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Auteur : Kalyso
25/07/07 23h09 | 11 Desertan 3725

Tu es trop lent!

La lourde épée de Kalyso repoussa celle d’Arti. L’enfant s’effondra sur le sol et en frappa les dalles de son poing.

Ne t’énerve pas. Jamais. C’est signe de faiblesse, et ça t’entraînera vers ta chute.

Ce n’est qu’un enfant.


La jeune femme se retourna et sourit au nouveau venu.

C’est à cet âge là qu’il faut apprendre, si on ne veut se voir appelé « amateur ».

Elle se laissa enlacer et ferma les yeux tandis qu’il l’embrassait dans le cou, glissant doucement vers le bas de son dos.


Quelques heures plus tard, elle était allongée dans leur lit, les yeux grands ouverts. La tête d’Iliak reposait sur son sein nu et il respirait d’un souffle régulier.
Il lui arrivait souvent de ne pas savoir s’endormir, alors que toute la maison était plongée dans l’obscurité, et que le seul bruit qui se faisait entendre était celui des vieilles marches grinçantes.
Elle déposa un baiser sur le front de son époux et se glissa silencieusement hors du lit. Se drapant d’une chemise de l’homme elle sortit sur la balcon, par la fenêtre restée entrouverte.
Le contact de la pierre rafraîchie par l’ombre nocturne la fit frissonner, aussi elle s’entoura de ses bras pour marcher vers la rambarde. Observant l’immense jardin, de nouveau la jeune femme se perdit dans ses pensées.
Cette nuit là, elles étaient tournées vers deux hommes.

Deux ans s’étaient écoulés depuis sa rencontre avec eux. Deux ans durant lesquels bien des choses avaient changé.
Ils étaient restés tous les trois pendant quelques semaines, devenant les meilleurs amis du monde sans pourtant jamais se connaître réellement. Puis ils s’étaient séparés, chacun courant après son propre but. Sans cérémonie, sans au revoir.

Kalyso avait erré, seule, plusieurs semaines durant. En quête d’un passé qu’elle ne voulait se résigner à perdre. Le facétieux destin en avait voulu autrement : elle avait du oublier la quête de son histoire, se perdant dans les méandres de l’au-delà Galacticain. Pour quelques temps en tous cas. Ces quelques temps qu’elle avait voulu croire reconstructeurs l’avait conduite à lui, à eux. Iliak, le preux, le brave soldat royal, et son fils de douze ans, Articulés. Leur épouse et mère était décédée dix années plus tôt, et c’est la rieuse figure de la jeune Kalyso qui en avait permis le deuil.

Tu ne crois pas qu’il est tard pour la mélancolie nocturne ?

Je t’ai réveillée, pardon.


La jeune femme parcourut le corps sculpté par la rigueur militaire, remontant à son visage semi souriant.
Méritait elle cela ? Elle avait tué, menti, fui, humilié. Avait manqué de respect, aux autres, à elle-même. Et se voyait pourtant maîtresse d’un bonheur auquel elle avait encore difficulté à croire.

La chance, dit on, tourne. Alors profite, gamine, tant qu’elle est là…

hein ?

Je n’ai rien dis.

Tu n’as pas entendu ?

Tu es sûre que ça va ?

Je suis un peu… fatiguée.

Logique, moi aussi, chaque fois que je me sens fatigué, je me lève et observe le jardin pendant des heures.

Je viens de sortir.

Là tu m’inquiètes. Ca doit faire deux heures.


Elle se retourna pour promener encore son regard sur ce monde nouveau qui l’avait déjà apprivoisée. Et eut peur, de nouveau, que tout s’évapore, comme à chaque fois. Mais il la prit dans ses bras, et la crainte s’en fut. Resta le goût amer du doute que ses baisers allaient effacer.

Kaly, je connais ce regard. Tu ne le diras pas, mais quelque chose ne va pas. Tu ne crois pas qu’il serait temps de me faire confiance un peu ? Tu es apparue, comme ça, dans ma vie, tu as tout balayé d’un revers de la main, tu m’as vu retourné, tu sais tout de moi. Et tout ce que je peux faire, en échange, c’est te sentir trembler la nuit, lorsque tes rêves te ramènent à tes sombres secrets. Arrête de rire !

Elle posa un index sur ses lèvres et pencha la tête, le regardant.

Chut nigaud. Laisse moi t’aimer.


_______________


Elle regarde en l’air l’idiote, elle rêve. Elle regarde les monts culminants. Elle rêve de grands espaces. Elle regarde loin, l‘idiote. Elle rêve d’horizons lointains.
Elle regarde en haut l’idiote.
Alors que ses pieds sont cloués au sol.
Alors que ses ailes sont brisées.
Pourtant elle continue de rêver. Pour la forme. Pour rester en vie. Pour se disperser un peu.
Puis elle reprend son ouvrage. Pénible. Sans intérêt.
Elle s’enfonce. De plus en plus profondément.
Et elle relève la tête vers le ciel. Elle ne touchera plus les nuages. Mais elle en rêve quand même. Pour heurter encore la réalité, plus fort à chaque fois, jusqu’à ce qu’elle ne se relève plus du choc.


En sueur, Kalyso s’éveilla. Où était elle ?
Une obscurité étouffante l’entourait. Avait elle bougé ? Non. Non elle ne le pouvait. Elle était…paralysée. Tentant de rassembler ses souvenirs, elle essaya de lever le bras. Elle pouvait sentir ses doigts oui. Sa main. Son poignet…
La morsure d’un métal froid sur son avant bras la propulsa un peu plus dans la conscience. Prisonnière ? Mais comment… Où s’était elle endormie ?

Ses derniers souvenirs… La dernière fois…
Pourquoi ces derniers mois étaient-ils si flous ?
Elle avait été seule. Sans lumière. Elle avait soufflé les ultimes flammes par elle-même.
Les ultimes flammes. Pourquoi telles phrases lui traversaient elle l’esprit ?
Son autre poignet était attaché aussi.

Elle regarde en l’air, l’idiote.

Ses jambes. Elle pouvait les bouger. Elles étaient libres. Frottant son mollet droit sur le gauche, elle sentit un drap, fin et doux, la recouvrir.
Où était elle bon sang ?

Elle regarde loin. Elle rêve d’horizons inconnus.

Ces phrases ? D’où sortaient elles ? C’était comme… Une chanson. Un refrain qu’on ne peut chasser de son esprit. Une comptine. Un poème.
Quel âge avait elle ? Où allait elle ? Elle était seule et dans le noir. Elle avait soufflé les flammes.
Les liens se faisaient plus durs. Plus froid.
Pourtant, une fièvre ardente la dévastait. Dedans, dehors. Se promenant sur son corps comme les baisers d’un amant bienveillant.

Ses ailes sont brisées. Comme celles d’un insectes.

Avait elle sombré dans la folie ? Cela expliquerait bien des choses.
Qu’avait elle manqué ? Aussi loin qu’elle se souvenait… Ils étaient là. Comme toujours, prisonniers de sa lassante nostalgie. Et c’était tout. Juste eux. C’est donc à cela que tout se limitait ? Un groupe de personne, une époque, le tout dépassé, oublié, enterré. Non. Non il devait y avoir autre chose.
Elle se débattit, énervée de sa faiblesse.

Elle les a brisées elle-même. Et maintenant…

Et là, plus rien. Plus d’attaches, plus de draps, la liberté ?
Comme si une main invisible l’avait détachée. Comme si un souffle anonyme avait insufflé de l’air dans ses poumons. Elle arracha brusquement le bandeau qui lui couvrait les yeux, et de l’aveugle obscurité elle passa à la blessante lumière.

Iliak !! Arti !! Où étaient ils ?

Un liquide épais coula sur sa joue, se mêlant à des larmes qu’elle n’avait senties s’échapper. Du sang ?
D’un bond elle voulut se lever. Son front heurta un métal froid.

