Divers > Désirs et Sentiments

Auteur : Lord Faust
30/12/07 11h13 | 19 Aquan 3726

Mes désirs


Je suis là. Je suis las. Je suis la. La quoi . Imbécile, ça ne marche pas. Je suis las d’être là, comme la chandelle qui jouit de lumière au beau milieu du solstice d’été. Je ne sers à rien. Ah ? Que t’arrive-t-il ? J’aime. J’aime à souhait, à en mourir, et que mon corps enfin périsse, pour que je ne puisse aimer. Ainsi tu désires éternellement ? Non, je désire aimer, seulement cela, rien d’autre. Eh bien aime ! Je ne puis. Cela m’est impossible. Je te l’ai dit : je suis la flamme qui brille en plein jour, sereine, parce que personne ne la voit, mais elle est là…


Je n’ai jamais vu ton visage, pourtant, mes rêves sont peuplés de ton odeur. Je ne t’ai jamais entendu, le timbre de ta voix m’importe peu finalement. C’est ton image que je veux, celle que j’ai envie de lui donner. Mais jamais je ne serais satisfait de ma conscience physique. Alors mes pensées te façonnent pour te rendre réelle, mais seule mon esprit te voit, et je ne puis qu’en avoir de la souffrance, car le corps demande lui. J’ai un nom, qui s’affiche parfois. Un style, qui me revient en m’embellit. Il est mon inspiration. Par le simple souffle que je puis sentir en toi, je me transmet l’histoire. Je te vois, tu es là, mais.. tu disparais, comme si tu n’étais pas vraie. Et là, je me réveille d’un sommeil inexistant, et je sais. Je sais que tu n’es que pure fantaisie. Pourtant quelque part, tu existes, et le jour où je te verrais, je t’aimerais.


L’amour est comme une poésie : on ne peut le définir, mais on en joue comme si tous connaissaient son immense pouvoir. Il fait des rimes et comme un baladin, il vagabonde de bouche en bouche, de tête en tête, de corps en corps. C’est beau mais on ne sais pas ce qui le compose. J’en rie, mais si personne ne le voit, j’en pleure aussi. D’ailleurs, je ne sais pas si je peux vraiment sourire. Il m’a tendu la main, j’ai du la lâcher très vite. Malade, tu n’acceptais pas. Non ! Oublie ! Cela n’est que mensonge, car tu l’as inventé, et tu l’as cru toi-même. Pourtant, tu les vois, ils marchent, ils s’embrassent, et tu sais que tu « vaux » comme lui. Erreur. L’amour ne se vaux pas, il ne se mérite pas, il se transmet, et seulement par la chance de la nature tu le rencontrera.
Alors quand ? Quand m’arrivera-t-il ? Devrais-je encore patienter pendant longtemps ! Mon esprit déborde de ses sottises, et noirçit mes pensées. Je ne puis encore vivre de tout cela. J’aime, mais qui ? Une ombre, un mot, une pensée. Et de cela je forme, façonne et forge, pour ne donner qu’une éphémère satisfaction. Cela ne peut pas être, comme je l’ai toujours espéré.
Soit. Alors vit. Utilise les vagues de tes propres sentiments et envoile-toi comme si ta vie en dépendait. Tu es comme la poésie, éternelle, les gens ne t’oublient jamais. Vole de tes propres ailes et n’émeut pas ce sentiment puéril d’un vide de soi. Car tu es comme celui-là l’est également. Tu ne vaux ni moins ni plus qu’un autre car chacun de vous êtes unique. Tend la voile et prend la mer, ne revient que lorsque tu auras compris ou trouvé, mais fais attention à la houle qui peut t’embarquer dans des contrées d’où tu ne ressortiras jamais.




La quête.

Alors ! Que vois-tu ?
Rien…
Serais-tu aveugle ?
Pire.
Est-ce possible ?
Oui.
Tu te fiches de moi, imbécile.
Non.
Alors ?
Je vois « trop » loin sir.
Ah… Eh bien regarde plus près !
Je ne vois que la mer pâle et sobre. Elle ne bouge ni ne respire. J’ai l’impression qu’elle est morte.
La mer morte ? Impossible ! Tu mens !
Monsieur, je vous en prie, je suis un honnête homme.
Restes’y et préviens moi si la mer se réveille.
Bien monsieur.


Nous sommes encore loin de l’objectif… Nous n’avons guère d’objectif il est vrai. Nous naviguons jusqu’à ce que mon esprit aille en paix. Ce voyage me paraît long, et bientôt nous devrons boire l’eau d’une morte. Je crois que je vais vomir. Plus je m’éloigne de toi, et je plus je souffre, mais Il m’a dit que cela était nécessaire. Alors je fuis. J’en suis désolé. Mon cœur bat la chamade quand mon âme me demande le retrait. Je ne sais que penser de cette affaire. Mon corps veut la guerre quand esprit veut la paix. Autant mourir, ne penses-tu pas ? Seulement me rejoindras-tu ? Je l’ignore. Car je souffre en silence et tu ne connais rien de mes sentiments. Je suis un espion, je me méfie de tout pour te voir, et sans cela, tu sentirais ma présence folle à des lieux à la ronde. Alors que chaque jour je te parle, je te vois, je te ressens, et tu ne comprends pas. Tu serais en face de moi, je ne saurais quoi dire. Comme un gamin qui découvre… Mes yeux seraient collés au plancher de ce bar, et ma bouche aussi muette qu’une montagne. Et toi tu rigolerais de mon innocence. Je sais me montrer beau et fort, te cacher mes défauts et jouer de mes qualités : ma plume est fine, mon expression fluide, mais il y a tant de chose que je n’aimerais pas te montrer. Alors je t’écris, mais je n’envoie rien, et chaque jour je me relie, me replonge dans cette mer morte dans laquelle je tourne en rond depuis huit jours.