Divers > Chasse.

Auteur : Seal
20/05/07 22h10 | 20 Volcan 3725

Ca pourrait donner envie de pleurer. Cette vie je veux dire. Aller d’endroit en endroit. Sans jamais s’arrêter. Sans jamais pouvoir appeler une ville sienne.
Moi j’aime bien. Je n’ai rien connu d’autre à vrai dire. Mais j’aime cette sensation de liberté. Chaque fois que nous prenons la route, je me sens pousser des ailes. Cette vie c’est… ma bohême.


Seal viens m’aider !

Celui qui vient de m’appeler, c’est Zerko. Ce type est fantastique. Il est vraiment comme un frère pour moi. On est tous frères et sœurs à dire vrai. On a passé notre vie à voyager, ensemble. Je suis d’ailleurs
Née…nulle part. Je ne sais pas où. Entre deux points abstraits d’un paysage défilant derrière les fenêtres d’une maison sur roues.
Vous l’aurez sûrement compris, je suis ce que vous autres appelez une gitane. Une de êtres sans attache. Sans chez soi. Nous sommes une petite communauté, trente personnes. Pas de règles, pas de lois. Juste une solidarité à toute épreuve. Chacun se voit accordé un rôle. Et chacun le remplit à la perfection. Nous allons d’un lieu à l’autre, sans jamais regarder en arrière. Ici un jour, pour votre bon plaisir madame, et la bas le lendemain. Visages souriants, agréables souvenirs. Nous vendons nos corps et nos dons à une populace bien morne.

Arrête de rêvasser gamine, et tiens ça !

Tu as vu comme ils nous regardaient ?

Oui… Ils étaient méfiants. Bah, des citadins !

Zerk, t’es déjà venu à Galactica ?

Il y a longtemps, j’étais tout môme. Toi t’étais même pas née, c’est pour dire.

Il fait toujours ça. Son adulte. Les cinq années qui nous séparent sont sa fierté. Il a beau se pâmer, je sais qu’il se couperait une jambe pour moi s’il le fallait. Et j’en ferai sûrement de même.
Un jour, il m’a sauvée d’un ours. J’avais quoi, quatre ans ? J’en ris maintenant. Nous voulions voir les hommes chasser. Je me suis retrouvée proie. Il m’a sauvée. L’histoire a laissé sa marque sur son pauvre dos. Sa chair lacérée n’a jamais pardonné, contrairement à son sourire. Il souriait, avant de perdre connaissance, lorsqu’il m’a rapportée au campement ce jour là.


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La jeune femme profite des mains occupées de son ami pour lui ébouriffer les cheveux. Elle accroche ses boucles sous sa nuque et se penche pour ramasser un sac de bois sur le sol.

Tu es certain au moins que personne ici ne se rappelle de notre dernier passage ?

Seeliana Argionn, c’était il y a plus de vingt ans. Comment veux tu qu’ils se rappellent de quoi que ce soit ? Et puis, il est impossible qu’ils aient eu ne serait ce qu’une once de soupçons, tu devrais le savoir !

C’est juste que leurs regards étaient si…pesants….

Bah, oublie ça. Arrêtons d’en parler, les murs ont des oreilles.

La maison la plus proche est à des kilomètres d’ici.

Les arbres sont…

Stop ! Arrête.

L’homme fait mine de frapper la jeune femme avec son sac dont la toile se déchire. Sur ses pieds nus et ses bras se répand un épais liquide rouge. Elle se relève et lèche sa peau brunie par le soleil, avant d’éclabousser son compagnon en riant.

Ta mère ne t’a jamais appris à ne pas jouer avec la nourriture ?

Tous deux rient. La jeune femme replie le bras qui s’échappe du sac et resserre le fil avec ses dents.
Et leurs silhouettes s’effacent dans l’obscurité du crépuscule.

Cette nuit se jouera leur première représentation. Cette nuit marquera le début d’une nouvelle saison de chasse…

Auteur : Niheal
22/05/07 20h51 | 22 Volcan 3725

Ca pourrait donner envie de sombrer. Cette vie je veux dire. Aller d’être en être. Sans jamais s’arrêter. Sans jamais pouvoir appeler une vie sienne.
Moi je n'aime rien. Je n’ai jamais connu les autres à vrai dire. Mais je hais cette sensation de fatalité. Chaque fois que je prends la route, je me sens comme pousse dans un désert. Cette vie c’est… mon
anathème.






