Divers > Les contemplations

Auteur : endymion
10/04/07 23h48 | 55 Vertan 3725

Le noir, l'infinie beauté qui serpente, qui illumine nos nuits. Non, tout cela n'est pas un rêve, ce que nous pouvons contempler chaque soir, chaque moment, ce que nous voulons toucher mais qui s'éloigne à chaque pas. Parait-il les hommes il y a longtemps, très longtemps ne pouvaient qu'en rêver. Aujourd'hui nous avons tout cela et aujourd'hui nous en contemplons l'infinie noirceur calme et douce, sans un mouvement. Nous pouvons voir nos chimères se dessiner dans le lointain, nous pouvons voir nos vaisseaux y voguer, nous y voyons nos lasers, nos bombes, nos canons y luire. chaque jour est un moment de bataille.

Comment croire que dans cette magnificence, dans cette infinie clémence, dans ce rouage si parfait, nous nous donnons la mort? Comment comprendre que notre coeur d'Homme accepte tant d'horreur alors que nous volons dans un univers d'exactitude et de douceur? La guerre est science si inexacte, tellement de détails qui nous échappent. Et c'est seulement ce soir que je m'en rend compte. Seulement cette nuit, en regardant ces milliers d'yeux gazeux, en essayant d'imiter leur regard illimité, tellement parfait. Moi qui pensais avoir tout connu, avoir subit toutes les affres de la bataille. Nous sommes si petit dans ce monde universel, dans cet platitude monstrueuse, cet effrayant rêve.

Orpheanasia s'approcha d'Endymion. Elle l'avait surpris dans ces méditations. Il était presque nu, assis sur un banc, la tête penché vers le ciel du Mikanesia. Un ciel si brillant d'étoile. Il semblait ne plus vivre, tout signes vitaux avait disparu, ses yeux étaient fermés, son coeur ne semblait plus battre, aucun bruit ne l'entourait. Elle s'assit près de lui

<<Tu rêves encore?>>


Endymion ne répondit pas, il tourna simplement la tête. Une minute passa lorsqu'il ouvrit enfin la bouche.


-Non, au contraire. Je réalise soudain que tout ca n'est qu'une immense erreur et que nous refaisons ces mêmes erreurs que nos ancêtres ont fait avant nous. Nous continuons à faire l'exact contraire de ce que nous devrions.

Orpheanasia était troublée par ce qu'elle venait d'entendre, à croire qu'elle ne connaissait pas Endymion. Elle posa sa tête contre son épaule.

-Mon amour, tout ce que tu dis n'est pas faux mais l'Homme est ainsi. Sa nature fait qu'il préfère ce détruire plutôt qu'apprendre de ces erreurs.


Un long silence. Endymion releva la tête


-Peut-être


Ce fut les derniers mots de la soirée mais le silence qui s'installa alors en disait plus long que n'importe quel discours. Les pensées que s'échangeaient Orphéa et Endy étaient tellement perceptibles...c'était des pensées sensorielles, on pouvait presque les toucher. Ces pensées s'inventaient des mondes où chaque Homme pourraient vivre en paix, en paix avec les autres. Non, pas un monde de frères et de soeurs. Non, pas un monde où la guerre ne se fait plus mais un monde où chaque soir, chacun irait à sa fenêtre et leverait la tête en se disant que demain il ne tuerait plus.

Auteur : Soul Of Alastor
11/04/07 01h01 | 55 Vertan 3725

Histrama qui depuis que Soul avait renversé le gourvernement "d'Erlinger le Faible" comme il l'avais appelé était chargé de mission de soutien. En effet, Soul et Firuba Sendenoï, l'ancien regent du Mikanésia, et actuel regent en second de cet etat entretenaient de bonnes relations, et Histrama avait personnellement noué des liens amicaux avec le Firuba.

C'est pourquoi en temps de paix, en tant de repantie Croisée il restait la-bas afin de profiter de ce qu'ils appelaient "Permissions" avec son ami. Il était donc logé dans le palais central du Mikanésia depuis maintenant une trentaine de jours.

Cet homme qui ne payait de mine au premier abord s'averait être un bon confident et un stratège en devenir. Peut-être un jour remplacerait-il son maitre, lui qui lui avais tout appris.
Il avais gardé la philosophie d'Erlinger mais possedait également les mêmes instincts que Soul sur certains points et c'est d'ailleurs grâce à ça qu'il était encore Officier superieur de l'Exploria.

Un soir, pris de bouffée de chaleur a l'interieur du palais il decida d'aller prendre l'air, une bouffée d'oxygène qui se faisait à nouveau pur en Mikanesia. Cet etat avait subi de gros dommages de pollution suite aux debarquements de nombreux vaisseaux venus pour reduire cet état en cendre. Une Cendre Celeste...... quelle subtilité pour celui qui aimait son independance depuis peu.

Histrama était donc incapable de se rafraichir autrement qu'en allait prendre l'air. Et c'est là qu'il vis Endymion, regent principal ou second de cet etat, c'était devenu compliqué a suivre cette histoire.....
Bref il le vis seul reflechir regardant le ciel.

Endymion avait la tête dans les nuages, à croire qu'il reflechissait sur la formation de l'univers. Soudain sa femme, concubine, partenaire sexuelle, partenaire militaire... Histrama n'en savais rien et n'avait encore jamais apperçu Orpheanesia en ces lieux.


-Après tout cela ne me concerne pas se dit-il

Il ecouta attentivement leur discours et sourit lorsque endymion prononca ses pensées. Endymion se demandait visiblement pourquoi l'Homme se battait, et dans quel but.....

Histrama aimait ce genre de discution, c'est pourquoi il voulu s'en mêler, histoire de se divertir et de pourquoi pas decouvrir une nouvelle façon de penser.

Il attendit que les deux amants ai finis leur petit jeu de regard et se présenta soudainement.



-Pourquoi l'Homme se bat? Pourquoi l'Homme detruit tout?


Endymion se retourna et distingua aisément la silhouette d'Histrama

- Aucune réponse ne peux être apportée de façon irréfutable. Cependant je pari que vous vous demandez pourquoi l'Homme Détruit tout ça quand on vois la magnificence de cet ère de zones spatiales si pures?

Votre reflexion est normale, lorsqu'on voit tout ça on peux se demander si l'Homme ne fait pas une bourde.

Cependant je n'ai pas la même vision des choses que vous. En effet l'Homme ne détruit pas par pur plaisir. Depuis les temps anciens, l'Homme n'a cessé d'évoluer, evoluant avec lui tout ce qui lui nuis. Cela fait partie de l'évolution normale d'un maillon de la chaine, ce qui influence la chaine entière.

Avez-vous déjà reflechi sur le fait que l'Homme a rallongé son espérance de vie de 6 fois celle qu'on avait avant?Comment cela se fait-il?
L'Homme est devenu plus proche de l'immortalité en entrainant avec lui tous les secrets technologiques, medicinals, philosophiques qu'il a engendré au fil du temps.

Si nous sommes maintenant encore en vie, c'est grâce a ce que nos ancêtres ont pu faire, decouvrir ou bien inventer. Si vous êtes assis sur ce banc aujourd'hui c'est grâce à tout cela.

De plus si vous retournez votre reflexion dans l'autre sens, pourquoi es-ce que la technologie avance plus lentement que l'Homme lui-même? Car c'est lui qui la contrôle.... Tant qu'il la contrôle alors ce que nous faisons et detruisons n'est du qu'a la volonté propre de celui qui l'utilise : l'Homme lui-même.

Bien entendu je parles de technologie depuis tout a l'heure, j'avais en tête avec les armes de destructions massives, les unités de combats telles qu'on les connait aujourd'hui.

Certes ca détruit bon nombre de vie, mais ca en sauve aussi. Non seulement par l'aspect ennoncé un peu plus haut, mais egalement par ce qu'on appelle le procédé de protection. En effet quelqu'un qui viens pour vous tuer, faut-il le laisser faire sous pretexte que vous tuerez de vos hommes de par votre simple parole?

Si vous ne faites rien vous mourrez et vos hommes avec. Autant essayer de sauver le maximum de solats.

Maintenant vous me direz et vous aurez raison que par definition l'Homme est mauvais alors.....
Certes, mais malheureusement dans tout chef d'oeuvre il y a des brouillons, et ceux qui tuent sans raison sont des erreurs. Ils ont la partie du cerveau intelligible d'inhibée et seule celle concernant leur aspect primaire domine. La loi de la jungle.....

Les animaus sont arrivés bien avant-nous et ils ne se menagaient pas plus qu'on se menage maintenant. Seulement on en parles moins.


Enfin bref tout cela pour vous montrer qu'il existe bien des raisonnements prouvant la raison du combat naturel que l'homme se livre a lui-même.
Maintenant savoir pourquoi c'est une autre histoire encore.


Histrama avait l'impression d'avoir beaucoup parlé sans même laisser a Endymion le temps de réagir sur ces idées. C'est pourquoi il se decida de s'arreter afin de donner le temps a son camarade de répondre et de reflechir a un eventuel raisonnement logique.

Malheureusement comme le dit un proverbe a juste titre : "Le coeur a ses raisons que la raison ignore". C'est donc totalement approprié que ce dicton s'applique a ce cas échéant. On ne comprendra jamais la raison de tout cela, mais on l'admettra car on supposera que cela viens des ressentiments du coeur.

Auteur : endymion
11/04/07 02h22 | 56 Vertan 3725

Endymion fut légèrement surpris par l'intervention de Histrama, les deux ne se connaissaient guère mais Endymion crut bon de répondre car un ami de Firuba devait être de ses propres amis. Cette discussion serait surement le meilleur moyen de découvrir cet homme.

Et bien, vous avez en partie raison, j'ai moi même cru bon de penser cela à un moment de ma vie mais j'ai vue plus loin que notre propre évolution. J'ai regardé les étoiles. Elles sont de formidables conseillèrent. J'ai toujours voulu percevoir leur douce mélodie, entendre leur chant. Voyez comme elles nous apaisent. J'aime croire que l'Homme n'évolue pas grâce à la guerre. Par contre je sais que la guerre évolue grace à l'Homme. Je sais, aussi malheureusement que cela peut être, que l'Homme a besoin de s'entretuer pour prouver qu'il est le dominant. Mais contemplez avec moi la voute céleste et dîtes moi que cela ne vous donne pas envie de pouvoir y circuler librement, sans avoir besoin d'une garde rapproché de peur de voir une flotte se téléporter, dîtes moi que cela ne vous interroge pas sur la nature de la vie. Toutes ces questions que je me pose et qu'Orpheanasia écoute depuis les premiers temps où nous nous sommes rencontré ne trouvent pas de réponse si ce n'est que nous ne méritons pas notre place dans l'univers, que nos vaisseaux n'ont rien à faire dans ces contrées de paix, que notre armement n'a aucun sens face à cette hostilité paisible.

Je ne peux m'empecher de croire qu'un jour les Hommes ne feront plus la guerre le sourire aux lèvres, qu'ils comprendront qu'il vaut mieux cent fois vivre la tête levée vers les étoiles que crever les yeux dans la fange...ah! la fange, cette douce chaleur que les soldats connaissent avant de mourir, de s'éteindre doucement, cet impétueuse et indicible force qui les oblige à se courber contre le sol et a mourir là où ils sont, fauchés par le lourd bruit de la guerre. Cette lourdeur implacable que nous connaissons tout deux. Ce poids écrasant...face a cette légèreté magique de l'espace, que nous ne ressentons pas...et qui pourtant est un poids. La guerre est aux antipodes de l'univers. C'est une méthode obsolète qui allait bien pendant que nous ne pouvions voyager si loin dans un environnement si tendre et moelleux. L'Homme était écrasé par la terre et tout n'était que poids et lourdeur.


