.
La porte était fermé de l'intérieur.

Aucun moyen de communication avec l'intérieur ne fut trouver. Aucune ligne holophonique, aucune ligne d'holovision, rien.
A l'intérieur, ils étaient en autarcie complète.

Rhéa eut l'ingénieuse idée de se servir de la structure superficielle pour diffuser es ondes sonores à l'intérieur. Mais ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'entre deux couche d'alumine, il y avait le vide, éliminant toute possibilité de propager les ondes.
Cependant Namaj avait oublié une chose, les fondations n'étaient pas isolées de cette manière.
Le matériel arriva une heure plutard par convoi express et fut rapidement installé. L'équipe technique prit de la distance, sur ordre de Rhéa.
Elle prit le micro et commença à parler.

« S'il vous plaît, je voudrais parler au professeur Vüenthal »
Rien. Seul le feuillage des arbres bruissant. Elle réessaya.

« Je voudrais vous parler de votre frère, professeur. C'est de la plus haute importance. »

Toujours rien. Elle réitéra sa demande plusieurs fois.

Et puis la femme s'évanouit. Elle tomba en émettant un bruit étouffé. Son épaisse veste l'avait amortie.
L'équipe technique ne vit absolument rien. Elle était trop occupée à ingurgiter une boisson chaude pour se réchauffer.

« Rhéa, ..., Rhéa » fit une douce voix.
Rhéa se réveilla. Elle ouvrit les yeux. Ceux-ci lui picota légèrement.


« Ne t'inquiète pas, cela va bientôt se passer »

Elle tourna la tête de droite à gauche, cherchant d'où provenait la voix. Elle ne voyait qu'une lumière uniformément bleue, tout autour d'elle.
Elle prit panique et commença à haleter.
Elle toussa de toutes ses forces. Elle était immergé dans une substance aqueuse.


« Ne cherche pas à respirer. Tu baignes dans une solution qui te sert de "garde-manger" et d'atmosphère. Laisse ton corps de côté. Pense !
«Mais laisse moi t'expliquer avant de te sortir de là.

- Namaj, pensa Rhéa. (Elle venait de reconnaître sa voix malgré toutes ces années)
- Oui, c'est bien moi.
- Tu, ..., tu lis dans mes pensées ?
- En quelques sortes. Je ne te parle pas non plus. Je te communique aussi par la pensée.
- Télépathie ? demanda Rhéa.
- Non, enfin, on peut dire que si pour le moment.
« Bon je vois que tu te fais mal à ce moyen de communication. Je vais te sortir de là. Je vais réessayer de parler, je dis bien essayer. Ça fait bien longtemps que je n'ai pas pratiquer la langue humaine
- Attend alors, je vais m'y faire. Mais je croyais qu'il y avait d'autres chercheurs avec toi.
- Oui. Ils sont tous dans le même conditionnement que toi et moi. Les robots se chargent de tout. Ceux-ci sont programmés pour nous obéir aux doigts et à l'œil. C'est eux qui t'ont mise ici.
- Depuis combien de ....
- Très longtemps, enfin plus de trois ans je crois. Mais attend, pour ton confort, je vais nous sortir d'hypophase.
- Bien »

La température augmenta. Rhéa sentait qu'elle transpirait.
Elle discerna un bruit mécanique, sûrement celui de charnières.
Un liquide plus dense (de l'eau peut-être) s'infiltra. Les pieds de Rhéa le sentirent, puis ses cuisses, sa poitrine et enfin sa tête. La sensation était désagréable.
Elle comprit qu'elle était entièrement nue.

Le bruit de charnière cessa. La lumière naturelle l'éblouit.
Rhéa se redressa brusquement. La tête hors de l'eau, Rhéa regarda autour d'elle. Seules les formes et les couleurs étaient visibles. Tout était flou. Mais elle se doutait qu'elle se trouvait dans une sorte de bassin.

Elle se mit au bord du réceptacle où elle était allongée et se leva. Au même moment, le même bruit se fit entendre.
Elle considéra la zone d'où venait ce son. Elle s'y approcha instinctivement.