…Maintenant elle est perdue. Et elle ne peut dire qu’elle ne l’a jamais voulu.

Puis plus rien. Juste le chant des oiseaux.
Roulant sur elle-même, elle ne rencontra que le vide à la place de son époux.
Et la terre humide sur sa joue, et le vent dans ses cheveux, lui indiquèrent que le cauchemar passé n’était que le prémisse d’un retour à ce qu’elle avait fui.

Battant de paupières, elle chassa la poussière qui s’était incrustée dans ses cils.
Elle était allongée, seule, dans un interminable champ de fleurs dorées. Le soleil encore jeune et albe venait de se libérer de l’aube.

Reprends ta route, gamine. Tu n’as pas terminé ton voyage. La chance n’attend pas. Alors cours ! Vole ! Pourchasse la jusqu’à son dernier souffle, ou le tien…

Auteur : Kossnei
13/10/07 14h36 | 16 Galan 3726

Foutu silence rythmé par un souffle futile, situation post-apocalyptique. Tout n'est que poussière, comme - certains se plaisent à le penser - à l'origine. On raconte que l'inimaginable bouleverse un homme, change une mentalité. Et que c'est quand on croit être au sommet, avoir posé ses bases, que le voile se lève et que le rideau tombe.

Apogée: activité, mouvements, vie;

Rideau.

Et le réveil, sensation ambiguë, tout paraît normal mais l’instinct, fidèle allié souvent oublié ou refoulé, est là, qui nous guide vers la terrible réalité avant que nos yeux n’en fassent l’inutile constatation. D’abord on arrive à se demander si l’on n’est pas dupé par une quelconque magie ou l’incroyable habilité du cerveau à nous faire rêver. Après tout, le sommeil n’est qu’une sorte de coma, d’un point de vue purement neurologique.

Et de ce coma spirituel dont on s’éveille, l’on a du mal à saisir le sens, s’il en est un, ou même la cause.
Parfois elle est simple et se résume par un seul mot : destin. Il fallait que cela arrive, c’est arrivé. Pourquoi le fallait-il ? Inexplicable. Que va-t-il se passer maintenant ? A nous de l’expliquer.

Point de départ du difficile renouveau, dans un désert de sable. Jeune fille à peine devenue femme, étalée sur le doux sol orangé, ses pieds nus caressés par le sable fin, ses longs et ondulés cheveux noir chatouillés par la brise matinale.
Seule dans cette contrée déserte où toute lumière, tout espoir sont aussi infime l’un que l’autre, l’être gît telle une entité inanimée.

Cillements, tentative de redressement, vacillements.
Elle est incrédule, la jeune fille, tellement ce qu’elle vient de voir la déstabilise. Elle se disant si forte, se croyant si invulnérable, répétant sans cesse chaque jour la même mascarade, flatteuse d’ego, charmeuse de faibles. La voilà toute frustrée, la sinistrée. Elle qui jamais n’a connu que la facilité, elle est maintenant confrontée à la catastrophe.

Et soudain, les mots les plus pathétiques mais les plus humains s’échappent de ses lèvres, leur son se répand au travers de cette voix larmoyante et tremblante :


<<Mais…qu’est ce que je vais faire maintenant… … … ? Dites-le moi !! … … …>>

Dans une telle situation, l’aide ne répond plus à l’appel. A force, même les cris de protestation ou de désespoir restent au fond de notre gorge. C’est la vie, petite, elle est sinueuse et longue, c’est un chemin qu’on n’a pas forcément tenu à emprunter et dont on sait qu’il se finira un jour, mais la force morale peut décider de sa direction.

Le sort que t’a réservé le destin est cruel, mais tout s’arrange, et ce qui ne peut s’arranger s’oublie, c’est ainsi.

Quoi que tu en penses, tu n’es pas seule dans ce monde, d'autres partagent ton histoire.
Alors choisis ta direction, petite, et lève-toi.

Auteur : Kemeth
13/10/07 15h56 | 16 Galan 3726

Des herbes hautes furent souillées... De la terre fut aplatie...

Heween changeait de direction, mais ce n’était pas voulu. Ce n’était pas comme s’il venait de décider d’aller dans une direction plutôt que dans une autre. Non il avait perdu l’équilibre et il continua simplement devant lui après s’être repris.

Les yeux fermés, les bras écartés et grands ouverts, Heween marchait droit devant. La tête vers le ciel, il n’en descellait qu’une clarté suffisamment éblouissante pour lui rappeler à quel point la nuit lui faisait peur.

Habillé d’une fine armure de cuir et d’un pantalon de toile, il avait la musculature d’un jeune homme entraîné mais qui avait grandi bien trop vite. Ses enjambées étaient grandes et rapides, alors qu’il se fichait de plus en plus de sa destination. Et à mesure qu’il se le disait, il allait encore plus vite. Puis la course à pleine vitesse clôtura l’enchaînement.

Il laissa sur son passage des larmes qui volèrent en traînée.

Son désespoir n’avait d’égal que son échec. Qu’avait-il cru ? Qu’aurait pu engendrer d’autre son arrogance ?

Jamais un homme ne pourra totalement être accompli car durant toute sa vie et jusqu’à sa fin, il apprendra...

La rencontre de plein fouet avec ce qui sembla être un arbre le laissa sur place. Allongé, le nez en sang, il songea à tout ce qu’il avait laissé derrière lui. Toutes ces richesses qui étaient devenues à ses yeux des ruines engloutissantes. Pourtant dans sa famille, personne d’autre que lui ne s’était détourné du chemin tracé à l’avance.

Courage ? Folie ? Destin ?

Il rêvait d’aventure tout en ne se sentant pas prêt.

Il n’était pas prêt mais il n’avait pas eu le choix, car s'il ne s'était pas lancé dans cette voie obscure et incertaine pour vivre ce qu’il voulait vivre, il serait resté enfermé à jamais dans une prison de morale étouffante.

Mais quel échec ce fut jusqu’à présent, de n’arriver à oublier sa vie d’antan, qui de par le rappel des flots insouciants se présentant sous son ancienne fenêtre, le piquait droit au cœur dans une nuée de doutes.


Il chassa ses pensées et voulut en faire de même avec son déjeuner, seulement il avait encore besoin de travailler la technique de ses pièges. Il n’attrapa donc rien ce midi là à part des crampes d’estomac.

Assis contre l’arbre qui l’avait offensé, ou bien le contraire, il laissa voguer son esprit torturé. Ce qui n’était peut-être qu’un rêve mais qui paraissait tellement vrai surgit alors de nouveau dans une vision déroutante.


... Ce loup me parle... Il veut que je le suive...

Puis le brouillard entoura l’animal pour ne laisser qu’une montagne d’os en plein milieu d’un désert de cendres. Le ciel était assiégé par d’épais nuages sombres et colériques. Les éclairs tombaient partout dans un déchirement atroce.

... Que ma force soit suffisante pour repousser ce que je ne veux plus jamais voir...

Auteur : Kalyso
13/10/07 21h41 | 16 Galan 3726

La chaleur étouffante lui indiqua bien vite qu’elle assistait au fameux printemps tardif de Volcano.
Alors elle était revenue. Avait elle été rappelée ? Ou était ce son choix ?
Elle soupira, reprenant sa marche. Sous ses pieds, une fente dans le sol laissa s’échapper un souffle brûlant dont le bruit sec ne la fit tressaillir.

Pourquoi ?
Il devait y avoir une raison… Le Voile ? Non …. Non c’était plus que ça.
Peut être n’avait elle jamais réellement eu envie de partir…. Ou peut être n’était ce qu’un passage.
Peut être que le Destin avait voulu se jouer d’elle, lui faisant croire que le bonheur était accessible à tous. Et qu’elle avait droit à sa petite part, sans se poser de question. Avant de lui rendre la monnaie de sa pièce et de le faire fuir comme elle-même fuyait son rôle.