Endymion pensa soudain qu'il monologuait bêtement alors que son jeune ami s'impatientait pour répondre. Il baissa la tête et repris pied dans la réalité.

Vous voyez, c'est pour ca qu'aujourd'hui j'ai honte, je suis couvert de déshonneur, j'ai honte de la guerre et des meutres mais je recrute toujours plus d'hommes et de femmes qui formeront mes bataillons, je construit de plus en plus de chars, de chasseurs, je forme de plus en plus de mages alors que je ne veux plus de ca. C'est pour ca entre autre que je rêve d'un monde où les Hommes se feraient la guerre bien sur mais quand tout est fini et que le soldat rentre chez lui, il se mettrait à sa fenêtre et regarderait le ciel, voyant ainsi pour la première fois ce qu'il a côtoyé pendant des années et il se dirait "demain, je ne tuerai plus".

Endymion regarda sa compagne qui l'avait écouté soigneusement. Elle ne loupait rien de ce qu'il disait parce qu'elle aimait parler avec lui et qu'elle voulait tout savoir de lui. Cet amour prompte mais précis, voilà ce qu'Endymion aujourd'hui ressentait, il le ressentait pour Orphea mais aussi pour ce monde qui s'étendait à perte de vue au dessus du palais.

Auteur : Kossnei
11/04/07 20h13 | 56 Vertan 3725

Nikki, tu es devenu folle!!

Des cris se faisaient entendre derriere deux massives porte en Thorium sur lesquelles étaient gravées les insignes de l'Empire Platin, suivi un peu plus bas de l'attribution et du nom "Général Katarilis".
Inscrit en couleur dorée sur la porte aux reflets bleutés, ce nom était aussi discret ici qu'il l'était dans l'univers galacticain...comme une vaine tentative de respect de l'état major platin, cette jeune femme était sorti brillamment de l'Académie Déserticaine de l'Empire Platin, mais l'on sait qu'elle avait été nommée sur un coup de tête par l'Empereur lui-même peu de temps avant sa mort, et qu'elle n'avait en aucun cas fait ses preuves au combat.

Elle avait ainsi toujours conservé la plaque d'identification de son excellente antécédante, et était logiquement resté à l'ombre de la galaxie.

Mais toujours est-il que Kossnei, d'habitude assez calme, était exaspéré par l'attitude de Nikki Katarilis et les gardes du Bureau des Intendants purent en juger, tout tremblant qu'ils étaient derrière la dernière barrière physique qui les séparait de la dispute.

A l'intérieur, au milieu de la décoration assez moderne qu'avait installée Nikki, et qui avait redonné de la jeunesse à la pièce, se trouvaient les trois intendants.
Kossnei et Katarilis étaient séparés par un énorme bureau rougeâtre, mais à la différence de la jeune femme, qui était tranquillement assise à se limer les ongles, le grand conseiller de Platin était lui debout et semblait n'avoir qu'une envie, et sans la préciser, nous dirons qu'elle allait sans aucun doute à l'encontre de son insolente collègue.
Le dernier des Trois était installé confortablement dans un fauteuil à l'écart des deux autres, et ne semblait en aucun cas se soucier de la situation...
Il s'agissait évidemment du ténébreux Mustang, excentrique mais non moins exceptionnel stratège. Les plus puissants bâtiments tombaient sous les coups de feu de la partie d'armée sous ses ordres, néanmoins, il semblait réserver sa parole pour donner ses ordres et n'ouvrait la bouche en dehors des conflits que pour de fous conseils.


-Et pourquoi donc suis-je folle? Montrons-leur la fleur de l'armée Platine, montrons-leur la puissance de nos armes, l'efficacité de nos plans d'attaque!

-Je crois que tu ne comprends pas très bien la situation, la flotte que tu as envoyée à l'instant contient la quasi-totalité de nos effectifs, tu mets nos vies en péril, rien que pour une guerre, et une bataille que tu es certaine de perdre!

-Certainement pas, Koss, tout a été prévu, Tolosa 1 sera interceptée et le Cubiland viendra à notre rescousse nous apporter le carburant nécessaire au retour de nos vaisseaux. Il n'y a aucun problème...

-Si, il y en a un! La flotte de Lienrag se rapproche beaucoup trop des forces du Galinéas!

-Et que voudrais-tu qu'il nous arrive, le Galinéas vient de faire rentrer ses hommes, crois-tu vraiment qu'ils auront la motivation pour nous affronter?

-Mais Nikki, tu ne comprends donc pas que le Galinéas possède cent fois notre puissance de feu au niveau spatial et au minimum le quadruple au terrestre?!


Le conseiller regardait incrédule cette gamine qui pensait tout connaître des armes, et les mots le quittèrent...

-Je... j... Je refuse de voir nos hommes se faire exterminer!
Puis se retournant vers Mustang, et d'un ton presque suppliant: Roy...?

L'intendant fit un signe de tête qui fit comprendre qu'il était du côté de la charismatique Katarilis.

Kossnei quitta la pièce furieux et impuissant face à la résignation de celui qu'il considérait comme le deuxième Platin, le seul qui aurait pu s'opposer à Nikki, le seul... Kossnei soupira.


-Au revoir, Kossnei... Roy qu'en penses-tu?

Mustang répondit très calmement et sans changer d'expression.
-Ce pourrait bien être la fin de l'Empire Platin.

Katarilis s'exclaffa à la réaction de Roy:
Hihi, j'ai toujours adoré ton humour, chéri.

L'officier le plus puissant de Platin n'osa pas répliquer et se replongea dans ses sombres pensées.

En arrivant devant le bureau où l'Empereur Platin le reçevait il y a déja longtemps, et en voyant le nom Roy Mustang remplacer celui de Platin, il pensa tout haut...


Tout a changé ce jour là... idiot que tu es, tu aurais dû...
Puis une nostalgie forte s'empara de lui et il décida d'aller voir ses subordonnés pour leur annoncer qu'il partait... définitivement.

Il alla dans leurs bureaux respectifs, rien. Il décida de les chercher au complexe militaro-industriel, mais ne les trouva non plus.
On lui annonca qu'ils étaient sur le point de partir pour une de leurs nombreuses missions de recherche.
Kossnei s'affola, il courut jusqu'au hangar N°5, où il les trouva tous les deux, les officiers Shurak et Histel, ses deux hommes de main, prêts à monter dans leur croiseur personnel.

En le voyant arriver en courant, ils se retournèrent et Histel hurla à Shu:


-Vite voila Koss, dépêche-toi de démarrer!!

-A tes ordres mon ptit!

-Mais qu'est-ce que ça veut dire, enfin??!! Arrêtez ce vaisseau!


Mais il était trop tard, du moins pour un autre homme que Kossnei. Le vaisseau avait déja décollé, mais le conseiller tenta un saut et s'agrippa, puis entra dans le croiseur.

Il demanda des explications à ses deux hommes, et il s'avéra qu'il y avait eu confusion: ils désertaient l'Empire et pensaient que Kossnei était là pour les en empêcher...

Quand il l'apprit, Kossnei fut à la fois étonné et ravi:


-Et bien je suis là bien surpris mes amis, mais sachez que je suis également de sortie, l'Empire sur lequel Nikki a mis la main n'est plus l'Empire Platin, c'est un état de fous, et régi par la violence... Je ne peux ni ne veux rester plus longtemps là bas, je m'en vais rejoindre Platin...

-Hé attend Koss, fais pas la tête comme ça!

-Shu calme-toi c'est ton supérieur...

-C'était
, corrigea Kossnei.

-Oui, en effet, c'était, et on est des potes, hein koss? Bon dis moi, j'avais une autre idée que tes projets de mort, Hist et moi on voulait aller voir Fifi, t'en dis quoi?!

-Firuba? Sendénoï? Hmm... Parfait, nous passerons par le Mikanésia... La nostalgie de Vertana calmera peut-être la mienne, espérons-le tout du moins...


Direction...Vertana...Mikanesia...Destination chargée...Début de la session voyage automatique dans 3...2...1...

Le croiseur dont les lettres EP autrefois si scintillantes semblaient déja disparaître prit donc à une vitesse exceptionnelle la direction du Mikanésia, où résidaient encore les premiers amis de Platin.

Auteur : endymion
11/04/07 23h36 | 56 Vertan 3725

Au moment même où Endymion s'arrêtait pour laisser parler Histrama, une détonation se fit entendre dans le ciel. Il leva les yeux, imaginant que c'était une attaque ennemie, une de plus, ou bien un simple chasseur, s'imaginant passer incognito en allant le plus vite possible. Mais non, rien de cela, devant une étoile, une tête passa. C'était un homme grand et maigre, il portait des lunettes rondes toutes vertes. Il reconnu là l'homme qui travaillait pour le radar.

<<Alors, je suppose que vous allez me dire ce qu'est
cette chose que même les radars n'ont pas vu venir?


-C'est un vaisseau en provenance de l'Empire Platin, monsieur. Nous l'avions vu arriver mais simplement nous n'avons pas juger bon de vous en avertir étant donné que vous et Firuba nous avez dit que tous vaisseaux de l'Empire Platin était le bienvenue ici.


-Vous avez bien fait. Je vais allez accueillir l'homme qu'il m'envoie. Peut-être que cela m'évitera bien des tracas ce soir.
Histrama, je suis désolé, je vous quitte quelques instants pour allez vaquer à mes occupations que vous connaissez si bien. Nous pourrons reprendre cette conversation plus tard.>>


Et sans même attendre la réponse, Endymion se téléporta jusqu'à la salle la plus proche du hangar. Il courut un peu et arriva enfin près du vaisseau.

Quelle surprise ce fut de voir débarquer Kossnei lui même suivi de Shu et Histel! Il ne s'attendait pas à ca ce soir...Il fit une franche accolade à Kossnei en s'adressant à lui:

<<Et bien, quelle entrée fracassante. C'était évident, je ne connais que deux personnes assez folles pour rentrer aussi vite dans l'atmosphère: Toi et Gaze...l'un est en permission...ce ne pouvait être que l'autre!

Si tu venais voir Firuba, c'est fichu, il est partie ce détendre sur une autre planète. Il ne sera pas de retour avant un petit moment. D'un autre côté, ca nous laisse quartier libre pour aller à la cave et finir le berry champ' qu'il nous reste! Un autre invité, fort charmant au demeurant, est ici. Histrama. Peut-être connais tu? Enfin, nous l'inviterons ce soir pour boire à ta santé mon ami!>>


Kossnei n'avait encore rien dit, Endymion ne trouva pas cela normal et vit qu'il avait sa tête des mauvais jours.

<<Et ben Koss'? Pourquoi tant d'enthousiasme?>>

Auteur : Kossnei
12/04/07 21h10 | 57 Vertan 3725

L'on ne voyait déja presque plus Desertica, deux minutes à peine après le début du voyage. Kossnei rêvassait devant la vitre parfaitement propre du croiseur de l'Empire, tandis que Shurak et Histel jouaient aux cartes silencieusement.

Quelle misère... pensait Kossnei. Abandonner ainsi ses hommes... Mais n'était-ce pas ce que faisait Nikki également? Envoyer l'armée Platine se faire massacrer contre des ennemis facilement dix fois plus nombreux...

Mais si elle réussissait? Si le Tolosa, pris sous le feu de la puissante force de frappe terrestre Platine, succombait?
Si l'Empire Platin devenait alors réellement une force reconnue et crainte?
Si Katarilis sortait de l'ombre et me discréditait auprès des Galacticaines et des Galacticains?

Hmm... Ce serait une bonne chose,
admit le conseiller.
J'ai toujours agi pour Platin...

