Divers > Qu'advient-il de nous apres la mort...

Auteur : hell
11/08/06 22h52 | 38 Desertan 3724

Qui ne c'est jamais posé la question de ce qu'il advient de nous apres la mort... est ce qu'il y a une vie? Est ce que le pardis et l'enfer existent vraiement? Voici l'histoire d'un homme, cette histoire commence le jour de sa mort... dans notre réalité...



Othillion était un soldat de volcano. Il était connu et reconnu dans l'armée de par ses actions héroiques et ses hauts faits d'armes. Il n'était pas le meilleur, juste un bon soldat. Et comme tout soldat, il risque sa vie au combat. Et ce qui devait arrivé arriva. Il recu une balle qui lui traversa la poitrine et fit éclaté son coeur. Il sentit la douleur, puis sombra dans le néant. Il ne sentait plus rien, tout devenait noir. A ce moment, il compris que la mort venait le chercher.

Mais ce qui se passa ensuite, aucun de ses compagnons d'armes ne le su. Pour tout le monde, il était tombé au combat. Othillion ressentit à nouveau la terrible douleur dans sa poitrine. Il se tordit de douleur, il ne comprenait plus rien. Pourtant, il était bien mort, mais il sentait encore la douleur...

Othillion : Mais... où... où suis-je? Que c'est il passé?

Il regarda tout autour de lui, il ne vit personne. Juste une grande étendue d'eau d'un coté et une plaine de l'autre.

Othillion : Cet endroit ne ressemble ni au paradis ni à l’enfer. Et pourtant je suis bien sur d’être mort… C’est à n’y plus rien comprendre.

Il se releva et s’approcha de l’eau. Il avait soif. Il goûta, c’était de l’eau douce. Il en bu jusqu’à plus soif, puis il parti en direction de la plaine, ne sachant pas ce qui l’attendait dans cet endroit inconnu. Il marcha pendant un bon moment, puis il aperçu une foret au loin et il lui semblait distinguer des habitations. Il se dirigea dans cette direction. Pendant son long trajet, il observa son nouvel environnement. L’air était pur et le ciel d’un bleu qu’il n’avait jamais vu, même sur vertana. Pourtant, il se sentait oppressé, il ne savait pas pourquoi, mais quelque chose le dérangeait. Il se sentait suivi, observé, mais pourtant, il ne pouvait y avoir personne. La plaine s’étendait à des kilomètres derrière lui et sur chaque coté. Il voyait tout ce qui l’entourait. Mais il y avait autre chose. L’atmosphère était pesante, lourde de souvenirs, d’horreurs qui se seraient produites ici il y a fort longtemps. Mais peut être pas. En fait, ces sensations de souffrance n’étaient pas si lointaines, tout du moins dans le temps. Il avait l’impression que cette souffrance était à la fois très proche et très lointaine…

Othillion continuait d’avancer vers le village qu’il avait apperçu, mais il se sentait toujours très mal à l’aise. Il se demandait si il allait rencontrer quelcun ici…

Auteur : hell
13/08/06 08h49 | 40 Desertan 3724

Othillion continuait de marcher vers le village qu'il commençait de bien distinguer. Plus il se rapprochait et plus il avait l'impression que le village venais tout droit d'une époque très lointaine du passé. Les maisons étaient faites de terre et de paille, aucune technologie n'avait l'air d'être arrivée jusqu'à cet endroit. Finalement, il arriva. Il ne vit personne. Il décida donc d'attendre un peu et de voir si quelqu’un viendrait ici ou pas. Après quelques heures d'attente, il décida d'explorer le village. Il trouva des épées entassées dans un coin, et juste à coté, des fusils bien plus évolués qu'il n'en avait jamais vu. Il ne comprenait plus rien :

Othillion : Mais comment des gens qui n'ont même pas l'eau courante pouvaient-ils avoir des fusils aussi développés? Et pourquoi posséder aussi des épées, elles sont inutiles face à des fusils tels que ceux ci...

Othillion continua de fouiller de ci, de la, et il se rendit compte que mis à part les fusils, rien ne semblais plus évolué que les épées. L'eau courante n'existait pas, il y avait juste un puit au milieu du village, et l'eau y semblait trouble. Les lits étaient de simples paillasses, pas de cuisine avec des appareils équipés, pas de chauffage, pas de toilettes... Ce village semblait tout droit sorti des légendes les plus anciennes et seulement connues de ceux qui lisaient des livres qui avaient plus de quelques millénaires... Soudain, il entendit des bruits de discussion. Il sorti précipitamment de la maison dans laquelle il était pour ne pas être accusé de vol ou d'autre choses. Il alla vers la place centrale du village.

Une troupe de quelques dizaines d'hommes arriva et s'arrêta juste devant lui. Celui qui semblait être leur chef s'approcha et le salua :

Chef : Bonjour, je me nomme Orthal, chef de ce village. Soit le bienvenu parmi nous.

Othillion : Merci à vous de me recevoir si gentiment. Pouvez vous me dire ou je suis et ce que je fais ici?

Orthal : C'est très simple, vous êtes mort au combat et vous êtes aux champs élysées.

Othillion : Mais... Il n'en revenait pas... Mais je me sent tout à fait vivant et...

Orthal : Mais vous l'êtes. Laissez moi vous expliquer, mais ne m'interrompez pas s'il vous plait. Le monde dans lequel vous viviez est une petite partie de l'univers existant, et surtout, une seule dimension de cet univers. Il existe 17 dimensions différentes, chacune peuplées par une race différente. Et la notre est l'une des moins évoluée, tant au niveau technologique qu'au niveau connaissances de l'univers. Certaines races sont au courant de l'existence de cet endroit et des autres réalités, mais ne peuvent y accéder. Chaque réalité est identique sur le point structure de l'univers, mais très différente au niveau de ce qui s'y passe. La dimension des humains est déchirée par la guerre alors que la plupart des autres sont en paix.

Othillion : Vous voulez dire que ma planète existe en 17 versions à la fois identiques et très différente?

Orthal : Oui, c’est exactement cela.

Othillion : Bon, très bien, j’ai du mal à avaler ca, mais faisons comme si je vous croyais. Et pouvez vous me dire pourquoi je suis ici ?

Orthal : Je vous l’ai dit, vous êtes mort. Mais vous m’avez interrompu avant que j’ai fini.

Un homme arriva alors en courant au village. Il alla droit vers Orthal :

Inconnu : Chef, un très grand nombre d’hommes viennent d’arriver. Mais ils se dirigent vers le camp de Galatara. Il faut les rattraper et les amener ici…

Orthal : Oui, il le faut. Allez, tous, en route. Il se tourna vers Othillion. Vous aussi, venez avec nous. Je vous expliquerai le reste en chemin. Vous savez vous servir d’un fusil?

Othillion : Oui, j’en avait un dans les mains quand je suis…mort…

Ce mot, il avait encore du mal à le prononcer en parlant de lui, ce qui est compréhensible. Orthal lui donna une arme et ils partirent du village.

Auteur : hell
14/08/06 23h09 | 41 Desertan 3724

Le groupe avancait vite et Othillion, pourtant habitué aux marches longues et difficiles, peinait à suivre le rythme. Il marchèrent pendant 30 minutes avant d'apercevoir devant eux un groupe d'hommes marchant dans la direction opposée au village. Il y avait une vingtaine d'hommes et tous semblaient porter le meme uniforme que Othillion.


Orthal : Tu les connait? Ils ont le même uniforme que toi.

Othillion : ce doit etre des soldats de volcano, comme moi. Peut etre eux aussi sont ils tombé au combat, comme moi.

Orthal : C'est fort probable, mais vu l'emplacement de la bataille et du village, ils auraient du arriver au même endroit que toi.

Othillion : Comment ca vu l'emplacement de la bataille? Comment sais tu ou elle se situe?

Orthal : Tu n'as pas senti toutes ces ames errantes et souffrantes lorsque tu as traversé la plaine? Toutes les dimensions paralèlles sont plus ou moins liées, mais cette dimension est fortement liée aux autres. C'est pour cela que apres leur mort, les guerriers de toutes le autre dimensions arrivent ici. Leurs ames passent la barriere dimensionnelle et recréer le corps ici, grace à la puissance de la volonté.