Et Iliak ? Et Arti ? Qu’en était il d’eux ? N’avaient ils été que fantasmagories de son âme en peine ? Souffle artificiel pour préserver un corps qui n’en pouvait plus de payer le prix d’un esprit en réalité trop fragile ?
Elle ne saurait le dire. Son cœur battait encore lorsque sa pensée les effleurait amoureusement… Mais le sol dur lui semblait bien plus réel que ces derniers souvenirs.

Portant une main à son front, elle scruta l’horizon. Il n’y avait aucune forme de vie à des kilomètres à la ronde. La sécheresse commençait à se faire douloureusement ressentir. Et si… Et si le voile avait été …
Elle ne savait ce qui s’était passé durant son absence… Ni même combien de temps elle était partie.
Khall avait disparu deux ans à peine, période qui l’avait maturé de vingt années… Et si de nouveaux les dix neuf ne formaient plus qu’une ? Et s’il ne restait personne …

Machinalement elle se caressa la gorge. Mais le médaillon n’était plus. Le don fait à son départ était comme symboliquement absent, de même que les attaches qui jadis la retenaient. Devait elle tout reprendre à zéro ? Ou courir après la vérité ? Déjà, trouver une forme de vie serait un point positif.
Ensuite, prêter attention à cette voix dans sa tête. Réfléchir à cette chanson jaillie de nulle part et qui ne quittait ses songes sous aucun prétexte.

Elle en avait assez, de cette condition, de ces errances. Tout savoir, tout connaître, et pourtant être perdue. Ne jamais trouver sa route que pour se rappeler son issue peu glorieuse. La fatigue, la crainte firent fléchir ses genoux, et la dame mélancolique s’en trouva sur le sol, la tête entre les mains.

Le bonheur…. Sa quête de bienséance… Tout cela était il illusoire ?
Pourquoi chaque fois qu’elle tenait dans ses mains la chaude certitude que tout était terminé, la sentait elle glisser entre ses doigts ? Pourquoi n’avait elle le droit d’atteindre ce but ultime où il ne faudrait jamais ouvrir les yeux pour réaliser que tout était encore là, et que les choses allaient de mal en pis ?

Elle soupira, et sourit, et d’un coup de reins voulu convaincu, se releva. Se lamenter ne mènerait à rien pour le moment. Ni jamais en réalité. Il lui fallait trouver quelqu’un, qui lui rapporte ce qu’il en était de la situation des choses. Volcano… En son esprit se dessina le planisphère qui ornait le mur de la Chambre des Conseillers. L’espace vide le plus vaste se trouvait à l’est de MegaZeronius… entre Cosa Nostra et Terreland…
Les Conseillers ! Mais bien sur ! Tâtant sa cuisse à la recherche de son holotransmetteur, elle ne rencontra que le fin tissu de la robe blanche qu’elle portait à son réveil. Bien sur, logique… fuir une vie, en vivre trois autres, et revenir au point de départ, comme par magie. Habillée d’une jolie robe qui plus est…

Kalyso reprit la route, la chair de ses pieds nus déchirée par les cailloux de la reine pourpre. Au dessus de sa tête, le ciel s’assombrit. Un éclair déchira les nuages, puis un autre. Une brume opaque embrassa les terres.

Il ne manquait plus que ça…

Ses pensées se tournèrent alors vers les deux, eux qui avaient été sa première vie après Galactica. Un lourd remord emprisonna de nouveau son cœur. Pensaient ils à elle, parfois ? Avaient ils continué leur quête ? Qu’elle aurait aimé être à leur côté, à cet instant là …

La terre rouge fut frappée d’un pas discret, quelques mètres derrière la jeune femme. Elle se tendit tandis que les airs continuaient d’être déchirés comme par une fureur divine. Des brumes émergea un loup, un autre vint se placer à côté d’elle. Comme s’ils voulaient lui dire quelque chose. Elle les suivit jusqu’à se trouver face à un homme, assis seul, des flocons cendreux s’aplatissant sur ses joues. Il a un air triste, la douleur transit ses yeux. Et lorsque leurs regards se croisent, une lueur de compréhension les anime.


Lointaine mais bientôt proche, une jeune femme s’éveille.
L’heure de la Réunion approche…

Auteur : Kossnei
15/10/07 11h20 | 18 Galan 3726

Elle voulut se lever, la petite, mais elle vacillait, et elle retomba dans un bruit sourd sur le sable orangé où elle s’était réveillée. Qu’était-ce avant que ces dunes de sables à perte de vue ? Quel malheur a frappé ces terres ? Quelle malheur l’a frappé, elle, si gentille, attentionnée…

Faux.


<<Pardon ?>>, demanda-t-elle inutilement. <<Qui est là ?>>.

Et la folie de l’esprit solitaire commence. Esprit qui jamais n’a souffert. Esprit qui toujours a réussi.
Cette fille aimée, adulée, enviée, seule dans un monde dont elle ignorait l’existence et donc la cause de la naissance. Mince souvenir lui revenant en tête, éclat immaculé, puis aveuglement, once de rouge…

Elle se passa la main sur le visage, et hurla en s’apercevant qu’elle saignait. Petite nature retrouve vraie nature. La vie, c’est rien d’autres que tous ces trucs dits dégoûtants qu’on aime à provoquer, la chair, les organes, le sang.
Difficile de renouer avec cette réalité, pour une âme si jeune, un esprit si superficiel, un corps si frêle.
Puis elle se rappela.


« Changer la direction, changer la direction » se répéta-t-elle à mesure que sa volonté s’accroissait, à mesure que son âme s’éveillait, que ses muscles se tendaient, regagnant une vigueur dérisoire certes, mais qui suffisait à accomplir ce qu’elle désirait le plus actuellement : se relever.

Et elle y arriva. Elle se tenait debout, jambes tremblantes, corps branlant, mais debout. La jeune fille n’en revenait pas, elle en resta béate pendant quelques secondes, jusqu’à ce que le sable orangé vienne lui brûler les muqueuses orales.
Elle toussa, puis posa un genou à terre.


Prends conscience de ce que tu es.

Cette pensée trottait dans sa tête.
Elle la comprit.


« Plus question de faiblir à présent. J’ai quelque chose à accomplir, je ne sais quoi, mais c’est important. » se convainc-t-elle.

Et soudain, elle eut une révélation. A une centaine de kilomètres de là, d’autres avaient subi son sort. Cataclysme ou autre raison ? Elle l’ignorait toujours, mais son instinct renaissant lui assurait que la voie à suivre était celle-là.
Il fallait qu’elle change sa vie, sa destinée, faux départ à rectifier pour une arrivée parfaite.

« La vie vaudra-t-elle le coup d’être vécue si elle ne l’est que pour rattraper son commencement ? Oui, sûrement, du moins plus que celle d’avant, car celle-ci a un but. »

Et elle passa plaines désertes et monts dangereux, avec ces mêmes réflexions en tête. Elle parcourut dix, vingt, trente, quarante kilomètres, sans s’arrêter ni chuter. La nuit ayant déjà paru deux fois, elle s’arrêta enfin, exténuée, et leva les yeux vers le ciel étoilé.
Celui-ci l’inspirait depuis deux jours, elle le regardait quand elle se sentait faible, et trouvait rapidement un cours d’eau, qui lui permettait d’étancher sa soif pendant une demie journée sous la tempête de sable mêlée de brume qui étaient ses pires ennemis.

Le lendemain, sous ce climat incroyable, elle repartit, avec une volonté inchangée. Elle parviendrait à son but.

Et c’est alors qu’elle l’entendit. L’appel.

L’appel qu'on lui avait prédit.