Il se rendit compte de la stupidité de ses paroles, et le dégoût s'empara de lui...

Non! Notre état, ce fut Platin, c'était moi, ce sera Nikki désormais...


Le vide grandissait en lui alors que Shurak abattait quatre as devant le visage dépité de Histel.
Kossnei se retourna, aperçut la scène au ralenti... Il sortit son arme d'où elle n'émergeait presque jamais et l'observa pendant quelques instants... puis il la porta à sa tempe... il put voir les visages d'Histel et de Shurak se décomposer, le dernier se levant pour tenter d'empêcher Kossnei de réaliser son geste mais il était déja trop tard...


-- Une grande explosion retentit alors --

Crsshhh... Système radar brouillé... Crsshhh...

-Que s'est-il passé??

Kossnei avait laché son arme et était livide. Shurak et Histel se tournèrent vers lui, totalement perdus.
Répondant à leur étonnement, il annonça monolithiquement:


-La bataille de l'Empire Platin 2 a commencé... et est désormais finie.
Adieu, mes hommes!


La flotte mère du croisé avait péri dans une bataille sanglante et avait emporté de nombreuses troupes ennemies avec elle. Cet évènement semblait avoir néanmoins calmé Kossnei sur ses intentions de se suicider, sûrement parce que cela serait trop indigne, mais aussi par égoïsme, rien que pour entendre la réaction de la dirigeante vaincue le lendemain matin.

Le trajet se finit donc dans un calme plat, mais beaucoup plus pesant qu'au début... Les deux capitaines ne jouaient plus aux cartes, mais décidèrent de s'isoler dans leurs chambres respectives.
Puis Kossnei prit les commandes du vaisseau manuellement, et fit en sorte que le croiseur épargne à son équipage la souffrance de la longue attente.

Puis enfin, il arriva en orbite de Vertana et se posa sur les terres humides du Mikanésia sans que l'on en l'empêche.

Kossnei fut surpris de ne point trouver d'accueil à son arrivée, mais il semblait que l'état sur lequel il posait les pieds n'était que l'annonce de ce que le sien allait devenir: une terre déchue.

Il entra dans le palais d'Endymion, Firuba Sendénoï, et leurs proches.
Là, il fut enfin accueilli, et comment! Il valait bien la peine de vivre encore un peu pour voir le visage radieux d'Endymion quand il aperçut Kossnei et son "équipage".

Il prit la parole tout en saluant le conseiller et ses deux capitaines.


-Et bien, quelle entrée fracassante. C'était évident, je ne connais que deux personnes assez folles pour rentrer aussi vite dans l'atmosphère: Toi et Gaze...l'un est en permission...ce ne pouvait être que l'autre!

Si tu venais voir Firuba, c'est fichu, il est partie ce détendre sur une autre planète. Il ne sera pas de retour avant un petit moment. D'un autre côté, ca nous laisse quartier libre pour aller à la cave et finir le berry champ' qu'il nous reste! Un autre invité, fort charmant au demeurant, est ici. Histrama. Peut-être connais tu? Enfin, nous l'inviterons ce soir pour boire à ta santé mon ami!


Kossnei se contenta d'un bref signe de tête à Histrama et, le regard vide, s'avança vers son ami.

-Et ben Koss'? Pourquoi tant d'enthousiasme?

-Plus tard, Endy, plus tard...


Endymion connaissait trop son ancien ami pour chercher à lui parler d'importantes affaires, du moins semble-t-il, devant tout le monde. Néanmoins dès qu'il eut salué tout le petit monde et enfin consenti a serrer la main d'Histrama, Kossnei prit Endymion à part.

-Montons dans ton bureau, si tu le veux bien. J'ai beaucoup de choses à t'expliquer et à te demander.

Endymion, l'air interrogateur, accepta évidemment et ordonna qu'on ne les dérange pas. Ils gravirent les larges marches de marbre en silence et trouvèrent au sommet du palais les appartements des Seigneurs du Mikanésia, ce fut le couloir de droite que l'on prit pour entrer dans les quartiers d'Endymion, qui étaient beaucoup plus petits que ceux des intendants de l'Empire Platin, mais ô combien plus poétiques.

En parfaite harmonie avec la verdure, c'est parmi les plantes les plus rares de Vertana qu'ils commencèrent à discuter.

Auteur : endymion
15/04/07 20h24 | 60 Vertan 3725

Endymion amenait Kossnei dans son bureau. Ils montèrent tous deux les beaux escaliers qui montaient directement à l'étage des appartements impériaux. Kossnei ne semblait absolument pas suivre Endymion si bien que ce dernier se demanda s'il ne connaissait pas mieux le Mikanesia que lui. Ils finirent par arriver devant une simple porte blanche frappée du Blason du Mikanesia et de cette phrase "la connaissance vraie libère". En dessous, en caractères calligraphiés s'inscrivait "Endymion". Il poussa la porte et fit entrer son ami qui sourit en voyant la collection de plantes rares s'étaler dans ce petit bureau.

<<Assied toi, mon ami!


dit il en tendant une chaise à Kossnei.

Alors, pourquoi fais tu tant de mystère? Que s'est il passé pour que tu vienne ici sans prévenir?

Kossnei leva les yeux vers lui et offrit le regard le plus englouti de soupirs et de réflexions qui ne puissent être raisonnablement supportés par un homme. Son visage était décomposé mais on lisait parfaitement une détermination inflexible et une conviction ineffable dans ses prochaines paroles.


Je voulais être tranquille dans ton bureau parce que j'ai une chose que je ne voudrai pas trop ébruiter à te dire. Aujourd'hui, j'annonce officiellement qu'il y a un deuxième Empire Platin qui s'est formé. Un premier, celui de Katarilis et de ses amis dirigeants et un second, celui des derniers fidèles aux dernières paroles de Platin qui voulait un gouvernement respectant son peuple avant son propre prestige. Je suis partit Endy. Je me suis exilé de cette terre que j'ai tant aimé.


Endymion était dans le même état que Kossnei, le visage si pale que la neige paraitrait grise par rapport à lui et les sourcils froncés, signe de l'intense réflexion qu'il menait à ce moment. Tout en eux était plongé dans des songes indicibles.


Je vais m'installer sur Vertana...définitivement. Je ne veux plus rien connaitre de ce qu'il advient du monde. Je ne mettrai plus le pied à la corporation.


Mais...pourquoi? Que s'est il passé? Je ne sais pas quoi te dire? Je...t'as qu'a dormir ici et nous verrons tout cela demain...nous aviserons de la meilleure décision à prendre à tête reposée. Ce n'est pas à prendre à la légère une décision comme celle ci...

Kossnei lui coupa la parole

La décision est déjà prise.>>

Auteur : Kossnei
15/04/07 23h32 | 60 Vertan 3725

Le regard du conseiller était froid, ne contenant néanmoins aucune haine envers celui dont il ne se détachait pas, Endymion devait juste comprendre par là que Kossnei ne reviendrait pas sur ce qui avait été fait dans l'heure précédente.
Endymion leva les yeux au plafond. D'ordinaire il aurait pu apprécier les moulures magnifiques qui ornaient la pièce, ou encore sortir un commentaire amusant sur le visage que Kossnei lui montrait au moment où il lui parlait, mais la scène était réellement tragique, et le régent du Mikanésia répondit d'un ton grave...


-Je vois. Donc l'Empire Platin qui n'existe que par le nom de ses terres t'es ennemi désormais?

-Ennemi? Non. Disons que je ne le considère plus. Disons que c'est un de ces états sans intérêt qui forment la majorité dans cet univers. Disons que je n'en parlerai plus. Et enfin disons que le débat est clos, pour ce soir tout du moins je ne me sentirais pas la force de continuer.

Je m'installerai donc sur Vertana,
conclut enfin Koss.

-Bien, l'on doit nous attendre en bas, et je n'ai guère envie que ne soit remis en cause mon hospitalité si charmante habituellement.
Veux-tu que je te fasse monter un repas ou te joindras-tu à nous?


Bizarrement sans hésiter, Kossnei se leva et répondit à Endymion qu'il ne ferait pas l'affront de ne pas honorer la soirée organisée sur le Mikanésia ce soir là.

--Un peu plus tard, de l'intime salle à manger principale du palais, la musique se fait entendre, les verres s'entrechoquent, les couvers tintent, et les couloirs de la demeure renvoient l'écho de l'allégresse -presque- générale--

Dans la salle, Kossnei se lève et se penche vers Endymion:

-Excuse moi, je m'absente dix minutes.
-Pas de problème, fais donc, de toute façon la moitié de la table ne voit plus à deux mètres devant elle, et l'autre ne distingue plus la réalité.
-C'est pour cela que je sors maintenant,
glissa Koss avant de quitter la pièce.

Il claqua la porte, puis appuya les paumes de ses mains sur son front humide. Quelle chaleur et quelle opression dans cette salle! pensa Kossnei.
Néanmoins, maintenant qu'il était dans le couloir frais, les idées semblèrent lui revenir. La tête lui tournait toujours mais il semblait plus apte à réfléchir.


Le moment est venu de dégager ce sentiment terrible... se dit-il à lui-même. Mais soudain emporté par une puissante nostalgie, il s'exclama:

-Quelle folie m'a poussée à abandonner l'Empire Platin??Voyons Kossnei tu n'agis pas pour toi habituellement, mais pour ceux que tu respectes... pensa-t-il

-Et bien justement! Les hommes qui resteront après mon départ de Desertica seront ceux-là même qui n'ont aucune foi en notre idéal... ou alors pensent-ils que Platin réside en Nikki, et non en moi.

-Mais s'ils ne voient pas qu'elle n'est que violence et folie... ?

-Alors nous serons seuls survivants de notre nation. Et l'Empire restera gravé dans les mémoires comme un faible idéaliste, et non un grand et noble état. D'autant plus que je serai certainement le dernier à prendre la peine de diffuser ce que nous étions vraiment, nous, les vrais égaux de Platin.


Dépité, son visage s'assombrit encore plus lorsqu'il pensa aux fondateurs de cet état, il y a déja plus d'un an de cela...

Platin, Boss10, Roy, Lisa, Shu', Hist', Visari, Alpha, Kiran... J'en ai perdu presque la moitié... cette violence, cette rage, cette haine, cette envie de puissance... les ont tués...

Il hurla alors:

MAIS C'ETAIT EUX, L'EMPIRE PLATIN, CE FUT EUX MA VIE!!

Silence, chute, bruit d'une porte qui claque...cris...
A terre, le conseiller n'était pas mort, mais était pris de violentes convulsions.

Auteur : endymion
16/04/07 00h02 | 60 Vertan 3725

Endymion était toujours assis à cette table où l'alcool était profondément ancré dans la cervelle des hommes et des femmes qui entouraient l'hôte. Malgré tout, ils continuaient à boire et à manger. C'était un soir de fête, un soir de plus où tout le monde se sera amusé et aura oublié tous les problèmes de la vie quotidienne. Même Endymion commençait à perdre un peu ses moyens devant une telle débauche, le sol tremblait sous les cris des invités.

Il aperçu Histrama qui, dans un coin de la table, était penché sur une jeune demoiselle qu'Endymion ne connaissait guère. Il se leva et alla voir le jeune homme.

Sa discussion paraissait peu l'intéresser c'est pour ca qu'Endymion se permis de l'aborder se souvenant de l'intérêt qu'il avait eu lors de leur discussion d'il y a quelques heures. La nuit était maintenant assez avancée et certains des convives commençaient à tomber ivre-morts sur la table ou bien sous la table. L'hôte s'avança donc vers Histrama et le héla:

<< Histrama? Voulez vous continuer notre petite discussion de tout à l'heure? Si oui, suivez moi dans un lieu...plus approprié.>>

Auteur : Kossnei
17/05/07 23h35 | 17 Volcan 3725

A priori, le subordonné du puissant chef des Sombres Croisades ne semblait pas enclin à la discussion, et il faut dire que l'alcool montait à la tête de chacun des convives et que la réflexion était difficile dans ces moments.

