Divers > Evènement : Résidence de Max

Auteur : m4x
03/01/07 19h45 | 33 Aquan 3725

//Flashback HRP : Petite envie, avec Kalyso, de ressortir l'un de nos vieux RP. Une petite explication s'impose donc. Cette histoire se passe dans l'univers de P-Lanetium, où des centaines d'empires luttent entre eux pour la domination et le pouvoir. Au centre de ceci, le Sénat, équivalent du Siège de la Corporation Galactique. A la tête du Sénat, Max, surnommé BaD mAx pour des raisons qui ne regardent que moi ( :p ). C'est le personnage que je jouerais. Max est fiancé à Tienn, une de ses anciennes servantes. Suite à des vacances de rêve sur un monde nommé Naggarond, Max et Tienn se sont fiancés. Tienn a donc adopté l'unique enfant ( déjà adopté par Max et son ex-femme nommée Nobilis morte dans des circonstances tragiques ), Killiak. Puis, Tienn est tombée enceinte de jumeaux. Cette scène se passe dans la résidence privée de Max, ou Tienn accouche. Flashback//

Une nouvelle journée s'était écoulée, lentement et paisiblement, sur le Cité de Sénata... Le soleil avait laissé place à la lune dans le ciel de la villa de Max, aucun nuage ne venait perturber la perfection de la clarté de l'astre lunaire.
Tienn était allongée sur une chaise longue, admirant le ciel étoilé. Killiak, lui, dormait déjà profondément, il avait beaucoup bougé la journée. Max, quand à lui, profitait de ce moment de calme et de plénitude pour nager un peu, il s'était payé une piscine grand luxe, ce n'était pas pour en faire une mare aux canards.
Une fois fatigué, il sortit de l'eau, enfila une serviette autour de sa taille, et alla s'accroupir auprès de Tienn... Il caressa le ventre de sa future épouse et sentit quelques coups, signe que le bébé avait sentit une main se poser au dessus de lui. Il embrassa Tienn, lui lança un sourire amical, et lui dit :


" On va se coucher ? Il se fait un peu tard... Le temps de prendre une douche, et je suis à toi. "

Tienn acquisa, ils prirent l'ascenseur pour monter au septième étage de la " tour " - le dernier -, où se trouvaient la chambre de Tienn et de Max, ainsi qu'une salle de bain privée. A l'étage d'en dessous était la chambre de Killiak, qui serait partagée entre lui et le nouveau né quelques années après la naissance. Max laissa Tienn aller dans le lit, il se dévêtit, et se lava, songeur... Le couple n'avait pas voulu savoir combien il y avait d'enfants, ni le sexe du ou des nouveaux nés. Les amants préféraient se faire la surprise mutuelle... Max coupa l'eau, et se sécha en vitesse, puis alla rejoindre Tienn. Il alluma l'écran de la télévision, dans le but de regarder une quelconque série divertissante, mais il s'endormit peu après, dans les bras de celle qu'il aimait.

Auteur : Kalyso
03/01/07 19h59 | 33 Aquan 3725

Le silence….

….le froid…..

……l’obscurité…

Une lame tranche le calme. Elle reflète une lumière venue de nulle part. Elle est immobile, jusqu'à ce qu’une main la saisisse.
Le silence est brisé par un sanglot, le froid, par l’épaisse chaleur du sang…

Tienn s’éveilla en sursaut. Pour la quatrième fois cette nuit là, ce r^ve étrange troublait son sommeil. La jeune femme sortit du lit qu’elle partageait avec Max, et marcha tant bien que mal vers la fenêtre entrouverte à la recherche de fraîcheur. A mi chemin, une douleur aigue lui transperça le corps. Elle courut vers la salle de bain, ses pieds nus effleurant à peine le sol pour éviter d’éveiller son jeune amant.

Elle vomit, puis tomba à terre sur le carrelage froid, appuyant sa tête contre la porte, retenant avec peine les larmes. Les paroles du médecin lui revinrent à l’esprit :

« Votre corps n’est pas assez fort pour ces deux enfants qu’il porte, vous mourrez, Tienn s’ils survivent tous deux, vous mourez »

Elle n’avait jamais dit cela à Max.

La jeune femme se releva et marcha péniblement vers le lavabo de marbre. Elle fut de nouveau prise de nausée, et s’effondra, respirant avec difficulté.