Auteur : hell
20/10/07 18h02 | 23 Galan 3726

***Destin… Qu’est ce qu’est réellement le destin ? Une croyance millénaire ? Une réalité ? Comment savoir. Certains croient que le destin nous entoure, d’autres qu’on le provoque… Mais qui croire ? Comment croire des gens qui parlent sans savoir, sans connaître ? Personne ne sait, et personne ne saura jamais. En chaque évènement, on peut voir le hasard ou la résultante de nos actions passées. Une même situation peut être le fruit du destin ou bien notre choix. Tout dépend du point de vue.

Mais lorsque la vie est toute tracée, pas par nous ni le destin, mais de par sa propre naissance. Si vous êtes né dans une famille de vaux-rien, de brigands, de voleurs… Que pouvez-vous devenir à part un brigand vous même ? Vous me direz, notre naissance est notre destin, le choix de naître, d’être beau et grand, petit et vilain, intelligent, brute ou toute autre chose ne nous appartient pas. Et il n’appartient à personne. Mais plus que destin, ne pensez vous pas qu’il s’agit plutôt de fatalité… Nuance importante.

Quel dilemme… Dire que nous sommes maîtres de nos vies, de notre destin alors que le choix premier, naître ou non, ne nous appartiens pas ? Et que dire des autres choix… homme ? femme ? beau ? laid ? nous ne choisissons pas non plus. Notre famille, notre lieu de naissance, notre nom… Toutes ces choses qui nous suivent toute notre vie… Et après ça, vous vous croyez toujours maître de votre destin ? Que vous êtes pathétiques…

Et pourtant… Certes, les choix de notre jeunesse ne nous appartiennent pas, mais les autres ? Nos actes, nos paroles… nous sommes les seuls à les diriger, à les prononcer. Si je choisis aujourd’hui de me planter un pieu dans le cœur, je le peux… je choisis de mourir. Si je décide d’épouser cette femme, c’est mon choix. JE DIRIGE mes actions, mes paroles… mon destin… Alors, que ceux qui veulent me parler de destin viennent. Je leur montrerai le leur au travers de ma lame.

Mais à ce moment la, auront-il choisis de mourir ? Peut être finalement que le destin intervient pour certains, pas pour d’autres… Si je les tuent, ils s’agit d’une résultante de mes actes, pas de mon destin. Mais si ils se prennent un coup de lame entre les deux épaules, il s’agit de leur destin… Pffff, que c’est compliqué… Si j’allais plutôt me boire une bière ?

Tiens, mais que voilà un choix d’étude intéressant… En ce moment même… quel est mon destin ? Aller boire ou continuer à réfléchir ? Et comment savoir si mon choix est mon destin, ou simplement mon choix ? Mon choix va-t-il à l’encontre de mon destin ou est-il la manifestation de mon destin ? Et si j’essaye de choisir moi même mon destin en faisant l’inverse de ce que j’allais faire instinctivement, vais-je à l’encontre de mon destin ou était-ce cela, mon vrai destin ?

Mais une chose est sure, ma vie ne se résume même pas à essayer de savoir si je la dirige ou non… Elle se résume à « Mouton de Panurge ». Je suis le chemin tout tracé… Mais quelle est la valeur de ma vie alors ? Je suis, bêtement, ce qu’on me dit de faire. Est-ce que cela donne de la valeur à ma vie ? Ou alors, est-ce que le fait d’essayer de choisir son destin apporte plus de valeur à la vie ? Est-ce que…***


Kilian, que fais-tu ?

Il sursauta… Son cœur battait à 100 à l’heure… Sa réflexion l’avait ammené bien loin du monde réelle. Il ne voyait que des questions, des réponses, des choix… Le lit dans lequel il était allongé, et tout les gens habitant sa maison, il les avait oubliés depuis longtemps… Après quelques secondes nécessaires à se remettre de son émotion, il répondit à son père…

Rien, je pensais…

A quoi ?

Pas grand chose d’important, juste à mon avenir.

Ton avenir ? Il est tout tracé.

C’est justement le sujet de ma réflexion… mon destin…

Le destin ? Tu crois à ce genre de choses ?

Je crois surtout à la fatalité de mon existence… je n’ai jamais eut le choix…

A t’écouter, on croirait que ta vie ne vaut rien…

Qu’est ce qui te fais penser le contraire ?

Le fait que tu appartiennes à une des famille les plus riches et les plus influentes de notre galaxie.

Et cela donne de la valeur à une vie ?

Et qu’est ce qui donne de la valeur à une vie selon toi ?

C’est justement la ou me menait ma réflexion avant que tu ne me dérange…

Eh bien ne réfléchit pas trop, le temps perdu à penser bêtement, c’est du bénéfice en moins. Descend manger, le repas est prêt.

Pas faim… Mangez sans moi.

Tu as 2 minutes pour descendre.


Son père quitta la chambre et alla dans la salle à manger. Kilian, lui, essaya de se lever, mais il ne le fit pas… A ce moment la, quel était son destin ? son choix ? Aucune importance… Que ce soit l’un ou l’autre, le résultat fut le même… 3 minutes après l’ultimatum de son père, la porte se verrouilla et la sanction était de se passer de manger, et l’alimentation électrique de la chambre était coupée. Tant mieux, il n’avait pas envie de devoir s’expliquer. Cette solution rapide et sans compromis lui allait très bien pour ce soir. Il mangerai mieux demain.

Sans s’en rendre compte, Kilian replongea dans sa réflexion… il ne savait que penser réellement de lui, de sa vie et du destin qui était le sien...


…

***Destin… mais quel est-il pour moi… Dois-je attendre sagement qu’il se présente à moi ? Dois-je le provoquer ? Et si j’attends bêtement, que vais-je devenir. Mon destin est-il réellement tout tracé comme le dit mon père ? Dois-je vraiment prendre sa suite ? Mais alors, quelle sera mon choix la dedans ? Je ne veux pas suivre les choix que les autres ont fait pour moi… je veux être libre, maître de mon destin…C’est décidé. A partir de maintenant, je choisirais pour moi, personne d’autre. Et mon premier choix sera de… de… … … … Je ne sais pas… je verrai demain…***


________________



***Mais quel est ce silence ? Et cette douce chaleur ? J’ai l’impression de voler… Mais où suis-je ? Je me souviens de ma chambre et puis… Rien.

Aie…

Ma tête…

J’ai mal…

Que m’est-il arrivé ?

J’ai peur…

Je veux rentrer chez moi…

Que vais-je faire maintenant ?

Vais-je devenir… Maître de mon… DESTIN ??????***

Auteur : Doxman
20/10/07 19h58 | 23 Galan 3726

Depuis la nuit des temps. Depuis l'onirique et divine idée de Kronotos, les humains se battent pour acquérir la magie. Alors, des gardiens furent appelés, des gardiens furent formés, et dans leur main furent glissés d'immenses pouvoirs. Divisées en dix, rondes et inaltérablement scellées : les sphères furent le symbole de ces pouvoirs prédominants.

Las de voir le monde s'endormir, à la manière d'un dieu amateur de cinéma fantastique ; ces conservateurs du savoir, ces archiâmes du pouvoir ; décidèrent d'un commun accord de délivrer de leur passé. Cinq boulettes furent envoyées sur la galaxie... Chacune ressemblerait à un élément. Chacune d'entre-elles aurait pour but de flairer un corps, une entité apte à recevoir les pouvoirs... Et seuls ces démons, ces issus du voile furent assez forts spirituellement pour endurer toute la puissance des sphères. Aujourd'hui, toutes ses âmes sont enterrées ou disparues, les cinq boules ne valent plus rien ; même pas le millième de leurs originales, enfermées dans le voile.

Heureusement, il reste de ces hôtes potentiels. Il reste de ces démons, ces anges. Il reste ces esprits, indemnes. Et la Réunion allait commencer.



Bonjour, démons. Qui êtes-vous ?

El'Zarha...