Othillion : Mais pourquoi seulement les guerriers? Pourquoi personne d'autre?

Orthal : Personne ne le sait vraiment. Certains supposent que la volonté des soldats est plus forte que celle de simples citoyens. Le fait de risquer sa vie pour un but précis renforce l'esprit.

Othillion : tres bien, mais alors il devrait y avoir des miliers de soldats ici et...

Orthal : Nan, seul ceux qui ont le plus de volonté, le plus envie de vivre peuvent réussir à recréer une enveloppe charnelle ici. La plupart restent coincés entre les deux dimensions, c'est ce que tu a ressenti tout à l'heure.

Othillion : et avez vous deja vu un groupe entier aussi important arriver en même temps et au même endroit?

Orthal : Nan, c'est la première fois...


Othillion semblait bouillir à l'intérieur. Quelque chose avait traversé son esprit et l'avait rendu furieux. Orthal le remarqua tout de suite :


Orthal : Qu'est ce qui ne vas pas? Tu a l'air... enervé...

Othillion : Tu as bien dit que la plaine que j'ai traversé était le champ de bataille ou je suis tombé?

Orthal : Oui, pourquoi?

Othillion : Je suppose que quand ta volonté recréer ton corps, il réapparait au lieu et dans la position ou il était lors de la mort?

Orthal : Oui, tout à fait, mais ou veux tu en venir...

Othillion : Quand je suis mort, j'était à l'avant de l'assaut et je fonçait vers les lignes ennemies. Or, je me suis réveillé dos au village. Si je n'avait pas eu cette étendue d'eau en face de moi, je ne serais jamais venu en direction du village. Donc si ces hommes sont apparut derriere le village et sont parti dans l'autre sens, c'est qu'ils fuyaient quand ils sont mort.

Orthal : Impossible, si ils fuyaient, c'est qu'ils n'avaient aucune volonté et...

Othillion : Bien au contraire, leur volonté de vivre était tellement forte qu'ils ont tourné le dos au combat pour survivre. Un lâche qui fuit a bien plus de volonté qu'un homme qui tombe au combat...

Orthal : Et tu pense que...

Othillion : Oui. Qu'arrive-t-il si quelqu'un meurt ici?

Orthal : Tu ne vas tout de meme pas...

Othillion : Bien sur que si. Les lâches ne méritent que la mort...

Orthal : Je ne te le permettrai pas. Pas avant qu'ils n'aient pu s'expliquer. Ceux qui viennent ici ont une deuxieme chance, mais il faut en payer le prix. Si ils meurent ici, leur ame est détruite, réduite à néant dans d'horibles souffrances. Mais plus tu vis ici plus tu as de chances d'éviter ca.

Othillion : Ils ne méritent pas de deuxieme chance. C'est tout.

Orthal : Ce n'est pas toi qui dirige ici. Tu viens à peine d'arriver et tu veux me dicter ma conduite?

Othillion : Nan, pas la tienne, la mienne. Et je te ferai remarquer que c'est moi qui ai le fusil. Vous n'avez que des épées...

Orthal : Tu saura qu'ici les épées sont aussi dangereuses que les armes à feu...

Othillion : Je voudrais bien voir ca...


Orthal sortit son épée et trancha le canon du fusil avant même qu'othillion n'ai eut le temps de réagir... Othillion regarda bouche bé le canon de son fusil au sol. Orthal le regardait d'un air sévere.


Orthal : Tu as beaucoup à apprendre. Cette dimension est tres différente de la tienne...

Auteur : Kalyso
16/08/06 02h27 | 43 Desertan 3724

Encore en train d’impressionner les nouveaux arrivants avec ton gros jouet, Orthal ?

La voix trouva vite un visage aux yeux d’Othillion.
C’était celui d’une femme, jeune en apparence.
L’homme l’avait déjà vue quelque part, il en était certain, mais dire où lui était impossible. Sa question muette ne sembla pas rester secrète longtemps. La jeune femme ri et tendit sa main au nouveau.

Je me nomme Kalyso. Je viens de « là haut », de l’autre côté.
Comme tout le monde ici en fait.


Elle ri de nouveau et passa machinalement une mèche de ses longs cheveux derrière son oreille.
Kalyso. Oui, il se souvenait maintenant. Son nom était gravé sous une des photos qui décorait le hall d’accueil du siège de la corporation. Celle d’un groupe jadis connu comme l’ « Escouade Chaotique ».

Il n’aurait fait le rapprochement s’il n’y avait ce sourire à la fois triste et amical.
La jeune femme portait une lourde robe de couleur sanguine. Son bas ventre était cintré d’un fourreau d’où dépassait une dague scintillante et prête à l’emploi.
Le seul éclat qui valait celui des mille bijoux décoratifs de l'arme était celui des yeux de la femme.
Sombre contraste avec sa peau pâle, ils luisaient dans l’obscurité naissante du crépuscule. Pleine de malice, elle souri de nouveau à l’homme et se tourna vers Orthal, repoussant d’une main douce mais assurée la lame qu’il pointait encore vers Othilion.

J’ai un message pour toi. De la part d’Inilhier. Il aimerait que tu le rejoignes avec tes hommes. Le maître veux entrer en guerre contre un … je sais pas trop qui en fait de la 8eme Desertica.

Encore une guerre ? Kaly… Pourrais tu faire quelque chose pour…

Hors de question. Et puis dans tous les cas, ce n’est pas parce que suis dans son lit qu’il écoute mes conseils.


Elle ri, à moitié gênée, à moitié amusée.

Tu pourrais refuser… Pourquoi tu lui lèches les bottes ?

Il gère un peu ce côté du voile…

Hmmmm à moins que tu n’envisages de plonger dans nos profondeurs, tu n’as pas grand-chose à craindre, de ta dimension… Tu n’envisages quand même pas de nous rejoindre en bas !


Elle lui jeta un regard exaspéré qui avait perdu toute trace d'amusement.

Tu ignores ce que c’est. Ce n’est qu’en en foulant le sol qu’on découvre l’endroit.
Je crois que l’unique timbré à apprécier et savoir EXACTEMENT comment s’y déplacer est le chapelier… et comme tu les sais, il est un peu..spécial…
Enfin…C’est ta vie…pardon, façon de parler.
Monsieur...


Elle adressa un clin d’œil et un hochement de tête à Othilion avant de tourner les talons.

Kaly ?

Hmmm ?

A qui d’autre fait il appel ?

Les même que la fois précédente. Ses saloperies de batailles… Tsss quelle perte de temps… il possède déjà tout ce qu’il est possible de posséder, que veut il de plus ?

C’est toi qui cou…

Je suis au courant. Je file sur la septième Vertana. Bonne chance dans tes leçons. Ne te fais pas amocher…


Elle ri de nouveau, troublant le silence attentif qui les entourait, et reprit son pas lent, songeant au nouveau venu et tentant d'imaginer son histoire.

Auteur : hell
16/08/06 21h57 | 43 Desertan 3724

Othillion resta immobile. Cette femme lui avait fait un effet comme personne avant. Elle était à la fois attirante de par son mystère, mais aussi repoussante pour une raison qu’il ne connaissait pas. Quelque chose en elle le dérangeait, mais il était incapable de dire quoi. Il la regardait s’éloigner en se posant milles questions, mais aucune n’arrivait à se former dans son esprit. En fait, il n’avait pas compris grand-chose à ce qui venait de se raconter. Il allait interroger Orthal, mais le souvenir des déserteurs lui revint en tête avec toute sa colère qui s’était évanouie à la vue de la jeune femme. Mais en regardant son fusil et la lame de Orthal toujours sortie, il dit :


Othillion : Bon, si tu veux écouter leur version des faits, il faudrait peut être penser à les rattraper…

Orthal : Oui, tu as raison. Laissons mes hommes faire, ils les ramèneront sans dégâts…

Othillion : Très bien. Mais accorde moi une faveur. Je voudrais les interroger moi-même.

Orthal : et pourquoi devrais-je te laisser faire ?

Othillion : Pour la bonne raison qu’ils viennent de la même armée que moi, que je sais comment ils pensent. Je suis plus apte à les interroger.

Orthal : Tu oublies la rancune que tu as envers eux. Elle peut fausser ton jugement.