Sa vue étiolée lui indiquait mal les distances.
Elle trébucha sur un caisson.

La sensation de chaleur la reprit, mais cette fois, que sur le devant de son corps.
Elle se retrouva dans une position qu'on aurait pu définir de gênante.
Ses jambes étaient entrelacées avec celle d'un homme. Ses seins se trouvait sur le poitrine de l'homme. Ses lèvres s'étaient accidentellement posées sur celles de l'homme.
L'homme était nu.

Une seconde de réflexion suffit pour qu'elle se relève. Sa vue devenait de plus ne plus nette.

«
Namaj » s'écria-t-elle. Les yeux de l'homme s'ouvrirent. Il plaça ses mains sur ses oreilles. Le moindre bruit lui était atrocement douloureux. Ses sens s'étaient décuplés avec le temps.

Rhéa était vraiment gênée. Elle était nue, assise sur un homme, lui aussi nu, qui était un ami d'enfance. Ses joues s'empourprèrent.

Namaj compris ce qu'engendrait cette situation.
Il laissa son ombre mentale pénétrer Rhéa. Il la calma.

Ils restèrent une minute ou deux à se contempler. Plus aucun des deux n'était troublé.

Rhéa considéra la musculature de Namaj (Comment cela se faisait-il qu'elle soit aussi imposante après tant d'années resté immobile ?) puis son visage. Il n'avait pas beaucoup changé contrairement à ce qu'elle pensait avant d'atterrir ici, et n'avait subit aucune trace du temps. Il était toujours l'homme ou plutôt le jeune homme qu'elle avait connu jadis.

Rhéa avait mûrit. Sa poitrine s'était étoffée, sa chevelure s'était agrandie.
Rhéa s'était enjolivée. Elle était maintenant une femme, de vingt quatre ans, mais une femme.

Deux robots arrivèrent. Ils portaient deux serviettes qu'ils donnèrent aux deux comparses.

Auteur : Namaj Vüenthal
15/05/06 17h56 | 25 Volcan 3724

6)



Rechercher une personne parmi des milliards n'est pas chose facile, surtout quand cette personne peut brouiller les pistes.

Namaj se souvînt de l'époque où il voyait son grand frère parler aux animaux. Quand ce dernier avait à peine dix ans, il allait dans la montagne, équipé d'un petit sac à dos, et se posait sur un gros roc offrant une vue à couper le souffle. Le bleu s'étendait du ciel jusqu'à la mer lointaine. Keyrato restait des heures dans la même position, sans ouvrir ni les yeux ni la bouche. Il paraissait se concentrer.
Namaj l'avait suivit une unique fois, il était resté en arrière pour ne pas se faire repérer. Là haut dans la montagne, seul le vent chantait et seul le froid vous faisait sentir que vous ne deviez pas rester longtemps aussi peu habillé que l'était Namaj. Les pierres n'avaient pas bougé depuis au moins cent mille ans et les animaux ne venaient jamais dans cette contrée trop aride pour y trouver quelconque nourriture.

Mais cela n'était pas immuable. Keyrato, encore inconscient de ce qu'il pouvait bien faire, changeait ça à chacune de ses excursions.

Au bout de la cinquième heure, dans une parfaite immobilité, un grognement se fit entendre. Un ours arrivait, un ours brun. Pris par une peur de se faire dévorer tout cru, Namaj, tétanisé, restait caché sans rien faire, laissant son frère à la proie d'un féroce mammifère.
Celui-ci approchait avec sa démarche de gros balourd, devant déplacer toute sa graisse qu'il avait faite pour survivre au rude hiver. Et puis il n'était plus qu'à un petit mètre de Keyrato, qui, lui, ne disait toujours rien, semblant méditer. L'ours brun se léchait les babines, le repas allait être délicieux.

Cependant, la férocité des ours n'est que légendes populaires, Keyrato le démontra rapidement.
L'ours lui sentit l'oreille, recula, et mis son museau dans les mains de Keyrato. Il mangea quelque chose, puis s'en retourna à sa grotte hiberner.