Vous, déjà ? Mais l'Azhar n'a aucun soucis particulier. Et il n'a toujours pas fusionné avec la sphère de terre.
Votre hôte, votre opposé, n'a pas accomplit sa mission. Vous ne pourrez traverser le voile.

Pauvre brute... Je viens simplement vous prévenir que la réunion va commencer. Que je vais l'organiser, car le voile connaît ces dernières minutes de tranquillité.

Votre comportement est indigne de votre rang, Ange. Vous n'avez aucun pouvoir décisionnel, et votre audace vous perdra.

Et vous... Personne ne vous a jamais demandé de faire le miroir. Et jamais la vérité, ni même la raison n'a effleuré vos lèvres.

Tsss...

Bref', peu m'importe. Sir Norsal, je viens vous prévenir que nous aurons sûrement besoin de votre maîtrise des boucliers et champ de force manaélyptique. Car le voile, va sous peu se fissurer de dizaines d'endroits.
Vous les reboucherez, c'est un ordre.

Il en sera ainsi, maîtresse. Mais, méfiez-vous.

Je pars, une âme me veut déjà.


Il en existe des dizaines comme ça. Des dizaines de missionnaires. Tous embauchés par El'Zarha. Des dizaines de démons ; qui, scellés par leurs immenses pouvoirs ne peuvent traverser le voile sans causer d'immenses dommages à la sainte galaxie...


____________________________



Les tempêtes s'abattaient. Chaque personnage la voyait arrivé, et même ceux dont l'apparition se faisait désirée, sentaient l'Ange les approcher.
D'une puissance rare, d'une pureté ultime qui plongeait l'âme toute entière dans les plus beaux rêves.
D'une sainteté unique, d'un blanc translucide qui chassait toute la mélancolie d'un corps.
D'un sourire inhabituel, d'un corps beau qui illuminait chacune des zones d'ombre.

Cette femme est connue pour ne toucher que les esprits puissants. Autour d'elle, rien ne la connaît. Elle ne vit que dans le voile, mais ne navigue que sur terre. Elle est la philosophe de Théran Azhar, la jardinière du Nécrolia. Elle est le prêtre du voile. Loin d'être la plus forte, elle est la plus ancienne. Elle garde trois sphères à elle toute seule. Elle se voit confier plus de responsabilité qu'un être mille fois plus mage qu'elle.

Elle est un Ange. Qui modifie chaque paysage, en y aveuglant l'observateur. El'Zarha, part à la rencontre de l'une de ces sœurs : Dame Kalyso.

Elle était un envoûteur. Qui chasse chaque croyance, en persuadant de sa fausseté. El'Zarha, part à la rencontre de l'un des rêveurs animé : Kilian.

Auteur : Kemeth
23/10/07 12h37 | 26 Galan 3726

Pourvu que ce ne soit qu’une vision...

Mais voilà que le rêve se mêlait à la réalité. Ce qui hantait les songes d’Heween depuis longtemps venait à présent se montrer à lui, face à face. Debout devant sa destinée, il ne put réprimer un frisson de peur. Peur de cet inconnu nourrissant autrefois sa détermination à avancer.

Brouillard de braise...

Le vent se leva et emporta avec lui les restes de ce qui fut en ces lieux, et qui n'était plus qu’une sorte de sable noir environnant, malodorant, désespérant.


« ... Pleure... »

- Qu’est-ce que ?

« ... Pleure tant que tu le peux, imbécile heureux... »

Ces pensées presque incarnées traversant l’esprit d’Heween n’avaient pas le moindre sens...

« ... Marche. Marche tant que tu le peux, Imbécile heureux... Marche sur les craintes constituant ta pathétique déprime. Lève toi tant que tu le peux encore et écrase ce qui t’abîme. »

- Non ! Perdu... Me voilà perdu dans les méandres de ma solitude au point d’en entendre des voix. Quelle ironie de se retrouver dans ce lieu que j’ai rêvé, ou plutôt dont le cauchemar est né en moi il y a si longtemps. Je n’ai pas avancé...

Il eut l’impression que ses yeux étaient desséchés. Les larmes se tiraient difficilement alors que la souffrance intérieure s’accentuait. Qu’est-ce qu’il fichait là ? Pourquoi aurait-il autant avancé si ce n’était pas pour pouvoir aller plus loin ?

Le doute... Ennemi de la raison. S’emparant de nos peurs pour les faire nous assaillir. Heween tapa du poing sur le sol recouvert de cendres, générant une fumée de poussière qui le fit tousser.

Il se mit alors à crier. Crier si fort que sa voix se cassait. Crier pour faire sortir ce mal qui le rongeait, pour détruire cette incertitude qui menaçait de le faire craquer...

Jusqu’à ce qu’une présence apaisante vienne se faire ressentir.

Le loup était toujours là. Il contemplait Heween comme s’il attendait de lui un effort vers... Vers quoi ? Un autre loup sortit de nulle part pour se tenir à côté de son compagnon... Mais il n’était pas venu seul...

Une femme était maintenant là. Une femme qui le regardait droit dans les yeux.

Un seul regard qui lui redonna l’once de détermination manquante : Il y avait bien une raison et un but à tout cela. Peut-être faisait-il même déjà partie de quelque chose, sans le savoir.

Il comprit que son chemin devait, au moins un temps, suivre celui de cette femme.

Et ce fut le déclic. Se levant pour marcher vers elle, les souvenirs d’échecs devinrent des raisons de vouloir continuer plus que jamais.


« ... Envole toi nigaud. Envole toi haut et loin tant que tu le peux. Avant que tes ailes se brisent et que tu perdes pour de bon la chance d’être un imbécile heureux... »

Auteur : Narkia
27/10/07 16h09 | 30 Galan 3726

L'univers est une pièce de théatre où des acteurs se tirent la bourre et la réplique devant un publique aguérri qui rie à chacune de leur garce. Analysés, épiés, ces personnages sont le fruit d'une intense formation, pendant de longues et lourdes années. Mais le temps n'a pas de prise dans le voile. Alors si la vie est un théatre, le voile est le cocon qui façonne l'esprit à la critique de l'oeuvre. Nous sommes dans un coin infini et inconnu. Deux être se promènent, et dans cette pièce, ils mènent une quête que nous découvrons au fur e à mesure. Il n'y a pas de vie sans but. Le leur est de ne pas en avoir. Alors que faire ? Les limites de ce raisonnement sont justifiées.
L'univers est alors abstrait. Il n'est qu'imagination.


Imbécile, je t'avais dis qu'on pouvait pas.

Sa va tais-toi un peu, tu me déconcentres !

Genre, l'Ange qui se la pète après nous avoir mené sur une route de je-ne-sais quel patelin intergalactique.

Stop.

Quoi encore ?

Là, ils sont passés.

Qui ils ?

Ba... eux ?

Non ?

Si. C'est certain.

Comment ?

Regarde : les étoiles sont décorées de leurs honneurs, les vents, zéphyriens ou non ne soufflent pus comme à chaque saison, chaque date de précision dans un sentiment de puissance. Regarde, le paysage modelé, l'année dernière était différent. Nous sommes bien dans la formation des schistes et nous savons, toi comme moi, que cet évènement n'apparait pas naturellement.

Tu m'saoules avec tes analyses.

Raaaaa ! Regarde ! La galaxie est déformé. Non, elle est formait à son image. Elle est comme elle. Et pourtant tu l'aimes et la respecte. Vient, nous sommes sur le chemin.

Tu m'as fait la même il y a deux heures.

Mais puisque...

Bon, on y va alors.