Othillion : Fais moi confiance. Tu veux la vérité, et moi aussi. Et tu assisteras aux interrogatoires et tu pourras donc aussi te faire ton avis. Mais s’il te plait, ne leur dis pas où nous sommes ni ce qu’il leur est arrivé. Si leur esprit est embrouillé, ils auront bien plus de mal à inventer des histoires et nous mentir.

Orthal : Bon, très bien. Tu m’as l’air de quelqu’un de compétant et j’ai envie de te faire confiance. A ses hommes : Allez me les chercher, et pas de dégâts, compris ?

Hommes de Orthal : A vos ordres.


Ils partirent au pas de course en direction du groupe d’hommes et en très peu de temps, ils les ramenèrent. Il n’y eut aucune bagarre. Des que les soldats virent les épées de leurs assaillants, ils rigolèrent d’abord, mais se redirent vite compte que c’était toujours mieux que leurs poings… A leur retour, Othillion fut reconnu par tous les soldats, et lui reconnu quelques uns de ses hommes. Ceux qui le connaissaient un peu virent tout de suite qu’il n’était pas content et ne dirent pas un mot. Les autres s’empressèrent de l’interroger, de lui demander où ils étaient, ce qui s’était passé… Il les fit taire immédiatement :


Othillion : SILENCE !!!! Vous êtes tous soupçonnés d’avoir fuit le combat, d’être des déserteurs et des lâches.

Soldat : Mais…

Othillion : Pas de mais ! Vous serez interrogés et punis si vous êtes reconnu coupables.


Ils rentrèrent tous au camp, les prisonniers furent installés dans des cellules très confortables, et Othillion se vit attitrer une cabane identique à tous les autres. Ici, chacun avait le même traitement. Orthal n’avait pas une plus grande maison, personne ne se prosternait devant lui. Tous étaient égaux. La seule raison pour laquelle il y a un chef, c’est qu’il faut quelqu’un pour organiser et gérer tout le monde, prendre les décisions importantes… Orthal invita Othillion à boire un verre chez lui.


Orthal : Alors mon ami, qu’est ce que je te sert à boire ?

Othillion : Qu’avez-vous ici. Dans ma réalité, j’ai souvent entendu parler d’une boisson appelée le Berrichampagne, mais je n’y ai jamais goûté, vous en avez ?

Orthal : Du quoi ? Jamais entendu parler. Je vais te faire goûter la spécialité du village. C’est préparé à partir de sève d’arbre et d’urine de chien.

Othillion : De l’urine de chien ???? Mais comment faites vous pour boire ça, c’est déguelasse…

Orthal : Nan, au contraire. L’urine est bouillie avant d’être utilisée. Et on arrive à en extraire un très bon alcool. Et la sève d’arbre ajoute un petit parfum boisé et un peu d’alcool en plus.


Orthal sortit une bouteille avec un liquide aussi clair et limpide que de l’eau, mais aussi visqueux que de la sève d’arbre. Il sortit aussi une seconde bouteille avec un liquide plus opaque mais pas visqueux.


Orthal : La boisson, c’est cette bouteille (il indique le liquide visqueux). Et ça (il indique la seconde bouteille), c’est pour les novices. Ca permet de faire passer le premier verre. Comme c’est visqueux, ça met du temps à passer. Et si tu bois pas ça derrière quand t’as pas l’habitude, ça te brûle le gosier comme il faut…

Othillion : Eh ba c’est rassurant. Mais t’en fait pas pour moi, j’ai déjà bu des alcools sûrement bien plus fort que celui la. Mon gosier est habitué.

Orthal : On verra bien. Je te sers quand même les deux verres, tu fais comme tu veux. Mais attention, c’est cul sec.

Othillion : Très bien. Regarde.


Othillion pris son verre et bu d’une traite ce qu’il contenait. Il passa ensuite dans les deux secondes suivantes par le vert, le rouge, le violet… Il hurla :


Othillion : aarrrgghh mais qu’est ce que c’est ce truc, ça me brûle littéralement les tripes…

Orthal : Bois le second verre, je t’avais prévenu…


Othillion s’empressa de vider le second verre. Ce la diminua la douleur, mais même la deuxième boisson le brûlait…


Orthal : Eh bien… Bon parlons sérieusement - un deuxième verre ? – Il y a beaucoup de choses que tu dois apprendre sur ce monde et sur notre groupe. Mais je suppose que tu as quelques questions déjà, suite à l’intervention de Kalyso tout à l’heure…

Othillion (qui a du mal à oublier la douleur dans sa gorge…) : Oui. Tout d’abord qui est ce Inilhier ?

Orthal : C’est lui qui dirige ce monde. Il est le chef des démons et vit dans une forteresse à quelques heures de « marche » d’ici… On ne peut pas vraiment y aller à pied comme ça.

Othillion : Mais ces démons, sont-ils ceux dont nous avions si peur dans notre dimension ? Est-ce ceux qui veulent nous envahir ?

Orthal : C’est cela même.

Othillion : Mais alors… nous sommes de l’autre coté du voile ?

Orthal : Tu comprends vite. Mais contrairement à ce que pensent beaucoup de gens dans ton univers, il n’y a pas que des démons de ce coté. Et regarde, des hommes vivent en paix avec les démons, nous leur venons en aide…

Othillion : Tu veux dire que je devrais venir en aide à ce que j’ai combattu de tout mon cœur ? Je suis mort avant d’avoir vu si le Shadowsong allait tomber ou non, et je ne veux pas que les démons envahissent ma dimension…

Orthal : Mais savais-tu exactement ce qu’il y avait ici ? Ce que sont ce que vous appelez des démons ?

Othillion : …N…Non.

Orthal : Tu as tout le temps de le découvrir et de te forger ton idée. Mais regarde nous. Notre force vient de démons inférieurs qui ont unis leur âme à la notre et ont ainsi renforcé nos aptitudes. Nous sommes bien plus fort, bien plus rapides et plus intelligents. Et bientôt, un choix te sera donné. Soit tu t’uniras à un démon comme nous, soit tu mourras. Et la deuxième solution me désolerai…

Othillion : Quoi ???? Mais tu ne peux pas me forcer à le faire…

Orthal : Nan, mais il vaudrai mieux pour toi que tu le fasse. Laisse moi t’expliquer une chose ; Dans cette dimension se retrouvent les morts de chaque dimension. Fais le compte, il y a 17 dimensions en comptant celle-ci. Sachant que chaque dimension est habitée par une race différente, sachant que notre race est la moins forte physiquement et la moins développée technologiquement et sachant que la plupart des autres races nous sont hostiles ? Comment aurions nous survécu ? La race d’origine de cette dimension, que vous appelez les démons, nous a prêté sa force pour nous permettre de nous défendre. La plupart des hommes ont accepté. Aujourd’hui, nous nous battons contre ceux qui ont refusé cette union, et contre les races qui nous sont hostiles. Et nous sommes les plus fort. Alors à toi de choisir ton camps maintenant. A cet instant, tu es encore libre de quitter le village et de refuser toute aide des démons. Tu te retrouvera parmi les pourchassés. Je te laisse le choix. Soit tu pars maintenant, soit tu restes, et le moment venu tu pourras choisir de t’unir à un démon, ou de mourir.


Sur ces paroles, Orthal se leva et se dirigea vers la sortie de sa maison. Arrivé sur le pas de la porte, il dit à Othillion :


Orthal : Tu as la nuit pour réfléchir. Au levé du soleil, tu seras soit dans ce village, soit très loin.


Orthal quitta la pièce et laissa Othillion seul. Ce dernier était déjà plongé dans une intense réflexion. Que devait-il faire ? Durant sa lutte contre le Shadowsong, certains échos de discussions ayant eut lieu à la corporation avaient semé le doute dans son esprit. Et si finalement Orthal avait raison ? Si tout le monde se trompait dans sa réalité ?

Auteur : Kalyso
16/08/06 22h17 | 43 Desertan 3724

Othilion était seul dans une tente. Allongé sur le dos, il regardait le ciel nocturne, le même que celui de sa dimension à lui ?
Retournant les souvenirs et les connaissances de cette journée, il plongea dans un sommeil où les rêves se mêlaient aux bruits de la réalité.

Tu es fou Orthal. Il est peut être fort mais il n’en sait pas assez long pour faire ça.

