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Auteur : Slayer
03/09/06 17h12 | 61 Desertan 3724

Une fois de plus, je revenais dans ce bar tant fréquenté…

Refuge pour la jeune fille égarée que j’étais il ya trois ans, le Corsaire était le bar le plus mal famé du ghetto de Galactica. S’y regroupaient les trafiquants d’armes, les proxenets, les dealeurs ; en bref, toute la racaille de la galaxie.

J’entrai dans la grande salle emplie de fumée, et cherchai des yeux le « patron », sans succès.
En trois ans de carrière, il ne lui était jamais arrivé de me faire faubond, ce qui me dérouta un peu.

Je m’assis au bar et commandai une bière. Une dizaine de minutes plus tard, Il arriva. Chargé d’une mallette, et essoufflé. Il se dirigea droit vers moi et planta ses yeux dans les miens. Je pris une mine anxieuse.


- Ne t’en fais pas, rien d’inhabituel, juste un problème de transport…

Malgré ce qu’il pouvait dire, je ressentais un étrange sentiment de malaise qui me mit la puce à l’oreille. Je décidai de ne pas tourner autour du pot.

- Alors, à quoi est ce que j’ai droit aujourd’hui ?
- Eh bien, cette mission est un peu spécial… C’est un client important, qui a prit la liberté de changer le contrat.
- Changer le contrat ? En quoi l’a-t-il changé ?
- Il t’a adjoint un coéquipier.
- Pardon ?
- Tu m’as très bien entendu Slayer. Mon client ne veut pas prendre de risque, il préfère que vous soyez deux sur le coup.
- Mais, je n’ai jamais…
- Aucune importance, me coupa t’il. Je sais très bien que tu t’en sortiras. Et je pense que le montant du cachet te fera vite oublier toutes tes réticences…


Je ne pus réprimer un sourire.

- Deux millions. Chacun.

Je manquai de m’étouffer avec ma bière.

- Deux millions ? Ca ne me dit rien qui vaille…Qui est la cible ?
- Le président de la fédération du commerce.
- Quoi ? Tu es devenu fou ? C’EST UN SUICIDE !


Dans la salle, plusieurs personnes se retournèrent vers moi ; je baissai le ton.

- Même à deux, il nous faudra des mois ne serait ce que pour infiltrer le bâtiment de la fédération, tu le sais bien…
- Mon client est patient, et sait très bien que sa demande exige du temps. Vous avez carte blanche sur ce coup. Tiens, voila tous les détails, dit il en me tendant sa mallette. J’ai donné ton adresse à ton coéquipier, il te rejoindra d’ici ce soir.
- Chez moi ? Manquait plus que ça...
- J’ai toute confiance en lui, ne t’inquiète pas. Je te recontacterais dans une semaine pour savoir ou tu en es. A bientôt. Fais attention à toi.


Je sifflai le robot-serveur derrière le bar et commandai un grand verre de vodka. Mon sentiment de malaise s’était amplifié.

Auteur : Sandman
03/09/06 17h25 | 61 Desertan 3724

Il pleut sur les quartiers Est de Galactica. Le tap-tap des grosses gouttes chargées de suie a quelque chose d'apaisant. Je me lève, et lance un regard à la ville - ma ville - par la fenêtre. Les enseignes aux néons, toutes plus criardes les unes que les autres, ventant la saveur d'un bol de nouille néo-asia ou d'un synthé-sushi, les phares des voitures à suspension, se reflètent à l'infinie sur le bitume mouillé. Les sirènes de police, les cris des prostituées, les bruits de moteur sont assourdis par le rideau d'eau. Je ferme un instant les yeux, et savoure le poûl de la cité. J'aime la nuit, c'est pourquoi je me suis installé dans le pire taudis de galactica, celui sous la chape de nuage, le quartier ou le soleil ne se lève jamais.

Mon apartement est petit, et plutôt laid. Je marche jusqu'à la cuisine, et me sers un café. Il ne faut pas que je dorme. Sinon, les rêves reviennent. Une sonnerie discrète retentie. Je me dirige vers mon holophone. Un message: "Avons besoin de 5 ou 6 Kg de pruneaux, livrés discrètement, pour client important."
Le patron, évidemment. Ca fait des lustres que les holophones ne sont plus sur écoute, mais il a gardé son goût pour les vieux codes idiots. C'est son côté rétro. Je souris, et me sers un autre café. Puis, je vais à l'atelier, situé à l'étage au dessus de mon apartement, sous le toit en tôle et PVC. Ici, la pluie me donne un véritable concerto de percussion, me jouant une charge battante. Je ne suis éclairé que par les enseignes voisines, dont la lumière tourne et change. J'aime cette ville.

5 ou 6 Kg de pruneaux, ça veut dire grosse puissance de feu. Je regarde ce que j'ai sous la main. Grenade, Symtek, C4... Hmmm, non, il n'a pas demandé une livraison d'ananas, évitons les explosifs. Je me tourne vers les calibres en tout genre, rangés dans les armoires et les rateliers qui ornent les murs. J'opte pour deux pistolets mitrailleurs avec silencieux, un colt anaconda et surtout mon habituel "triple-3". Fais sur mesure. Affreusement bruyant, mais capable de tuer quelqu'un a 100 mètres derrière un mur de parpaings. J'adore ce flingue. Je fais le plein de munitions, et cache tout ça sous mon imperméable. Puis, direction le garage. Une petite course en voiture sous cette pluie sera bien agréable. Le bar du patron est a une bonne heure de route, inutile de traîner.

Mon holophone gazouille a nouveau. "Changement de plan. Retrouve moi au Sushi-bar de la 122ème." Merde. C'est quoi ce plan? Je ressort de la voiture, et rajoute dans le coffre un fusil d'assaut, deux fusils de chasses à canon sciés, un lance grenade, quatre mini uzi et un RPG, avec les munitions qui vont bien. Ce genre de changement de plan, ca ne ressemble guère au patron. Merde! Je démarre la voiture dans un rugissement, et fonce vers la 122ème avenue. C'est tout prêt. Un quart d'heure plus tard, je me retrouve à côté du patron, assis devant le tapis roulant sur lequel circule les morceaux de poissons synthétiques. Il mange déjà, une grosse malette à ses pieds.

Salut Patron!

Salut Sandman. Désolé pour le changement de plan, mais j'ai un petit souci d'organisation.

Je fronce les sourcils. Ca ne me plaît pas. Pas du tout. Le petit pincement entre les omoplates me reprends, signe qu'une pluie d'emmerdes va me tomber dessus. Ou une balle.

Il s'agit d'un gros morceaux. Très gros. 2 millions.

Le picotement devient plus fort.

Où est l'embrouille, patron?
Il transpire, et jette un regard nerveux vers un type attablé un peu plus loin. Pas bon.

Hem. C'est le directeur de la fédération du commerce...

Ben voyons! Tu fournis la tête nucléaire, ou il faut vraiment que j'y aille moi même?

Hem, en fait, vous serez deux, et vous avez carte blanche, tant sur le temps que sur le moyen.

Je ne dis rien. Je suis pas fan des équipiers, mais s'il m'en propose un, il sera bon. Il laisse un papier, avec une adresse, me lance un sourire nerveux, et s'éloigne, sans rien dire de plus. Le picotement se calme. Je me rend compte que je suis en sueur.

J'ai le temps de repasser chez moi, de me doucher et de ranger mon artillerie avant d'aller voir mon futur associé. Deux heures plus tard, je sonne à la porte d'un grand appartement dans un quartier résidentiel du secteur 6.

Auteur : Slayer
03/09/06 18h05 | 61 Desertan 3724

Après quelques verres de vodka pour digérer le coup, je rentrai chez moi. Une pagaille impossible régnait dans mon appart, et je décidai de faire du rangement. S’ensuivit une douche brulante de 45 minutes, qui me relaxa complètement et me fit oublier les futures emmerdes à venir.
Alors que je m’étais mise à lire, le bruit de la sonnette troubla le silence ambiant. Sûrement le fameux coéquipier…
Doucement, ne pas se précipiter, il faut tout de suite établir qui commande, de nous deux.