Histrama demanda qu'on le raccompagne à ses appartements, et Endymion, respectueux de sa réputée hospitalité, le suivit en personne.
Après avoir salué et souhaité une bonne nuit à son invité, le régent du Mikanésia descendit les escaliers en sifflottant et c'est alors qu'on entendit un brouhaha et des cris dans le couloir principal.

Intrigué, Endy pressa le pas, manquant ainsi de s'écraser lamentablement sur le marbre des marches. Le parcours dans le long corridor et la lutte contre les chutes lui parurent interminables. L'inquiétude s'empara de lui et il craint le pire lorsqu'il vit le corps de son compagnon, son frère, celui qui avait été son ennemi, qui avait dirigé un état qui finalement s'était avéré devenir son meilleur allié, étendu sur le sol et inerte.

On lui annonça qu'il n'était pas mort mais que la probabilité qu'il y reste était énorme.


<<Je ne laisserai pas Kossnei mourir sur les terres du Mikanésia, allez chercher ceci...>>

Il ordonna qu'on lui apporte du papier et une plume et écrivit le nom des herbes et plantes possédant un puissant pouvoir guérisseur, dans la réserve.

Il prit alors les mains de Kossnei et renvoya tous ses médecins. Il ne voulait personne autour de lui. Ses invités furent priés de partir aussi.

Endymion regarda son ami droit dans ses yeux fermés:


<<Regarde où nous en sommes, regarde où nous sommes arrivés. Tu es là, étendu, des larmes plein les mains...je suis à côté, souffrant tout autant que toi, en empathie, te sifflant des mots perdu de sens dans le creux de tes oreilles, tu m'écoute à travers ce lourd nuage de sang qui obscurcit tes veines...ce bourdonnement qui absorbe la plastique de mes sons divague dans ton cerveau et retrouve un sens à ce que je dis, tu voyage, au delà du temps. Je sens que je te retiens de force, que tu ne veux pas, je te sens loin déjà. Vais je avoir la force de te retenir? Je me tairai que ca ne te dérangerai pas...tu as peur de partir mais l'envie ne manque pas elle, elle claironne à ta porte comme le coq au matin et tu sonneras la charge dès qu'elle entrouvrira cette porte. La mort te sermonne, tu as envie de la suivre malgré le mal qu'elle te fait. Mais je refuse de te laisser avec elle. Elle si fade, le monde si beau! Elle si morne, le monde si lumineux! Elle si sale, le monde...si sale aussi...il faut bien l'avouer, rien ne donne vraiment envie de vivre...mais tant de chose donne envie de ne pas mourir! Réveille toi mon ami! Les plantes qu'ils vont t'appliquer n'ont pas d'effet, elles sont purement décoratives mais je voulais leur laisser croire qu'ils pouvaient quelques choses pour toi. Ils ne peuvent rien ces incultes. Aujourd'hui, tout ce qui peut te sauver a disparu. Je peux encore te sauver en te parlant certes mais pour combien de temps? Pour combien d'heures? Si seulement encore je pouvais te dire tout ce que je pense, si seulement je pouvais penser tout ce que je dis...Drôle de paradoxe, j'ai l'espoir que tu ailles mieux mais je sais que pour aller mieux il te faut mourir! Malheureusement pour toi, je vais compléter mes frasques par ces paroles divines: mort qui sait que la vie est belle...>>

Que se passe-t-il ? pensa Kossnei. Où suis-je ? Que… ma tête… le choc… je n’ai plus mal ?
Il sentait une agréable sensation de chaleur caresser son… corps ? non, son âme, son ectoplasme ? Kossnei l’ignorait. Toujours est-il que les torches du Mikanésia, les ombres de ceux qui l’avaient trouvé étendu, le trouble avait laissé place au noir total.
Il sentait qu’on l’appelait, il savait que la mort l’appelait… Le conseiller savait que c’était l’heure, l’heure qu’il attendait, même s’il ne pouvait se l’avouer.
Enfin tous les maux seraient oubliés, tous les dérangements de ces derniers jours effacés. Kossnei se sentait si bien qu’il aurait été capable de cracher sur l’Empire Platin si un mal de tête violent ne l’avait pas dérangé. Il ignorait que ce fut encore possible dans cette sorte d’antichambre de la mort.
Le problème semblait venir du monde qu’il allait lâchement quitter. En effet, à son grand désarroi, le noir s’effaça pour laisser place à un environnement grisâtre. C’est alors que Kossnei entendit la voix d’Endymion… Il écouta ce qu’il dit, étant à moitié conscient, on put du moins dire qu’il l’entendit. Et pour on ne sait quelle raison, il s’en retournait, s’apprêtant à ouvrir les yeux… Mais la mort l’appelait encore, elle refusait de laisser choisir son client.
Kossnei lutta, car il savait que le plus attrayant était souvent trompeur.

Mais était-ce la même règle cette fois ? Cela valait-il réellement la peine de retrouver les désagréments quotidiens ? En ce moment, même les plus imperceptibles lui venaient à l’esprit, les petits picotements qui nous taquinent chaque seconde de la journée, le goût amer dans la bouche lorsque l’on se réveille un peu trop tôt ; mais surtout les plus récents et les plus douloureux le malaise de chaque jour, les ennuis qui ont achevé son moral.
Il était clair que l’un des côtés l’emportait grandement. Néanmoins le prix à payer pour savoir était trop cher, et le retour impossible. Le choix de la souffrance avait donc été préféré, au conseiller d’en assumer les conséquences désormais…

Kossnei parvint donc à retrouver l’ombre de son ami, et ses lèvres à former les mots « parle… Endy ».


Ces mots avaient redonnés espoir à Endymion, il continua sur sa lancée comme si de rien n'était...

<<...mort qui sait que la vie est belle. Et si nos jours de lumière éclatant ternissent sous le poids des années passantes, le seul et unique espoir de voir un jour nos coeurs se purifier et nos âmes se libérer, c'est de vivre Koss', de vivre! Malgré tous ceux que la mort a pris, tous nos amis qui sont tombés dans des jours glorieux et honorables, nous nous devons de rester droits, fiers et surtout debout, par respect pour leur dignité d'hommes, de femmes ou bien d'enfants. Pour venger leurs histoires ou tout du moins venger leur mémoire, nous nous devons de raconter partout où nous passons les déboires des peuples massacrés. Si la vie te lâche, mon ami, retiens toi à mon bras. Tant que nous serons deux même unis sous la même bannière, heureux d'être là, fantômes parmi les fantômes, ombres parmi les ombres, errant dans les quantiques des mercenaires ivres de liberté, rien ne brûlera les ailes de nos idéaux. Peut-être que, cent fois, les fleurs du mal ont fleuri sur nos terres mais l'errance qui nous sublime a toujours offert à nos coeurs l'espoir et l'indépendance, la gloire de n'avoir jamais périt enfin tout ce qui fait de nous des hommes en la nature des choses...Il y a un masque noir qui a couvert ce soir tes pensées et ton coeur, il le couvrira souvent, la poigne incessante de la mort ne se relâche pas si facilement. C'est une étreinte visqueuse emplie de spleen et d'horreur, attirante pourtant mais si sombre et sans avenir que les sens qui s'éveillent meurt aussitôt à se rendre en lieu d'abandon et de marches forcées. C'est un escalier d'immondice qui te tend les bras, il happe tes souvenirs dans sa gueule béante et signe avec indolence les cahiers du mal. Tu meurs et la vie reprend son cours dans l'idéal beauté des contraintes de la liberté, cet espace si grand que l'on ne peut parcourir. Il faut assumer ses peurs et se tordre de douleur mille fois avant de pleurer la lumière...>>

Et en effet la douleur était terrible. L’instant passé où il sortait du songe et retrouvait la réalité avait été difficile à vivre, mais le pire restait à venir. Les souvenirs lui revinrent, les actes les plus barbares auxquels il ait assisté lui revinrent en mémoire. Que la mort était cruelle de lui faire payer son renoncement ainsi !
L’horreur le poignardait lâchement, Kossnei payait pour avoir refusé de partir, il ne s’y attendait pas. La réalité était déjà devenue d’une tristesse infernale, il fallait encore que les évènements empirent…

Mais Endymion était là, et, allongé sur le lit qui aurait pu être celui de sa mort, Kossnei songea que le ciel scintillant de Vertana et la présence en ce lieu de toutes les personnes les plus chères à ses yeux valaient bien la peine de rester dans ce monde-ci…

Endymion était penché sur Kossnei, son visage semblait être celui d'un mort. Il avait mit toute sa force et son coeur dans ses paroles, il était exténué mais il avait réussi, son ami s'était réveillé. Son corps avait tenu le choc mais il ne fallait pas franchir la barrière qui séparé l'ancien dirigeant de la mort. Tous les organes d'Endymion étaient maintenant lié par un puissant sortilège à ceux de son ami, étendu sur le lit...


<<S'il te plait, dors maintenant, il le faut. Tu es sauvé pour l'instant. Je sais que tu ne le voulais pas mais je ne peux permettre que tu meures ici au nom de notre amitié.
Tu vas mieux il me semble, profites en pour rejoindre Morphée avant que la nuit ne laisse place au jour et à son lot d'immondice. Tant que le rêve t'étreint tu ne risques rien. Il faut que tu ailles bien maintenant. Remonte la pente que tu avais descendu de ton gré tout à l'heure.>>


Endymion resta près de Kossnei durant une bonne demi heure, jusqu'à ce que ce dernier s'endorme. S'assurant que son ami ne risquait plus rien, Endy se leva et dissipa la crisalide qu'il avait créé afin de propager une ambiance humide et saine pour le souffrant. Il traversa la chambre et descendit les escaliers vers une destination que lui seul connaissait. Il croisa quelques personnes de son entourage qui lui souhaitèrent bonne nuit mais Endymion ne les regarda même pas. Il courait presque maintenant. Finalement, au bout de quelques minutes, il arriva dans une salle toute verte, elle était très grande et ses murs étaient couverts de plantes. Il prit un livre qui était posé sur une commode très basse, il s'assit sur un large fauteuil. Le livre s'ouvrit tout seul à une page ornée par des caractères recherchés. Endymion versa une larme du coin de l'oeil et referma le livre...

<<Le jour se lève>>

Endymion leva les yeux vers l'azur...

Auteur : endymion
30/05/07 21h12 | 30 Volcan 3725

Tout était immense, une nouvelle fois il pensa à cette étrange amertume qu'il ressentait dans son fort intérieur. Il avait empêché la mort d'un de ses plus fidèles amis mais ne pouvait rien contre l'horreur qui guette chacun de nous de ses yeux noirs de haine. Endymion frémit. L'odeur de la mort rôdait sur l'étendu de son pays d'adoption.

Aujourd'hui, les Mikanesiens l'acceptaient comme leur propre père, tout comme ils aimaient le grand Firuba mais pour Endymion, les affres des batailles passées restaient gravées dans son coeur. Il ne pouvait s'empêcher de penser aux habitants de l'Hégémonia, massacrés, tous, les uns après les autres par les balles, les lasers et les missiles des Oracliens de l'époque, il ne pouvait s'empêcher de penser aux fiers soldats de l'Hégémonia 1 qui périrent tous dans un combat sanglant et terrifiant, la plus grosse défaite de Nadja, son meilleur officier, mort lui aussi dans la bataille. Il pensait encore aux combattants Manticore, Damnées, Evintiziens et tant d'autres tombés dans le gouffre sordide des épiques joutes contre les états de l'hégémonie. Enfin, il pensa aux Sheptaux, ses hommes et femmes qu'il avait toujours admirer de par leur réthorique, leurs plaidoiries si fermes...si belles...