Keyrato sentit la présence de son petit frère. Il se leva et se dirigea vers lui. Namaj était encore tétanisé. Il tremblait les yeux grands ouverts.


« Ne t'inquiète pas, lui dit Keyrato d'une voix apaisante, on parlait. L'ours vient me voir depuis une semaine, et tous les jours, il me raconte des histoires sur ses montagnes. En échange je lui donne des biscuits au beurre. »

Namaj ne répondit pas. Il se contenta de le suivre. Leur chemin menait chez eux.

Ce jour ci, il découvrit que leur famille avait une tare génétique : ils pouvaient lire et influencer les pensées, communiquer avec tout ce qui est animal, végétal ou même minéral. Depuis des générations, les Vüenthal s'étaient tus, de peur qu'on les prennent pour des hérétiques.

Néanmoins, Namaj était parvenu à dépasser le peur poignante d'être brûlé dans un autodafé, et avait même réussi à en faire une science.

Rien ne se passait, rien que de la neige sur un antique écran de paléotélévision.

Il sortit de stase et, une fois séché et habillé, retrouva le salon où l'attendait Rhéa.


« Absolument rien, fit-il.
- Il ne peut pourtant pas être en dehors du système, aucun vaisseau, à part les sondes d'exploration, vont au delà de la bordure extérieure.
- Je sais, je me suis étendu jusqu'à cette limite humaine. Il doit brouiller l'accès à sa demeure.
- Comment ça ?
- Il fait comme moi, lui expliqua-t-il. Enfin, il utilise le même principe. C'est lui qui m'a initié à ce mode de communication. Je ne peux rien faire...
- Il y a bien un "mais" ?
- Oui, admit-il. Il y a bien un astéroïde relativement montagneux – certes, moins que Volcano - que Galactica a essayé de terraformer sans succès, cependant on y trouve de quoi vivre paisiblement.
- Crois-tu qu'il pourrait s'y trouver ?
- Petit, il a toujours pris plaisir à se balader dans les montagnes pour y trouver une paix intérieur. Juste avant de loger à l'internat du lycée, il y passait des semaines entières. C'est pour cela que nos parents l'ont interné, histoire de ne plus fugué la nuit. Donc pourquoi pas ? Sûrement.
- Peux-tu me donner les coordonnées de ce météore, s'il te plaît ?
- Je ne les ai pas en tête. Mais je le retrouverais sur une carte tridi. Je m'occupe de son cas, n'ait crainte.
- Merci. Puis-je rester à l'Aghastar, le temps que tu le retrouves et que tu le refasses revenir ? demanda-t-elle, un tant soit peu génée.
- Mais bien sûr. »


Peu de temps après, Namaj affréta un petit astronef dont la carlingue resplendissait au soleil : entièrement métallisée sauf le dessus du nez qui peint en noir mat évitait que les reflets de l'astre du jour gênent la vue. Long et fin, on aurait pu dire, de loin, que c'était un cigare tout gris.
Le décollage se fit sous un nuage de poussière et de l'hurlement habituel des réacteurs.

Des robots pris en charge Rhéa qui allait attendre le simple retour de Namaj non accompagné du tant espéré Keyrato.

Auteur : Namaj Vüenthal
15/05/06 18h00 | 25 Volcan 3724

7)

Extrait de l'histoire de la Sombre Destinée. Merci à la Bibliothèque de la Corporation qui a bien voulu dépoussiérer ce vieux vidéolivre.