Arrivée devant la porte d’entrée, j'ouvris la porte sur un homme venant apparemment de dépasser les 25 ans depuis peu. Immédiatement, j'eu la chair de poule. J'essayai de ne pas le montrer, mais, bon sang, quel regard! Glacial... Il était sinon plutôt beau gosse en regardant de plus près; plus grand que moi, avec des cheveux noirs et longs. Je m'en rendis compte quand les battements de mon coeur reprirent leur rythme habituel. Cela faisant à présent une bonne minute que l’on était restés immobile à se détailler, comme deux chats. Je me rendis compte qu'il prenait la pluie depuis tout ce temps, et me préparait à lui proposer de rentrer quand il lança d'une voix assez basse:

- "Pardon, gamine, je me suis sûrement trompé."

Arrrrg, macho et débile par-dessus ça ! Je suis vraiment mal tombée ! Comment a-t’on pu me refourguer une énergumène pareille ? me demandais-je intérieurement.

Alors qu’il se retournait, je l’attrapai par le bras et l’envoyai valser à l’intérieur de l’appartement.

- "Gamine ? Non mais là vraiment, j’aurais tout vu… Sandman, je présume ?"

Il se releva promptement et se posta devant moi, les mains sur les hanches, dans une attitude de défi. Décidemment, ça allait être compliqué…

- "Bon, pour un arrangement commun, je propose de ne nous adresser la parole mutuellement qu’en cas de nécessité, ça évitera tout incident."

Je le repoussai sur le côté pour aller m’asseoir sur le divan, et ouvrit la mallette face à lui.

- "Voilà les infos. Je pense que tu connais l’identité de la cible, et que tu te rends compte de la difficulté, alors je pense qu’il va tout d’abord falloir qu’on étudie ça à fond avant de tenter quoi que ce soit. Et…"

A ma surprise - lui qui était resté si calme et avait semblé m’écouter – me fit taire d’un geste du bras et prit la parole.

Auteur : Sandman
03/09/06 18h25 | 61 Desertan 3724

Silence!

Elle reste muette et blafarde de colère. Je l'attrape par un bras, et l'entraîne dehors, bien qu'elle se débatte. Lorsque nous somme suffisement éloignés, je reprend la parole.

Ecoute moi bien, ce plan est foireux! Le patron était filé, il n'aurait jamais du me donner ton adresse, et sûrement pas nous faire faire équipe tous les deux sans nous présenter avant. Alors, avant de parler de ça chez toi tranquillement, on va vérifier que tu n'as pas été fouillée ni mise sur écoute.


Elle se calme un peu, et son regard devient inquiet. On rentre dans son apart. Une petite fouille rapide révèle une dizaine de micros. Vas savoir combien il peut y en avoir d'autres... Je lui propose d'aller chez moi. Elle accepte. Elle a l'air sacrément secouée. En tout cas, mes inquiétudes se confirment. On est tombé dans un vieux traquenard. Puis, je prend le temps de la regarder. C'est un jolie brin de fille, au regard dur. Mieux vaut ne pas la sous estimer. J'essaye de rattraper un peu le coup, je veux pas me retrouver embringué en plein merdier avec une nana qui me déteste. C'est malsain.

Désolé pour tout à l'heure... C'est juste que c'est rare, les gens de ton âge qui font ce boulot.

Elle ne répond rien. Elle termine d'emballer quelques affaires, puis nous mettons le cap sur ma voiture. Je m'installe au volant. La, le picotement me reprend. Je redescend, et ouvre le capot. Malgré l'obscurité et la pluie, je vois clairement la petite boîte branchée sur le démarreur. Je l'enlève, et inspecte la voiture. Ca a l'air bon. Je reprends mon souffle, et démarre. Ma coéquipière a l'air méchement secouée. Lorsque on arrive dans mon quartier, je remarque plusieurs voitures de pompiers. Je ne m'arrête même pas. Je roule. Et je réfléchi. Au bout d'un moment, je décide de la direction à prendre. Je me lance sur l'highway 88, direction plein Sud. Ma passagère a compris le problème. On roule en silence...

Mille pensées m'assaillent, et mon esprit peine à les chasser, comme mes essuies glaces avec les gouttes de pluies. Pourquoi le patron nous a t'il donné? A qui? Qui aurait intérêt à nous descendre tous les deux? Nous n'avons jamais bossé ensembles... Alors, qui avons nous pu offenser tous les deux? Je repère un motel sur la droite, et ralentis.

Va leur demander une chambre, je te couvre. Fais gaffe.

Elle me lance un regard genre "tu crois pouvoir me donner des ordres?" et se prépare à ouvrir la bouche. Mais mon regard lui fais passer l'envie de jouer à ce genre de jeu. Dieu merci. Je sors mon triple trois, et baisse la vitre, tandis que la jeune fille se dirige en courant sous la pluie vers le néon grésillant indiquant l'acceuil.

Auteur : Slayer
03/09/06 18h58 | 61 Desertan 3724

Et merde. La boule prend maintenant beaucoup de place dans mon ventre. Comment est ce que j’ai pu être aussi stupide ? Le patron était mal à l’aise toute à l’heure, je l’avais bien vu… Mais je l’ai totalement mal interprété, croyant que cela n’était du qu’à l’attribution du coéquipier…
Lequel coéquipier venait sans doute de nous sauver la vie à tous les deux. Ma fierté venait de prendre un sérieux coup.
Mais vu le pétrin dans lequel on se trouvait, mieux valait ne pas trop créer d’embrouilles…

Je pénétrai dans l’hôtel, un petit bâtiment assez luxueux pour l’emplacement. Personne dans le hall, juste un employé derrière le guichet. Je réservai une chambre, arrachai les clé des mains du vieil homme et revint jusqu’à la voiture en courant sous la pluie.

Mieux valait ne pas laisser la voiture garée devant. Le panneau de l’ascenseur dans le hall m’avait apprit que l’hôtel possédait un parking souterrain.
Je rentrai dans la voiture, dégoulinante d’eau :


- "Il y a un parking en dessous, mieux vaut y laisser la voiture. J’ai réservé une chambre au dernier étage.
- Bien."


Eh bien, pas très bavard le coéquipier. Sourcils froncés, il démarra la voiture et alla se garer dans le souterrain. Je pris mon sac (qui ne contenait pour ainsi dire que des armes) et on monta jusqu’à notre chambre.
Pas très grande, mais bien décorée, et donnant directement sur la façade de l’hôtel, ce qui pourrait nous permettre de guetter l’arrivée éventuelle de quelqu’un.
Sandman s’était allongé sur le canapé, et se massait le crâne. Vu la situation, je décidai d’oublier mes premières impressions plutôt négatives et de nouer quelques liens de base.


- "Ca fait longtemps que tu connais le patron ?
- Assez longtemps oui. "


Dur d’entamer la conversation. Mais je persévérai.
"
- "Tu as un plan pour nous décoincer de cette merde ?

Aucune réponse.

- "Ecoutes, ca a peut être mal démarré entre nous, et tu te dis peut être qu’en plus d’être poursuivit tu dois t’occuper d’une chiante de gamine, mais tu peux au moins débiter quelques mots, non ?"

Auteur : Sandman
03/09/06 19h19 | 61 Desertan 3724

C'est quoi ton nom?

Elle reste un peut bête, puis se reprend.

Slayer.

Ok Slayer, repose toi, on va repartir au milieu de la nuit. Je vais faire le guet.