--Silence--

le calme dans sa tête. Soudain, ses ennemis défilèrent, eux et leurs flottes monstrueuses, des soldats sans âmes, défiants la mort de leurs armes vengeresses. Les Orwaks, les Oracles, les Croisés -qui aujourd'hui l'aident- tant d'ennemis qui ont foulé le sol de son pays natal aujourd'hui disparu sous l'immense force de frappe du Nécrolia.

Tout ce sang qu'ils ont versé, qu'il a versé, qu'ils ont fait verser et qu'il a fait verser se répand une nouvelle fois dans son esprit.

RHÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂ!!!

Un immense cri déchira le ciel vertanien. Du haut du balcon d'où l'obscur rugissement semblait provenir s'abritait Endymion. Il pleurait.

Quel sentiment peut pousser à de tels actes? Combien de fois allons nous mourir avant de comprendre? Combien de planète allons nous voir exploser? Combien d'état, de vie, allons nous supprimer?

Emplis de haine, un corps somptueux se montrait aux habitants, le soleil frappant son torse nu. Il était sur le bord du balcon, défiant le vide, regardant la mort en face, soulevant un pied, il pensa que la Mort ne l'aurait pas avant qu'il n'est compris...

Auteur : Kossnei
01/06/07 10h42 | 32 Volcan 3725

Insouciants des divers évènements de la soirée, seuls dans la nuit du Mikanésia, les deux officiers platins flânaient tranquillement en direction du Sud. Perdu au milieu d’une forêt verdoyante, si loin de la réalité, les couleurs, les senteurs, l’humidité, envoûtaient l’officier Histel.
Que de sensations incroyables ! La douceur de la brise lui caressant les joues, ajoutée au confort de la mousse sur laquelle se posait ses pieds à chaque pas, sans oublier les frissons qui lui coulaient le long du dos quand les pétales qui flottaient autour d’eux venaient à lui effleurer la peau.
Oui, qu’elle était belle cette contrée Sud du Mikanésia, pensait Histel tout en observant le rêve qui s’étalait autour de lui. Il jeta un regard à son compagnon qui, lui, était captivé par cet objet que l’on appelait Trustcom sur Mikanésia, en raison du nom de sa créatrice. C’était une sorte de bloc-notes informatisé, et qui chassait régulièrement, d’un geste de la main et agacé, les insectes, le pollen, les diverses pétales que le vent portait jusqu’à son visage.
Histel savait son collègue assez négligeant et excentrique, mais tout de même… Si peu d’intérêt pour tant de beauté le froissait.
Il décida de rompre le silence qui s’était installé lorsque Shu avait sorti son Trustcom.


-Dis donc, Shu, tu ne trouves pas que tu as un comportement un peu déplacé ?

-Hmm ?
grommela l’officier platin. Et vis-à-vis de quoi, j’te prie ? Y’a personne là…

-J’aime ton sens de l’humour, Devar… Devant tant de beauté, que tu ne trouvera à mon avis nulle part ailleurs, tu ne penses encore qu’au boulot et agis comme si tu étais dans n’importe quel hangar ! Tu m’exaspères, Shu.
Arrête de prendre toujours cet attitude du mec qui s’en fout, j’en ai plus qu'assez!


-Où est passée ta rhétorique, Hist ? Je vais tout de même répondre à tes attentes, mais j’aimerais que tu saches pourquoi tout ce qui m’entoure ne me touche plus.
J’ai vu des choses magnifiques dans ma vie. Ne crois pas qu’elles m’aient laissé insensible… J’ai été un grand amoureux de la nature, d’autrui, de la vie. J’ai voyagé dans tout l’univers Galacticain, j’ai vu des lieux que l’on ne s’imagine pas dans nos pensées les plus lointaines.
Je suis officier de recherche depuis 32 ans aujourd’hui. C’est presque le double de ton âge, ne crois pas m’apprendre des choses que toi-même tu ignores.
Jamais mon honneur ne m’autoriserait à m’incliner devant une quelconque personne… sauf lui.


-Qui donc ?
demanda Histel, qui était passé de l’agacement puis la surprise à la curiosité.

-Notre chef à tous, Platin. Lui qui se cache quelque part dans cette contrée. Son auditeur semblait soudain abasourdi. Shurak continua : Lui qui m’a tant donné. Lui qui m’a fait confiance, et qui m’a fait vivre le meilleur, il est le seul pour lequel mon respect dépasse les saluts hypocrites.

Histel n’avait rien écouté de la fin de la tirade de son ami.

-Tu parles de Platin, mais qu’est ce que tu veux dire par « lui qui se cache quelque part » ??

-Je n’ai rien à dire de plus, désolé.

-Soit… Peut-être voudrais-tu continuer ce que tu avais commencé à me raconter … ?

-Ce n’est pas mon genre que de raconter ma vie, Hist. Et tu n’en aurais pas que les bons aspects… Car si je remercie Platin pour ce qu’il m’a donné, je lui en veux aussi énormément.
Tu sais, avant d’avoir le titre « d’officier de recherche », j’ai été un simple espion.
Certes, être un espion est excitant, mais beaucoup plus dangereux qu’officier homologué par Platin.
Je commençais donc ma carrière auprès de lui sous ce titre. Avant de découvrir les environnements magnifiques avec toi, j’ai vu la pourriture des bas-fonds. Je suis allé dans les pires recoins de l’univers. Certes, ces missions étaient entrecoupées de belles excursions dans les plaines de Halgua par exemple, ou encore de recherches sous-marines dans l’énorme lac de Delui, et pourquoi pas d’éventuelles missions de reconnaissance dans les plus vastes forêts de Vertana.
Mais au final, c’était toujours la crasse, la rouille, et parfois pire, qui m’entouraient. Ce ne sont pas là les pires moments de ma vie, mais sache que rester plus de 50 jours enfermé dans une cave n’a rien d’agréable.


-Tu veux dire que cela faisait partie de ta mission ?


Devar ne répondit pas. Il ne répondit plus d’ailleurs. Et son compagnon, honteux d’en savoir tant, se tut durant tout le reste de leur randonnée nocturne.

Shurak, lui, songeait à son passé, et la plus grande tristesse envahit son cœur. Il se souvint des nombreuses heures de torture, il se souvint n’avoir rien lâché, il se souvint qu’au fil des heures passées dans le noir le plus total, et les bras toujours dans la même position, enchaînés aux deux murs adjacents, la notion du temps lui avait été dérobée, et qu’il souffrait, tel une âme errant dans les limbes, et qu’il pleurait. Oui, il fut un temps où Devar Shurak pleurait.


Ce temps n’est plus, pensa-t-il.

Il passa la manche de sa veste sur son visage.


Rentrons, dit-il soudain.

Auteur : Seal
02/06/07 23h55 | 33 Volcan 3725

Ce ne fut qu’un rire, fin, enfantin, et pourtant si plein de vie…

Si j’étais vous, je ne ferais pas cela…

Sur la balustrade du balcon, à quelques mètres d’Endymion, se tenait assise une jeune fille.
D’elle il ne vit que ses yeux. De grands yeux d’un vert profond qui suivaient ses actes, rieurs.


Qui… Que faites vous là ?

Pardon, je crois que je ne me suis pas présentée. Seala. Seala Argionn. Appelez moi Seal !
J’ai trouvé votre maison si pittoresque que je n’ai pu m’empêcher d’en escalader le mur pour voir cela de plus près. Oh je vous jure que je voulais juste voir s’étendre sous mes pieds cette beauté que j’ai frôlée en me promenant.

Elle leva son visage brun vers le soleil et plissa ses paupières. Ses cheveux tombèrent dans son dos en une lourde cascade sombre où apparaissaient parfois les reflets lumineux de modestes fils dorés.


C’est si beau je trouve… La vie vaut vraiment la peine d’être vécue.
Pourtant le monde est si laid. Et il va de mal en pis. Les hommes m’inspirent tant de sentiments négatifs que parfois, oh parfois j’en aurais presque envie de mourir. Et pourtant… Il me suffit de regarder le ciel et je suis prise d’une folle envie de rire. Car je sais qu’il y a toujours une once de bien, quelque part. Et que mes craintes doivent s’effacer.

De qu…

Je vais partir, je vais partir…

Elle sauta à bas de son perchoir dans la musique cristalline de ses bracelets s’entrechoquant et entreprit de marcher vers l’escalier qui menait au jardin quand l’homme l’interpella.

Attendez… Attendez ne partez pas. Nul mal ne vous sera fait et…

Elle éclata de rire.

Pourquoi riez vous ? Revenez, j’aimerais vous parler un peu. Vous m’intriguez, pour ainsi dire.

Et en quoi monsieur ?

Je connais bien peu de femmes enfants qui outrepasseraient la barricade que forment mon mur et ma garde pour le simple plaisir de voir s’étaler devant elles un paysage, puis me conter avec légèreté la beauté des choses…

Voilà qui est dommage ! Vous devez connaître bien peu de la vie pour vouloir l’abandonner si aisément, et vous étonner de si simple.

L’abandonner ? Je ne faisais que lancer un défi…

… A la mort ! Vous êtes si mélancolique, monsieur… Pourquoi ? Chaque rencontre que je fais ces derniers temps porte son lot de souffrance. Chaque histoire que je lis dans les prunelles de mes interlocuteurs m’éteint. Comme si ce monde était maudit. Comme si les rêves n’y avaient plus leur place. Comme si la fatalité avait soufflé sa brise implacable et volé leurs songes aux hommes.
Tout ici n’est que douleur et grisaille. Tout ici n’évoque que combats sanglants et contes sordides.

Elle frissonna, puis inclina la tête en riant.

Bien, je vais vous laisser à vos tristes pensées. A moins que je ne puisse vous apporter une aide quelconque ?

Auteur : endymion
03/06/07 23h01 | 34 Volcan 3725

Ne bougez plus jeune fille!

le regard d'Endymion se perdit une nouvelle fois dans la chevelure ondulée de Seal.

Vous pouvez peut-être m'aider...Je me pose effectivement certaines questions. Mes pensées s'alcoolisent d'un drame contemplatif certain depuis quelques temps. Il fait si sombre dans ma tête...


Il descendit du rebord du mur. Son corps leste se propulsa vers l'avant et ses pieds touchèrent le sol sans un bruit. Le dirigeant était attiré par Seal, sa force mentale ne pouvait rien contre cette envie de lui parler, de s'approcher tout du moins. L'aura qu'elle dégageait semblait perturber tout l'écosystème de la véranda où ils se trouvaient.


Mes rêves ne se sont pas envolés, ils sont plus présent que jamais...mais le spleen me reprend, comme à son habitude, d'un coup de crosse bien placé il m'assomme, me rend ivre de cette liberté que nous avons tous en nous, que nous gâchons tous. L'éphémère, le court instant, le bonheur suprême de l'amour...tout cela, nous l'avons oublié. J'ai l'intime conviction qu'en nos âmes, d'immenses errances préparent leurs destins. Les lacs qui s'égrenaient contre vents et pluies sur nos contrées sont aujourd'hui asséchés, les déserts sont de plus en plus arides et les coeurs maladroits de nos jeunes enfants n'ont plus la fougueuse impétuosité qui était celle de nos jeunes années.
j'ai contemplé l'aube. J'y ai vu l'horreur et le funeste destin d'un peuple: Le notre.

Je ne sais pourquoi je parle de cela avec vous...je ne sais...