Je lui fais confiance. Et nous serons avec lui !

Nanan ! TU seras avec lui !

Kaly…

Ne me regarde pas comme ça.

Kaly, tu es celle qui voyage le plus entre les univers !

Et alors ? Non c’est hors de question. Je ne suis pas une formatrice. Vos missions m’écoeurent, et je ne veux pas en être.


L’homme baissa la voix.

Tu crois que ça ne m’écoeure pas moi ? De les voir débarquer, tous, de m’attacher à eux, et d’en faire ces marionnettes ?

Ne pars pas la dedans, je t’en prie…

Je ne pars nulle part. Plus jamais hélas…

Arrête. Tu as toujours le choix de…

Mourir ?

Disparaître.

Kaly, ça me fait peur ça.

La jeune femme partit d’un franc rire.

Qui n’a pas peur, Orthal ?

Tu viendras avec nous demain ?

Tu es sur qu’il fera le choix de te suivre ?

Il m’inspire confiance…

Si tu te fies à la première impression… Et que penses tu faire de lui ?

Il pourrait aller loin. Les grosses armées des démons peut être ?

Ne l’envoie pas là bas…

Pourquoi ? Il y sera heureux !

Il y sera heureux, car inconscient. Tu connais le prix à payer pour ça Othral. Tu as bien refusé de le sacrifier, toi …

La jeune femme se leva pour aller chercher un morceau de bois qu’elle jeta dans le feu qui dansait entre le chef de village et elle.
Non loin de là, une main retenant la toile de sa tente, Othilion les observait, toujours songeur.

Alors, tu viens avec nous demain mademoiselle ?

Elle soupira.

D’accord chef, je suis des votres… S’il suit et ne fuit pas dans la nuit…

Demain nous le saurons. Bonne nuit Kaly !

Bonne nuit Orthal…


Tandis que l’homme s’allongeait à même le sol et que sa lourde respiration retentissait dans le pesant silence de la plaine, Kalyso se leva et partit vers l’immensité du désert vert qui les entourait. Elle leva les yeux vers le ciel nocturne. Le ciel de sa dimension à elle ?

Auteur : hell
17/08/06 12h18 | 44 Desertan 3724

Othillion, qui avait observé la longue discussion avait vu qu'ils avaient un désaccord. Mais impossible de savoir sur quoi. Il était pratiquement sur qu'ils parlaient de lui car sans arret, Kalyso avait jeté des regards vers lui. Son esprit était encore embrouillé par le doute, et il se souvint des paroles qu'il avait eut en parlant des fuyards "laisser le doute s'installer, laisser l'esprit s'embrouiller". Et si Orthal faisait de même avec lui pour obtenir ce qu'il désir? Que complote-il avec cette femme ténébreuse?

Nan, ce n'était pas possible. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait envie de faire confiance à Orthal, mais encore plus à Kalyso. Il sentait que bientôt il en saurait beaucoup plus et que son esprit s'éclairerai. Mais il y a un point sur lequel il voulait etre rassuré avant d'accepter la proposition qui lui avait été faite. Il alla donc voir Orthal après le départ de Kalyso.



Othillion : Orthal, désolé de te déranger, masi j'ai une question à te poser.

Orthal (à moitié endormi) : Mmmhh le sujet est clos. Je t'ai tout dit.

Othillion : Désolé mais j'insiste!

Orthal : Vas te coucher ou par de ce village, c'est tout ce que j'ai à te dire.

Othillion : NAN!!! Désolé mais je veux une réponse!!!!


Othillion s'était énervé sans s'en appercevoir. Orthal fut surprit.


Orthal : Très bien, masi une seule question, et je choisis si j'y repond ou pas.

Othillion : Si j'accepte de fusionner avec un démon, prendra-t-il le controle de mon corps et de mon esprit? Resterais-je moi même?

Orthal : Oui, enfin nan... Enfin, c'est compliqué. Tu restera toi meme dans le sens ou tu controlera tes pensées, tes actions... Mais ton esprit ne sera lpus tout à fait le meme. L'esprit du démon va se mélanger au tien, et t'influencer quelque peu. Il mettra aussi quelques barrieres que tu ne pourra franchir, pour éviter toute trahison possible. Voila tout ce que je peux te dire. Maintenant, fais ton choix. Si tu es encore la demain matin, nous partirons de ce village avec Kalyso. Elle t'expliquera ou nous allons et qu'est ce que nous allons y faire. Tout du moins, elle te dira ce que tu as besoins de savoir.

Othillion : Tres bien, merci. Je vais continuer à réfléchir. Tu verra bien demain si je suis encore la ou pas.


Othillion s'éloigna du feu et laissa Orthal seul. Il alla se coucher, sa décision était prise. Demain matin, au levé du soleil, il serait ici, pret à partir...

Auteur : Kalyso
18/08/06 03h28 | 45 Desertan 3724

La première chose que sentit Kalyso ce matin là était une goutte de rosée sur son nez.
Elle ouvrit doucement les yeux et battit des paupières. Passant une main sur son visage humide, elle en chassa les dernières traces de sommeil.
La très jeune aube lui laissait le temps de se préparer.
Agile, elle sauta sur ses pieds, releva son épaisse chevelure en chignon négligé, et ceignit son petit fourreau.

Orthal dormait encore à poings fermés. Elle savait qu’un éboulement ne suffirait pas à le faire sursauter. Etrangement, si un être lui voulant du mal s’approchait le plus discrètement possible, il serait debout et prêt à se battre en moins de temps qu’il ne faudrait à l’ennemi de chanter l’hymne national glyan (lequel se résumait à deux phrases).

Passant près de la tente, la jeune femme fut rassurée par la respiration régulière qui en sortait.
Il n’avait pas fui. Rassurée ? Etrange, cette journée d’apprentissage ne l’enchantait guère… Peut être ne voulait elle pas de cet homme dans le puit des damnés déserteurs…
Elle sourit et se tourna vers la plaine encore vide.
Bientôt, mille nomades viendraient y installer leur marché ambulant, et les villageois et villageoises d’Orthal viendraient s’extasier devant les marchandises voyageuses.
Mais bientôt était encore loin…

Kalyso coupa donc la plaine, maugréant contre la lourde robe qui l’empêchait de se mouvoir à son aise.
Quelques rapides enjambées et une volonté d’imagination qu’elle avait acquise ces derniers mois la firent traverser, impassible, trois paysages différents. Elle ne cessait de marcher tandis que le monde autour d’elle évoluait. Les contours de la plaine se firent rocheux quelques secondes, avant de prendre les chaudes teintes d’une vue de Desertica, qui à son tour devint une forêt vierge.
C’est en cette sombre forêt que la jeune femme s’arrêta.
Elle leva la tête et regarda autour d’elle, les yeux plissés. Après quelques secondes d’observation, elle sourit, satisfaite, et entreprit de défaire ses cheveux et le dos de son encombrant habit.
Ce serait une journée ensoleillée sur la quatorzième Vertana…

Elle se baigna une demi heure dans l’eau claire, se délectant de la fraîcheur matinale.
Ses pensées allaient d’Orthal, ce valeureux guerrier qu’elle avait connu… quand déjà ? Le temps était si insaisissable ici… C’est sûrement une des choses qui lui déplaisait le plus dans l’Irrationnel du monde démoniaque. Ne pas savoir saisir les choses, aussi bien matérielles qu’immatérielles… Elle l’avait vu désemparé, à peine mort. Puis elle l’avait vu apprendre, grandir, et s’éveiller, puis comprendre les points sombres et pourtant si attractifs de cet illusoire endroit ; à Othillion. Cet homme l’intriguait de par son flegme face à la situation.
Souvent bien des hommes se perdaient dans la folie en apprenant l’endroit où ils se trouvaient. Celui-ci était resté calme, impassible, prêt à recevoir ce qu’on lui donnerait, ou à se débrouiller pour continuer son existence…ou plutôt non existence.

Un oiseau la tira de ses rêveries. Elle quitta à regrets la calme petite rivière qui la ramenait à son autre vie et remit la robe. Soupirant, elle passa ses mains dessus. Sous se doigts, le tissu sembla fondre, puis se durcir, épousant les formes de son corps.

Ils vont pas être contents….