Je vois qu'elle a envie de parler pour dissiper son angoisse, mais j'ai pas vraiment l'énergie pour ça. J'essaye de réfléchir à comment reprendre l'initiative dans cette histoire. Pas évident... On ne connaît aucun nom, aucun mobile... Bref, le brouillard intégral. Pendant que je cogite à tout cela, Slayer (quel nom idiot) va dans la salle de bain. J'entends l'eau couler. Je me rapproche de la fenêtre, et allume une cigarette. Puis, j'essaye de me calmer. J'y arrive modérément. Je repasse mes contrats passés l'un après l'autre dans mon esprit, à la recherche de celui qui pourrait justifier ça. L'inconvénient de ce métier, c'est qu'on s'expose à ce genre de soucis. Mais là, je ne vois rien qui justifie deux tentatives (au moins) d'assassinats. Surtout aussi grossières. Peut être souhaite t'on seulement nous éloigner du patron? Hmmm. Si je continue à chercher des pièges dans des pièges, je vais finir paranoïaque. Je secoue la tête, et apelle la réception, pour nous faire livrer deux repas et un thermos de café. Une minute après, une vieille femme assez laide nous emmènes ça. Je la paye, et en profite pour compter mon argent. 5000. Pas terrible.

J'éteins la lumière, baisse le store, pousse le canapé contre la porte, et me câle en biais par rapport à la fenêtre, prêt pour une nuit de guet. J'allume une autre cigarette, et attaque le café. A ce moment, Slayer sors, à peine recouverte par sa serviette. Un peu de provoc', c'est de son âge... Je détourne le regard, avant de trop m'apesantir sur ses courbes, et reprend ma veille. Je l'entend se glisser sous les draps, et je jurerai avoir entendu un petit bougonnement déçu. En temps normal, je me serais autorisé un sourire. Pas ce soir.

Eteins ton holophone. On pourrait s'en servir pour nous localiser.


Elle s'exécute. J'attends, regardant tomber la pluie, et m'amusant des trainées lumineuses et colorées que la persistance rétinienne fait naître du passage des voitures sur l'autoroute. Le tap-tap de la pluie me calme, petit à petit. Le café est bon, les cigarettes acres à souhait, le poids dans ma main du triple-trois me rassure. La nuit s'annonce calme, et douce. Je ferme un instant les yeux.

Tu as une idée de qui a tenté ce coup, Sandman?

Non. Mais je pense que c'est quelque chose de très tordu... Pas une simple tentative pour nous déssouder.

Ah, tu penses à quoi?


Zut. Elle a envie de parler. Moi qui comptais sur une nuit tranquille...

A rien. Essaye de dormir un peu...

Auteur : Slayer
03/09/06 22h18 | 61 Desertan 3724

- "Ok…j’abandonne toute tentative de conversation avec toi, j’ai compris. Bonne nuit. Réveille moi si tu veux que je te remplace pour faire le guet, y a aucun problème.

- Bonne nuit."


Avant de m’endormir, je cogitai un peu sur la situation. Qui voudrait nous tuer? Et pourquoi ? Comment ont -ils réussit à faire chanter le patron ? Toutes ces questions sans réponses me tracassaient, et Sandman n'était apparemment pas d'humeur à élucider des mystères ce soir.

Je m’endormis, non sans mal, et ne me réveillai que le lendemain matin a cause de la lumière filtrant par la fenêtre.
Sandman était toujours près de la fenêtre, au même endroit que je l’avais vu avant de m’endormir. A croire qu’il n’avait pas bougé…

J’appelai la réception pour un petit déjeuné et me rapprochai de la fenêtre.


- "La nuit a été calme à ce que je vois.
- Trois hommes sont venus à l’hôtel cette nuit. Ils avaient l’air de chercher quelqu’un. Sans doute nous. Mais ils sont ressortis deux minutes plus tard. Espérons qu’ils ne reviendront pas avec des renforts…

- Il va falloir qu’on bouge. J’ai deux vaisseaux posés dans des astroports de Galactica. Un d’eux n’est pas déclaré, et je peux décoller et atterrir à ma guise.
"


Il ne répondit pas. A croire que je passais pour l’idiote du village avec lui. Ne voulant pas le déranger encore une fois dans sa contemplation de l’extérieur, je me mis à dévorer mon petit déjeuné, et parti dans la salle de bain.
Sous l’eau, je repensais à Kaly. Non, elle ne pourrait pas m’aider sur ce coup là. Il m’apparut alors la difficulté de faire confiance à ses amis et connaissances lorsque l’on était poursuivit.

Je m’habillai et sortis de la salle de bain pour aller charger mon revolver. Sandman me jeta un coup d’œil furtif et reporta son attention sur le sommet des gratte-ciel.

Je vins me poster devant lui, attendant une quelconque réaction de sa part. Il me fixa profondément. De tels yeux… La chair de poule me revenait. Il laissa planté son regard dans le mien mais ne fit rien d’autre.

Je reculai, pris mon sac, et me dirigeai vers la sortie. Après tout, peut être que séparés il y aurait moins de risques pour nous deux. Mais peut être aussi qu’il n’avait pas de moyens de quitter la planète…
Mais pourquoi culpabiliser ? Je n’étais pas responsable de lui, c’était plutôt le contraire depuis hier soir !
Qu’il se démerde, moi je vis ma vie…

Auteur : Sandman
04/09/06 19h30 | 62 Desertan 3724

Pourquoi est ce que cette fille était aussi insuportablement impulsive? A croire qu'elle n'écoute rien...
Je la regarde se diriger vers la porte. Après tout, elle n'aura que se qu'elle mérite. Mais lorsqu'elle commence à tourner la poignée, je me ravise. Après tout, j'ai accepté le contrat, et l'équipière qui va avec. Le reste, ce n'est que de la littérature.

Arrête.

Sa main se fige alors qu'elle tournait la poignée.

Tu ne voudrais pas, avant d'ouvrir bêtement cette porte et de dévaler les escaliers quatre à quatre, te demander ce qu'ont pu faire les hommes de cette nuit?

Sa main s'éloigne lentement de la poignée, et elle se tourne vers moi.

J'espère que tu sais repérer les pièges dont le motel doit être criblé... Tu trouve pas que la réception met du temps à emmener le petit déjeuner?

Son regard exprime la fatigue, la crainte et la colère. Elle a beau être redoutable, elle n'en demeure pas moins une jeune fille de 19 ans. Forte, sûrement, mais expérimentée, non. Je reprends mon souffle. Il va falloir que je parle. Je déteste parler. Ok... Jouons la pédagogique...

Viens, assieds toi...

Je désigne le lit, et la fixe. Ses pupilles se dillatent en croisant mon regard, et elle vient s'assoir au bord du lit. Je tourne ma chaise pour lui faire face, et allume une autre cigarette.

Tu as sûrement beaucoup de compétences et de talents dans l'art d'assassiner, sinon le boss ne te ferait pas confiance. Mais là, c'est nous les proies. Il va falloir me faire confiance.

Je tire une bouffée de fumée, guettant sa réaction. Pour l'instant, elle se tait. Je tourne la tête vers les immeubles nappés de brouillard et luisants de la pluie de cette nuit, et reprends.

On est équipiers, on a accepter de notre plein gré le contrat. Ce qui nous arrive là, c'est une complication. En même temps, à 2 millions chacun, fallait pas s'attendre à moins.

Je la regarde en biais, elle hoche la tête. Bien, je la ramène en terrain connue, ça ira peut être mieux.

Il va falloir commencer à réfléchir sérieusement à tout ça, avec le peu d'info dont on dispose. On a au moins une certitude: s'ils essayent de nous tuer avec des bombes ou des pièges, c'est qu'ils veulent être discrets. Ca nous donne un avantage.

Elle hoche a nouveau la tête, l'air un peu plus déterminée. Je rajoute, pour sceller l'entente:

Tu en penses quoi, associée?

Auteur : Slayer
06/09/06 18h35 | 64 Desertan 3724

- "J’en pense qu’il va falloir qu’on se bouge d’ici le plus vite possible… dis-je avec un sourire aux lèvres. On a un avantage, mais ils ont en des tas. Ils savent qui nous sommes, combien nous sommes, et où nous sommes. La première chose, c’est de se demander comment est ce qu’ils ont pu nous retrouver ? Emetteur sur ta voiture ? Je ne vois que cette solution. A moins que même mes habits n’aient été tracés…"


Sur cette dernière phrase, je jetai un coup d’œil à mon manteau,
mais ne trouvai rien.