L'éclat brillant de nos vertes année est mort, il s'est enfuie avec le temps comme nos paroles. Nous avons vu pourtant ce dont les forces obscures sont capables. Ces forces qui proviennent de nos entrailles, de nos cerveaux...
Aujourd'hui, une incessante question tourne dans les voluptes de mon cerveau: Que pouvons nous faire?


Il regardait Seal qui s'était retourné. Ses yeux lui lancaient de puissants regards puis s'élevaient vers l'azur. Son corps tout entier semblait être suspendu dans les nus.

Auteur : Seal
07/06/07 01h21 | 37 Volcan 3725

De nouveau, elle eut son rire léger et insouciant. De nouveau, elle fit jouer ses cheveux dans la brise facétieuse. Puis elle virevolta et vint se placer face à l’homme.
Après l’avoir observé quelques secondes, elle se détourna et alla s’accouder à la balustrade, posant son menton sur ses mains, et soupira dans un cliquetis de bracelets.


Que vous êtes tristes, hommes de ce monde. Que sombres sont vos pensées…
Et pourquoi ? Car vous ne croyez pas à l’avenir ? Car vous ne vous reconnaissez pas dans les enfants de nos jours… C’est d’un égoïsme… Si la lumière du futur décroît, c’est que vous ne le concevez pas. Car il diffère en certains points de l’image que vous vous en fassiez.

Elle baissa ses yeux sombres vers le jardin fleuri.

Peut être vous confortez vous trop, monsieur. Dieu, jamais ne me laissez m’enivrer de telle lassitude… C’est elle qui tue, au final.
Regardez vous, pauvres créatures usées qui vous croyez d’essence divine. Pauvres malgré votre verve. Malgré votre force.
Passent les jours, j’entends vos discours. Vous furent offerts les moyens de changer mille mondes. Vous fut donnée une histoire. Devant vos yeux furent étalées mille beautés.
Et vous vous permettez pourtant un douloureux ennui, un spleen, de ne pas avoir plus. A tel point que certains vont au combat sans autre but que briser l’habitude. Que d’autres veulent une nouvelle histoire. Je trouve cela si ridicule… Ne pas terminer et vouloir plus. Encore. Toujours.
Tant d’étoiles brillent en ce lieu, lumières éphémères, aveuglantes puis oubliées. Tant de flammes s’éteignent sans que leur chaleur n’eut peu caresser vos fières peaux, vos corps orgueilleux. Tant d’espoirs n’osent s’ouvrir.
Vous vous êtes progressivement fermés ensembles. Tous. Et maintenant vous vous fermez les uns aux autres. Froids. Capricieux. Seuls. Et vous accusez de nouvelles générations d’enfants dont vous n’entendez pas plus les ris que ne voyez les larmes. Vous ne vous penchez que pour voir se refléter en eux votre propre lassitude. Et c’est-ce qui est triste. Vous vous complaisez dans un malheur qui n’en est un.

Elle se tut quelques secondes, s’appuyant totalement sur la rampe. Et dans les airs nocturnes s’éleva une mélodie. Elle songeait.
Endymion n’osa troubler la mélopée, observant cette fille étrange, ne sachant que penser d’elle. Apparition ? Humaine ?

Après quelques minutes, elle se retourna subitement, emplie d'une malice juvénile.

Cessez vos jérémiades. Vivez. Pour les autres si vous ne le pouvez pour vous même. Cherchez une aventure. Tracez vous une route. Mais de grâce, ne me parlez pas de tristesse. Vous ne savez ce qu’elle est. Vous ne connaissez non plus sa sœur douleur. Vous êtes brave, et fort, et volontaire. Soyez heureux.

Et, gracieuse, elle descendit les marches suspendues au dessus de la pelouse. Posant le pied au sol, elle souleva sa jupe et esquissa quelques pas de danse, avant de se pencher vers une fleur rose qu’elle effleura du bout du doigt. Puis elle partit en courant, rieuse.


Mademoiselle ! Où donc allez vous ?

Mais voir votre monde !

Et après une petite révérence, elle reprit sa course vers le parc.

Auteur : endymion
10/06/07 13h16 | 41 Volcan 3725

Une réminiscence encore...de cette jeune femme aux cheveux si beaux...une envie certaine de lui courir après...

Attendez!

cria Endymion beaucoup trop tard pour qu'elle l'entende...pour qu'elle veuille l'entendre. Son esprit subissait une étrange métamorphose, une transformation cruellement douce...comme si...comme s'il retrouvait son âme d'enfant, son coeur innocent et ses yeux naifs...

Il regarda le ciel qui semblait avoir repris des couleurs, une semblant de bleu de Klein qui rendait hommage au soleil. L'absence de ce sentiment d'errance qu'il connaissait alors le fit sourire, avant, cette absence aurait eu pour lui un amer goût de souffrance.

Il sentait son coeur battre pour la première, il recouvrait entièrement les moindres fonctions de son corps, ses sens en particulier. Avant, il croyait sentir, aujourd'hui il vit les odeurs. Avant, il croyait toucher, aujourd'hui il vit la matière. Avant, il croyait voir, aujourd'hui il vit la lumière. Avant, il croyait entendre...aujourd'hui, tous ses sens sont en extase, un orgasme intellectuel.


Mais qui était ce que cette ange?


Il l'observait plein dun amour d'enfant. Elle marchait, touchant chaque arbre et foulant de ses pieds nues l'absolu douceur des herbes vertaniennes. Elle regardait tout autour d'elle, Endymion n'avait jamais eut l'envie de regarder chaque recoin comme elle le faisait...jamais prit le temps. Le temps...désormais...il le prendrait. Il irait marcher en forêt, il pleurerait parfois, il s'arretera méditer.

Désormais, il aimera.

Auteur : endymion
19/06/07 02h16 | 50 Volcan 3725

Une voix. Un lointain souvenir qui m'étrangle. Je ne sais plus où cela va me mener mais je sais parfaitement où cela ne me mènera pas. J'accentue ma marche, accélere, encore, toujours. L'angle de la rue, je ne le vois pas. Je continu, aucune raison de s'en faire, je le retrouverai bien. Pourtant il court vite, par ci, par là, "je l'ai vu surement" me répondit une ombre. Ce souvenir que je chasse par dessus les obstacles me fuit de toute sa vigueur, forcené courage qu'il a. J'ai l'air de quoi à côté de tant d'ardeur?

Ma marche s'accélère encore, je vais surement me mettre à courir. Je ne sais pas, je verrai lorsque je ne serai plus capable d'accélérer. Mon téléphone sonne. La rue s'exclame encore à côté de mon oreille, je n'arrive pas à entendre cette voie. A l'inverse, j'entends très bien la vox populi qui dégueule dans ce couloir de lumière toute sa rage. Une masse noire s'engouffre dans un magasin, il fait nuit, je n'arrive pas à distinguer les changements de formes. C'est assez effrayant. Tout rampe.

Je me faufile dans une rue étroite. La voix s'éclaire.

<<Faut que tu rentres, ton frère est souffrant. Je t'en pris, il va mourir surement.>>


La nouvelle ne me choque pas.

Je n'ai pas spécialement envie de rentrer. Bien sur, cela me gênerait de ne pas le faire mais tout m'indique qu'il ne faut pas. Tout d'abord ce monstre infâme qui écrase indifféremment les femmes et les enfants sous sa robe obscure. Cette rue où marche force personnalités et où cris un peuple qui s'affame, qui s'affame de consommation à outrance. L'argent motive la perception, on devient plus performant, plus endurant pour de l'argent. Il parait que les hommes fréquentant des prostituées assument mieux leur tache reproductrice qu'avec leur femme. Surement que le temps est payant, alors il faut aller vite et bien. Qu'en sais je? Ai je seulement réellement prit du plaisir dans le péché de chair? Est ce que j'ai déjà réellement éprouvé l'envie d'aller jusqu'au stupre avec une femme? Des questions sans réponse. Je crois pourtant que je l'ai fait chaque fois que je l'ai pu.


Je l'ai d'ailleurs pu de nombreuse fois. La rue est si grande. Elle aussi pue. Elle sent la sueur. Aurai je pour autant pu dire qu'elle était une bête humaine...une bête sociable, sans meute, apeurée, dont la seule chance de survie et cette fuite perpétuelle et incessante vers d'avantage d'avantages? Cette course sans fin, dedans notre conscience, ce moi dans moi. Une introspection douloureuse mais nécessaire inhérente à notre condition d'hommes, de femmes, d'enfants.

Je pense vite, mon frère va mourir surement dans la semaine et moi je n'ai qu'une envie: m'évader. Je veux fuir comme la bête traquée. Je veux courir à la recherche de mon souvenir...

Je suis à la recherche de mon passé pour comprendre mon futur. Surement que tous m'en voudront. Je sais que seul mon frère m'a toujours compris. C'est sans nul doute qu'il ne peut plus parler pour qu'on me fasse venir à son chevet. Il ne m'a jamais aimé. C'est pour ca qu'il me comprenait.

Je le plains le pauvre. Il est si jeune. Pas trop tôt pour mourir, non, juste trop jeune pour ne plus vivre. Je crois que si je trouve mon souvenir assez tôt, je pourrai revenir près de lui avant qu'il ne s'en aille...

Je retourne dans la rue, comme de bien entendu, la foule est enrobée dans toute une série de gémissements, d'imperceptibles hurlements. J'écoute, j'aime écouter la rue.

Je ne peux malheureusement plus rester immobile, il faut que j'avance. La rue devient plus étroite. J'en perçois le bout. Un carrefour où des dizaines de city-vols klaxonnent. Se donner le droit de croire participer par ce geste à l'avancée des choses? Je ne vois pas d'autres buts, d'autres raisons de cette animal comportement.

La foule me bloque, je ne peux plus avancer. Je ne veux plus aussi je crois.

Puis, j'arrive à me dégager, de suite, je cours. Mes lacés sont défait. Je m'entrave dedans et tombe.

Je me réveille toujours piétinait par la foule. Ma tête tourne encore. Personne ne s'est arrêté. Les gens ont surement eu peur. Je ne les comprend plus.

Soudain, je tourne les yeux, mon souvenir...il était là! Il me narguait de ses yeux alertes et vifs! Je reprend la chasse, elle est éternelle. J'abandonne. La course reprend.

Une voix. Un lointain souvenir qui m'étrangle. Je ne sais plus où cela va me mener mais je sais parfaitement où cela ne me mènera pas. J'accentue ma marche, accélérer encore, toujours. L'angle de la rue, je ne le vois pas. Je continu, aucune raison de s'en faire, je le retrouverai bien. Pourtant il court vite, par ci, par là, "je l'ai vu surement" me répondit une ombre. Ce souvenir que je chasse par dessus les obstacles me fuit de toute sa vigueur, forcené courage qu'il a. J'ai l'air de quoi à côté de tant d'ardeur?


Souvenir oublié...je ne te trouverai jamais. Dans les bas fond de la grande Galactica, mon coeur s'évanouit. Je ressens encore cette puissance étrange, ce regard perçant. Mon frère, toi qui m'a compris, hante moi de tes souffrances jusqu'à ce que je n'en puis plus, fais moi mourir de ne t'avoir connu.

J'hurle, sans cesse, une litanie de mots ancestraux, comme une invocation. Et la foule qui s'était arrêtée ce remet en marche. Une masse noire, un silence criant d'histoires perdues.


<<Cesse de geindre>> me disait le précepteur. Tes affreuses colères peuplent de milles maux les méandres de mes divagations. A la recherche de toi, mon père, de toi, mon frère et de toi, mon moi. Des complaintes, des harmonies glacées qui s'éveillent comme un monstre, un dragon, une beauté bleu.

Silence, encore.

Un réveil toujours.

Un lit blanc, immaculé, pour un conscience noire, damnée.

