Divers > Pour le Plaisir de te retrouver.

Auteur : Kalyso
21/10/07 00h43 | 23 Galan 3726

Je savais que tu viendrais.

…

Allez, dis quelque chose.

…

Tu es… fascinant. Il m’arrive parfois d’avoir l’impression de te saisir, mais à chaque fois tu échappes à mon emprise. Comme de la fumée.


Elle ri et saute à bas du muret couvert de lierre. Haut dans le ciel marine, une lune argentée allume une à une les étoiles. Les astres seuls seront les témoins de cette rencontre.

Elle est comme au début.
Figure de la jeune femme, idéalisée par les esprits qui connotent les mots dont elle est porteuse à une perfection qu’elle n’a jamais vêtue.
Ses cheveux, obscurcis par la nuit, dansent autour de son visage. Sa peau est si pâle qu’on ne voit où elle laisse place à l’éternelle robe blanche qui l’habille dans les moments comme celui-ci. L’habit, lorsqu’il devient jouet du vent malicieux, laisse deviner une nudité qu’il ne dévoile toutefois jamais. Ses pieds ne portent que la terre qu’elle a foulée dans l’attente presque angoissante. Ils avancent d’un pas de plus en plus rapide vers lui. Dans sa main, elle tient une épée, fine et longue, qui rend au satellite son froid éclat, et caresse le sol de sa lame assassine. Ses yeux, fentes obscures sur son visage sans teinte, rient comme au premier jour.
Il est venu.

Lui ne bouge pas. Il est trop loin pour qu’elle ne distingue son visage. Elle sait juste que l’ombre dont il joue dissimule un sourire en coin. Est il toujours aussi fort ? Se rappelle t-il à sa façon de ce vécu qui la marqua tant ?

Mon ami…

L’herbe humide étouffe le bruit de ses pas. Seul celui de la tranche sur le sol accompagne son avancée.

Alors tu n’es pas mort ?

Elle accélère encore.

J’ai cru que tu abandonnerais. J’ai cru que tu partagerais ma faiblesse. J’ai cru que tu serais touché de ma folie.

Plus que quelques pas les séparent. Elle s’élance, levant l’épée au dessus de sa tête. Lui ne bouge toujours pas, seul son sourire s’élargit.

Mais parle ! Dis moi que mes yeux ne me trompent. Dis moi que tu m’accompagneras, cette nuit encore. Depuis tout ce temps.

Et elle plonge son arme droit dans son cœur.
Et il lève une main. Et dans le silence de la nuit, le vol de la dame se fige quelques secondes. Elle est soulevée plus haut dans les airs, et reste suspendue quelques secondes. L’homme se place sous le corps, et lève doucement la tête.
La jeune femme ri de nouveau avant de prendre une impulsion dans le vide et se voir projetée en arrière. Atterrissant légèrement quelques mètres plus loin, elle se remet en garde, un sourire béat illuminant son visage.

Heureuse de vous revoir parmi nous, Thorin Oakeenshield.