Sandman avait raison. J’étais peut être douée pour espionner et tuer, mais lorsque ça se retournait sur moi, j’étais totalement désorientée… "

Ma pauvre Lo-Hi, tu te surestimes beaucoup. Après tout, tu n'es qu'une gamine de 19 ans, pourquoi vieillir trop vite, tu as encore des choses à apprendre...

Mais qu'est ce qui me prend de me parler toute seule dans ma tête moi ? C'est pas le moment, réveille toi et agis abrutie !"


Après ces quelques minutes de réflexion ou j'étais restée songeuse, allongée sur le lit, je me redressai et fixai à nouveau Sandman.


- "Tu proposes quelle sortie ?
- Le balcon.
- Eh bien allons-y… "répondis-je avec un soupir.



Je pris mon sac, l’harnachai solidement à mes épaules, et suivait Sandman. Celui-ci ouvrit la porte fenêtre, vérifia le balcon, et se pencha par dessus la balustrade pour guetter le parking de l’hôtel.

- "Merde.
- Hmm ?
- Y a pas mal de voitures là, en bas. Va falloir descendre par la façade arrière de l’hôtel."



Il referma la porte vitrée, se dirigea vers la porte d’entrée de la chambre, s’accroupit, et l’inspecta minutieusement. Puis il l’ouvrit avec précaution, jeta un coup d’œil dans le couloir, et se retourna vers moi.

- "Personne. Viens."


Je m’avançai rapidement vers lui, et passai la porte pour rentrer dans la chambre d’en face où la femme de chambre venait de disparaitre derrière la porte entrouverte. J’allais parler lorsqu’il me mit un doigt sur les lèvres. Effectivement, la femme de chambre était occupée dans la salle de bain et nous tournait le dos, on pouvait donc passer sans attirer son attention. Elle chantait à tue tête. Ca me fit rire intérieurement, et je m’arrêtai quelque secondes près de la porte pour l’écouter pendant que Sandman vérifiait le balcon. Après quelques secondes, il me fit signe de venir, me fit passer par dessus la balustrade, et la passa à son tour.

Du premier étage, on pouvait sauter sans risque, la hauteur n’était pas grande. Aussi sauta-t-il et atterrit-il légèrement sur le sol. Je fis de même.


- "La voiture est surement gardée. On va devoir faire un bout à pied, et peut être en louer une.
- Ok. "



Je préférai m’en tenir à ça et garder ma langue dans ma bouche, sinon je risquai de déclencher un conflit. Il sembla satisfait de ne pas me voir une fois de plus m’emporter, marqua une pause, et se mit en route. Au bout de quelques minutes, on tomba sur ce qu’on cherchait. Mais jugeant l’endroit trop proche de l’hôtel dont on venait, on continua notre marche.


On ne tarda pas à se retrouver dans le quartier le plus minable du ghetto. Straycity. Il portait bien son nom. Des centaines de clochards étaient affalés sur le sol, il y avait des prostitués tous les deux mètres, et un nombre impressionnant de cartouches de carabines jonchaient le sol. Ici, au moins, on se sentait en sécurité. Cette pensée me traversa l’esprit et le paradoxe me fit sourire. Sandman, impassible, continuai à avancer. Mieux valait vite trouver une voiture, parce qu’on commençait à dangereusement s’approcher du Corsaire. Ce dernier était sans doute surveillé maintenant. Semblant suivre le fil de mes pensées, mon coéquipier vira dans une rue à droite.


Au bout de quelques minutes, on arrivait devant un vieil établissement décharné, où on pouvait apparemment louer des voitures. Je proposai à Sandman de s’en charger pendant que je surveillai les alentours. Il revint avec des clés à la main et s’avança vers un pick up, qui semblait être la voiture la plus neuve de tous les tas de ferrailles réunis ici. Je m’installai côté passager, devinant que l’autre voudrait conduire.

Sandman démarra la voiture et sortit du parking. Il nous fit vite quitter StrayCity et s’engagea sur l’highway.


- "Alors, on va où ? "me risquai-je à dire.


Il tourna la tête vers moi et sourit.

Auteur : Sandman
11/09/06 17h37 | 69 Desertan 3724

On reprend la route, plein Sud. La vieille guimbarde tient plutôt convenablement la distance. Le soleil commence à poindre timidement à travers la chape de pollution, ici plus mince : nous nous éloignons des quartiers pauvres. Bientôt nous roulons en plein soleil. Je décide de changer de voiture, pour une berline plus récente, costaud et d’aspect passe partout, histoire de ne pas faciliter la tâche à nos poursuivants. On en profite pour manger un morceau dans un petit restaurant de bord d’autoroute. De temps à autre, je prends une sortie, roule une heure dans les petites rues, avant de rejoindre l’autoroute, histoire de dérouter d’éventuels suiveurs.
Slayer s’occupe de surveiller que personne ne nous piste. Apparemment, on a la paix. Mais je suis sans illusion. Quand des plans comme celui là vous tombent dessus, les emmerdes ont tendances à pleuvoir drues.
Nous n’échangeons pas dix mots, Slayer et moi… Peut être a t’elle compris que la discute n’est pas mon fort. Elle a l’air tendue, fatiguée et inquiète, mais en de bien meilleure dispositions à mon égard. Tant mieux. Je la rassure :

Cette nuit, on sera a ma planque. On y sera tranquilles. Tu pourras te reposer.

Elle acquiesce.

La nuit tombe. Je vais m’acheter une vingtaine de tasses de café auto chauffantes. C’est immonde, mais ça me tiendra éveillé. J’achète aussi de quoi grignoter, des clopes, et une couverture pour Slayer.
On reprend la route. Bercée par les mouvements de notre voiture, la jeune fille ne tarde pas à s’endormir, enroulée dans sa couverture. Une belle nuit s’annonce. Nous sommes à présent dans des quartiers plus riches, avec beaucoup de parcs et de jardins. L’autoroute est presque vide. J’ouvre ma vitre, histoire de profiter de l’air nocturne, et commence à enchaîner cafés et cigarettes.
Je commence aussi à cogiter à notre situation. Pas brillante. Il ne nous reste pas beaucoup d’options. Néanmoins, une solution commence à se profiler… Nos adversaires veulent rester discrets, et nous acculent à la fuite. Il ne reste qu’une seule option : se planquer, s’armer, trouver des alliés, puis, volte face, pour foutre un bordel monstre. Dans ma tête, une ébauche de plan s’assemble : se laisser approcher par l’ennemi, engager le combat. Quand on en aura étendu un, on aura plus d’info. On pourra peut être même répondre à ma principale question : agents du gouvernement, ou mafieux ? En fonction, on saura où frapper. Dans tous, les cas, il faut attirer l’attention sur eux, les mettre sur la défensive, et pousser notre avantage.
Un sourire vient illuminer mon visage… Il va y avoir du bruit et de la fureur… Oh oui… Vu ce que je sais de Slayer, et de mes propres capacités… On va transformer cette bonne ville en un foutu Far West… Ils ont réussit à prendre l’avantage, grâce à la surprise. Maintenant, ça va changer.
Je passe le début de la nuit à étudier les possibilités, à lutter contre le sommeil, et à surveiller les rétroviseurs.
Vers deux heures du matin, je sors de l’autoroute, et me dirige vers un petit quartier résidentiel de luxe sans histoire. C’est là que se trouve ma planque. Le lotissement est riche, surveillé par une compagnie de sécurité armée jusqu’au dent pour paranoïaque en villégiature: alarmes, robots de sécurité, gardes partout. Il y a même une batterie anti-aérienne et des blindés. Jamais nos poursuivants soucieux de discrétion ne se pointeront ici, même en supposant qu’ils connaissent l’existence de cette planque.
Je suis connu ici comme commercial itinérant. Personne ne s’inquiète de mes longues absences. Le voisinage est constitué de vieux riches à la retraite. C’est l’endroit où je me retire quand j’ai envie de confort et d’oubli. Un jardin d’une taille respectable. Une maison ocre, cachée par des cyprès et des oliviers. Une piscine. Home, sweet home.
Nous sommes dans le secteur « Mediterranean Halo ». Un quartier résidentiel plein de verdure pour rupins. Les prix sont déments, mais le climat, comme on peut le penser, est de type méditerranéen : il fait chaud, les nuits sont superbes, c’est calme, pas pollué. Et il y a des cigales. Je secoue Slayer, qui entrouvre un œil, et regarde bouche bée l’endroit où nous sommes. La nuit est chaude, étoilée, et une petite brise la rend fort agréable.
Je rentre la voiture et la gare à l’intérieur, pendant que ma coéquipière fais le tour du jardin, en poussant des exclamations. Faut croire que j’ai bon goût, quand je veux.
Finalement, on se retrouve à l’intérieur. Le robot ménager à bien tenu la maison, le jardin et la piscine en mon absence. On fait le tour du propriétaire… Je commence par le séjour : grand, carrelé d’ocre, grand écran plat, canapé et fauteuils profonds, coin salle à manger. Puis, la cuisine, avec tout ce qu’il faut pour se faire plaisir en électroménager hors de prix. La chambre, ensuite, en mezzanine donnant sur le séjour: un immense lit, des penderies, un coin bureau avec bibliothèque et ordinateur. La salle d’eau, enfin : une douche, et un grand bain à remous. La maison n’est pas très grande, mais confortable, et d’un luxe discret et de bon ton, dans des teintes vieux bois, brique et grès. Ca a l’air de plaire a ma coéquipière. Il vaut mieux : on va devoir y passer quelques jours, en évitant de sortir.