C'est un rêve de plus qui s'achève. Une vie de moins pour moi. La sueur s'évapore déjà sous le soleil Vertan.

Auteur : Kossnei
22/06/07 13h12 | 53 Volcan 3725

Ombre sur mon visage. Cette … « chose » ?... se meut, qu’est-ce donc ? Méfions-nous. D’autant plus qu’elle se rapproche, de plus en plus, lentement, mais sûre d’elle, à supposer qu’il fût possible qu’une ombre possède des sentiments.

Au fur et à mesure que la distance se réduit, la menace en fait de même. Dois-je baisser ma garde ? D’ailleurs ai-je une quelconque garde contre ce genre de…spectre ? Je laisse venir l’ectoplasme, et son souffle soudain s’empare de moi. Quelle idiotie ! Pourquoi donc avais-je confiance en cette chose à la fois si familière, et si étrangère ?

Maintenant je sens que je suis à elle, et je ne puis m’en séparer. Alors j’abandonne. Et une sensation bizarre s’insinue en moi. Ce n’est ni douleur ni désespoir, et les visions qui s’ensuivent ne sont ni malheurs ni déboires. C’est une simple bulle, au blanc immaculé, remplie d’un concentré de brume.
Et elle est là, que fait-elle ? Elle danse. Elle chantonne. Qui est-elle, je ne puis que décrire son apparence… Jeune, frivole, joyeuse, d’une aura envahissante, mais qui n’en voudrait pas ? Jeune personne du chemin il semblerait, parcourant le monde et haltant près d’un conseiller déchu en véritable no man’s land des pensées… Crédule ? Non. Qu’en faire ? Rien.
De sa douce voix, les notes s’évadent, elle cherchent refuge en ma poitrine, en mon cœur, certaines s’égarent en mon cortex cérébral, troublant mon système nerveux. On dirait qu’elle s’amuse. Moi, je suis juste dans l’incapacité de bouger, de parler, et même de réfléchir posément. Tentez donc de vous séparer de toute sensation, de revenir au monde intelligible, comme vous essaieriez d’échapper au vent, d’éviter la pluie, de contrer les rayons du soleil tapant sur votre épiderme. C’est tout bonnement impossible.

Mais pourquoi suis-je ici ? Je le sais, depuis quelques minutes, je sens mon âme revivre, mes sens s’aiguisent, la vie me revient pleinement comme une nécessité.

Elle s’arrête. Elle a réussi. Elle m’a raisonné par sa mélopée. Elle me regarde. Et s’évanouit, redevient ombre, puis illusion.

Je ferme les yeux, pour les rouvrir dans mon lit.

Endy est là, le soleil filtre à travers le plafond vitré, l’ombre des branches est sur mon visage. Le vent me le caresse. Les oiseaux chantent. Aurais-je réellement rêvé ?

Endy trouble ma réflexion naissante :


<<Ah, te voila éveillé mon ami ! Il semble que tu te sentes mieux, c’est d’autant plus réjouissant. Voudrais-tu que nous allions manger un morceau ? J’en profiterai pour te parler de cette étrange rencontre que j’ai faite, il y a nature à se poser des questions, je... >>

<<Inutile Endy, je pense l’avoir également rencontrée…>>


Et le soleil se lève sur la belle verte, illuminant les faces de deux amis rayonnants.

Auteur : endymion
25/08/07 22h10 | 42 Desertan 3725

Simple

Dans un sens, seulement deux choses nous arrivent en une vie, seulement deux idées, deux notions...

Tout d'abord, la naissance. Nous ne vivons que des naissances. La naissance de la vie, de l'amour, de la haine. Chaque parcelle de notre corps en lui même s'effondre et ce recrée. Ensuite, la mort. Nous mourrons, l'amour meurt, la haine meurt aussi. Finalement, la vie est une naissance, puis une mort. Toutes les choses de la vie, cette réalité étouffante, écrasante, toutes ces choses que nous touchons, qui sont si concrètes, si durables, sont sans consistance. Nous les touchons et la seconde d'après, elles ont changé. Nous sommes identiques aux choses. Chaque instant qui passe, si court soit il, nous change. Il nous fait devenir un autre qui ressemble en tout point, en tout trait à celui que nous étions avant mais...il y a bien cette chose...cette...indescriptible chose aux yeux beaux et aux cheveux longs. Ce corps que l'on ne voit pas mais que l'on devine. C'est lui qui nous change. Nous évoluons, notre expérience est de plus en plus importante, notre peur du monde aussi.


Endymion fit une pause dans ses pensées. Le monde naissait une fois de plus et il était là, tout près de son ami. Le rêve d'un homme que d'être dans cet endroit de paix, si clair, si beau. Et dire que bientôt la guerre aura ravagé cet espace.

Notre peur du monde. Cette notion est une des plus importantes. La peur est telle qu'elle nous empêche d'avancer. Chacun porte ses peurs au delà de ce qu'elles sont. Nous ne savons pourquoi et nous ne cherchons pas à le savoir. Chaque choses nous poussent à en vouloir d'avantage mais d'un autre côté de cette balance invisible, pousse une force incommensurable qu'est la peur. Elle nous susurre de sa voix tendre que la prochaine seconde de notre vie sera la dernière, que la prochaine action que nous accomplirons sera la dernière et que le prochain soubresaut de notre conscience nous projettera dans une bulle de moire soyeux où nous allons mourir. Cette force est notre écrin, notre coton, ce doux cocon d'espoir que représente notre famille dans notre jeunesse.

Cette réflection fut la dernière, Kossnei se leva et s'enquit de sa santé. Depuis dix minutes, Endymion contemplait le ciel sans jamais ne serait ce que froncer les sourcils.

Auteur : Kossnei
14/10/07 00h52 | 16 Galan 3726

Chaque os craquait, chaque tendon menaçait de céder, mais Kossnei s'étira ainsi pendant plusieurs secondes, savourant les délicieux frissons qui parcouraient ses muscles et la fraîcheur du sol en marbre. Puis il regarda le ciel au travers du plafond vitré, ce même ciel qui lui semblait si menaçant la veille lui apparaissait aujourd’hui si clément. Là-haut, bien au-dessus de l’atmosphère de Vertana, les combats sévissaient sans cesse, et non sans casse, le platin le savait. Les tensions germaient, les conflits éclosaient de mentalités régressives ou d’erreurs mal interprétés. La limite était fine entre un univers de paix et un univers de guerre, mais bien existante. Certains se plaisaient à jouer avec, et c’est alors que Koss réalisa à quel point cela était détestable. Il fallait changer les choses en ce sens, bien sûr, comment ne pas avoir caressé cette idée plutôt, pourquoi ?

Cela aussi, le conseiller le savait, l’Empereur Platin. Pendant de longs mois, il avait appliqué ce que beaucoup pensaient tout bas. Parfois certes il avait dévié de ses objectifs, son but premier était alors apparu : rendre son empire prospère au détriment de toute forme de sentiments, et Kossnei, son plus fidèle adjoint jusque là, l’avait critiqué et blâmé pour cela…
Mais comment diable Koss n’avait-il pu voir que les salauds grandissaient pendant qu’un de leurs adversaires était freiné par l’idiotie d’un homme qui se disait sage…lui !


« Sous la menace de la violence la plus extrême, l’univers pourrait s’unir… Ce n’était pas si bête, Empereur, mon maître. Si cela peut permettre à la violence elle-même de disparaître, c’est un risque qu’il est nécessaire de prendre.
Il faut que je rappelle tous nos anciens amis…et ennemis. Chacun pourra séduire une partie de la galaxie, nos différences feront notre force, nos chefs représenteront une valeur », pensa Kossnei dont un rictus animait le visage.

Endymion regardait son ami se perdre dans les nuages, et, connaissant la valeur de telles pensées, sortit doucement de la pièce, le sourire aux lèvres. Le Kossnei qu’il connaissait revenait, mais quelque chose avait changé…en bon. Son regard exprimait une haine plus grande qu’avant, mais aussi un amour décuplé pour ce qui l’entoure.

Il parla à Firuba Sendénoï le soir même d’un projet, d’un grand projet, et les deux seigneurs, les deux amis, les deux frères, se mirent d’accord pour monter rapidement un monument de mépris, de puissance, et de peur.
Ce jour-là, tels des incantations noires, les rires s’élevèrent du Mikanésia, tous, ils étaient heureux car ils savaient le triste sort qui attendait ceux qui depuis trop longtemps leur avaient dérobé la joie.

Les phrases de Kossnei furent les suivantes :


<<Mes amis, bientôt nous nous lèverons, car je vous ai appris que le mépris faisait rager et rendait nos ennemis plus que confus, car Firuba nous a montré maintes fois que l’absence de pitié rendait plus effrayant que le Nécrolia, et qu’enfin Endy nous a montré que la persévérance était synonyme de puissance. Je vous le dis, nous nous lèverons.

Mais jamais nous ne tomberons, ou alors bien vite nous nous relèverons. Car l’Amour unit les hommes. Voyez comme l’Areia nous a soudé, voyez depuis combien de temps les vrais Areians, ceux qui communiquaient – je suis sûr que vous comprenez ce dont je parle – se respectent et s’aiment.
Une telle unité ne peut être détruite que par la plus grande volonté, et nous montrerons que la nôtre vaut encore plus !

Je vous le dis, cela prendra peut-être des mois, mais notre avènement viendra, je vous l’assure. Maintenant, dans mes bras, mes plus fidèles amis.>>


Ce soir-là, le conseiller platin prit une lourde décision : il allait incarner le renouveau de l’Empire Platin, il deviendrait l’Empereur mais resterait Kossnei, il deviendrait haine, et resterait amour.

Auteur : endymion
16/10/07 17h10 | 19 Galan 3726

Endymion souriait. Il était l'heure pour eux. L'heure de marcher droit, de vivre haut. La gloire ouvrait ses bras rougeâtres aux yeux emplis de peine de ceux qui l'attendaient depuis tant de temps.

Quand les premiers rayons de joie eurent atteint les coeurs des amis, un vent souffla dans la pièce. C'était le vent des aurors, celui qui venge et purifie. C'était ca le véritable but de toutes les vies: la purification.


C'était ainsi que nous l'avions décidé. C'était l'instance des passions, la pulsion première. Celle qui nous dirige tous. Si nous sommes là où nous sommes aujourd'hui c'est par cette pulsion. Si nous avons grandi sans jamais mourir c'est par cette pulsion. C'est la pulsion de l'essence même de l'homme. Rien ne peut la contrer, rien ne peut fomenter face à elle une force assez grande ne serait-ce que pour dévier son dessein maléfique et pourtant si bénéfique. Aujourd'hui nous sommes ce que nous sommes grace à cette pulsion meurtrière. Nous tuons et c'est comme ca que nous vivons.


C'est ce que venait de comprendre Endymion. Son coeur battait fort, si fort qu'il eut pu rompre son enveloppe charnel. Son âme tremblait elle aussi. Elle tremblait au son des plus belles images qui formaient devant ses yeux un écran de pureté.

Toutes les illusions que j'ai pu avoir sont désormais effacées. Je n'ai plus que des idées pures, formées à la base de toutes choses, descendantes directes de mon Ca, puisant sa force dans l'extinction de la race des Innocents, celà même qui nous empêche de nous éveiller.

Et c'est ainsi qu'il alla embrasser Kossnei.

Auteur : Kossnei
25/11/07 04h14 | 59 Galan 3726

Une mort de la volonté, une lettre déposée, un effarrant état.