Deux semaines se déroulèrent et Namaj le trouva enfin sur cette petite planète fendant l'espace au gré des forces gravitationnelles. Le mystérieux homme [NDA : son frère Keyrato] avait pris quelques rides et les années avaient blanchit ses cheveux mais n'avaient en rien altéré sa conscience.
Il raconta à son frère son point de vue et son oeuvre chimérique, pourquoi il l'avait embrigadé et pourquoi il avait fuit. Le jeune Namaj sentit une violente émotion l'envahir, un mélange de vengeance et de rédemption, et en même temps, une poussée d'adrénaline lui donna l'irrésistible envie de s'insurger contre ce monde. Écoutant attentivement le récit, il lui vint une idée : arpenter le monde que désormais il ferait changer, réussir là où d'autres avaient échoué.
La voix du dialogue n'était qu'une impasse. A présent, il réformerait les règles qui sous-tendent le monde par les armes. Ce ne sera que par cette force que naîtra la paix et les conditions propres à l'épanouissement de chacun.
Des cendres, jaillira la lumière.


La lumière qui en jaillit ne fut pas très intense. Le groupuscule s'éteignit comme une étoile qui meurt.


L'espoir de retrouver son père adoptif disparut lorsque Namaj revint à l'Aghastar.
Son frère, il l'avait tué en lui accordant un revolver six coups de l'ancien temps. Tous les matin, Keyrato jouait à la roulette russe dans l'espoir de trouver un monde meilleur, celui des verres et des rats, celui des cimetières où il serait peut-être enterré, si la balle sortait.
Rhéa ne dit rien, elle savait au fond d'elle qu'il ne reviendrait jamais, perdu dans ses idéaux, loin de la réalité.

Le temps passa, les planètes tournèrent plusieurs fois autour de l'astre brillant.
Namaj s'était mis à faire de recherches sur le Chant de l'Ombre. Il avait même réussi à obtenir une sphère, celle du métal. Mais malheureusement, la grande instabilité de l'élément fit que lorsque une explosion électromagnétique retentit sur la planète aux milles océans, un souffle mortel ravagea le pays.
Le silence remplaça le chaos. Il ne restait que quelques survivants, les quelques scientifiques qui essayaient de contenir l'énergie de l'artefact.

Rhéa, qui logeait dorénavant dans les logements privés sous-terrains, du laboratoire, eut l'ordre d'inspecter la région.
Le néant s'était installé. Seuls les animaux avaient survécu au souffle dévastateur. Peut-être des spectres cohabitaient avec eux, les spectres des feu habitants.



Après cela, Namaj rencontra Warren Shadowsong, celui qui devait « chanter ». La tournure des événements fit que les cinq sphères prirent place dans un endroit solidement bien gardé au Tewen.

La solitude mène parfois à la folie. C'est ce qui se passa pour le personnage principal de cette histoire.



Dans le prochain épisode :
Les passions se déchaînent, les morts s'empilent. Plus de passion, plus de sentiment. Une triste fin qui sera sous le signe du sang.

Auteur : Namaj Vüenthal
18/05/06 02h23 | 28 Volcan 3724

Délire sur un monde parallèle, pas si loin que ça.

Ses cheveux sont noirs, très noir, aussi noir que ceux d’une asiatique, un brin crépu, attaché ou non en queue de cheval.

Je marchais tranquillement dans le parc naturel qui borde la petite chaîne de montagne des environs.
Les oiseaux pépiaient à tout va. Le printemps venait de commencer, la saison de amours battait déjà plein régime.

C’est yeux sont profondément touchant, son regard me transperce jusqu’aux tréfonds de mon âme. L’iris est d’un magnifique marron avec de petites traces anthracites. Le blanc de ses yeux ne fait qu’accroître leur pouvoir envoûtant.

Ce qu’il y a de sublime dans la région, c’est, lors du crépuscule, tout au sommet du mont le plus élevé, de voir les stries de nuages se posant sur l’horizon. Le Soleil ne fait que rajouter une touche de couleur au spectacle.

Son visage est peut-être le plus étonnant. La recette a été écrite par un chef, peu ou prou le cuisinier le plus doué au monde. Métissé une japonaise, une hawaïenne et une française, vous l’obtenez.

Cependant toute beauté est toujours gâchée par quelque chose d’extérieur. Là bas, l’université ; plus loin, la ville ; à droite la zone agricole avec ses immenses serres recouvrant les dernières semences qui ont, bien entendu, donné de grandes plantes comestibles.