Abjecte créature que personne ne vient aider... moi.

Non, personne ne m'aide, c'est seul que j'avance chaque soir. C'est seuls que mes pas me portent toujours plus loin, nuit après vie, mais jamais rien ne change. Mes besoins sont restés les mêmes depuis cette nuit où je suis réellement né, cela fait déjà si longtemps... Le temps passe lentement quand on a pour seules compagnes ses noires pensées.

Aller sans cesse d'une fin à une autre, telle est ma malédiction. Rien de ce que je touche ne survit. Les seuls que j'ai pu considérer comme des amis, ou au moins les seuls que j'ai pu cotoyer, ne sont plus depuis longtemps. Le temps passe si lentement quand on est seul avec son sang maudit...

Tellements de mes souvenirs ne sont plus que poussière. Tellement de ce que j'ai vu, de ce que j'ai vécu, de ce que j'ai aimé, gît maintenant dans la poussière de mon long et sombre chemin.

Haïr tous ceux que je croise, telle est ma malédiction. Pourquoi ai-je donc tant besoin de douleur, de pleurs et de morts ? Pourquoi ne puis-je continuer tel que j'étais avant toutes ces années, avant la venue de ces maudits ? Alors, je pouvais vivre. Aujourd'hui, je ne peux plus que survivre.

Encore une fois, je me relève et me prépare à repartir, à continuer, encore et encore. Je passe lentement ma langue sur mes lèvres sèches et craquelées. J'ai soif, je ne me suis pas nourri depuis déjà deux jours. Personne ici ne me laisserait boire, personne n'apprécie les vagabonds tels que moi sur Galactica. Les gens sont trop serrés, trop pressés les uns contre les autres pour s'ouvrir aux étranges étrangers.

Même dans ces lieux tant arpentés, je me sens désemparé, je ne suis pas à ma place. Je passe ma main pâle et décharnée contre la façade qui me fait face. La crasse et la fumée qui se déposent sans interruption depuis les siècles de l'industrialisation de cette planète font ressortir la blancheur cadavérique de mes phalanges, laissant entrapercevoir le sang bleu qui coule dans mes veines.

Et je reprends ma route, uniquement concentré sur mon but. Là-bas, ils m'ont donné rendez-vous. Depuis toutes ces années ils reviennent enfin. Enfin, je vais savoir. Enfin, tout cela pourra s'arrêter.

Auteur : Seal
27/05/07 13h55 | 27 Volcan 3725

Les lumières de la ville semblent bien pâles à côté de celles projetées dans les airs, ombres colorées des flammes géantes qui couvrent la terre de Galactica. Le feu gourmand croque, brise et avale d'invisibles victimes.
Une foule de badauds curieux se presse autour du brasier.


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C'est ainsi qu'en une fraîche soirée du printemps galacticain se jouait un étrange spectacle. C'était parti d'un cri, tôt dans l'après midi. Un cri si perçant et empli de désespoir, qu'il avait déchiré la routine de la capitale.
Une étincelle s'était faite bûcher, jugement dernier de l'inconnu. Les pompiers venus l'éteindre n'avaient rien pu faire, comme si une force mystique sauvegardait l'orangée flammèche. Et petit à petit, les bons citoyens de la capitale avaient entouré le foyer, se mêlant comme cela arrive rarement, méprisants côtoyant méprisés, le reflet des flammes faisant à tous le même regard : perdu dans une contemplation mêlée de crainte.

Tout à coup, le crépitement berçant des matériaux rongés fut recouvert d'une musique. D'abord douce et presque imperceptible, elle se fit de plus en plus forte et de caractère.

Aïaïaïaïaïaïaïaïaïaïaïa

Au coeur des flammes, une voix entonna un chant. Et, tandis que le brasier se faisait moins épais, une silhouette tournoyant en son centre se découpa dans la lumière. Ses cheveux et vêtements semblaient brûler sans qu'elle n'en souffre. Elle se contentait de danser, indifférente à la chaleur. Sa voix de plus en plus forte avait fait taire les derniers bavards, et tous étaient captivés par ce qui apparaissait devant leurs yeux hagards.
Et subitement, il n'y eut plus de flammes, plus de crépitements. Juste la danseuse, portant une longue robes blanche qui contrastait avec ses épais cheveux noirs et sa peau brune. A ses bras et autour de ses pieds nus brillaient mille bracelets étincelant comme s'ils avaient absorbé le feu.
La chanson se fit rythmée d'accords de guitares, et de tambourins. Et de la foule, de la forêt proche, de la ville même, surgirent cent homme et femmes qui se joignirent à la prestation de la gitane.