Elle épouserait Max – elle déglutit – leurs enfants naîtraient et… - du sang coula de sa bouche – certes elle serait affaiblie, mais… - la douleur fut telle qu’elle poussa un hurlement.
Elle n’en pouvait plus de souffrir, elle en était presque arrivée à vouloir mourir pour éviter cela. Elle se releva en tremblant. Son poing serré brisa le miroir avant qu’elle ne s’effondre, perdant connaissance.

Auteur : m4x
03/01/07 20h04 | 33 Aquan 3725

Une odeur forte, âcre, acide... Une odeur de sang... Une odeur qu'il avait déjà connu... Son inconscient s'en inspira pour créer un nouveau rêve, un souvenir plutôt...
Noir... Il faisait noir, un noir étouffant, dense, on n'y voyait rien, réellement rien... Il se sentait seul, désespéré, quand soudain, il se retrouva sur Démonium Prime, l'épée à la main, il se voyait en train d'assassiner des gens par dizaine, se délectant de leur souffrance. Il voulait arrêter, mais non, rien à faire, la machine du cauchemar s'était lancée, emballée même, et rien ne pouvait plus l'arrêter maintenant. Le décor changea, comme aspiré par un trou noir, et fut remplacé par un autre... BaD mAx à la tête de son armada... Les Démons des Enfers partaient en guerre, la cible, Latokayelao, trois assaults, une dizaine de bâtiments détruits, des milliers de civils morts, il affichait une mine satisfaite. Puis, il entendit un cri, une koala en dessous, son enfant mourrait dans ses bras... Sans remord, il commanda le retrait... Ce cri avait pourtant l'air d'être différent, il était réel... Il fallait sortir de ce rêve vite, que se passait-il ?

Ce cri... TIENN ! Aussitôt, il bondit de son lit, cela faisait cinq bonne minutes qu'il sentait l'odeur du sang mélangée à celle des vomissements... Il courru vers la salle de bain, et découvrit avec effroi le spectacle de la femme qu'il aimait à terre, inconsciente, sa première réaction fut de prendre son pouls, aussi, sa main tremblante se posa sur la tempe fraîche de la jeune femme. La fraîcheur de la peau l'inquiéta, mais il fut un peu rassuré lorsqu'il sentit une petite secousse, son coeur battait, elle vivait...
Délicatement, il la transporta dans la chambre, et l'allongea sur le lit. Il appuya sur un bouton d'un holotransmetteur qui se chargea d'appeler les secours. Vite, il trempa une serviette dans de l'eau fraîche et la posa sur le front de Tienn... Il la changea deux fois avant d'entendre retentir la sonette. Il ouvrit le portail, et indiqua qu'il se trouvait au dernier étage de la tour. L'ascenseur transporta une équipe de trois médecins jusqu'en haut. Max était assis au chevet de sa femme, lui tenant la main, répètant inlassablement ces quelques mots : " Tiens bon "...
Le verdict du médecin ne se fit pas attendre...


Votre femme va accoucher, mais...

Auteur : Kalyso
03/01/07 20h06 | 33 Aquan 3725

Tienn avait été transportée sur le lit aux draps blancs. Max avait appelé d’urgence le médecin qui s’occupait d’elle, et ils se tenaient tous – Max, le médecin, et ses deux aides – aux côtés de la jeune femme. Les aides la retenaient par les poignets pour empêcher qu’elle ne se blesse dans ses convulsions, pendant que les deux hommes parlaient :

« Comment ça ? je croyais que vous sachiez ce qu’elle risquait ! »

« Idiot ! Vous ne connaissez pas son foutu caractère, elle ne m’a rien dit ! Vous auriez du me préve… »

« Monsieur ! le premier enfant, il est arrivé ! C’est une petite fille ! »


En effet, un des apprentis tenait dans ses bras un petit corps, nu et chétif, né prématurément. La petite fille, elle était magnifique. Déjà, elle ouvrait les yeux, découvrant son père, et ce nouveau monde. De grands yeux gris – ceux de sa mère – illuminaient son visage, fixant son père. Le Sénateur voulut courir vers elle, la prendre dans ses bras, arrêter ses pleurs, mais un cri déchirant le rappela. Tienn se mourait, souffrant toutes les peines du monde, elle payait le prix de sa volonté d’offrir sa vie à leur fils.