El'Zarha abandonne toute forme de protestation. De toute manière ils étaient perdus au milieu du voile. L'entité magique et physique impassible aux vents galacticain et aux consciences des hommes ne supportaient pas les enfants de Kronotos éternellement en son sein, et aujourd'hui, il avait oublié de leur indiquer le chemin à suivre. Mais suivre son chemin, à elle, c'est comme recommencer à chaque pas une vie nouvelle. Avancer, se retourner et ne plus reconnaitre l'endroit que l'on vient de traverser. Elle change tout au tout sans se soucier des lois, naturelles ou humaines, elle ignore sublime. Elle décore et soulugne. Chacun de ses traits réaffirme sa position dans l'immense bac à sable de la galaxie. Ici tout se joue et chaque geste a ou non une répercusion sur l'homme dans tous ses états.

Quel gachie. Pourquoi doit-il exister celui-là. Les dieux se sentaient trop seuls, ou dans un élan de pitié ils lui ont donné victime ? L'ennemi peu rassuré devait se soulager, elle a construit ils ont désobéi, aujourd'hui le résultat est là. Ils suivent malgré tout ses pas.
El'Grin menait tant bien que mal son boulet de démon. El'Zarha supportait avec lourdeur son imbécile d'ange. Complêt mais différent, Kronotos faisait autrefois dans l'orginalité. Pourtant il fallait s'en douter, ange et démons ne feront jamais bon ménage. C'est marrant, on aurait presque envie de voir les conséquences de cette réaction chimique génétique et biologique. Pour cela, ils suivent toujours les traces infimes que eux, maitres du cosmos connaissent à merveillen comme gravée dans leur coeur. Kalyso, la maitresse des bois d'un parc immense, greffières de nos pensées, créatrice de la conscience de l'inconscient. Elle antithèse et oxymore chacune de nos paroles et confond vitesse et précipitation sans jamais n'avoir à s'en plaindre. El'Grin suit inlassablement cette Dame du Voile. Son frère suit, derrière, bougonnant, comme s'il fallait cela pour arriver à bord. Mais tout est voulu tout est pardonnable. L'ange passa et repassa sur tout cela, pur n'aboutir qu'à un raisonnement logique : tout n'est rien que quand le rien n'est pas vide. Marchons, et trouvons cette voix.

Auteur : Kalyso
28/10/07 18h39 | 31 Galan 3726

Les contours se font plus nets…Le peintre est passé maître dans son art et dessine d’une main sûre ce qui sera une fresque importante.

Ils sont là, ils affluent. Petits êtres qui ne sauront tarder à trouver leur dénominateur commun. Chacun d’entre eux sera une allégorie. Chacun d’entre eux aura son heure de gloire. Chacun d’entre eux se liera aux autres, pour une éternité. Peut être même comprendront-ils quelque chose. Peut être pourront ils panser quelques blessures.
Ensemble ils affronteront l’apocalypse, dans laquelle ils sont par ailleurs presque plongés.
Quoi qu’il en soit, ils seront un tout. Car il en faut, n’est ce pas ?
Et enfin ils se déchireront les uns les autres, pleurant les coups portés par leurs mains incontrôlables. Car c’est indispensable. Car il faut des gardiens, des porteurs de lumières. Ceux qui éclaireront un monde qu’une inconcevable Fatalité aura plongé dans les ténèbres.

______

Savez vous où nous sommes ?

L’homme ne répondit pas. Il avait baissé les yeux et les gardait rivés sur le loup qui talonnait la jeune femme.

Je suis Kalyso. Hum… Peu importe en réalité. Je crois que nous sommes sur Volcano. Vous allez trouver cela étrange, mais je n’ai aucune idée de comment je me suis trouvée ici, ni même de ce qui s’est passé au cours des derniers…mois.

Elle s’était avancée doucement jusqu’à l’homme, et se tenait à présent penchée vers lui, les mains posées sur les genoux. Ses yeux l’effleuraient avec une douceur rassurante, et son visage s’éclaira d’un bienveillant sourire lorsqu’il la regarda de nouveau.
Elle était d’une pâleur presque surréaliste qui contrastait avec le gris de ses pupilles. Son visage aux traits réguliers était encadré de longs cheveux que la faible lumière faisait briller de reflets dorés. Le vent qui s’était levé faisait danser sa robe blanche, dévoilant ses pieds nus rougis par le sable. Du reste, elle ne laissait rien percevoir qu’une once d’inquiétude qu’elle ne parvenait à dissimuler.

Heewen. Euh... Je ne sais rien de plus.

Le jeune homme lui rendit son sourire et se tourna vers un horizon que la tempête enlevait à leur vue. Kalyso se mit à rire.

Et bien, voilà qui nous avance. Au moins nous ne sommes pas seuls.

Ce disant, elle passa ses doigts sur l’échine de l’animal qui s’était approché.

On dirait même qu’il y a des chances que nous en sachions plus.

En parlant, Heewen avait tendu la main vers la brume où se détachait une silhouette.
Des voix se firent entendre, provenant d’une direction opposée. Et un bruissement d’ailes.

_________________

Ils sont beaux, tous, à se débattre dès à présent, pour répondre à l’appel que les astres leur ont adressé. Petits êtres qui écriront un chapitre nouveau des Chroniques. Petits êtres que dépeint notre artiste dans des teintes qu’il choisit si diverses, pour tromper l’ennui, pour amuser son public.

Petits êtres si vulnérables destinés à sombrer, comme les autres.

Auteur : Narkia
02/11/07 16h18 | 36 Galan 3726

Les deux démons angéliques, ou anges démoniaques se baladaient comme deux frères ou deux soeurs, dans la nature de Vertana. En fait, El'Grin avait déduit, qu'ils étaient sur la planête verte, mais vraiment, en était-il sûr ? El'Zarha profitait de la moindre hésitation de son confrère pour lui larguer la colère d'un dieu, de l'entité magnifique des protecteurs du Voile. Seulement l'ange ne se trompait guère, et durant plusieurs milliers d'années le démon garda so colère en un point exostif de sa conscience. Mais il n'oubliait pas...
Enfin, dans les lianes ancestrales de la couleur verte d'un astre, les deux bonhommes gesticulaient. Eux, ils voyageaient à trvaers l'espace, dans les confinds de l'univers. Ils n'avaient que faire des racines qui pouvaient allègrement bloquer leur pieds, ou tendre leurs mains. Mais là, se rabattre à la condition d'homme. Honteux ? Désespére, surtout, ils continuaient d'avancer dans l'âmas visqueux de la flore conséquente.

Regarde lui souffla l'un. L'autre tournait la tête. Il réitéra sa remarque. L'autre s'arréta, cherchant des yeux le point de son indécision. Lui tappant sur l'épaule, il lui indiqua de lever plus haut la tête, terminant sa phrase par un "allouette" de tous les jours, qui jugulait d'une rime d'amour. L'autre cherchait toujours. Exaspéré, le premier tendit le bras vers le sujet, et le plaça juste devant son oeil. Lorsqu'il lui rétorqua qu'il ne voyait que son gras et gros poignet, ce fut le poing entier qui s'affala sur la joue du second. Dans son courroux, l'objet de leur dispute avait disparu, bien évidemment, et dans le ciel noir, plus aucun champ magnétique ne perturbait l'immensité du tableau. Le peintre avait essuyé sa bévue, provoquée par on ne sait quelle erreur. Pourtant, elle avait bien existé, puisque le torchon était salie, et l'espoir du premier entaillé. Celui du second... amoindri.


Mais je te dis que si !

Arrète, tu divagues. Je n'ai rien vu, et toi non plus, d'ailleurs.

Mais... Ange, tu es blanc comme un oeuf et tu me leçonnes, je dis car je vois, et si je vois je dis. Il n'y a pas d'erreur dans mon raisonnement.

Héhé, si car tu es démon et je suis ange, tu es mauvais et je suis bon, n'est-ce pas là le meilleur raisonnement qui soit ?

Non. Tu es ... nul.

Les mots t'en perdent.

Ta débilité me scie.

Alors taisons-nous et continuons.

