Divers > Kalyso - Crysanay

Auteur : Nayade
12/12/07 20h16 | 1er Aquan 3726

Crysanay venait d'avoir 13 ans. Elle avait demandé a aller sur l'Etat de Reyemes, sur Vertana, car elle y connaissait un lieu magnifique, ou Lazareus l'avait déjà emmenée. Elle demanda a y aller seule, cette fois cis. Elle avait un visage sombre. Petite fille peu souriante, de nature sérieuse. Elle devait y aller. Elle l'avait vu. Après un bon temps de marche, elle arriva la ou elle le souhaitait. Une carrière, une ruine. C'était bien ici. Aucuns doute. C'est ici qu'il y avait eu connexion.
Ces reves. Ils étaient trop présents. Elle s'en souvenait toujours, et parfois s'y perdait. Mais celui la était trop intense. Rien a voir avec les précédents. Une prémonition? Non, une vision. Une réalité. Un monde. Il faut que je la vois. Je dois la trouvée. La comprendre, pourquoi l'avait elle recherchée? D'ou venait elle? Que désirait elle? Qui était elle? Trops de questions, elle la reconnaitrait tout de suite. Il suffit d'attendre les réponses. Elle finissent toujours par venir, il suffit d'etre patient. Alors elle s'assie. Puis patientat.
Une ombre....

Auteur : Kalyso
12/12/07 20h55 | 1er Aquan 3726

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L’obscurité dévorait le paysage à tel point qu’il était difficile de reconnaître le ciel obscur du lac dans lequel il se reflétait.

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Il était tôt. Le crépuscule venait d’allumer les premières étoiles, haut dans le ciel. La nuit sans lune pourtant semblait avancée. Vertana, des ruines comme on en croise tant, et une enfant, treize ans à peine, assise en leur cœur. Paysage surréaliste pour une histoire qui s’annonçait encore moins crédible. Et pourtant…

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Un craquement parvint aux oreilles de l’enfant, là bas, dans la forêt lointaine. Puis un clapotis dans l’eau, juste derrière elle. Elle se retourna, effrayée, mais ne vit rien d’autre qu’une colonne brisée étendue dans l’herbe fraîche. Lorsqu’elle reprit sa position de veilleuse, elle l’aperçue.

Ce qui la faisait apparaître dans les ténèbres, c’était sa peau. Aussi blanche que le brouillard qui caressait ses pieds nus. Elle semblait irradier, éclairée par l’astre sélénite qu’enfin un nuage avait laissé s’échapper. Ou était ce Galactica, qui brillait de ses cent lumières ?

Comme si les éléments s’étaient accordés pour faire de l’apparition une danse, un souffle d’air vint s’enrouler autour d’elle, et la robe argentée qu’elle portait dansa autour de ses jambes, et ses cheveux vinrent chatouiller son visage. Elle avait l’air d’une statue, dans son immobilité. D’un spectre dans son irréalité. D’une grâce dans l’atmosphère qu’elle créait par sa présence.

Mais elle n’était rien de plus qu’une ombre.

Enfant, tu entendis mon appel, en ce soir printanier. Dans mon errance je t’ai vue, traversant les âges, et la souffrance. Je serai rapide, sois patiente. Mon nom est Tienn. Je ne suis rien de plus qu’une amère larme emplie de regrets. Rejetée, rappelée, oubliée et ramenée par la même volonté. Et je vie aujourd’hui sans exister, je me meus sans m’avancer. Je recherche le moyen d’être. Je l’ai trouvé, par ailleurs.

Et dans mon pèlerinage vers un salut prochain, le mien, le sien, celui des hommes, celui du monde, je t’ai sentie. Frêle créature, enfant comme moi abandonnée du Destin, soupir d’un Divin qui n’assume sa colère. Unissons nous, petite fille, contre cette tristesse qui nous accable. Unissons nous pour aller enfin de l’avant. Unissons nous pour cesser d’être larmes, et devenir femmes enfin. Vivons, pour de vrai. Cessons de jouer. Il est temps pour toi de grandir, la perte de ta mère – ne pleure pas – en est le signe. Il est temps pour moi de les saisir tous, et entre ma paume les étouffer. Sois mienne, enfant, pour une nuit, pour une semaine. Joins toi à moi et tu riras de nouveau.