« Il faut tuer l’enfant avant qu’il n’épuise les force de Tienn !! »

Max regarda douloureusement sa femme. Il redécouvrit ce visage qu’il connaissait par cœur, ce visage qu’il aimait voir à ses côtés au réveil, qu’il aimait embrasser, dont il aimait sentir la douceur quand, lorsqu’un rêve l’effrayait, elle se serait contre lui, enfouissant ce visage dans le creux de son épaule dans son sommeil. Il effleura doucement son ventre, comme pour chasser la douleur, mais retira sa main. Cette femme, il la voyait petite fille, révoltée, puis servante soumise, il la vit guerrière, forte, et surtout, il la vit femme aimante. Tienn l’aimait, sûrement plus que tout en ce vaste univers qu’était Planetium, et maintenant, elle mourait alors que lui restait là, impuissant, ne pouvant que murmurer des prières. Combien de mères avait il tué dans sa vie ? Combien de familles avait il brisé ? Il voulut pleurer, envie qu’il refoula aussitôt. Il fallait prendre une décision, déjà, il sentait les forces de sa femme s’évanouir, déjà, elle s’éteignait.

Il saisit d’un coup la lame que lui tendait le médecin. Il tuerait l’enfant, et ils vivraient heureux. Tienn devait survivre. Il s’avança vers elle, la voyant souffrir, il détesta cet être qui les briserait pour toujours, ce petit morceau de chair encore si fragile pour lequel une femme se battait. Il leva le bras, prêt à frapper, mais il se passa ce qu’il voulait éviter : Il croisa son regard, suppliant. Pendant qu’elle cherchait la force de parler, toute celle de Max disparaissait sous le doute. La volonté qu’il avait de tuer l’enfant pour sauver la mère s’égarait, pourtant, il s’avança, la vue troublée, encouragée par les cris des médecins (« tuez le Seigneur, tuez le, ou il sera trop tard!! »), mais son bras s’abaissa lorsqu’il entendit cette petite voix, ce murmure.

« Non… - un soupir qui se perdit presque dans les lointains bruits de la ville – non !! Laisse le vivre !! Max, BaD mAx, je t’en supplie, je t’en conjure, laisse le vivre. »

Tienn retomba, la tête sur son oreiller, ses longs cheveux entourant son visage. Elle cherchait à articuler ces mots qui lui demandaient tant d’efforts.

« Laisse le vivre, c’est à genoux que je t’en supplierais si j’en avais la force, tue moi plutôt, achève mes souffrances au lieu de les animer - Elle toussa – Sois fort, laisse le, il est ton sang, il est le mien, tu nous tueras en même temps que lui, moi, je ne représente rien. »

Elle s’effondra de nouveaux, perdue dans son délire. Max hésitait. Il voulait qu’elle vive, il voulait qu’ils soient heureux, il ne voulait pas que tout se brise… Dans un ultime effort, elle parla, sa voix faible sembla être un cri dans l’oppressant silence.

« Bordel tue moi ! Je te hais, tu entends ? je te déteste ! Tue moi !! »


Tandis qu’elle parlait, des larmes coulaient sur ses joues. Ses yeux se fermèrent.

« Tuez l’un Seigneur, tuez l’un, ou les deux mourront. »

Auteur : m4x
03/01/07 20h12 | 33 Aquan 3725

" Non... Je rêve... Ca ne va pas recommencer ? "
Le temps s'était arrêté, seuls lui faisaient prendre conscience de son existence son coeur qui pompait du sang à toute vitesse, ainsi que les larmes qui coulaient sur ses joues...
Un souvenir le frappa, tel une lance effilée, en plein coeur, ce dernier s'arrêta l'espace de quelques instants, et reprit ses mouvements saccadés. Il se souvenait...
Nobilis... Elle était là, allongée sur le lit, au palais de Démonium Prime. C'était une chambre de coleur pourpre, rappelant étrangement le sang qui y fut versé. La folie avait gagné la charmante femme, elle était attachée au sommier du lit par quatre chaînes, pour éviter qu'elle se fasse du mal. Il y en ce moment décisif, elle eu un éclair de lucidité, et elle lui demanda la mort, pour abréger ses souffrances. Il n'avait pas eu la force de la laisser vivre, supportant cette douleur... Surmontant la sienne, il prit un poignard, embrassa sa femme, et lui transperça le coeur. Jamais la peine qu'il endura ne s'effaça de son coeur, et aujourd'hui, cela allait recommencer...
Il voyait la tête du second enfant, il fallait qu'il en finisse, c'était Tienn, ou l'enfant... Il avait vaguement entendu Tienn lui dire de la tuer, et il se rendait compte que le médecin le secouait en lui disant : " Allez y ! Le choix vous appartient ! "
Monde cruel, pourquoi moi ?
Il ferma les yeux, dégaina le même poignard qu'il avait utilisé, et donna un coup... La tête frippée de l'enfant était transpercée de part en part, du sang en coulait le long de la lame, avant de goûter par terre. En larmes, Max s'effondra, la tête contre le lit, il répètait sans cesse : " Pardonne moi... "