<<Mes nouvelles motivations... Les Sombres Croisades ne me font donc pas confiance, c'est fort dommage.>>

Kossnei était assis dans son large bureau, et Devar Shurak était négligemment étalé sur un canapé en cuir pourpre, face à lui. Ce dernier semblait en bonne santé, malgré ses nouveaux traits, difficile conséquence du vieillissement. Kossnei et lui se ressemblaient tellement à ce moment qu'on eût dit les mêmes, mais l'un portait son éternel cape noire à capuchon, tandis que l'autre était vêtu d'habits déchirés par endroits, et paraissait trop désinvolte pour un chef d'état. Ce fut Devar qui prit la parole à la suite de son chef et ami.

<<Tu sais, Kossnei, j'crois que tu devrais p't'être leur expliquer. Tantôt tu leur racontes que tu ne seras que sous une sorte grossière de protectorat, et quelques jours plus tard tu leur annonces la définitive et rapide décision, en leur collant en plus de cela une pression supplémentaire sur le dos: une demande d'accès aux privilèges des supérieurs. Sois compréhensif, chef.>>

<<Certes, Shu, certes. Mais comprends bien que c'est de là que je viens et que ce poste m'a été retiré suite à mon départ. Pourquoi ne pas le reprendre à présent, alors que j'ai montré dix, cinquante, cent fois, que j'en étais plus digne qu'auparavant?>>

<<Ils sont si jeunes... La nouvelle génération de dirigeants, je veux dire. Réfléchis, et fais cette demande.>>

<<Très bien. Tu m'as toujours aidé depuis que je suis à mon poste, aussi je vais déléguer à Trust la responsabilité d'écrire cela à nos amis.>>

<<Tu m'as pas compris, Koss. Ecris ça de ta main. C'est mieux, pour tout le monde. Crois-moi.>>

Ainsi, en ce soir de Galan, Kossnei rédigea une rapide lettre de motivation, aptitude qu'il avait perdu au fil des mois. Après une heure de travail, entre les larmes et la fatigue, le résultat était là.



Aux Ténébreux Croisés, fiers guerriers, éternels amis.
De Kossnei, Conseiller plus qu'Empereur, Platin plus qu'Auror.
Sujet: Lettre de motivation, comme vous le stipuliez.



Chers Croisés,

Je vous écris ce soir en espérant que vous daignerez prendre note de tout ceci. Je dis prendre note, et non jeter un oeil, car le décryptage vous sera fort utile. Comprenez bien que je ne suis apte qu'à vous impliquer les choses, et non les dévoiler. Mon poste et mon honneur m'y engagent; sachez néanmoins que je vous en dirai bien plus qu'Aramis, second platin.

Vous vouliez mes motivations, les voilà, en quelques mots:

Une idée naît, il y a longtemps. Bien plus longtemps d'ailleurs que l'on voit actuellement le nom de Sombres Croisades briller à côté de la demie-douzaine de dernières recrues de celles-ci.
L'idée germe, au fil du temps. Ce dernier s'écoule, bien rapidement, l'idée prend vie.
L'idée d'une consécration, de l'arrivée au pouvoir de jeunes, grands, et aussi sages que puissants états. Leur couleur les précèderait, ils seraient craints et respectés, détestés et aimés.

Puis un éclair, une émeute. Une couardise? Non, une fainéantise. Plus que cela: un dégoût. Si adeptes qu'ils ne bougent. Le mythe s'effondre.

Le violent fuit, le sang sèche à jamais, le pourpre s'efface, de plus en plus, de mal en pis. Le croisé renaît, dans le profond esprit d'un Kossnei perdu. L'idéal revient, plus grand que jamais. Les rênes ne sont plus tenues, elles vont par-ci, par-là, puis il arrive, les reprend et les tend. L'icône retourne ombre, et l'Empire devient sombre.

Voilà mes motivations, amis.

Kossnei.

Auteur : endymion
13/12/07 00h40 | 1er Aquan 3726

Ceci est peut-être ma dernière lettre, surement ne le sera t-elle pas. Ma santé s'en va de jour en jour, il me reste pourtant tant de savoir à faire partager. Les invocations mystiques ont prit toutes mon énergie et je sens que la vie a décidé de quitter mon corps. J'ai tant de chose à faire partager.

Je ne souhaite en rien mourir, je ne veux pas quitter ce monde que j'aime malgré tout, je voudrai pouvoir m'en aller avec la grandeur d'âme de ceux que j'admire. Seulement, me reste il encore assez de force pour lutter efficacement contre mon destin? Dois je réserver mes dernières prières aux lois de l'obéissance naturel au souverain Dieu? Dois je laisser mon esprit se perdre dans un fatalisme obscure?

Qui abandonne-je? Qui vais-je laisser derrière moi? La force et la vigueur de mon esprit semble ternir de jour en jour et pourtant j'ai le sentiment d'avoir perdu mon temps en de sombre moment de volupté. Aurais-je du continuer mes recherches? Dois je subvenir à mon besoin ultime d'accomplissement personnel?

Je n'arrive pas à répondre à toute ses questions.

Aidez moi mon ami, sauvez de la tourmente un être en délire passionnel. Je ne peux vous garantir le résultat sous peine de vous mentir peut-être.

J'ai tellement peur de vous décevoir. Si je me met à nue devant votre esprit, c'est que j'éprouve à vous entendre les mêmes sentiments que pour l'ami d'un rêve, oublieux de ma vie je ne cesserai de vous aimer comme mon frère. Si le sang ne nous lie pas, la pensée le fera. J'espère que votre humeur saura être sensible à mon coeur en détresse.

Je signe de ma main ce pistole postulaire comme je signerai de mon âme l'amour que j'ai pour vous mon ami, mon frère, mon protecteur;

Endymion l'esseulé

Auteur : Kossnei
16/12/07 21h51 | 5 Aquan 3726

Endy,
Endy,
Endy...

Depuis que je vous connais, mon ami, jamais je n'ai reçu tel appel. Non que je m'en plaigne auprès de vous, bien qu'au plus profond de mon être une faille s'est ouverte, mais il me blesse, car je vois que nos destins sont une fois de plus liés.
Parlons de votre sentiment actuel qui, loin de n'être qu'une illusion, semble bien refléter votre état.

Je commencerais ainsi par vous dire que la sensation est partagée. Je ressens la même chose, comme si la vie s'échappait de mon âme au moment où celle-ci semblait enfin s'éclaircir.
Mon désespoir, j'ai su le garder en mon sein, mais dès que j'ai reçu votre humide mot, ce fut comme si l'on m'avait passé une lame tout juste forgée dans le cerveau. Mon esprit s'est affolé, la fièvre est revenue.
Je sais que de tels comportements ne sont pas dignes de mon rang et de ma renommée, c'est pourquoi j'avais tenu à le cacher à tous, y compris vous, mon vieil ami... A présent j'ai réfléchi, et je vais mieux. Je suis même en meilleure condition que je le fût jamais.

Ces questions que vous me posez, je me les suis posées également... et j'ai quelques éléments de réponse, vous savez.

Il s'avère qu'en tant que penseurs, nous avons accompli notre devoir de chef si la communication fut une de nos forces. Or je crois avoir inculqué suffisamment de choses autour de moi pour me retirer. Certains, beaucoup même, pleureront mon "départ", mais au fond, combien de temps durera l'agonie de la perte d'un homme dont on admirait la stoïcité, devant les connaissances et la sagesse qu'il aura laissé derrière lui?

Je parle en toute connaissance de cause...lorsque les plus grands meurent, d'abord l'on se sent inapte et perdu, mais rapidement on se rend compte que de leur force et leurs faiblesses l'on est apte à tirer diverses leçons. Ce qui fait que si celles-ci sont correctement exploitées, l'on devient alors meilleur que ce que l'on croyait être l'idéal.
Croyez-moi, Endy, si vous faites le nécessaire, on se souviendra de ce que vous avez fait, et vous ne laisserez guère derrière vous une bande d'ignares.

Vous n'abandonnerez personne, mon ami. Je vous connais assez bien pour affirmer que votre nom parsèmera de nombreuses oeuvres. Je n'ai pas oublié qui vous étiez à l'origine, du temps où vous vous opposâtes à Platin. Je vous aurais admiré toute votre vie, et j'espère continuer à vous admirer encore, le temps de cette dernière ligne droite.

Pardonnez mon esprit pessimiste, d'autant plus parce qu'il ne l'est qu'à moitié, mais je sais déjà, au fond de moi, que tout est fini. Acceptez cela, et vous vivrez encore pleinement. C'est si la tourmente vous prend que la vie vous quittera, rappelez-vous de cela.
L'acceptation est une phase qui se déclenche généralement en toute fin de vie, tandis que le refus ou du moins l'incompréhension, ou encore le refus de comprendre apparaît au "début de la fin".
Si vous acceptez qu'un jour, chacun passe de l'autre côté, comme on dit, alors dans les instants terribles que, comme moi, vous vivez actuellement, vous dénicherez l'étincelle de bonheur qui vous rattache à votre condition de seigneur du rire.
Rien, absolument rien de ce que j'ai écrit ici a été formulé au hasard. C'est simplement le résultat...le résultat...de l'anxiété dont j'ai pu faire preuve au départ, comme vous, et qui m'a mené à faire ces recherches.

Je refuse de vous voir vous miner le moral. Reprenez goût, mon ami. Faites-le au moins pour les autres, si ce n'est pour vous.
Je continuerai à me battre, dans l'ombre. Battez-vous aussi, comme vous l'avez toujours fait.

Votre ami qui vous chérit, votre éternel allié dans la mort comme dans la vie,
Kossnei

Auteur : endymion
22/12/07 09h19 | 11 Aquan 3726

Ô toi, éternel rédemption de mes péchés,

Je ne sais pas quand le calme me regagnera. Je ne sais même quand l'odeur du sang qui, mes sens, affole redeviendra le gout de la paix et des rires.

Mais sans cesse l'immense chance que j'ai d'être celui que je suis et celui que je serai estompe les rides creusées par la démesure de mon être et sans cesse j'abreuve mes pleurs de la tristesse violente et sournoise, celle qui vous prend par le coeur et vous retourne dans tous les sens pour que je me reconnaisse et m'apprenne, me quittera pour rejoindre les actants d'une révolution spirituelle qui me guette soudain. Depuis des mois j'attends avec l'impatience imbu d'elle même cette quête de renouveau d'une galaxie mortellement blessée par les âcres mouvements de désespoir que mes actes engendrent.

Mon peuple se meurt de m'avoir à sa tête, comme si toutes ses années consacrées à la vie et à l'amour n'avaient servi à rien, comme si je n'avais été que poussière au milieu d'un désert infini, suintant d'eau et de bonheur alors que tout autour est vice et aride.

Nec deus intersit, nisi dignus vindice nodus

Si vous faites intervenir un dieu, que le drame soit digne qu'un dieu le dénoue disait une poète si vieux que personne ne s'en souvient. Et pourtant mon drame est celui des bassesses nécrophages d'une tombe de souvenir. Le Dieu que je fais intervenir n'est lui même pas digne de dénouer tant d'affaires et d'histoires. Son coeur ne sera jamais assez pur pour vaincre avec hardiesse le dénouement glacé de ma vie.

Lumineuse situation que de ne savoir d'où je tiens l'effleurement de la fleur et l'envol des fols. J'aimerai encore avancée dans l'intense flot de mes larmes mais le courant est bien trop puissant et majestueux pour que je lui résiste.

Je ne sais plus que faire mon ami, mon corps si faible et mon esprit si fort...Redevenir ce qui fait de moi le seigneur du rire? Je ne sais pas, comment pourrai-je rire et faire rire, rendre le bonheur au peuple qui m'a chérit, alors que le rire même n'est plus en moi?

Ibi deficit orbis

Ici finit le monde

Je vous salue humblement, vaillance de mon coeur,
Endymion l'appeuré