Divers > J'ai rêvé d'un jour

Auteur : Kossnei
27/12/07 03h42 | 16 Aquan 3726

J'ai rêvé d'un jour où je serais à ma place parmi mes pairs. J'ai rêvé d'un jour où chacun m'accepterait, car chacun serait grand, car toute conscience aurait évolué. J'ai imaginé et sommairement vécu cette situation utopique en cette époque.
Elle m'a frappé. Elle m'a touché. Elle a achevé de forcer la mutation de ma personnalité. Je me suis moi-même découvert sous le masque habilement façonné que je tends à tous, et que peu ont soulevé. Mais...était-ce réellement le reflet des valeurs originellement inculquées, est-ce là ce dont on se vantera, est-ce là ce qu'on pleurera, lorsque la vie aura joué son rôle, quand l'inévitable refoulée viendra faucher l'âme qui sous ce corps assuma tant d'ambitions?

Je ne sais. Disons que j'ignore. Toute litote qui m'est relative m'apparaît désuète depuis tant d'années que je ne daignerais plus jamais l'invoquer.

Mes suppositions, à présent, seront évoquées. Je suis parfaitement conscient que la plupart s'en désintéresseront, mais fût-ce même la totalité que le besoin me prendrait encore. Car celui que l'on considère par-delà les sombres recoins de ce mode de communication comme "intello" et "scientifique", l'admiré et tant détesté Antoine a besoin d'écrire. C'est ainsi. Nul besoin d'être lu, du moins pas pour cette fois. Si la mauvaise foi ou même la pure et naïve gentillesse vous prend lorsque vous décryptez ce mélancolique épître, l'auteur relève de ce que vous prenez pour une obligation votre aveugle volonté.
Tout ceci ne sera qu'autodestruction. Point de vantardise, guère plus de sous-estime de soi-même. Simples réalités en trois ou quatre pages relatées. Jamais je ne fus aussi proche d'une si puissante évolution. Un seul espoir désormais: qu'elle se propage par sa parfois subodorée contagion.

Alors, lecteur éventuel qui ne trouvera ici que personnelles et existentielles réflexions, ne te méprends pas. Cette fois encore, je n'écris guère pour toi, mais cette fois seulement, ce n'est plus Kossnei qui irriguera ton esprit, mais bel et bien son concepteur, celui qui le suit depuis le début et l'aura suivi jusqu'à sa fin, ce gamin en phase de devenir adulte, sautant malgré lui une essentielle étape, ce marginal rôliste qui sort de son contexte de prédilection pour enfin se poser d'ultimes questions.
Lecteur occasionnel, ou lecteur aguerri... ne lis pas la création d'un malheureux concours de circonstances qui va à la suite de ce tas de mots savants mais Ô combien significatifs s'imposer comme axe de ces essais.

A présent, je souhaite aux derniers survivants, à ceux qui par chance ou par hérédité possèdent ce que jamais je ne pourrai me vanter d'avoir acquéri, ce courage du lecteur, je souhaite à ceux-là, dis-je, une bonne lecture, malgré les sombres idées énoncées.

Ainsi commencent mes essais.



Réflexion annexe première:

Parfois, en énonçant le contraire de ce que l'on pense, voire en étirant ces paroles à une défense ou une interdiction, l'on arrive à captiver davantage son interlocuteur, spectateur ou lecteur, bref, son homologue.



Au départ...je ne suis qu'un homme. La condition humaine a déjà implanté en moi ses racines si conséquentes. Je ne suis donc qu'une entité comme tant d'autres, sauf qu'en plus, il y a cette étincelle, cette ipséité me définissant. La découverte reste nulle: tant de choses me caractérisent. Mon existence n'est que le résultats de beaucoup de ses semblables, mon être n'est donc issu d'un hasard. Mes décisions et choix sont influencés, en partie paraît-il, par l'hérédité.
Un mystique que j'ose respecter a écrit qu'une âme se composait de 25% d'hérédité, 25% de karma, c'est-à-dire cet ensemble influent évoluant en fonction des comportements passés, ceux-là même qu'on a pu avoir dans les vies précédentes, et enfin de 50% ... de libre arbitre.

A première vue, de toute évidence, j'en suis dénué. Mais peut-être que supposer jusqu'à l'aberration n'est pas la bonne méthode.
Sur cette problématique se clot le premier des chapitres, la première des idées, et s'ouvre le plus grand des chemins vers cette recherche de l'absolue connaissance de soi-même.



Réflexion annexe seconde:

La vie aliène. Lorsqu'elle nous est insufflée, la première des exigeances, mais aussi la plus inextricable des conditions nous est imposée.
Dès notre naissance, nous devons rendre des comptes à notre nature. C'est ainsi, et c'est si malheureux...si malheureux de devoir être un homme.


Réflexion annexe troisième:

Est, de mon point de vue, admise comme réalité toute chose qui est la plupart du temps vérifiée.
Après tout, ne dit-on pas "l'exception qui confirme la règle"?


Réflexion annexe quatrième:

L'existence est stéréotypée pour tous, mais ne l'est pas pour chacun:

La vie d'un homme est divisée par des groupes de sept années, disait encore mon éternelle lumière.

Dans la première partie de la vie d'un humain, partie qui m'intéresse, donc, il y a ces grands axes:

0 à 7 ans: la petite enfance. La génitrice est aimée et préférée. Elle est la créatrice du cocon familial.
7 à 14 ans: l'enfance. Rapprochement avec le père. Il initie, inculque, agrandit le cocon familial.
14 à 21 ans: la jeunesse. L'âme de rebelle anime. Tout ce qui est conventionnel est détestable.
21 à 28 ans: prise de conscience. Fin de la rébellion, intégration, construction de son propre cocon. Tentative de dépassement de soi-même, en quête du meilleur.

Cette réalité m'a plue lorsque je l'ai caressée. Elle m'a aussi considérablement blessé lorsque je l'ai observée avec du recul.


Réflexion annexe cinquième:

L'écrivain est souvent reflet de son écriture, et vice versa. Réalité.
Pour ma part, j'estime être en accord à la fois avec l'apparence et la forme de mon écriture.

Pâle et embrouillé...