Il y a des flingues et du vin à la cave, et de quoi manger dans le congélateur et les placards. Fais comme chez toi !

Elle hoche la tête, et commence à farfouiller à la recherche de quelque chose à croquer.

Il doit y avoir quelques fringues de nana et un ou deux maillots de bain, quelque part là haut, si tu veux te changer ou venir à l’eau. On va passer quelques jours ici, histoire de se reposer et de se préparer. Prends tes aises.

Je la laisse à son exploration de mes placards, et vais me prendre une douche bien méritée, après quoi je m’octroie un cigare et prends une bouteille de whisky deux fois plus vieux que moi. J’embarque aussi mon triple trois, un verre, une serviette et un cendrier. Puis, j’enfile un maillot, et vais fumer et boire tranquille, dans la piscine, les yeux fermés, appuyé contre le rebord. Nuit chaude, eau à 28°C, étoiles, cigales, odeur de lavande… Le Paradis ? J’en oublierais presque toute cette merde qui nous collent à la peau. Enfin, ici, on devrait être tranquille le temps de préparer la contre attaque. Je souris, puis ricane. Le calme avant la tempête. Ils n’ont qu’à bien se tenir !
L’alcool aidant, je finis par chasser Slayer, le Patron, mes souvenirs, mes soucis loin de mon esprit, et me contente de profiter de cet instant de béatitude…

Auteur : Slayer
11/09/06 20h11 | 69 Desertan 3724

Tranquillité. C’est le mot qui me vint à l’esprit en parcourant la maison de Sandman. Je me demandai tout d’un coup pourquoi est ce qu’il n’avait pas prit sa retraite ici plutôt que de continuer dans ce bordel…

Après m’être goinfrée de gâteaux, je pris une douche et parti à la recherche de vêtements. Le fait que Sandman posséda une petite garde robe féminine chez lui m’en disait long sur ses relations, et le style de la garde robe me fit d’autant plus sourire.
Essentiellement des robes moulantes et décolletées. Le reste était des habits d’hiver que je ne pourrais pas supporter avec la chaleur régnant ici.
J’optai pour la robe la moins tape à l’œil du placard, et regagnai le salon pour m’avachir dans un fauteuil et allumer la télé.

A 3h00 du matin, dur de trouver quelque chose d’intéressant…

L’option piscine se présentait à moi, mais Sandman s’y trouvant déjà, et je préférais ne pas perturber sa solitude.
Je m’approchai donc de la bibliothèque - qui était je dois dire assez garnie – et choisissais un vieux livre de science fiction datant du XXIIème siècle.
Deux heures plus tard, après avoir dévoré le livre, je me relevai dans un état semi-léthargique et allai me préparer un café.

En le buvant, je me mis à réfléchir plus profondément sur la situation. Qui, pourquoi, comment. Ces questions restant vides de réponses me troublaient de plus en plus. Je mis ma tête dans ma main et retraçai mes derniers mois passés sur Galactica en quête de réponse.
J’étais pourtant restée avec précaution hors de toute affaire louche, et avait gardé un anonymat précieux.
Mais peut être nos poursuivants ne connaissaient ils même pas nos identités, et ne nous filaient qu’à cause du contrat qu’on venait de nous donner…
Hmm, peu probable. Eliminons cette solution. Le tout était de savoir si ces hommes étaient vraiment en rapport avec le président de la fédération du commerce. Il y avait beaucoup de chances que ce soit le cas.
Alors quoi ? Le tuer ? Ca ne résoudrait rien, et aggraverait les choses. Se laisser attraper pour découvrir l’identité de nos poursuivants ? Idée à soumettre à Sandman, si il n’y avait pas déjà pensé…

Sandman. Bien énigmatique celui là… Regard glacial, individu anti-social au possible… Il me faisait l’effet d’un glaçon. Et pourtant, il semblait dégager de lui quelque chose de totalement opposé, que je pouvais presque prendre pour de la sensibilité…

« Bah, mieux vaut ne pas m’occuper de ça, et m’en tenir à ne lui parler qu’un minimum », pensai-je intérieurement.

Au même moment, je le vis disparaitre derrière la porte de la chambre. Tant mieux, c’était une bonne heure pour se baigner. J’enfilai mon maillot, pris un grand peignoir, et filai dans la piscine.

Quel bonheur. J’y restai un long moment, et revins à l’intérieur. La porte de la chambre de Sandman était ouverte. Je jetai un coup d’œil à l’intérieur et n’y trouvai personne. En parcourant la maison, je ne le trouvai pas non plus.

J’attendis patiemment, allongée sur le canapé. Les minutes s’écoulèrent lentement sans le moindre signe du retour de Sandman.


[Edit moi : dans notre réalité, les minutes de l'histoire qui s'écoulent correspondent à des jours qui s'écoulent ici ^^]

Auteur : Sandman
03/12/06 21h27 | 2 Aquan 3725

<hrp> M'enterre pas trop vite, Baby Girl! Je suis de retour! </hrp>

Je sors brusquement de l'eau... Une pensée me vient... Inutile de courir des risques idiots. Slayer a l'air de se changer, donc je ne la dérange pas. Je ne devrais pas en avoir pour plus d'une heure. Je me rhabille à la hâte et me dirige d'un pas qui se veut nonchalant vers le PC de la compagnie privée de sécurité qui est chargée de défendre la tranquillité de ce petit paradis.


Le lieutenant me reçoit poliment. Je joue à merveille le friqué inquiet, et mon barratin concernant des voitures m'ayant suivis fait merveille: les patrouilles seront doublées, et la sécurité renforcée dans tout le quartier. On va vraiment être tranquilles.

Je rentre calmement, sans cesser de retourner en tous sens l'affaire dans ma tête... Autant vouloir faire un puzzle dans le noir, avec la moitié des pièces manquantes... Je flanne un peux sur la colline, profitant de l'air tiède et embaumé par les jardins...