Pour elle, c’est seulement le béton, le goudron sur lequel elle marche. L’eau la diviniserait ; un champ de blé, sous un zéphire chaleureux, lui donnerait toute la grâce d’une étoile filante.

Dans cette ville, des tas de porcs achètent des stock-options, spéculent à la bourse, roulent dans leurs grosses voitures bruyantes, manquant d’écraser maintes fois les piétons et cyclistes. Ils se goinfrent de la grasse nourriture, sans prendre le temps de se cultiver. Ils ne lisent que les manuels d’économie.

Sa jupe, rose avec de très fines rayures diagonales, ondule dans le vent, tel le champ de blé qui la rend plus accorte que toutes les étoiles. Le goudron n’est plus qu’en arrière plan.

Métro, boulot, dodo. Ils ne prennent qu’un quart d’heure pour baiser la truie qui leur sert de femme le vendredi soir. Voilà, c’est finit, il va maintenant regarder un match de football, avec une bière, ou encore aller à la salle de muscu pour aller dans une boîte échangiste pendant les vacances.

Des gens passent devant elle, mais je ne les vois pas. Elle seule est visible. Le reste est drapé de blanc, presque diaphane. Elle s’illumine quand elle pose son regard dans ma direction, sûrement pour regarder derrière moi.

Ces mêmes gorets ont des enfants, des futurs ingénieurs, près à faire de la Science une entreprise, une industrie qui doit à tout prix rapporter, être productive. Mais la Science n’est-elle pas l’avenir ?
Oui répondent certains, Oui répondent d’autres. Mais ce « oui » n’est pas le même dans telle ou telle bouche. Les uns diront « Moi, j’veux du nucléaire, du sexe et du sang », « Vive les irradiations » répondront ceux qui n’ont encore rien dit. Ces derniers ne diront rien, ils publieront un « Il ne faut pas voir à courts termes, la Science est là pour les générations futures ». Mais ne seront-elles pas déjà irradiées, malade de divers cancers ?

Je suis moi aussi drapé de cette toile. Je le pense. Peut-être que j’ai une toile bleu ciel, rouge pâle, d’une couleur qui me fait sortir du lot.

Est-ce pour le pays qu’on élève des cochons ? Sommes-nous le principal pays à produire du jambon ? Malheureusement non. Une centaine d’Etats, une centaine de ferme géante.
Mais à côté de la ferme, il y a des gens qui les films, qui en discutent, qui en écrivent des livres.

Sa chemise est tout à fait banale. Il n’y a rien à dire dessus. Mais celle qui la porte a un effet spécial dessus. L’embellissement de la personne par ses habits. Pas des vêtements vulgaires comme ceux des filles qui vont dans les boîtes de nuit - pas les échangistes, ils ne porte que leur peau, voire un bout de plastique – ni des vêtements de cérémonie « prou-proute-ma-chère » tel un mariage, ni d’une incultivée fermière éleveuse de porc – sans faire de discrimination envers les paysans qui font un métier comme les autres, aussi peu nobles que la plupart des métiers -, mais des vêtements qui lui donne de la « classe », qui la rendent splendidement sublime.

Certains qui critique la société ; certains n’admettent aucune contrainte de la société sur l’individu et prônent le terrorisme ; certains proteste contre l’absurde sociologique et proclame la négation des valeurs morales, la négation de l’existence d’une réalité totalement substantielle.

Il fait beau ce soir. Il n’y a aucun nuage, le ciel est d’un bleu pur, limpide, noircissant à l’Est.

A l’Ouest, rien de nouveau, toujours avec la boule à la gorge grossissant en s’approchant, seul, vers cette Vénus. La boule n’est que psychologique. Mais le mental est tout, fait tout. Pour une fois que Monsieur Hunt ne pourra pas accomplir cette mission impossible. Mais « dans l’univers, rien est impossible » s’écrient deux jumeaux, plus charlatans qu’autre chose. Que faire ? Cette question reste coincée dans ma tête. En enlevant l’impossible, il reste le courage. Si on enlève le courage, que reste-t-il ? L’alcool. Ce pointer dans la rue avec 5 grammes (la vodka était bonne comme même) pour sortir une phrase peut-être d’un bidon encore jamais vu dans les série TV à la mort moelleux.