Ne t'ai-je pas fais confiance il y a peu. Nous sommesl à grâce à toi et aujourd'hui he vois un signe qui m'indique le chemin. Pourquoi devrais-je continuer sur le chemin le plus mauvais.

Tu... tu assures.

Je sais.

Allons, alors.


Ils firent demi-tour, et s'envolèrent, dans le tableau du peintre, vers cette tâche longuement essuyé, mais qui a résisté aux durs souffrances de la correction. Pendant quelques minutes, ange et démon ne purent dire s'il voguait dans un vide ou s'il voguait vers un plein. Le pis étant de voler dans un plein vers un vide, mais cela il le savait faux. Bientôt, les lueurs rouges d'un cristal, rubis pour ainsi dire se métarialisèrent devant leurx yeux de .... chose. Les fils de Kronotos posèrent le pieds, car ils n'en avaient qu'un seul, le pieds d'un dieu, sur les plates chaudes d'un volcanisme évolué.

Volcano.

Tu es fort, pour un ange, non ?

Les deux frères se sourirent, et entamèrent leur marche vers la source encrière de la tâche. Le pinceau était faible, il suffisait de chercher.

Auteur : Kemeth
05/11/07 19h51 | 39 Galan 3726

La vue au loin sur l’horizon, Heween sentait monter en lui son enthousiasme pour les choses à venir. Fermant les yeux, il repensa aux moments passés. A la fois ou sa petite sœur l’avait surpris en train de tous les quitter. Ses joues humidifiées par les larmes, elle lui avait alors donné l’impression d’être abandonnée, déçue, trahie. Son regard empli d’une tristesse le hantant encore l’avait affecté plus qu’il ne l’aurait voulu. Il avait pris sa décision et c’était pour échapper à cette situation qu’il avait voulu partir en douce. Un échec de plus...

Prêtant plus attention au présent, il se demanda quel genre de personne pouvait être celle étant à ses côtés.

- Ahh... Dame Kalyso, c’est cela ? Je ne sais pas plus que vous comment j’ai pu atterrir ici et les mois dernièrement écoulés me semblent vagues, incertains. J’ai dérivé dans des eaux troubles, me faisant entraîner par quelque chose... Mais je sens maintenant que je vais aimer le chemin s’offrant à nous. Et ce, surtout si des malheurs m’attendent à quelques croisements.

Tendant de nouveau sa main vers les ombres approchantes, il dessina un contour sans issue. Le vent soulevait un brouillard noir tandis qu’il s’avançait de quelques pas. Jetant un coup d’œil à l’un des loups s’étant installé à sa droite, il essaya d’y lire une expression, d’avoir un bref aperçu de ce qui les attendait.

- Vous verrez à quel point je suis idiot, Dame. Je veux vivre des choses atroces, des choses affreuses pour forger un caractère trop souple. Je ne veux plus être le faible qui se cache derrière le plus fort. Je ne veux plus être le riche qui n’a qu’à dépenser pour tout régler.

Se tournant vers elle, il lui fit un sourire et leva son visage pour distinguer le ciel à travers tous ces nuages menaçants. Il faisait chaud, bien trop chaud et ce n’était pas sans laisser un malaise sur le jeune homme, se sentant suer autant que s’il se dépensait vivement.

- Je serai alors toujours un idiot, mais je saurai au moins ce que c’est de vivre vraiment. A mon sens, on ne peut réellement se sentir vivant tant que l’on n’a pas approché la mort, que l’on ne s’est pas battu avec acharnement pour l’éviter. Mais je ne suis encore qu’un fils de famille pleine aux as et j’ai hâte de pouvoir dire « Qu’ils aillent tous au diable, eux et leur fortune ».

Heween fit une grimace. Son visage ainsi déformé, il parut sévèrement attaqué de l’intérieur à la manière d’une profonde réflexion trop compliquée pour lui, lui cognant alors fortement le crâne.

- Pensez-vous que l’on a vraiment un contrôle sur notre propre vie ? Qu’il y a des choix à faire pour diriger ces navettes que sont chacune de nos existences ? A travers le temps semblant nous prendre de haut. Nous sommes beaucoup et pourtant, nous ne sommes qu’un seul, isolés dans nos propres têtes. Et voilà que nous voulons avoir des raisons de présence dans cet univers. Alors nous formons des familles, des clans, des alliances, des groupes avec un but plus ou moins important. Allons-nous avoir un impact sur le monde ? Sur tous les mondes ?

Il se mit à rire. Hochant la tête avec frénésie, il croisa les bras derrière son dos et observa les yeux de Kalyso. Il venait de se rendre compte de son impolitesse quant à un questionnaire inutile sur une personne qu’il venait tout juste de rencontrer.

- Pardonnez ma perte de raison et mon manque d’esprit. Je ne fais qu’errer depuis trop longtemps et j’en suis fatigué. Allons plutôt accueillir ceux qui nous rejoignent.

Un dernier sourire et il se retourna vers les silhouettes de plus en plus nettes. Marchant et pénétrant dans la brume environnante, ses cheveux blonds et son pantalon de toile emportés de côté par un souffle presque surnaturel, Heween gagnait en confiance et savourait ces instants d’insouciance. Il pouvait enfin aller à la rencontre de l’avant.

Auteur : Kossnei
05/11/07 21h32 | 39 Galan 3726

Elle ne savait d'où cela pouvait provenir, toujours était-il que chaque muscle, chaque tendon, chaque nerf en était stimulé. La jeune fille n'aurait plus à avoir la volonté d'avancer que son corps la mènerait lui-même.
Les ordres étaient inutiles, les échanges accessoires, l'énergie inépuisable. Comme si son corps d'une faim insatiable avait été mené par la vue d'une tranche de boeuf particulièrement apétissante.

Et elle avancait, avalant du sable mais mangeant les kilomètres. La brume ne la gênait plus, elle était même devenue son alliée: chassant la chaleur étouffante, elle lui permettait d'avancer d'autant plus vite.
Et puis, après des heures de marche effrénée, elle les vit.

Forme humaine, silouhette de femme, corps frêle mais âme élevée. Vagabonde moderne, passant d'une ville à une autre pour fuir les démons qui la suivent et qui peut-être viendront la chercher, aventurière qui était allée plus loin que quiconque, Kalyso, larme quasi-imperceptible à l'oeil, se tenait près d'un jeune garçon.
Et puis ils s’évanouirent au moment où le décor devint flou et les jambes trop sollicitées craquèrent.
Elle se retrouva allongée sur le dos dans un champ de fleurs, la jeune fille, pendant que les deux personnes qu’elle avait aperçues parlaient à voix basse. Elle ne put s’empêcher de se relever, elle brûlait d’en savoir plus.
Elle eut l’impression que son cœur éclatait. Elle avait besoin de parler, de dire ce qu’elle pensait.


<<Désolé de vous couper…Heewen, je crois ? Je m’appelle Naïade Otémis, je suis de Patriel, vous connaissez ? Pitié, cela fait des jours que je marche, j’ai senti qu’il fallait que je vous trouve mais je ne sais plus quoi faire à présent. J’ai perdu tout repère, ma ville doit être loin, que m’a-t-on fait ? Mais où diable suis-je ?! Où diable sommes-nous ?!
Répondez-moi !
Je n’ai jamais rien fait à personne moi ! Je ne suis qu’une jeune fille amoureuse de sa vie, pourquoi est-ce qu’elle a été ruinée ainsi ? C’est votre faute c’est ça ? Vous…m’avez fait…venir ici…. ?>>
demanda-t-elle, à bout de souffle.

Elle éclata en sanglots, mais ne les lâcha pas du regard. Elle savait ce qu’ils allaient faire à présent, la consoler et lui expliquer tout. Naïade pensait voir l’homme répondre, mais ce fut la dame qui lui répondit, d’un ton cassant, et sans concessions :


Et bien... je vois qu'on récupère une pleurnicharde. Je ne sais quelle souffrance vous avez endurées pour arborer cet air pitoyable...mais je crois savoir qu’elles sont moindres. Ramassez le peu de dignité qu'il vous reste et relevez vous car nous n'en savons pas plus que vous.