Et le monde sera sincère. Et le monde sera beau. Car en découvrant son visage véritable, toute son horreur perdra raison, et alors ne resteront que ceux qui le méritent. Et enfin sentence sera tombée. Tu as peur pour le moment, mais embrasse moi, et saisis le sens fugace mais oh combien vrai de mes paroles. Sois franche avec toi-même, recrache la colère qui t’enlace, et s’infiltre en toi, et te rend folle. Ouvre les yeux, créature fertile, accepte de voir planté en toi la graine de l’avenir. Conçois le monde tel qu’il l’est, car c’est le meilleur âge que celui que tu portes pour comprendre et éviter toute la haine que les hommes ont semée.


L’apparition se fit rêveuse. Elle avait parlé vite, mais calmement. Il y avait peu de temps à perdre. Bientôt se livrerait la bataille ultime. Bientôt se danserait le dernier ballet.
Et ils seraient tous témoins, eux, maraîcher du malheur qui s’abattit sur le monde. Cultivateur de la douleur qui les ronge aujourd’hui tous.

Prends ma main petite fille, tu pousseras belle plante. Tu seras droite, et juste, et sauras quoi faire. Tu verras les erreurs, tu éviteras la peine. Tu ne connaîtras le péché.
Accepte mon invitation, enfant.


La femme s’était avancée, susurrant de sa voix douce les mots qui envoûtaient la jeune âme. Elle était à présent accroupie à sa hauteur, si proche de son visage que le froid qu’elle dégageait caressait les joues chaudes de l’innocente.

Entends mon appel. Sois la bonne. Prends ma main…
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Auteur : Nayade
12/12/07 21h50 | 1er Aquan 3726

Ces paroles... Tous ces mots résonnent dans ma tête. Sa voix est si douce, on y sent la mélancolie... Si chaude, mais si froide en même temps. Non ferme. Non dure. Non vraie... Non... Je ne sais plus.

viens

Sa silhouette ressemble à maman. Mais elle n'a pas d'odeur. Elle veut que je sois sienne. Elle est proche mais ne me touche pas.

Ne faisons qu'un

Elle s'approche encore. Ça me prend le coeur, c'est puissant. C'est pire que dans mon rêve. J'ai mal à la poitrine. Plus elle s'approche, plus son aura m'ensorcelle.

Ces paroles sont si belles....
Cet appel n'est pas normal.

Je t'ai vu dans mes rêves. Je les contrôle, mais pas avec toi. Tu m'as trouvée. Tu as besoin de moi pour exister. Nous sommes de même sang. Enfants ? Plus maintenant. L'une a besoin de l'autre pour s'envoler.

C'est toi. Embrasse-moi, et c'est l'avenir qui s'ouvre à toi. Tu feras de grandes choses. Et je serais la.

Je ne comprends pas. Les hommes ? Le monde ? Toi ? Moi ? Qui sommes-nous ? Que veux tu de moi?


"Non, tu ne dois pas."
"Pourquoi ? "
" Reste telle que t'ont fait les évènements."

"La tristesse, les larmes, la folie des hommes. Que veut-elle que l'on y fasse . Elle est folle, laisse-la ne l'écoute pas. "


Pars. Cette détresse qui me tient au corps depuis tant de temps. Pars. Tu n'as plus à me dicter ma voix. Decroches toi. Arraches toi de mes chairs, je te renie. Elle peut tout arranger. Elle peut tout expliquer. Je la sens. Elle est sans être.
Elle est étrange. On dirait qu'elle a perdu sa moitié. Elle la cherche. Elle m'a trouvée. Je ne peux ne pas lui venir en aide. Elle m'aime.


C'est confus.

Tienn parlait bien, lentement et à intelligible voix. Crysanay marmonnait des mots, des bouts de phrases. Elle semblait perturbée, et pas seulement à cause de l'être sensible qui la courtisait. Son esprit était embrumé de mille questions, de mille évènements ardus à comprendre à son age. Comme surchargée d'informations, elle bloqua au moment ou Tienn l'effleura de la main, voulant caresser son visage. Et ce fut la fin.

Droite, figée. Les yeux perçants le vide. Ses cheveux se mirent à danser au même rythme que ceux de sa soeur. Son souffle se fit de plus en plus lent. Des larmes perlèrent à ses yeux.

Elle ne serait plus jamais la même. Mi-enfant, mi femme. Mi joix, mi tristesse, un etre partagé, déchiré entre deux réalités.

Elle lui prit les mains.