Je finis par rentrer, pour trouver mon associée endormie, vautrée sur le canapé... Je m'autorise un sourire... Elle est craquante, il faut dire. Je jette une couette sur elle, et vais me faire un café... J'ai pas vraiment envie de dormir tout de suite... Je m'installe dans un fauteuil, sur la terrasse... Café, clopes et wisky. Je commense à veiller, et il me faut plusieurs minutes pour me rendre compte que mon regard ne cesse de dériver vers Slayer.

Hmmm... Un peu TROP craquante, peut être...

Auteur : Slayer
04/12/06 17h28 | 3 Aquan 3725

J'ouvris un oeil, puis les deux, pour me rendre compte que je m'étais endormie sur la canapé. Une couverture sur moi : signe que Sandman était enfin rentré. Signe aussi de gentillesse, c'était pour le moins étrange.

6h17. Mais qu'est ce qui avait bien pu lui prendre tant de temps ? Non pas que je me soucie vraiment de ses activités nocturnes, mais il aurait quand même pu me dire ce qu'il était partit farfouiller...

Le visage incrusté des plis du cuir, je me levai et passai la main dans mes cheveux pour y rétablir un semblant d'ordre.

Une vodka, c'était ce qu'il me fallait...

J'ouvris le bar - bien fournit d'ailleurs - et remplissait mon verre.
Avalant une gorgée de l'alcool glacé, je fermai les yeux pour savourer le moment et les rouvrit pour apercevoir Sandman sur la terrasse, entouré d'un halo de fumée, un verre de whisky à la main et les yeux rivés dans le vide.

Décidemment étrange cet homme.

Résistant à l'envie de lui tenir compagnie, je lui jetai un dernier coup d'oeil et rentrai à l'intérieur.

Attends.

La voix de Sandman avait prit un ton bizarre. L'effet de l'alcool ?

Auteur : Sandman
04/12/06 20h30 | 3 Aquan 3725

Je la regarde, encore ensommeillée, à travers mon nuage de fumée.

Attends!


Ca m'a échappé. Je déteste perdre le contrôle, et, l'alcool aidant, c'est entrain d'arriver. Je me reprends. Elle tire une chaise à côté de moi, et s'installe.

Tu veux quoi, Sand'?

J'hésite... Puis, me ressers un wisky... Elle a beau être attirante, c'est mon associée, il y a un énorme paquet de fric entre nous, et une meute de tueurs vicieux à nos trousses. On sortira les violons et le champagne après.
Je réponds en la voyant s'impatienter devant mon mutisme.

Tu en penses quoi?

Elle répond après un coup d'oeil circulaire:

Belle maison, et le quartier est agréable...

Je hausse un sourcil, mi amusé, mi navré, avant de répondre doucement.

Je parle de notre situation, Slayer... Le patron de la fédé, les tueurs, les 4 millions, tout ça...


Elle dissimule gène dans sa vodka, et je masque mon amusement dans mon wisky. Puis je plante mon regard dans le sien, pour la jauger, et aussi parce que l'alcool a fait fondre ma réserve... Elle me soutien mon regard, avant de détourner la tête, masquant à peine un frisson.

On sera tranquilles ici, associée... On va pouvoir s'armer, et réactiver nos contacts pour en savoir plus... Mais passons d'abord une ou deux journée bien planqués, histoire d'être sûrs de les avoir semé, d'accord? Repose toi, détends toi...


J'en reviens pas d'avoir fait une aussi longue phrase. Aparement, elle non plus. Je tente un sourire - maladroit, j'ai pas l'habitude-
Elle y répond de bon coeur. Ca me touche, quelque part, et je me dis que je vieillis.

Auteur : Slayer
05/12/06 20h14 | 4 Aquan 3725

Un sourire.

Et voilà qu'il devenait locace.

Décidemment, l'alcool arrangeait les choses...

Cette soudaine preuve de sociabilité m'avait d'abord plutôt troublée, mais je me disai qu'après tout mieux valait profiter de cet excès de mots.

Sandman, les yeux plantés sur moi, continuait de siroter son whisky. N'osant pas tourner la tête vers lui, je m'allongeai sur un transat, allumai une cigarette, et repensais aux paroles de mon associé.

Réactiver nos contacts.
Facile à dire lorsque je ne savais plus sur qui compter... Je me rendais vraiment compte maintenant que ma petite expérience du milieu n'était sans doute rien comparée à celle de Sandman, et que je devrais remettre mon destin entre ses mains.
Cela ne me plaisait d'ailleurs pas du tout... Moi qui avait toujours été au contrôle de ma vie, je me retrouvais submergée par les évènements, à devoir faire confiance à un homme inconnu - attirant certes - mais qui d'un seul regard me refroidissait sur place.


- Ca va pas ?

Une fois de plus, intervention surprenante du coéquipier. Il n'était peut être pas si bourru d'un côté.

- Non, tout va bien, je réflechissais juste sur tout ce merdier.
- Ca, tu peux le dire, c'est un véritable merdier dans lequel on est fourré...


Esquissant un sourire, j'osais un regard vers Sandman, qui se resservait.

- Est ce que je peux savoir où tu es allé cette nuit, ou c'est peut être trop indiscret...
- Oui, désolé de ne pas t'en avoir parlé. Vraiment pas l'habitude de travailler en duo tu sais.
- De même. Mais je suis sûre qu'on peut arriver à quelque chose nous deux ...


Génée du double sens de la phrase, je me replongeai dans mon verre. Sandman fit de même, et plusieurs minutes s'écoulèrent sans un mot - le seul silence venant troubler l'atmosphère étant le lointain cri des sirènes de police - jusqu'à ce que je reprenne la parole :

- Merci de faire des efforts de discussion. Je dois paraître assez chiante, désolé ...

Un large sourire s'esquissa sur les lèvres du jeune homme, qui se rapprocha de moi pour me tendre une cigarette.

- Plus charmante que chiante pour l'instant.

Auteur : Sandman
06/12/06 01h19 | 5 Aquan 3725

Et merde... Voilà que je me relance dans mo numéro de crooner... Je porte le verre à mes lèvres, et profite de la brûlure de l'alcool dans ma gorge. Un regard à ma coéquipière, qui me sourit. Ca m'apprendra à faire des compliments à l'emporte pièce. Tout en levant les yeux vers la ligne pâle du ciel preque matinal, je murmure:

Ca serait une belle connerie, associée... Tentant, mais stupide...

Elle ne répond rien, mais ne me quitte pas de son regard, à la fois intense et grave... Je porte à nouveau le verre -vide- à mes lèvres, m'en rend compte, et le remplit en silence. Slayer semble ne plus se formaliser de mon mutisme. Curieusement, ça me donne envie de parler: l'éternelle contradiction de l'Homme, peut être... Ou plus vraissemblablement l'alcool et son sourire.

Tu ne veux pas discuter un peu?

Elle me demande ça, sentant que ce silence là me met mal à l'aise... J'hésite un peu, puis me lance:

Si tu veux... Tu as envie de quelque chose?

Je jure intérieurement après ce double sens, mais elle a la bonté de ne pas le relever, et de me lancer:

Comment tu es arrivé dans le milieu, Sand'?

Je me repasse en accéléré les quinze dernières années de ma vie, puis me jette à l'eau, autant pour mes chances de la séduire...

Et bien... Je suis né dans un petit état, sur Désertica. Un endroit perdu, pauvre, et assez moche, autant que je me souvienne. Il y a eut une guerre... J'ai été mobilisé assez jeune, et c'est là que j'ai appris à me servir d'une arme, et...

Jeune comment, Sand'?

Heu, quatorze, quinze ans, je ne me souviens plus trop et...

Je comprends mieux tes silences, associé...


Je reprends ma phrase, indifférent autant que possibles à son regard plein de commissération, autant qu'aux souvenirs qui remontent, tout en resservant Slayer, puis moi-même.

On a perdu la guerre, j'ai été fait prisonnier et... et j'ai quelques trous noirs sur les deux, trois ans suivants. Toujours est il que j'ai réussit à fuir le camp de prisonniers, puis à rallier cette bonne ville. J'ai réussit ensuite à vivre de mes talents...