Dieu n’existe pas, puisque l’homme est libre. Mais elle c’est une déesse. Ma vue serait-elle troublée ? Le drap limpidement blanc ne serait que collé sur mes pupilles ?

Le nihilisme. Pas de moral. Esprit supérieur, esprit libre, pas comme ces moralistes d’anglais. Certains prônent l’anarchie, mais n’est-ce pas avoir une morale que d’être autogéré sans crime, sans abus, sans bavure anarchique ? Ah les anarchistes...

Alors je me pose sur un rocher, de la trachy-andésite. La roche est grise, mais suffisamment foncer pour absorber de la chaleur. La lumière réconforte dans le noir, la chaleur aussi mais dans le désespoir.

Alors on s’organise, on prépare quelques personnes qui veulent bien jouer les « terroristes », des anarchistes pour la plupart, on s’arme. Les révolutions ne peuvent fonctionner qu’un tuant, qu’en tirant, telles étaient les paroles d’un médecin argentin...

Les croyants croient. Ils pensent être transcendés par Dieu ou par des dieux. Moi je vois une déesse de mes propres yeux, moi un athée convaincu. Je ferais pleurer plus d’un pédophile curée.

Non, ce n’est pas Vénus, un ange plutôt, déchu indubitablement, sinon je verrais ses ailes d’un blanc immaculé.
Mes mains seront tâchées de sang. J’admire une dernière fois le paysage.

Si Dieu existait, il ne faudrait pas prier pour ne pas aller en Enfer, prier pour sauver de la mort sa mère, qui de toute façon mourra un jour, comme celui qui joint les mains ou qui se courbe vers l’Est, mais le remercier, indéfiniment pour ce qu’il a créé, peut-être pas Eve qui s’ennuyait seule là-haut sans son Adam qui ne tarda pas à croquer la queue du serpent et à donner un coup de pied pour épater Eve.

Un ange sans aile n’est plus rien, il faut la protéger, je veux la protéger, la serrer fort dans mes bras, la réchauffer. Lui dire que tout n’est pas fini. Je vais lui retrouver ses ailes. Elle pourra repartir voir Cupidon, s’il ne s’est pas envoyé une flèche dans l’arrière train.

L’espoir fait vivre des hommes. L’homme survit pour son espoir, les esprits libres meurent après avoir espéré qu’ils seront sept milliards à l’être.

Monsieur Ma, votre violoncelle fait vibrer plus d’une âme. Elle aussi, sans aucun doute, mais la mienne vibre en résonance tel le pont de Tacoma.

Il est l’heure de dire adieu aux fantasmes fantasmagoriques, place à la réalité. Let’s go and let’s fuck her again comme dirait l'autre.

Ton nom est commun, mais comme ta chemise, il résonne différemment dans ma tête. Avant qu’elle explose, j’aimerais dire un mot. Le penser ne suffira pas, mais bon...

Un, deux, trois, nous irons aux bois. Quatre, cinq, six, cueillir des cerises. Sept, huit, neuf, bah non j'aurais pas la meuf. C'est triste...

J'aimerais être un papillon pour butiner ton coeur.



« Monsieur, les troupes sont prêtes à charger.
- Bien, bien, la société vous se souviendra de vous en héros, Milord, fit un certain Vüenthal.
- Les mages n'attendent plus que l'ordre Monsieur.
- Bien, bien. »
En face, se tenaient une ville, une grande ville, la capitale. Devant, des milliers de soldats plus formatés les uns que les autres. Entre les deux, une plaine verdoyante. L'herbe fraîchement arrosée par la dernière pluie allait et venait, emmenée par la brise qui gelait le visage et les mains. La capitale se situait en contrebas, donnant à avantage à Vüenthal.