Auteur : Kalyso
16/12/07 16h00 | 5 Aquan 3726

Les heures ont passé, et l’enfance s’est enfuie. Du sang a coulé, comme les gouttes d’une pluie. Chaude et pourtant glaciale, averse ravageuse, elle s’est fondue doucement, dans les larmes de la nuit. Et la lune témoin de leur étrange marche, les abrite, maternelle, sous un manteau d’étoiles. Elles avancent au rythme des jours qui s’éteignent. Se reposent parfois, n’abandonnent jamais. Et elles fuient, confiante, leur destinée.

Tienn un soir qu’elles parlaient, éclairées par un feu, a conté son aventure d’un ton égal. Rien n’est venu perturber son regard droit. Ses sourcils froncés n’ont tressailli. Elle est fille d’un néant, qu’on a empli d’histoire, née sans amour aucun, d’une larme douloureuse. Et elle sait. Elle sait au fond d’elle, ce que l’originale a repoussé.

Kalyso, c’est son nom, femme d’un ange qui s’en fut sans elle vers un paradis rêvé, pour panser ses blessures. La nature semble un jour l’avoir choisie pour lui offrir le sort de la plus triste des vies. Elle était jeune, à l’avenir prometteur. Mère d’un enfant, épouse du meilleur des hommes. Et tout lui fut enlevé. Et elle a pleuré pour en perdre le souvenir. Et elle a pleuré pour le retrouver. Et de là est née Tienn, pâle ombre qui sait tout, et porte sur ses épaules le désir de vengeance que jamais la triste dame ne saura revêtir. Chacune est reflet de l’autre dans un miroir d’indifférence qui sépare leurs extrêmes.

Tienn s’est détournée à la fin de son récit. Elle voulut cacher dans la brume nocturne cet amour qui l’habite depuis que l’Originale n’en veut plus. Car elle se rappelle, elle, incarnation d’une douleur refoulée. Elle ne croit plus, mais ressent tout. Tandis que son malheureux double pleure une histoire qu’elle veut assumer de nouveau, sans en vivre les passions.

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Pas trop fatiguée ?

Je tiens le coup. Mais j’aimerais comprendre où nous allons.

Tu sauras bien assez tôt, Crysanay. Bien assez vite.


La jeune femme se tu, sortit une lame de son fourreau, et se mit en position d’attaque, une main posée sur la bouche de la fille de Weryn. Un bruit dans les fourrées fit sursauter l’enfant, et trois hommes sortirent de leur abri.

Ce ne sont que des femmes.

Bonjour mes jolies. Savez vous qu’il est dangereux de se promener à telle heure de la nuit, seule et sans protection ?


Un des hommes s’approcha pour caresser la nuque de la petite fille.

Celle la a la peau douce. Et elle sent les agrumes. On peut en tirer un bon prix.

Il se tourna vers Tienn, et alors qu’un sourire goguenard se dessinait sur son visage, ses yeux se vidèrent de toute expression, et un flot de sang jaillit de la commissure de ses lèvres.
Baissant les yeux, ses compagnons virent l’arme de la jeune femme plantée dans son cœur, et ses mains blanches retirant doucement la dague pourpre.
Tout se fit vite, et en silence. Elle sauta, disparaissant presque dans les feuillages, et apparut derrière un des brigands, dans le dos duquel elle planta sa main assassine. Et avant que le dernier n’ait le temps de se ressaisir, il gisait sur le dos. Sans un mot, Tienn prit la main de Crysanay et elles tournèrent le dos au spectacle. Et quand elles furent assez loin, une lumière embrasa les cieux au dessus de la tête des vagabonds, et descendit vers eux. Assez près de leurs corps, elle se sépara en trois éclats argentés, qui se posèrent sur les lèvres des mourants. Et chacun pu sentir ses organes déchirés par une magie ancestrale que seul un néant dévastateur pouvait instiguer.

Un sourire jubilatoire se dessina sur le visage de Tienn. Bientôt elles arriveraient à son but.

Auteur : Nayade
16/12/07 20h38 | 5 Aquan 3726

« J'ai rêvé de toi. J'ai rêvé que tu cherchais ton chemin dans la nuit. Tout comme moi, et nous finissions par nous rencontrer. Dans les ténèbres nous errions l'une et l'autre.... Et nous nous sommes embrassées. »

Voilà déjà quelques années que ça s’était produit.