Ils dansèrent quelques minutes durant, leur musique envoûtante avait d'égale la beauté de leurs gestes. Les femmes portaient des robes de toutes les couleurs, formant un jardin éclatant dont les pétales étaient portés par un vent vif. Et au centre, la fleur blanche continuait sa ritournelle, promenant ses pupilles émeraudes sur la foule.

Et de la foule surgit un homme dont la voix grave couvrit la musique.


Messieurs dames, que le spectacle commence !

Auteur : Niheal
29/05/07 02h03 | 29 Volcan 3725

Ma main lui aggrippe brusquement l'épaule. Il fait volte-face et me dévisage de ses yeux bleux perçants. Ah, c'est vous. Cette simple déclaration me glace le sang plus efficacement encore que n'ont su le faire ces longues années d'errance. Un seul regard et il a compris qui j'étais, moi, la création démente de leurs plus méprisables actions. Cela fait si longtemps que je les attends, que toute ma vie est axée vers la seule idée de cette rencontre, et voilà que tout est brisé en un instant par cette indifférence. Ma rage s'éteint, soufflée comme la flamme d'une bougie, devant tant de détachement face à l'horreur sans nom que je suis devenu.

Alors c'est tout ce que vous avez à me dire. L'homme sourit. Je ne pensais pas vous revoir, explique-t-il seulement. Au fin fond du néant qui m'habite, je trouve la force d'agir. Je l'entraine à l'écart, loin de la foule, loin de la musique, loin de toute cette vie qui bientôt changera de mains. Lui se laisse faire, nullement affecté par mes gestes violents. Je marche longtemps, l'entrainant avec moi. Et finalement, je le plaque contre une de leurs roulottes.

Un long silence tombe entre nous. Finalement, je n'en peux plus. J'ai trop attendu ces retrouvailles pour faire durer cet instant. Rendez-la moi, ordonné-je. C'est impossible, répond-il seulement. Je ne l'ai plus. Ce n'est pas le genre de choses qu'il est possible de conserver. A ces mots, je m'aperçois que pas un instant je n'ai espéré une autre réponse. Et la rage me subjugue. Je laisse libre cours à la bête tapie en moi. Rien ne l'empêche plus de se montrer.

Dix fois, je le frappe. Dix fois, il encaisse les coups sans rien dire, sans flancher. Le sang coule de son nez, de ses lèvres, d'une de ses oreilles, et même de ses yeux tuméfiés, mais il ne tente rien pour se défendre, ne lève pas même une main d'un geste protecteur. Je le repousse au sol, déjà lassé. Cette violence ne me rendra pas mon bien le plus précieux. Je commence à le comprendre, rien ne me rendra jamais ce qu'ils m'ont volé.

Insensiblement, pas après pas, je m'éloigne de son corps prostré au sol. Je me tourne vers la ville qui m'a vu naitre et qui a vu la vie quitter mon corps, il y a déjà toutes ces années. Cette ville qui me verra sans doute mourir pour de bon. Tout espoir a disparu, rien d'autre ne subsiste en moi que ce vide impossible à combler. Même le désir de vengeance a disparu, et pourtant, je veux qu'ils souffrent. Je veux qu'ils payent enfin pour ce qu'ils m'ont pris. Peu importe que je n'en tire aucune satisfaction, ils doivent payer. C'est tout ce qui me retient ici.

Tenté par les ténèbres, moi ? Si seulement ! Si seulement il ne s'agissait que d'une simple tentation. Mais les ténèbres m'entourent déjà, font partie de moi. Je ne suis rien d'autre qu'une enveloppe d'ombres... Et je me tourne vers l'homme affalé au sol. Et d'une voix morne, je lui annonce mon verdict. Tous, ils payeront tous, et il n'y peut rien. Il sera le dernier. Et je m'éloigne lentement, trainant les pieds, dans le crépuscule Galacticain. Au loin se consumment toujours les feux de joie. Loin, loin, très loin de mon âme vidée de toute vie.