Auteur : Kalyso
03/01/07 20h12 | 33 Aquan 3725

Quelques semaines s'étaient écoulées depuis la mort du second enfant. La grande demeure de BaD mAx, regorgeant habituellement de vie, était en deuil. Les serviteurs, tous au courant de l'histoire, arpentait tristement les couloirs. Ils aimaient leur maître, et sa femme qui avait été une des leurs, et partageaient leur chagrin.

Après l'"incident", cette dernière était restée couchée quatre jours, délirant à moitié. Max avait passé tout ce temps sans dormir à son chevet, laissant à une servante le soin de s'occuper de sa petite fille, petite fille qu'il détestait presque. Kiliak était venu voir ses parents plusieurs fois, mais l'atmosphère de la pièce le mettait mal à l'aise.

A son réveil, Tienn avait appris ce qu'il s'était passé. Elle avait detesté son jeune amant, puis avait maudit sa faiblesse, son corps. Ce n'est que des bribes de souvenirs qui lui restaient, des images, des douleurs. Elle n'avait pas retrouvé assez de forces pour s'occuper de sa fille, on lui interdisait même de voir la petite seule, de peur qu'elle ne lui offre son ultime souffle.

Max s'inquiétait pour elle, profitant de toute occasion pour lui montrer son amour, son soutien, mais elle le repoussait. Elle le détestait, se détestait de le haïr, et passait ses journées à errer dans les jardins, plus pâle que la mort même.

Un soir, Max trouva du sang sur le sol de leur salle de bain, dans leurs draps. Il se rendit compte que Tienn lui cachait son corps. Un autre jour, il la surprit, assise sur le sol de l'imposant salon, pleurant, une dague à la main. Elle lui demanda pardon, elle n'avait pas réussi.

Et c'est ainsi qu'allaient les jours à présent : l'homme inquiet s'enfermait dans ses quartiers, lisait ou restait simplement assis à fixer le feu, la femme errait, telle une ombre dans les recoins du parc, ne souriant qu'au petit Kiliak qu'elle aimait comme un fils.

Auteur : Kemeth
03/01/07 23h17 | 33 Aquan 3725

Killiak était, bien que n'ayant pas plus de onze années, un petit garçon doté d'une intelligence certaine et d'une maturité semblable à celle d'un adulte responsable. Du moins si celui-ci était également un rêveur dans l'âme.

Déjà petit, il comprenait presque tout avec aisance. Il savait ce qui se passait, quand il voyait cela se passer. C'était assez perturbant pour lui de regarder avec ses yeux d'enfant tout en possédant cet esprit affûté qui lui révélait la réalité des choses. Une réalité qu'il se prenait à chaque fois de plein fouet. La souffrance de la compréhension engendrait en lui le désir puissant de s'échapper, car quand tout devenait trop complexe pour l'heureux ignorant, lui, Killiak, il comprenait.

Il y a des côtés de la vie auxquels un enfant ne devrait pas être confronté. Normalement, ceux qui le sont, sont des victimes de ce qu'on appelle la cruauté naturelle. Mais Killiak n'avait pas besoin de subir les excès de colère de la vie pour comprendre et ressentir la cuisante douleur de l'injustice, même s'il ne la vivait pas personnellement. Très tôt, il avait donc développé un moyen de s'échapper de ce monde, grâce aux rêves et à sa fertile imagination. Ses pensées furent alors plongées dans une pluie de beaux rêves, plus merveilleux les uns que les autres. Sa souffrance s'était grandement apaisée et il pouvait à présent regarder les choses à travers les yeux de l'enfant qu'il était.