Je vide mon verre, conscient que je suis bien peu doué pour raconter ma vie. Je soupire, allume une cigarette et hausse les épaules:

Rien de passionant, quoi...

Je lève à nouveau mon regard vers le ciel à l'Est, et laisse mes pensées dériver tout en regardant le soleil se lever. Il me faudra joindre aussi discrètement que possibles quelques amis, demain. Je n'ai pas renoncé à mon plan premier, qui consiste principalement à mettre la pagaille pour pousser nos discrets ennemis à la faute. Pas vraiment des méthodes conventionnelles... Slayer baille, et je me rends compte que je l'ignore, perdu dans mes pensées, depuis quelques minutes. Je secoue la tête; après tout, aujourd'hui, c'est repos, puis lui lance, d'une voix un peu trop douce:

Repose toi, associée... Demain, on replonge la tête la première dans notre pétrin...

Pour toute réponse, elle pose doucement sa main sur la mienne.

Auteur : Slayer
06/12/06 20h19 | 5 Aquan 3725

Un geste machinal.

Qui me fit tellement rougir que Sandman dû s'en apercevoir.

Pour masquer l'effet de gêne, je cherchai une phrase justifiant le geste, mais en vain. Mieux vallait aller me coucher tout de suite, de peur que je ne refasse une stupidité...

Lentement, j'écartais ma main de celle de Sandman, qui arborait un sourire charmeur.


- Bon, eh bien bonne nuit, réussis-je à lâcher, pour ensuite partir rapidement à l'intérieur.

Ouf ! Décidemment, il vaudrait mieux arrêter la vodka ma petite Lo... pensais-je intérieurement en me déshabillant dans ma chambre pour me vautrer dans mon lit.

Je m'endormis non sans peine cette nuit là.
Premièrement à cause des dizaines de plans qui défilaient dans ma tête pour se sortir de ce guêpier, et deuxièmement parce que l'envie d'aller retrouver Sandman me démangeait horriblement.
Ce type n'était pourtant pas mon idéal masculin, mais il se dégageait de lui une sorte d'aura séductrice qui me laissait pantelante à chaque regard posé sur lui...

Le lendemain matin - je devrais peut-être dire midi - je me levai et allais me relaxer sous la douche.
Sandman avait proposé du repos, mais dans une telle situation il m'était impossible de rester sans rien faire ici. Il fallait que j'appelle quelques connaissances. A commencer par Padovani, comissaire de police de Galactica...

J'avais toujours un jeu de puces téléphoniques de rechange sur moi. Regagnant ma chambre, je pris la première, l'enfournai dans mon holophone et composai le numéro de la ligne privée de Pantaloni.


- Allo ?
- J'ai un service à te demander.
- Slayer, je m'en serai douté,
pouffa le vieux commissaire.
- Ah ?
- Vu la tension qui règne en ce moment dans les bureaux, j'étais sûr que je recevrais un coup de fil de toi ma jolie...
- Tu as donc des infos.


Un silence.

- Qu'est ce qui a provoqué cette tension chez la volaille ?
- Une certaine histoire concernant le président de la Fédération du Commerce.
- Joliii, je ne croyais pas que tu en saurais tant sur le sujet
, dis-je, un sourire aux lèvres.
- Ecoutes Slayer, je sais que je te dois un grand service, mais sur ce coup là, je ne vais pas vraiment pouvoir t'aider. Les services secrets nous ont bouclé le dossier, et tout ça me passe sous le nez...
- Ca ne te posais pas de problèmes il n'y a pas si longtemps que ça. Sikov peut bien infiltrer leur réseau, non ? Pantaloni, il me faut des infos, je suis dans la merde, alors ne me foire pas ce coup.
- Mais...
- Si tu me fournis des infos, je passerais l'éponge sur toutes les dettes que tu me dois. Envoie moi le dossier en crypté sur ma boîte de mails avant ce soir. A plus.


Là, ca se corsait. Si même les flics étaient mêlés à l'affaire, le merdier devait être grand... Et on était en plein dedans...

Mieux valait éviter de contacter trop de gens, et Pantaloni enverrait sûrement les infos dans quelques heures. Quelle bonne idée j'avais eu de nouer l'amitié avec ce comissaire. Lui qui à l'époque n'était que lieutenant me devait en partie son grade actuel. C'était si simple pour moi - qui était infiltrée dans tous les réseaux les plus mafieux - de lui refourguer quelques infos...

La tête de Sandman apparu dans l'encadrure de la porte.


- Bien dormi ?
- Bien décuvé.


Un sourire passa sur son visage.Je repris :

- Du nouveau sur notre affaire ?
- Pas pour le moment.
- De mon côté, je vais sans doute recevoir un paquet d'infos sous peu. Apparemment le merdier dans lequel on est est plus gros que ce qu'on pensait...
- Je croyais qu'on devait faire journée repos ?
répondis Sandman, amusé.

- Un petit coup de fil ne peut pas m'épuiser. Et puis, on a encore toute la journée... Tu as une activité reposante en tête ?

Cette fois, la phrase n'était pas tournée au hasard.

Auteur : Sandman
06/12/06 21h21 | 5 Aquan 3725

J'hésite... Une partie de moi me hurle d'accepter et de faire ce que j'ai à faire. L'autre me rapelle que je le regretterai. J'opte pour une solution mitigée:

Piscine?


Sans attendre sa réponse, je sors sur la terrasse, et promène un instant mon regard sur la piscine au reflet dorés, sur les oliviers aux feuilles rendues argentées par la lumière chaude du zénith. Je suis un impatient, un homme d'action, quelqu'un de froid... Mais j'essaye de profiter de la paix de cet endroit. La vie se débrouillera pour me redonner mon quota de stress, de dangers et de douleurs sous peu.

Je chasse ses sombres pensées, et me dévêts hors de la vue de mon associée, enfile un maillot et plonge. L'eau fraîche me fait l'effet attendu, et je peux attendre plus sereinement Slayer. Je m'appuie au rebord, les bras hors de l'eau me soutenant, visage tourné vers le soleil, yeux clôts. Je grimace en m'étirant, tandis que quelques vieilles cicatrices tirent sur mon torse. La douleur se calme, et je finis de m'étirer tout à fait face à la lumière, comme un chat. J'entends que Slayer farfouille derrière moi...

Ne te retourne pas, Sand'!!

J'essaye de résister à la tentation, refoule ma curiosité, et repense à toute cette affaire. Même avec une jolie jeune fille, du soleil et une piscine, cette vieille garce qu'est notre mission me poursuit.

J'y ais un peu pensé, pendant que Slayer dormait... J'ai quelques contacts à joindre... Gros Tony le mafieux, Dum Dum le mercenaire, Cong-Tam l'artiste martial déviant, Herr Doctor, le Dentiste Sanglant de Ziberia... Autant de sympathiques membres du Milieu (ou d'évadés d'asiles) avec qui j'avais déjà bossé, et qui allaient m'être utiles... J'avais volontairement laissé de côté les fins, les intellectuels. On allait avoir besoin de puissance brute... A Slayer et moi la ruse, aux autres les explosions... Le plan se formait petit à petit, s'améliorait, devenait sans cesse plus fin et plus clair.

J'entends les pas de ses pieds nus sur la terrasse, ce qui me tire de ma rêverie. Cette fille a le don pour interrompre mes monologues intérieurs quand ils deviennent intéréssants. Les yeux toujours clôts, je laisse mes lèvres s'étirer en un sourire amusé: seulement quelques années nous séparent, mais, parfois, sa jeunesse est vraiment rafraîchissante.

Tu peux regarder, Sand'!

Auteur : Slayer
07/12/06 20h26 | 6 Aquan 3725

Avant qu'il n'ait pu ouvrir les yeux, je plongeai dans l'eau et refit surface à quelques mètres de lui.