Certains des systèmes imposaient de marquer la différence entre les hommes et les femmes par tous les moyens possibles. Voyageant beaucoup entre ces mondes, la jeune femme devait obéir aux règles qui, suivant les lois de certains univers n’entravaient pas celles des autres.
Porter une robe était une de ces futilités qui empêchaient les ennuis inutiles.
Aujourd’hui pourtant elle avait choisit un pantalon sombre et une veste de la même couleur. Elle aurait à marcher beaucoup, et supporter son déguisement ne la tentait guère.

Sa lame, seul accessoire inchangé, trouva une place sous la veste, près de ses reins.
Le fourreau se trouva porteur d’un pistolet à lasers et prit donc une forme plus adéquate.
Les cheveux furent négligemment attachés. Elle était prête.
Notant dans sa tête les deux univers à éviter à tout prix, la jeune femme commença à courir, parcourant des mondes divers. Cette fois ci, elle passa par une grande ville qui devait être une autre Galactica. Elle échangea quelques mots avec un homme qui n’eut pas surpris de la voir traverser sa boutique, et obtint de lui deux gros magnums.

Puis elle reprit sa route, sautant par-dessus un mini cratère de Volcano, évitant les éclaboussures d’une tempête d’Aquablue. Lorsqu’enfin les pâles couleurs de la plaine en éveil lui apparurent, elle se trouvait près d’un marchand de sables – un voyageur qui vendait des « rêves en flacon ». Elle lui sourit en hochant la tête.

Toujours en train de vendre ta dope ?

Allons ma fille, tu sais bien que le voyage est l’évasion qui plaît le plus…

L’évasion reste fictive et n’est alors jamais complète.

Non, mais elle soigne les petits maux qui ne peuvent s’en permettre une réelle…


Elle sourit à l’homme et lui promit de repasser.
Puis elle traversa le « champ » en sens inverse, alors que des caravanes aux mille senteurs s’installaient autour d’elle.
Orthal et Othillion étaient assis près du feu mourant. Ils discutaient doucement.
Elle avait décidé de les mener dans les dimensions les plus proches de celles qu’Othillion venait de quitter.

La jeune femme parcourut les derniers mètres en sautillant et s’arrêta devant le « nouveau » en lui tendant les deux armes.

Pressez vous un peu ! La vie n’attend pas ! … enfin… façon de parler !

Kaly… j’ai mal au crane là… Tu pourrais pas être plus…normale…rien que le matin…

Très drôle… Bon, des questions avant qu’on parte ?

Auteur : hell
18/08/06 23h17 | 45 Desertan 3724

Othillion sortit tant bien que mal de son sommeil, mais quand Kalyso lui donna les armes, il se réveilla complètement. Le vieux réflexe qu'on lui avait appris, ne jamais dormir quand on a une arme à la main, même à moitié. Il les prit en main et il fut surpris. Ces armes ne pèsent presque rien. Il fut même déçu. Il commença de jongler avec ses armes, c'était sa manière à lui de se familiariser avec. Apres quelque rond autour de ses doigts, ils les empoigna vivement, choisit comme cible un arbre éloignés d'eux et des villageois, et il vida les deux chargeurs. Il fut agréablement surpris. Les armes pouvaient s'accommoder à leur utilisateur. Elles semblaient plus lourdes, juste comme Othillion le souhaitait. Il fut aussi impressionné par le recul impressionnant des ces armes. Mais le plus étonnant était leur puissance de feu. L'arbre, un vieux chêne, était au sol. Toutes les balles avaient atteint leur cible, comme toujours pour Othillion, et les trous qu'elles causèrent étaient si gros que le tronc avait fini par céder. Il rejongla avec quelques secondes et les enfila dans sa ceinture, au niveau de ses reins. Il dit simplement :


Othillion : Ces armes me plaisent.


Il se tourna alors vers Kalyso. Elle lui avait demandé si il avait des questions, mais il savait que ses réponses seraient évasives, peu précises et qu'il n'en saurait pas plus. Il se dit alors qu'il valait mieux ne pas perdre de temps. Plus vite ils seraient arrivés, plus vite il saurait. A nouveau il dit simplement :


Othillion : Nan, aucunes. Se tournant vers Orthal : Allons-y, je suis prêt.


Othillion avait l'air déterminé. Il avait fait son choix, et maintenant il ne lui restait plus qu’à suivre les directives. Il semblait calme, serein, mais au fond de lui, il était paniqué. Il savait qu'un jour ou l'autre il devrait peut être obéir à ce qu'il avait combattu ces derniers mois. Il ferait peut être même partie des armées que sa dimension craignait de voir débarquer si le voile était déchiré. Et ce jour est peut être bien plus proche qu'il ne le pense. Orthal et Kalyso voyaient à travers ce calme apparent, mais ils trouvaient quand même qu'il faisait preuve d'une grande force de caractère et de beaucoup de courage. Il n'avait pas encore cédé à la peur, à la panique, il restait maître de lui même. Et c'est une des raisons pour lesquelles Orthal croyait en lui...

Ils prirent finalement la route après quelques préparatifs. Chacun devait porter ses affaires, et entre autre quelques provisions, de quoi tenir quelques jours. Ils partirent en direction du nord est. En passant devant les cellules de prisonniers, il repensa qu'il devait les interroger. Il le ferait à son retour. Qu'ils mijotent pendant ce temps la. Orthal avait donné l'ordre de ne leur parler sous aucun prétexte. Othillion suivit ses deux compagnons de route pendant un long moment. Ils étaient silencieux, seul le bruit du vent et des divers cours d'eau qu'ils ont traversé troublait le silence. Après quelques heures, ils arrivèrent à l'orée d'une forêt, sombre et hostile à première vue. Othillion, qui n'avait pourtant jamais eut peur des foret ni du noir, sentit un frisson lui parcourir l'échine. Il regarda Orthal, d'un air interrogatif et dubitatif. Ce dernier lui répondit par un signe affirmatif de la tête.


Orthal : Cette foret est le repère de démons. Nous devons la traverser rapidement et en silence. Tu n'as pas encore été initié et tu ne seras donc pas le bienvenu ici. Kalyso et moi ne craignons rien, mais toi... Si ils t'attrapent, nous n'y pourrons rien. Et tu souffriras milles tourments avant de mourir. Et ton âme errera ici un long moment avant d'être détruites dans d'atroces souffrances...

Othillion : Pas très rassurant… Allons-y, je vous suis.


Ils prirent alors le sentier qui était devant eux et s’engouffrèrent dans l’enfer noir… Les arbres étaient tordus dans tous les sens, comme si on les avait forcé à prendre des poses affreuses. Des pustules noires étaient visibles sur leur écorce, comme un mal qui les ronge. Cette foret semble souffrir d’un mal que personne ne peut guérir. Othillion vit qu’il avait laissé les autre prendre un peu d’avance sans le vouloir. Il se dépêcha de les rattraper. Ils marchèrent aussi vite que possible et très discrètement pour ne pas se faire repérer. Mais Orthal et Kalyso savaient pertinemment qu’ils ne passeraient pas inaperçu très longtemps. Et leurs craintes furent vite confirmées. A mi chemin, Othillion vit bouger sur sa gauche. Orthal aussi, et il fut surpris qu’Othillion ai remarqué quelque chose. Normalement, un simple humain n’aurait rien vu. Mais il y avait plus grave que cela. Maintenant, un démon sait qu’il y a un intrus et il va alerter les autres. Il ne sert plus à rien de se cacher, il faut juste se dépêcher. Orthal se mit à courir, suivit de Kalyso qui avait bien fait de mettre un pantalon ce jour la. Othillion leur emboîta le pas, mais il avait du mal à les suivre. Et ils furent rattrapés par sept démons à quelques dizaines de mètres de la sortie. Ils étaient sur les talons de Othillion quand ce dernier réagit… Il était armé, il pouvait se défendre.