Cette voix cristalline qui chante, et qui, portée au gré du vent, entrelace et marie mots et mélodie.

Elle appartenait désormais à Tienn, tout comme Tienn lui appartenait.

Des horreurs comme ça, elle en avait déjà vu. Cela ne lui fessait plus rien. Elle était habitée.
En fait, cela ne l'avait jamais vraiment dérangée. Elle était née en tant de guerres après tout.

Le sourire de Tienn fendait son visage. Elle faisait peur. Tuer semblait la faire vibrer, ou bien était-ce le futur qu'elle leur réservait ?
Crysanay souhaitait apprendre cette magie, et ce, depuis le premier jour ou elle vu Tienn s'en servir. Elle était si gracieuse, mais si glaciale.
Suivre Tienn n'était pas toujours simple. Elle allait toujours plus vite, comme une ombre s'étirant lorsque le soleil se couche. Difficile de l'attraper. Elle lui faisait penser à de la fumée. Écran impalpable et brumeux.

Les sorties nocturnes et impromptues de Crysanay ne paraissaient plus étranges à son père, ni mémé a son ami d'enfance Lazareus, depuis le temps... Ils ne posaient plus de questions. Mais la voir sortir seule ainsi ne leur plaisait pas.


« Ou allons nous maintenant Tienn? Ou m'emmene tu? »

« Suis moi, fais moi confiance, je te mène la ou tu fleurira pour de bon »

Le sentier sentait le pin. Seuls les bruits de la nuit faisaient écho. Elles déambulaient sur un chemin bordé de petites pierres, recouvertes de mousses. Elles semblaient faire corps avec le paysage. Le duvet obscur de la nuit les enveloppait. Marchant mains dans la main, Tienn fredonnait. Crysanay regardait les seules étoiles qui parvenaient à percer parmi la voûte d'épines qui les surplombaient. Elles arrivèrent a un lac, illuminé par des lucioles qui voletaient ça et la. Masse noire informe et sans limites.

« Il serait peut-être temps de rentrer Tienn. » »

« Pas encore... Reste encore avec moi, un peu, s'il te plaît. Il n'est pas encore temps. »

Tienn se mit à fixer l'horizon. Sa main était toujours aussi froide. Elle s'assit et attira la jeune fille contre elle.

« Et si nous prenions un bain ? Qu'en dis-tu ? N'as-tu pas envie de nager un peu ? »

Pas trop le choix. Crysanay ne résistait pas à Tienn.
Celle-ci se mit à déshabiller l'enfant, qui ne l'était plus vraiment. Puis elle se dévêtit à son tour. Nus sous la lune, elles pénétrèrent dans l'eau, étonnement tiède.

Sensation étonnante, et effrayante. Comme un petit choc électrique, qui parcourt tout le corps. Tienn n'avait pas proposé ça au hasard. Et Crysanay le savait bien. Chaleur, au coeur des ténèbres. Comme un liquide qui se propage dans les veines, un poison qu'on sent faire effet. Elle se sentait perdue sans vraiment l'être. Qu'était-ce que cette sensation ?
Un vertige, un souffle, un corps tout endolori.

Un trou noir...

Auteur : Kalyso
26/12/07 14h43 | 15 Aquan 3726

Il se fait tard, Crysanay. Tu devrais rentrer maintenant ...

L'enfant se releva, s'épousseta, et après un bref signe de tête partit en courant vers le palais où résidait son père. Elle laissait derrière elle les ruines où tout avait commencé, fantomatiques silhouettes dans la nuit claire de Vertana, aux abords de Reyemes, et leur maîtresse, ombre tout aussi transparente sous les astres lumineux.

Celle-ci attendit que la fillette soit hors de vue pour s’asseoir sur une colonne brisée et poser son menton dans ses paumes. La gamine apprenait vite. Le plus difficile serait bientôt terminé. Ensuite il faudrait lui montrer la laideur des choses, et parer son jeune âge d’un cynisme menaçant. Enfin la perdre, être la seule personne de ses pensées, en faire une ombre.

Et la jeune femme se mit à songer à sa propre condition. Quelle tristesse que de n’être qu’une idée. Une image. Une colère. Mais cela serait bien vite terminé. Oui, grâce à l’enfant, et à ses alliés, son plan se réaliserait à la perfection. Il lui faudrait convaincre l’originale. Ou le combat serait inévitable. Et cela serait triste pour beaucoup, de perdre leur Kalyso adorée, leur pathétique mascotte, splendide dans sa vulnérabilité.