Une maison magnifique, une piscine immense, les rayons de soleil brûlants faisant chauffer ma peau, et un homme séduisant en face de moi. Quoi de mieux ? Mais dans la situation qu'était la notre, rien n'était simple, et surtout pas une relation avec Sandman.

Il fallait donc me résigner à stopper toute tentative de drague...

Dommage. Ce type m'attirait beaucoup. Peut être même trop... Je me rendis compte à ce moment que, tout en étant perdue dans mes pensées, mon regard était fixé sur le jeune homme. Replongeant dans l'eau, je nageai jusqu'au bord opposé et m'accoudait pour lui faire face.

De longues minutes s'écoulèrent ainsi, sans un mot, mais soutenant le regard l'un de l'autre. Je coupai court à ce duel en sortant de l'eau pour aller me servir un café.


- Boisson ?
- Avec plaisir. Une bière s'il te plait.


Profitant d'être à l'intérieur, j'allais consulter ma boîte de mails. Aucun message. Pantaloni n'était pas aussi rapide que je l'avais prévu...

Je ressortis quelques minutes plus tard, mon café et une bière à la main que je tendis à Sandman. Celui ci, une fois de plus, m'adressa un grand sourire charmeur, et je dus faire appel à toute ma force d'esprit pour ne pas me laisser aller.

Le reste de l'après midi fut calme. On resta dans la piscine pendant plusieurs heures, nageant ensemble et se racontant des épisodes de notre vie.
J'avais quasiment oublié la mission, et le merdier dans lequel on était, mais le clignotement de l'écran du terminal me ramena à la réalité lorsque je rentrai pour prendre des serviettes.

Pantaloni venait d'envoyer les infos. Je lançais le décryptage, et Sandman me rejoignit quelques minutes plus tard, alors que l'opération était quasiment finie.
Je parcouru le premier document du dossier, et mes yeux s'agrandirent de stupeur.


- Sand', merde, regarde moi ce bordel...

Auteur : Sandman
10/12/06 19h39 | 9 Aquan 3725

Je hausse un sourcil... Au fur et à mesure que le texte défile, la stupeur me prend... La Fédération du Commerce, le Contre Espionnage, l'Armée, la Mafia... Tout cela tourne autour du contrat... Merde! C'était juste sensé être compliqué, là, ça devient dément! Rien n'est explicite, mais la quantité de documents écrit par tel ou tel organisme d'Etat ou de la pègre ne peuvent que nous faire comprendre l'ampleur colossale de la galère dans laquelle nous sommes embarquée.

Un nom, sur l'entête d'un document scanné attire mon attention, et réveille une terreur enfouie. Laboratoire Pharmacorp... La peur remonte de mon subconscient, mais quelque chose m'empêche de savoir pourquoi, comme un verrou dans mon esprit. La sueur commence à ruisseler dans mon dos. Slayer me regarde, inquiète. Je ne veux pas faire pâle figure, alors je me reprends, et lance, l'air de rien:

Pharmacorp, tu connais?

Non, jamais entendu parler... Qu'est ce que ça a avoir avec nous?


Je garde le silence, essayant de synthétiser la somme d'informations qui défile au grès de mes clics. Nous faisons visiblement partie d'un vaste mouvement sur l'échiquier politique; "l'Opération Equinoxe". Tout cela semble avoir un lien avec le "Programme Crobuzon", du Laboratoire Pharmacorp, du Consortium Nanotechnologique Galactique et de la Fédération du Commerce. Différents corps de sécurité de l'Etat et la pègre sont dans le coup. Les derniers documents sous entendent que ce programme existe depuis 15 ans...

Quinze ans! Un coup politique plannifié pendant quinze ans, réalisé grâce à un programme ayant coûté des milliards de crédits détournés des caisses du gouvernement... Je ne sais pas ce que cela signifie, mais deux choses sont sûres: on est dans le pétrin, et mes plans tombent à l'eau. Je jette un oeil sur Slayer. Elle s'est assise, visiblement secouée. A vrai dire, je ne fais pas le fier, moi non plus.

Sand'?

Associée?

On fait quoi, maintenant?


Je garde le silence, à nouveau. Il va falloir réfléchir vite. J'imprime les documents, puis inspire, les yeux au ciel. Pendant que l'imprimante crache le dossier, je lui lance:

Rassemble tes affaires, de la bouffe, des armes, de l'argent, ou tout ce qui a de la valeur. Il y a une voiture dans le garage. Je vais préparer notre fuite.


Je laisse Slayer rassembler les affaires, je me dit que son copain flic nous a donné, volontairement ou pas. Tout le monde sait à présent où nous sommes, ayant pu tracer le mail. Il va être temps de disparaître à nouveau. Je remonte des jerricans d'essence de la cave quand j'entends le claquement du coffre de la coupée garée ici.

Prête, Sand'!

J'arrive, sors la voiture!


Je récupère le dossier que nous a donné le patron, le dossier du contact de Slayer, à peine finis d'imprimer, mon carnet d'adresses, et commence à jeter de l'essence sur les murs. Un quart d'heure après, je rejoint Slayer.

Roule!


Mon ton est sec, mon regard glacial: la détente est terminée. Elle n'émet même pas l'ombre d'un contestation, et démarre. On s'éloigne. Cent mètres plus tard, une explosion ébranle le quartier tandis que mon petit havre de paix s'enfonce dans les flammes. Je pousse un ricannement sans joie et murmure.

A partir de maintenant, associée, que tu le veuille ou non, c'est toi et moi contre le reste du monde...


Elle me jette un regard inquiet, mais semble trouver de la détermination dans celle qui hante mes yeux.

Ok, associé. Toi et moi contre le reste du monde...

Le coin de mes lèvres se soulève, et je murmure:

Roûle plein Ouest. J'ai une planque dans la Zone Industrielle...

Auteur : Slayer
17/01/07 17h10 | 47 Aquan 3725

Pendant plusieurs heures, je roulai jusqu'à arriver dans la zone industrielle ouest. Durant le trajet, je ressassai les informations des documents de Pantaloni dans ma tête.

Quelle merde...

Je me rendis compte qu'à deux, nous ne pourrions jamais nous en sortir. La fuite était une solution, mais cela ne pouvait pas durer éternellement. Il fallait trouver quelqu'un, quelqu'un d'influent. Une personne ayant assez de valeurs morales pour ne pas tremper dans de sales affaires comme celle-ci...

Mais qui ?

Je m'acharnai pendant plusieurs minutes à chercher un nom, ne serait ce qu'une connaissance assez vague, mais rien ne me vint à l'esprit. J'allais décidemment devoir m'en remettre entièrement aux mains de Sandman.

Arrivés devant un grand entrepôt lugubre de la zone, la stupeur de Sandman fut grande : la grande porte était ouverte, et une longue limousine noire était garée devant.
Tournant à l'angle de la rue pour ne pas être repérés, je me tournait vers le jeune homme d'un air interrogateur.
Il haussa les épaules, signe qu'il ignorait qui étaient les visiteurs, une lueur d'effroi dans les yeux.

Je coupai le moteur, sorti de la voiture, et me plantai au coin d'un grand bâtiment pour observer l'entrée de l'entrepôt. Aucun signe. Je senti le souffle de Sandman sur ma nuque et me retournai. Lui aussi observait l'entrée. Nous nous rapprochâmes de la voiture, restant cachés derrière un gros tas de planches de bois détrempé.
Regardant de plus près la voiture, je me rendis compte qu'elle ne m'était pas inconnue. Le numéro de plaque d'immatriculation me disait quelque chose, j'en étais sûre, mais je n'arrivais pas à mettre le doigt sur le moment où javais bien pu la voir.

Sandman, quelque mètres plus loin, avait sorti des jumelles et guettait la porte.


Soudain, une voix suave derrière moi me fit sursauter :

- Alors Slayer, je vois que tu fais équipe avec Sandman ?

Je me retournai et fut prise de stupeur.