En une pirouette acrobatique, il se retourna et se jeta sur le coté pour éviter que le démon le plus proche lui tombe dessus. Il tira une seule cartouche qui atteignit la créature en pleine tête. Elle tomba violement sur le sol. A peine le temps de réagir que deux autres démons sont sur lui. Il vise et tire juste encore une fois. Deux démons de moins. Mais les autres se sont cachés, ils restent invisibles. Othillion reste sur ses gardes et ne bouge pas. Il attend. Les secondes passent mais rien ne bouge. Soudain, il sent un courant d’air sur sa gauche. Son bras se lève et le feu sort de son arme. Encore un démon de moins. Il en reste trois autres. Mais ou sont-ils ? Tout simplement au dessus de sa tête. Lorsqu’ils se jettent sur lui, ils se précipitent trop, ce qui permet à Othillion de Les voir et de les éviter d’un saut agile en arrière. Il vide ses deux chargeurs sur les dernières créatures. Il se dirigea alors calmement vers la sortie ou Orthal et Kalyso l’attendaient. Ils les regarda et dit :



Othillion : C’était un test, n’est ce pas ? Si je n’arrivais pas à me défendre, je mourais. Si je passais, je continuais avec vous. Je me trompe ?

Orthal : En plus d’être doué avec des armes dans les mains, tu es perspicace. Tu viens de nous prouver que nous avions raison de te faire confiance. Maintenant, Kalyso peut t’expliquer pourquoi nous t’avons fait subir ce test. Elle va aussi t’expliquer ce que nous attendons de toi et ce qu’il va advenir de toi par la suite.

Othillion : Bien


Orthal était réellement impressionné par les capacités d’Othillion. Ce dernier avait su voir arriver ces créatures et les éliminer sans aucunes difficultés. De plus, ce petit moment d’action lui avait fait retrouver tout son calme et sa concentration. Avant sa mort, il se sentait à l’aise sur les champs de bataille et éprouvait du plaisir après le combat. Il en était de même ici…

Auteur : Kalyso
19/08/06 01h57 | 45 Desertan 3724

Bon, ce n’est pas si catastrophique…

Kalyso partit d’un franc rire et prit les deux hommes par la main. Elle se laissa tomber tandis que des paysages défilaient à toute vitesse autour d’eux. Au moment où elle toucha le sol, le cadre s’immobilisa. Ils étaient tous trois au milieu d’un champ de fleurs de toutes les couleurs.

Bon, arrêtons nous quelques minutes.

Elle tâtonna sous sa veste en en sortit une lourde gourde qu’elle lança à Othillion.

Au fait, jolie façon de tirer !
Alors ! Les démons. Cela risque de vous surprendre, mais, vous en êtes. Contrairement à ce que l’on pense dans notre monde, les démons ne sont pas de viles créatures griffus. Il s’agit juste des habitants de ce côté du voile. Ainsi, nous pouvons dire que nous sommes tous trois des démons.


Elle eut un petit rire.

Des gens très proches de moi se disaient chasseur de démons. S’ils me recroisent…
Il faut savoir qu’ils ne nous perçoivent plus tels que nous étions. Nous leur inspirons des sentiments. Crainte, haine, dégoût…


Euh… Le voile est possible à traverser ?

Hmmm à ce qu’on dit… Il faut une expérience, ou … un chant des ombres.
Certains démons y arrivent. La plupart en « meurent ». Ils deviennent juste des ombres, des sentiments, des envies de faire le mal… Pourtant il arrive que des démons passent. Celui du jeune Shadowsong par exemple…


La jeune femme eut un moment d’absence. Elle se frotta le bras tandis que ses yeux se perdaient dans le vide. Elle reprit finalement.

Si un démon traverse et réussit à garder sa force, on peut dire que c’est la merde pour notre monde. Bon, il est vite dominé par le nombre, mais il a le temps de faire de sacrés dégâts. Et s’il s’allie à quelqu’un de puissant de l’autre côté… alors c’est les femmes et les enfants d’abord…

Et c’est ce qu’il s’est passé…

Exactement. Le Shadowsong est … c’est une autre histoire… Et je n’ai pas l’envie d’aborder le sujet maintenant.


Othillion jeta un coup d’œil à Orthal, surpris par le franc parler de la jeune femme. Celui-ci hocha la tête et lui fit signe de continuer à écouter, ramenant sa jambe sous lui.

Aujourd’hui, nous allons juste traverser quelques dimensions. J’aimerais que vous appreniez vite à vous déplacer entre les mondes.

Comme nous venons de le faire ?

Oui. Vous aurez besoin de vous entraîner. Ne vous inquiétez pas, je resterai toujours disponible et passerai vous voir en cas de problème. Et Orthal ne vous lâche plus.

L’intéressé grogna en faisant tourner une longue fleur entre ses doigts.

C'est-à-dire ?

Il est votre instructeur. C’est une des règles.
Il doit vous former, vous apprendre tout ce qu’il y a à apprendre sur ce monde et…

Chaque personne qui meurt devient un démon ?


Se désigner par ce mot le fit frissonner.

Nooon grands dieux, non. Imaginez vous qu’il faille former tous les êtres qui meurent…
Non c’est destiné aux privilégiés. Vous avez sûrement accompli des choses dignes de l’intérêt du grand manitou…

Qui est ?

Aucune idée. Ce choix est réalisé par une puissance qui m’est inconnue. Le Chapelier le saurait peut être. Mais quand il se manifeste celui là. .

Et vous deux avez fait quelque chose ?

Orthal était un chef d’armée…. Les Hleniesses, si ça vous parle… Et puis il a tué pas mal de mon…

Les Hleniesses ???

Euh...oui. Vous connaissez ?

Vous rigolez j’espère ! Ils sont un exemple pour nos armées…

Ah…

Enfin… Et vous Kalyso, vous êtes ??

Personne…. Je n’étais personne. Je ne suis même pas morte. J’ai juste suivi une créature de ce monde. J’ai traversé le voile. J’ai fui mon existence. Mes obligations.


Elle eut l’air misérable et absorbée quelques secondes. Puis un sourire illumina son visage, et elle sauta sur ses pieds et se mit à marcher de long en large, tournant le dos aux deux hommes.

Pour ce qui est de toutes les règles, lois, différences entre univers, y tutti quanti, il vous faudra passer par les bibliothèques. Celle d’Aquablue Quatre est, selon moi, la plus complète. Elle vous apportera le plus d’informations. Lorsque vous en saurez assez, je vous indiquerai où aller pour les informations « secondaires ».
D’autres questions ?

Oui… Que faites vous ?

Je suis une messagère. Une simple messagère.

Et d’où venez vous, pour que même le chef des valeureux Hleniesses refuse de s’y rendre ?

Je viens de la dimension centrale. Celle où il y a le plus de secret. Celle où la Raison perd tous ses droits. Celle que s’il vous reste un minimum de cervelle, vous éviterez…


Il s’apprêtait à dire quelque chose, mais elle le coupa.

Bien. Nous allons travailler un peu la volonté de déplacement.
Ici nous sommes sur la 8eme Galactica. C'est-à-dire la Galactica de la huitième dimension.
Dans notre monde ici se trouve un bar tenu par les Sheptaux. Dur à croire hein ?


A ce moment là, un lapin rose passa en courant. Orthal tira nerveusement dessus et il n’en resta qu’un petit amas de cendres fumantes surmontées d’un petit pompon blanc.

Il y a différentes manières de voyager. Des portes, des groupes de soutien… Je vais vous apprendre le plus compliqué, mais aussi le plus utile.
Vous rappelez vous de la plaine où nous avons dormi ? Bien.
Observez autour de vous, imprégnez vous de tout ce qui nous entoure. Dans dix minutes, allongez vous, et songez à l’autre plaine. Aux parfums. Aux sensations.


Pendant qu’Orthillion observait, Orthal jouait avec sa fleur, allongé sur le dos. Kalyso quant à elle murmurait des informations relatives à la plaine où ils avaient passé la nuit.
Au bout de dix minutes, elle les fit s’allonger.