Auteur : Duanration
05/06/07 14h08 | 36 Volcan 3725

William Borg n’était pas un bleu. 25 années de bons et loyaux services sous les ordres de l’un des meilleurs officiers de Galactica : Alphonse Von Shmurt.
L’esprit vif et entrainé de William, à la vue étourdissante des récents événements lui permis d’effectuer une conclusion claire, concise et d’importance.
« Ces types sont louches ».
Depuis ces dernières années, tandis que son prestige diminuait, l’estomac de William avait eut tendance à s’imposé en temps que maitre. Ainsi était-il courant qu’il soit amicalement surnommé par ses collègues, « Gros tas de merde », « Vieille grosse bidoche bourré », « Poche à bière », « Il faut sauver Willy » et autre sobriquet au ton joyeux et fraternel.
Bref, un peu de changement ravirait William, et son instinct de policier émérite ne le trompait pas, une enquête sur ces tordues du voyage lui permettrait surement de mettre à jour une affaire qui remettrait d’aplomb sa carrière essoufflée.
En civil, bière à la main, William choisit la discrétion. Ne pas en référer au chef et se charger tout seul de cette affaire serait surement plus profitable. Parmi le groupe de curieux, son talent d’acteur lui permis d’engager l’enquête, ainsi, un coup de coude plus tard feignant la bêtise commune aux civils s’adressa-t-il à son voisin.


-Et sinon, j’veux dire, Z’êtes la depuis le début ?

-Plait-il ?

-J’veux dire, t’as assisté à tout le miroiton, vous pourriez m’raconter c’que t’as vu.

-Je ne suis pas sur de saisir pleinement vos propos monsieur l’agent, mais je serais bien aise de répondre à votre question si celle-ci est une requête à témoigner des faits récents qui se sont produits ici. Des cris infâmes à l’odeur de mort ont précédés l’apparition de ces flammes qui bien qu’effrayantes, je dois en convenir furent éblouissantes. Et nous voici, désormais, monsieur l’agent, devant ce spectacle qui semble surprendre nos chers concitoyens au moins autant que moi.


William eut un doute. Avait-il eut à faire à un génie du crime qui d’instinct avait reconnue son identité judiciaire ? Peu importait, le temps était compté, il fallait profiter que les voyageurs furent en spectacle pour aller fouiller les roulottes.
C’est avec la légèreté et la rapidité d’un phoque de combat qu’il contourna le spectacle et s’en fut jusqu’aux roulottes.
L’endroit semblait désert. William avait sa main droite posé sur son revolver laser réglementaire et suait à grosses gouttes. Il se voyait comme dans les films de Brousse Wilysse en mission d’infiltration et craignait l’attaque de bandits embusqués à tout moment. Mais après une dizaine de minutes à trainé dans le camp improvisé son inquiétude disparu, et son esprit d’initiative refit surface.
Willy tenta d’ouvrir l’une des carrioles, la porte résistant il entreprit de la défoncer d’un gras coup d’épaule.
Le policier fut sidéré. Le commissariat lui-même n’habitait pas autant d’arme que cette carriole seule. Il était possible de comprendre que les voyageurs est besoin de se défendre, mais un tel degré d’armement relevait du terrorisme.
William sortis rapidement de la carriole, cette affaire était trop importante et surtout trop dangereuse pour lui, il entreprit ainsi d’en informer l’officier Von Shmurt. William écrivit rapidement toutes les informations sur son Pad électronique de fonction réglementaire afin de l’envoyer à son chef.
C’est à se moment qu’il leva les yeux et vit une femme quasiment dénudé, au regard assassin et aux mains armées de cinglant couteaux de guerres. Le coup qu’elle lui porta au ventre le fit trébuché, mais William avait une protection naturelle et, énervé à la vue de son sang il sortit son fusil et explosa la tête de la femme, non sans lâché une héroïque phrase de victoire :


-Prend sa ! Sac à bite !!

Le coup de laser avait retentit dans le campement avec une grande violence. Effrayé William courru vers une autre roulotte un peu plus loin dont il explosa le verrou. Mais la torpeur dans laquelle il entra devant l'ignoble et sanglant spectacle qui lui glaça le sang, l'empecha de bouger.
Seul la douleur de sa blessure au ventre lui redonna un semblant de conscience.