Dégueulasse dans son oubli.

Tienn donna un coup de poing rageur sur son siège de fortune, qui se fissura.



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Crysanay ! Crysanay viens ici !

L’enfant accourut à l’appel de son père, essoufflée mais rieuse. Elle embrassa l’homme sur la joue droite, et lui jeta un air interrogateur.

Crysanay, mon enfant, je dois partir quelques temps. Oh ce ne sera pas dangereux. Et nous serons en contact permanent. Mais je dois te laisser seule. Et je pense que tu as besoin de … hum … d’une présence féminine dans ton entourage. Aussi, j’ai engagé quelqu’un, qui s’occupera de tes leçons, te tiendra compagnie, répondra à tes questions, …
Je pense que vous vous entendrez bien. Mademoiselle Kan et toi avez beaucoup de points communs. Allez ma puce, je dois y aller. Nous nous reverrons bientôt !


Weryn, dans le même mouvement que sa fille avait eu quelques nuits plus tôt adressa un bref signe de tête à son enfant, et s’en fut.

S’effaçant de la vue de Crysanay, il lui offrit celle d’une femme, de dos. Ses longs cheveux tombaient dans son dos. Sa silhouette était cachée par une sombre longue cape. Seule une main était visible, qui se promenait sur les livres rangés sur les étagères. Blanche comme celle d’une morte.

Prenant compte du silence, Tienn se retourna, et posant ses yeux gris sur le visage de l’enfant, elle glissa un index sur ses lèvres qui déjà s’étiraient en un sourire.

Plus que quelques jours…

Auteur : Nayade
27/12/07 15h24 | 16 Aquan 3726

Elle avait habilement su se trouver la où il le fallait, au bon moment. Tienn semblait tout savoir, c’était fascinant, mais également effrayant. Cette impression qu’au moment même ou elle pose sont regard gris profond sur vous, elle vous transperce, brise vos muraille d’un simple souffle et lit en vous aussi facilement que de regarder a travers une vitre propre. Mentir, faire des cachotteries ne servait a rien avec elle. Elle le saurait, car désormais elle faisait entièrement partie de moi. Nous n’étions plus qu’une. Elle avait réussi.


Elle s’occupa de moi pendant l’absence de mon père. M’enseigna le jour les études prescrites par mon père, la nuit ses propres matières. Je n’étais étrangement que peu fatiguée. Cela dura à peu près 3 semaines. Tous les jours mon père souhaitait un compte rendu de mes activités.
Et même après sa rentrée, Tienn continua de m’éduquer, mais restait cependant toujours très discrete.
Elle avait un but, son visage apparaissait de plus en plus déterminé, son sourire de plus en plus satisfait.


Aujourd’hui, je ne la perçois plus comme une oracle. Elle n’apparaît plus à mes yeux comme l’unique voix à suivre. Ses paroles ne sont plus aussi emplies de bon sens, de sagesses, de vérités et de merveilles que jadis. Mais peut importait maintenant. C’était trop tard, elle l’a, et c’est ce qu’elle voulait. Je m’en rend simplement compte désormais.


Mais je n’arrive toujours a savoir si ça me plait ou non. L’ai-je réellement voulu ? Elle voit en moi, mais en âme sœur, je lis aussi parfaitement bien en elle. C’est le double tranchant. Elle avait conscience de ce risque, mais la encore, elle a bien choisi. Elle ne m’a pas prise pour rien. Elle parvient tout de même a garder quelques murailles dans son esprit que je ne peux franchir. Il me reste a apprendre. C’est frustrant, avait elle prévu mon ressentit ? Savait elle que j’allais, même en sachant cela continuer ? Et si je ne continuais pas ? L’a-t-elle prévu ? Chacun de mes actes semble prédéfinis. Quoique je fasse, tout est prédis, cette impression d’emprise… Pas de liberté.


J’ai un peu grandi, et aujourd’hui voilà un an que nous nous sommes rencontrées. Et je ne sais toujours pas le fond de sa pensée, la réelle portée de son entreprise. Elle ne m’a pas tout dit.

« Sois patiente, tu saura en temps voulu. C’est proche »


Le soleil se couche, il fait de plus en plus sombre. Tienn et moi nous nous promenons dans un jardin, comme souvent le soir. Il est temps.


« Tienn ? »