Il suffit de propulser votre esprit… Donnez moi la main, je vous guiderai et vous rattraperai en cas de pépin. Seulement, ne vous appuyez pas sur moi, tentez d’y arriver par vous-même…

[HRP = Désolée j’ai piteusement bacclé, mais je tiens plus debout, je rectifie demain :$ /HRP]

Auteur : hell
22/08/06 15h01 | 49 Desertan 3724

Othillion écoutait les paroles de Kalyso, se laissait guider. Il revoyait la plaine, la position des divers éléments. Il essaya même de replacer des fleurs qu'il avait remarquées pour leur beauté. Il commençait à sentir le parfum qui lui avait empli les narines. Soudain, il se senti tomber. Le voyage commençait. Il voyait des images défiler autour de lui, mais la plaine était au loin et se rapprochait. Il se sentait flotter, libre d'aller ou il voulait. Comme ils se rapprochaient de la plaine, qu'ils étaient presque arrivés, Kalyso lâcha la main de Othillion pour le laisser finir le voyage seul. Mais à quelques secondes de l'arrivée, Othillion eut une sensation bizarre de déjà vu. Il se sentait oppressé, des images lui revenaient, une scène de bataille... Finalement, la plaine disparut de l'horizon et il voyagea vers un lieu tout à fait différent. Kalyso l'avait vu trop tard pour le rattraper...


Othillion :

Othillion ouvrit les yeux et il était... en plein milieu d'un champ de bataille. Les balles sifflaient, des véhicules comme il n'en avait jamais vu ni imaginé se tiraient dessus à coup de canon à particule d'une puissance inimaginable. Puis il vit soudain des créatures horribles. Elles avaient la peau d'un bleu vif, avec plein de pustules vertes qui suintaient d'un liquide visqueux. Leurs yeux étaient blanc, aucune pupille, rien. Leurs dents monstrueuses perçaient les mâchoires chez certains alors que chez d’autres, elles allaient percer la joue. Bref, des créatures tout droit sorties de cauchemars… Mais quelque chose troubla encore plus Othillion. Il était à l’endroit même où il se trouvait lorsqu’il a ressentit la douleur de la balle qui l’a tuée… Mais il réfléchirait plus tard, pour le moment, il devait éviter de se faire tuer une seconde fois au même endroit. Comme il n’était ni d’un camp ni de l’autre, personne ne prêtait attention à lui. Il se faufila derrière un rocher et glissa dans une petite crevasse, peu profonde. Il se croyait à l’abri, mais plusieurs « soldats » avaient eut la même idée pour éviter le combat. Quand ces derniers le virent, ils su ruèrent vers lui. Othillion fut obligé de se défendre. Ce fut un massacre. Ces créatures font peut être peur à voir, mais elles ne savent pas se battre. Ils se jettent dans le tas sans réfléchir. Othillion n’a eut qu’à tirer à vue. Rien à esquiver, c’est à se demander à quoi leur servent leurs fusils… Mais son arme est aussi bruyante qu’elle est puissante, et il a attiré l’attention d’autres créatures cachées un peu plus loin, mais pour tendre une embuscade. Lorsque les deux éclaireurs ne revinrent pas, tout le groupe assemblé ici s’est lancé à la poursuite d’Othillion qui tentait d’échapper à la folie de la cinquantaine de soldats qu’il avait aux fesses. Ils avaient beau être plus doués à la charge qu’à l’utilisation de leurs fusils et de leur tête, il n’en est pas moins que cinquante monstres au cul, c’est cinquante monstres au cul. Et Othillion n’avait pas assez de munitions pour tous les éliminer. Il n’attendait qu’une chose, voir apparaître Kalyso qui le sortirait de la… Mais rien, il était seul.

Il courait quand soudain, il tomba sur quelque chose qui pourrait l’aider. Ce qui ressemblait à une mitrailleuse lourde était posé la, sûrement pour défendre la tranchée d’un éventuel assaut par la. Il se mit derrière et chercha le moyen de tirer. Et lorsque les créatures arrivèrent vers lui, il ouvrit le feu. Un déluge de balles sortit du canon, massacrant tous les ennemis en quelques secondes… Il était enfin tranquille, ou presque. Il chercha le moyen de s’éloigner du champ de bataille pour être au calme et essayer de voyager à nouveau vers la plaine ou il était presque tout à l’heure. Il imagina la voie de Kalyso lui décrivant la plaine, il repense aux odeurs et il se détend. Apres quelques secondes seulement, il senti cette étrange sensation de flottement, puis il vit à nouveau la plaine, il s’en rapprochait tres vite et fini par arriver au même points que tout à l’heure. Et il ressenti à nouveau se malaise qui l’avait fait partir dans cette dimension ou les habitants sont si vilains. Mais cette fois ci, il se concentra au lieu de se laisser déstabiliser, et il resta en direction de la plaine qu’il finit par atteindre…



Orthal et Kalyso :

Ils arrivèrent tout les deux sans encombres, mais Kalyso semblait perturbée, elle avait perdu son calme habituel. Et Orthal comprit vite pourquoi. Othillion n’était pas avec eux. « Je l’ai perdu… je l’ai lâché… » disait-elle. Il faut que je le retrouve. Elle repartit et disparut avant que Orthal ait pu dire un mot… Il se mit à réfléchir. Que pouvait-il faire ? Rien, à part rester et attendre au cas ou l’un des deux, voir les deux réapparaîtrai… Mais comment cela avait-il pu arriver ? Kalyso le surveillait, elle ne l’aurait pas laissé seul comme ça. Et si… elle avait voulu le perdre volontairement ? Apres tout, elle ne voulait pas que je l’entraîne là dedans… Et la, que fait-elle ? Si elle le retrouve, va-t-elle le ramener ? Le perdre ?


Kalyso :

Elle voyageait très vite, fouillant d’abord les pires endroits ou Othillion aurait pu tomber. Cela lui prit quelques minutes, mais elle fut rassurée, il n’était dans aucun de ces lieux où il n’aurait pas survécu plus de quelques secondes. Elle commença alors à fouiller tous les endroits qu’il avait pu connaître, qu’il avait visité depuis son arrivé, mais elle ne trouvait rien. Elle tenta tout ce qui lui passait par la tête, mais une galaxie c’est grand, mais 17… Elle y passa un temps fou, mais rien. Elle fini par reprendre la direction de la plaine pour voir si éventuellement Othillion avait trouvé un moyen de revenir, sait-on jamais…



Orthal commençait à s’inquiéter sérieusement. Personne, ni Kalyso ni Othillion ne revenaient… Soudain, une silhouette apparut… C’était Othillion qui revenait. Il était couvert de terre et de poudre a canon. Ses Armes étaient déchargées et il semblai avoir vu des choses affreuses, des choses qui l’on marqué… Orthal se précipita pour le rattraper avant qu’il ne tombe. Othillion avait réussi le voyage seul, mais cela l’avait épuisé… Orthal le coucha sur l’herbe et attendit qu’il se réveille, quelques minutes plus tard… Kalyso arriva pendant ce temps la. Elle n’avait trouvé Othillion nulle part et s’apprêtait à repartir, quand elle vit Othillion allongé. Elle fut soulagé et reprit son air habituel, calme.


Orthal : Que c’est-il passé, je veux des explications.

Kalyso : Eh bien…

Orthal : Tu l’as lâché volontairement pour qu’il se perde. C’est ça ? Tu ne voulais pas qu’il le fasse. AVOUE !!!!!

Kalyso : Pour qui tu me prends, je…

Othillion : Vous pouvez parler un peu moins fort, j’ai la tête comme une citrouille…

Orthal : Elle a voulu te perdre et…

Othillion : Nan, c’est faux. Oui elle m’a lâché la main, mais nous étions arrivé, ou presque. Et la, je me suis mis à repenser à ma mort, à ce que j’avais ressenti lors de mon arrivée. Et je me suis retrouvé sur le lieu même de ma mort, mais dans une autre dimension que la mienne. Les habitants sont des créatures affreuses, bleu vif et

Orthal : Des Alkaneth. Des barbares qui foncent tête baissée sans réfléchir. Ils font partie des créatures les plus dangereuses des 17 dimensions…

Othillion : ????? Je n’ai pas eut de difficulté à me débarrasser d’une dizaine d’entre eux… Ils foncent sans réfléchir et ne pensent même pas à utiliser leurs armes… Un bataillon de soldats de l’armée à laquelle j’appartenais est bien plus dangereux…

Orthal : Détrompe toi, ils ne sont pas morts. Ils se sont relevés quelques minutes après. Le seul moyen de les tuer est de lé décapiter. C’est pour cela que nous manions aussi l’épée, il en rode près d’ici…

Kalyso : Mais comment est tu revenu ici ?