C'est à ses onze ans qu'il se mit à essayer d'appréhender ses rêves en les couchant sur le papier. Les concrétiser sur un support pour qu'ils ne soient plus présents uniquement dans son esprit. Ainsi il avait choisi le moyen d'expression qu'est l'écriture. Il avait commencé par un roman sous la forme d'un journal intime, jusqu'à ce qu'il passe aux vers.

Les poèmes devinrent, par dessus tout, ce qu'il aimait écrire. De son point de vue, la beauté des mots prenait plus de sens dans une chanson ou bien un texte rédigé de façon à ce que les sentiments se retrouvent à nu. L'harmonie d'un poème créait une multitude de plaisirs qu'il avait le don de percevoir. Ce penchant lui permis également de rassembler ses craintes et de pouvoir les analyser. Il lui apparut très vite que son cœur désirait un amour différent de celui que peuvent offrir un père et une mère. Lui, Killiak, bien que n'ayant pas plus de onze années, voulait trouver le bonheur que procure le Grand Amour.

Un soir, ou plutôt une nuit, une tragédie s'était abattue dans la villa de Max, son père adoptif. Tienn, sa mère adoptive, avait mis au monde une petite fille et aurait fait de même pour un petit garçon si Max n'avait pas tué celui-ci pour sauver la vie de sa bien aimée. Killiak avait assisté à la scène avec horreur et n'avait pas pu en dormir de la nuit. Ni de la nuit suivante d'ailleurs.

Tienn avait mis quelques jours à se remettre. Autant en sueur et en délire qu'une religieuse mourant d'une forte maladie. A quelques reprises, elle avait paru sur le point de perdre la tête ou de succomber. Killiak était plusieurs fois venu voir et soutenir ses parents, mais il ne restait jamais longtemps car la peur de la mort de sa mère lui serrait fortement la gorge et le coeur. Quand il la regardait, il ne se sentait pas bien et était pris de paniques qu'il allait dissimuler ailleurs en sortant rapidement de la pièce.

Il avait eu une petite sœur qu'il ne manquait pas d'aller voir. Quel drôle de petit être d'ailleurs, aux membres si minuscules. Il s'était souvent dit qu'il n'avait pas pu être comme cela, pas lui qui était si grand, du haut de ses onze ans.
Une servante s'occupait de la petite et Killiak veillait tant qu'il pouvait à ce qu'elle en prenne le plus grand soin. Car plus il y pensait et plus il trouvait agréable l'idée d'avoir cette petite sœur.

Puis Tienn s'en sortit, pour le plus grand soulagement de Killiak. Elle avait retrouvé assez de santé physique pour se relever. Mais sa santé spirituelle en prit un coup quand elle apprit les faits passés. Killiak vit les choses se dérouler devant ses yeux sans pouvoir faire quoi que ce soit. Ses parents souffraient énormément et leur couple s'en trouvait pratiquement déchiré, du moins c'est ce qui lui parut. Il avait alors essayé de réconforter sa mère, voulant parfois l'accompagner quand elle allait errer dans les recoins du parc. Mais il sentait que ce n'était pas de son aide qu'elle avait besoin, que sa présence n'avait rien d'utile. Néanmoins, il tenait à leur montrer qu'il les aimait, même s'il était différent d'eux. Quant à son père, il s'enfermait si souvent que Killiak n'osait pas troubler sa solitude, qui lui était peut-être favorable, comment le savoir ?

Il décida alors d'essayer d'aider à sa manière, avec l'écrit. Il écrivit un poème sur plusieurs feuilles qu'il éparpilla partout où pourraient passer ses parents.



:
Un jour, nous aurons oublié
Et ce jour là, nous irons mieux
Vous pourrez sans peine vous aimer
Et faire valoir vos vœux.

Un jour, vos sourires reviendront
Suivis par ma joie de les revoir
De nouveau, les rires fuseront
Tout comme les galets sur la mare.

Je me tiens à distance pour ne pas vous brusquer
J'ai peur, moi qui suis le plus jeune d'entre nous
Vos grimaces de douleur me font pleurer
Mais je suis là pour que vous teniez le coup.

Sachez que j'ai beau être le plus petit
Il n'empêche que mon épaule est un sanctuaire
Elle peut recueillir vos cœurs meurtris
Par le pouvoir de mon amour sincère.


Je vous aime...