La fille unique des Otémis n’en crut pas ses oreilles. Elle se releva, tourna les talons, fit quelques pas, lâcha une larme, se retourna, les fusilla du regard, baissa la tête, et revint parmi eux, pour ne plus rien dire.

Ne fais qu’écouter, petite, tu as déjà dit assez de bêtises pour quelques heures. Comprends que tu n’es rien, et alors tu pourrais commencer à devenir quelqu’un.

Elle essaierait de suivre cette voix qui avait guidé ses pas pendant ces derniers jours, mais elle n'y croyait plus...Devant les personnages qu'elle estimait glacials qui se tenaient devant elle, Naïade se tut. Elle n'ouvrirait la bouche que si une nouvelle personne venait à les rejoindre.

Auteur : hell
06/11/07 10h29 | 40 Galan 3726

Killian se leva avec difficulté. Sa tête le faisait horriblement souffrir. Lui, le petit gosse de riche, lui qui n’avait jamais eut mal… Lui qui avait été tant couvé, tant bichonné, tant pourri de tout ce dont il pouvait rêver. De quoi pouvait-il avoir à se plaindre ? Il avait seulement mal à la tête, et il se trouvait dans un lieu inconnu… Mais que de malheurs dans une même minute…

Il tourna sur lui-même pour regarder dans toutes les directions. Rien. Il ne voyait rien. Il sentait juste la chaleur du sol sur ses pieds nus et celle de l’air sur son visage. Il n’y avait pas d’air conditionné ici?

Killian, jeune homme hors du temps, hors de la réalité… Il s’assit, là, sur place et ne bougea plus pendant un long moment. Que faisait-il ? Ses pensées l’avaient rattrapé.



*** Destin… Destin… Pourquoi ce mot résonne-t-il dans ma tête ? Que fais-je ici ? Je ne me souviens pas… Mes souvenirs sont flous… Mon lit, ma chambre, le repas sauté… Et puis cette chaleur maintenant intenable, et cette douleur dans ma tête… Que m’est-il arrivé ? Qu’ai-je fait pour arriver ici ? Est-ce que, finalement, mon destin était-il différent de ce qu’il semblait être ? Ne dois-je pas finalement pas suivre la voie de mon père ? Dois-je prendre en main ma vie moi-même ?

C’était ma décision, agir, ne plus être passif. Mais Etait-ce ce que je voulais réellement ? Ne préférais-je pas rester tranquillement chez moi, à suivre mon petit train train ? D’ailleurs, si je suis ici, est-ce la résultante de mes choix ? ou est-ce tout simplement ce à quoi je suis destiné ? Pourquoi tant de questions dans ma tête !!!!!!!!

Et tout d’abord, qui m’a amené ici ? Suis-je venu par mes propres moyens ? Quelqu’un m’y a aidé sur ma demande ? Quelqu’un m’y a forcé peut être ? Finalement, ma situation est peut-être le résultat de l’action d’une tierce personne et n’a rien à voir avec ma décision de prendre ma vie en main. Mais alors, que dois-je faire ? Dois-je continuer à suivre ma voie, même si elle n’est ni mon choix ni mon destin, ou dois-je retourner chez moi pour reprendre la vie qui m’était toute tracée ? Je ne sais que faire… Je dois… prendre une décision, moi, seul, sans personne. Je dois choisir moi-même ce que je vais faire, je ne peux attendre que quelqu’un me dise quoi faire, je suis seul. Et seul dans un désert, on ne survit pas longtemps. Je… Je dois me lever et choisir une direction. ***



Killian arriva tant bien que mal à se relever, et il se tint droit, face au désert. Il se faisait surtout face à lui-même… Ce désert représentait les décisions qu’il avait prit jusqu’ici. Rien, le néant, que du vent avec quelques grains de sables. Les innombrables grains de sables qu’il a semé toute sa vie, la quantité de choix sans importance qu’il a dû faire… Voilà ce que représente ce désert. Il doit maintenant poser les bases de sa vie sur ce sol meuble. Il doit instaurer des bases solides, profondes dans ce sable. Il doit balayer tout ce sable pour qu’il ne s’infiltre pas dans ce qu’il va construire.

Son premier choix tracera la route vers sa future destination, le lieu où il s’installera, le lieu qu’il choisira pour s’établir sur des bases solides, et des constructions tout aussi solides viendront s’apposer sur les bases qu’il va poser dès maintenant. Ce désert va progressivement se remplir… Une route, un pont au-dessus d’une rivière d’espérance, une cabane, qu’il transformera en maison puis en villa. Sa vie monotone, sans choix, se transformera alors en une vie remplie comme la maison qu’il construira, riche comme la villa qu’il imaginera.
Mais pour le moment, dans quelle direction tracer le premier chemin ? Les 4 choix les plus simples sont devant, derrière, à gauche ou à droite…



***Quel choix faire ? Je n’ai pas l’habitude… Je n’arriverai jamais à me décider. Toutes les directions se ressemblent. Même le soleil qui culmine dans le ciel ne m’indique aucune direction… Je suis seul… Oui, seul, mais face à quoi ? Face à mon destin ? Face à mon choix ? Qu’en sais-je… Peut-être devrais-je d’abord réfléchir sur ce point… Dois-je choisir le chemin que j’aurais choisi ou l’inverse ? Où partir à 90 degrés ?


AAAAAARRRRRRGGGGGGHHHHHH

QUE FAIRE ?????????

QUE QUELQU’UN M’AIDE !!!!!!

JE NE SUIS PAS CAPABLE DE CHOISIR MOI-MEME !!!!!


Et pourtant… Il me faut me débrouiller seul. Dois-je choisir ou laissez le hasard choisir pour moi ?
Nan, hors de question de me fier au hasard maintenant, je ne me fie qu’à mes choix. JE DOIS ALLER DE L’AVANT ! Et quoi de mieux pour aller de l’avant que de foncer devant moi? Voilà ma décision, aller droit devant, ne pas regarder en arrière. Avancer, coûte que coûte, avancer.***



Et Killian se mit à avancer droit devant lui. Il marcha ce qui lui sembla une éternité. Après 30 minutes d’efforts, il s’écroula… Killian n’avait jamais marché plus de 50 mètres, pour aller de chez lui à la voiture, et de la voiture au lieu où il se rendait. Il n’était pourtant ni gros, ni frêle. Et même si il était loin d’avoir la carrure d’un athlète, il n’en était pas moins tailler dans la norme.
Le problème ne vient pas de son corps, mais de son esprit faible… Il commence seulement à découvrir ce qu’est la volonté. En peu de temps, il a montré plus de volonté que pendant toute sa vie. Cependant, il était loin de penser que cela lui poserait problème pour avancer. Il resta, effondré la, pendant plus d’une heure, pensant toujours à la même chose. Ses pensées étaient invariables… Seul le mot destin résonnait dans sa tête.
Il finit cependant par se relever au prix d’un immense effort mental. Il se concentra sur son envie d’avancer. Il réussit à marcher 30 minutes de plus, puis s’effondra à nouveau dans un râle de mort, comme si il allait mourir d’épuisement… il n’avait plus la force… plus assez de force pour avancer… Il lui restait juste la force de lancer un dernier appel…



AU SECOURS !!!!!!!! AIIIIIIDEZ MOIIIIIIIIIII !!!!!!!!!


Puis sa voix s’éteint, le silence retomba, plus rien ne bougeait…


***Mon destin est-il de mourir ici ? Ma vie va-t-elle s’arrêter ici à cause de mes choix ? Que vais-je devenir maintenant ? Qu’est ce que l’avenir me réserve ????***