« C'est ma dernière intervention se dit-il, (et à voix haute :) Que les arbres soient lâchés. »

Milord leva sa main. Les tambours retentirent, accompagnés de longue radong qui soufflaient un air mélancolique.
Des mages poussèrent des troncs d'arbres qu'ils enflammèrent avant de les lâcher.
La musique changea en un air joviale. Des saltimbanques dansaient, des magiciens faisaient quelques tours impressionnants. Les hommes se peignirent la face en bleu et blanc en souvenir des barbares assoiffés de whisky.
Et puis les fusils adverses se mirent à fuser un peu partout. Des mages mouillés éteignirent ça d'un coup de baguette magique. Les mages flamboyants attisèrent le feu des troncs, dévalant de plus en plus vite la pente. Les mages herboristes firent poussées des excroissances aux troncs.
Le choc fut terrible. Les soldats ennemis s'embrochèrent en un rien de temps.
Derrière Vüenthal, les mages crièrent de joie, la première salve était une victoire.
L'homme qui dominait tout par sa prestance ordonna la charge. Les musiciens continuèrent de jouer, les danseurs de danser, tout en chargeant. La haine était telle que les cris devenaient insupportables.

Vüenthal prit possession d'une centaine de mages, son ombre mentale s'étalait bien plus loin qu'il pensait, les rendant plus vifs, plus habiles.
Pluies de glaçons vaporisés à l'impact, raz de marée boueuses et sabres, telles étaient les armes des hommes de Milord.
Des têtes furent tranchées, des corps atomisés, des visages brûlés, des hommes noyés, ...

Des morts, des morts et encore des morts. Les Grands Conseillers plus ignares qu'érudits étaient assis, sirotant un pina colada et admirant la scène comme s'ils étaient au cinéma, derrière les mouches qui tombaient devant eux.

Ils attendaient le nihiliste pour lui faire la morale. Ils avaient réussi la dernière fois ; pourtant, ils avaient été trois, trois hommes rebelles dans l'âme, mais les trois avaient échoués, rattrapés par le système si bien conçu, pour ne pas déborder, traverser les sentiers bien battus, pour regarder la bonne chaîne de télévision, faire son travail comme il fallait, rentrer dans sa voiture achetée grâce à un prêt à vie...

Les mages avaient bien combattus, ils en restaient quelques uns debout, suffisamment pour détruire la ville, et recommencer le lendemain, plus loin. Les autres étaient entrés dans l'abattoir comme on entre au super marché, vidé, vidé de leur sang qui coulaient à profusion.

Mais le générique allait bientôt se lancer, sans musique. Les Grands Conseillers devaient agir rapidement.
Les six grands hommes contre un seul homme, grand aussi, mais comme eux, pas par la taille, par leur stupidité, tel était le tableau final.

Le vent se mit à souffler plus fort, les feuilles à voler autour d'eux, un saltimbanque agonisant joua une dernière note, pour le suspense.

Et puis le combat commença. Rien d'extraordinaire, il faut le savoir. Mais le combat était surtout psychologique, qui allait frapper le premier. Namaj avait l'avantage de pouvoir tuer tout le monde d'un coup, mais les autres pouvaient le tuer aussi rapidement et peut-être plus violemment.

Ca y est, c'est l'heure de mourir, je suis près, se dit Vüenthal.

Il se relâcha un très bref instant. Ces jambes s'ébranlèrent, il s'écroula.


Les linceuls se lavent dans la rivière. Le courant emmène la saleté. Le sang coule, les draps se teints.

J'ai toujours ce maudit linge sur ma tête. Vénus grimpe à l'horizon. Les anges volent.
Je veux être un papillon pour butiner son coeur.

L'esprit est libéré. Elle me rejoindra là-haut, je veux grimper. Quoi ! Elle m'agrippe. Je, ..., j ne peux plus faire demi tour. Coincé entre en bas et là-haut.

Ses cheveux grimpent, spirales, volent, ondulent, serpentent jusqu'à moi.
Je ne fais rien, est-ce la bonne solution ?