Othillion : Comme tu me l’as appris. J’ai réussi à me déplacer jusqu’ici tout seul depuis ce champ de bataille…


Orthal et Kalyso avaient du mal à y croire. Comment était-ce possible ? Comment pouvait-il avoir appris aussi vite ? Ils restèrent plantés la, à regarder Othillion comme une bête curieuse. Orthal dit finalement :


Orthal : Tu vois, quand je te disais qu’il était très fort…

Kalyso : En effet…

Orthal : Très bien, maintenant nous devons continuer l’entraînement. Kaly, on te suit…


Ils rentrèrent tous les trois au village pour se reposer. Quand ils repassèrent devant la cage des prisonniers, il n’y avait plus personne. Un garde arriva à la rencontre d’Orthal :


Garde : Chef, nous avons eut un problème pendant votre absence. Les prisonniers ont tenté de s’échapper. Nous n’avons pas eut d’autre choix que de les éliminer…

Othillion : Vous avez bien fait, un souci de moins.

Orthal : Mais… je croyais que tu voulais les juger…

Othillion : Nan, tu voulais les juger, moi je voulais qu’il meurent. Mon seul regret est de ne pas les avoir tué moi-même… Maintenant si vous voulez bien m’excuser, je dois me reposer, cette expérience m’a épuisée.


Othillion regagna sa tente et s’allongea. Il s’endormi presque immédiatement, sous le regard de Kalyso et d’Orthal.


Orthal : Cette expérience l’a changé, quelque chose l’a marqué…

Auteur : Kalyso
23/09/06 12h40 | 6 Galan 3725

Il perd son humanité.

Orthal se tourna vers la jeune femme, interrogateur. La seule chose qu'il rencontra fut un regard sérieux que la joie avait quitté.

Hey Kaly...

Merde je pensais qu'il ne deviendrait pas comme ça. Pas si vite....

Qu'est ce que tu veux dire?


La jeune femme soupira, s'entoura de ses bras et commença à avancer dans la plaine où l'obscurité était tombée. Son compagnon hésita quelques secondes et s'élança à sa poursuite. Ils marchèrent en silence côte à côte, elle perdue dans ses pensées, lui attendant qu'elle parle. Il ne connaissait que trop bien ces changements d'humeur. Lorsqu'elle était traversée par un sentiment encore trop présent, elle prenait cet air sérieux, fronçait le sourcil, et s'abandonnait à une réflexion où nul ne pouvait entrer sans qu'elle lui ouvre les portes de son esprit.
Des nombreuses missions que les deux avaient accomplies ensemble, Orthal avait appris à la connaître en apparence, et il respecta son silence.
Après avoir cheminé quelques minutes, le sol sous leurs pieds devint sableux et un vent fort se leva. Ils étaient arrivés à Desertica. La jeune femme gravit une colline et s'assit, entourant les genoux de ses bras. Une lune ronde projetait leurs ombres en contrebas, où un groupe de nomade profitait de la fraîcheur nocturne pour avancer, sans prêter attention au couple. Orthal posa une main sur l'épaule de Kalyso et regarda le paysage. Il lui fallut peu de temps pour reconnaître la 11eme. Ils n'étaient pas les bienvenus dans cette partie de l'univers où tous représentants d'une force quelconque risquaient représailles. Il s'assit dos à la jeune femme et frissonna.

Toujours le don pour choisir les bons endroits hein?

Qu'est ce qu'on risque? Il n'y a que des criminels anonymes ici. Trop lâches pour s'allier, par peur d'être trahis. Et puis à nous deux on fait des ravages.


Elle se tourna vers lui et lui adressa un clin d'oeil.

Sinon tu cours vite!

Très drôle.... Alors ? pour Othillion?


Elle se renferma de nouveau.

Je ne veux plus continuer.

Hein?

Je te l'ai dis. Il perd son humanité. Dans un mois tout au plus il sera capable de se déplacer d'un monde à l'autre aussi aisément que moi et

C'est impossible tu le sais bien...Il n'a pas la chose.

Pas pour longtemps. Des que le Seigneur aura découvert son potentiel, il lui offrira une place, et il me rattrapera.
Dans deux mois il est au centre. Dans trois mois il est avec eux. Et ses souvenirs ne sont plus.

Les souvenirs sont toujours Kaly.

Ah? Quel était le nom de ta femme, Orthal? Cette femme que tu pleurais tant lorsque tu es arrivé? Cette femme que tu as cherchée dans les 17? Cette femme pour qui tu donnas ta vie, Orthal.

Je....
Kaly...
Je ne me rappelle plus...

Rose, Orthal. Elle s'appelait Rose. Je te respecte car tu n'as jamais tout rejeté. Mais c'est ce qui t'arrive progressivement. Vous êtes tous vaincus, un par un. Plus il trouve de défense, plus il prend de plaisir à la briser.

Rose...


Orthal sentit sa gorge se nouer et des larmes monter à ses yeux.

Rose... Mon coeur se rappelle Kalyso. Mais...

Tu finiras un des leurs Orthal. Et le pire, c'est que le choix sera tien.

JAMAIS! [b]

Il sauta sur ses pieds et souleva la jeune femme d'une main par le col de sa veste. Leurs yeux se trouvèrent à la même hauteur, et leurs souffles s'unissant formèrent un même petit nuage de vapeur.

[b]JAMAIS TU ENTENDS?


Kalyso ne se débattit pas. Elle resta immobile, serrée par l'étreinte d'acier de son ami.
Celui ci la toisa encore quelques instants, cherchant la narquoiserie ou l'humour dans son regard, un sourire léger sur ses lèvres. La froideur de son sérieux le calma et il la reposa sur le sol avant de s'effondrer à genoux, près de ses pieds.
Sa voix s'était faite faible.

Je ne veux pas Kaly. Je ne veux pas. Pourquoi est ce que je ne peux pas? Raconte moi Kaly. Je t'en prie aide moi, raconte moi, dis moi, console moi.

Elle s'agenouilla près de lui et l'entoura de ses bras, posant la tête de l'homme sur son épaule.

Tu es arrivé il y a si peu de temps... Un an, peut être deux. Combien de temps s'est il écoulé de l'autre côté? Sûrement guère plus de trois mois. Tu étais un guerrier. Un fier et brave guerrier. Tu as participé à mille guerres, échappé à mille morts. Mais tu n'as pu échapper à l'amour.
Elle s'appelait Rose. Elle était plus jeune que toi. Elle est tombée. Tu n'as pu la relever. Tu es tombé pour elle. Tu te rappelles maintenant?
C'est cet homme, à la barbe grise. Cet homme qui t'a promis le salut de son âme contre ta vie. Tu as accepté. La dernière chose que tu vis fut Rose. Ses yeux pleurant ta mort, et ses mains plongeant un poignard en son coeur, tentant de te rattraper. Tu étais comme fou en arrivant. C'est cette folie qui t'a amené à te raccrocher à elle. Cette folie qui m’a raccrochée à toi. Tu l'as cherchée partout. Lorsque tu la trouvais, Orthal, elle ne gardait de toi qu'un vague souvenir.

Ou...ou est elle maintenant?

Concubine du Seigneur.... Comme moi....


Tous deux s'enfermèrent de nouveau dans un silence impénétrable. C'est Orthal qui le brisa.

Et toi Kaly, pourquoi te rappelles tu de tout?

Moi je ne suis pas morte. Je l'ai juste désiré très fort.

....

....

Et pour Othillion?

Confions le à Slendt. J'ai fait ma part. Le voir laisser échapper sa raison ne me tente pas vraiment...


Kalyso prit la main d'Orthal et ils virent se dessiner devant leurs yeux le feu du campement quitté plus tôt. L'aube était proche.

Auteur : hell
01/10/06 00h04 | 13 Galan 3725

Othillion se réveilla. La fatigue de la veille avait disparue, même si il avait dormi peu de temps. Le soleil n'était levé que depuis quelques minutes. Il vit Orthal et Kaly auprès du feu, il alla les rejoindre. Ce matin, il se sentait différent des autres matins, il se sentait comme plus léger, soulagé d'un poids. C'était comme si certains évènements de sa vie n'avaient plus aucun poids sur son âme. Peu importe, il se sentait bien et c'était le principal. L'épreuve de la veille l'avait emballé et il voulait de nouveau voyager à travers les dimensions, mais lorsqu'il s'approcha, il trouva Kaly et Orthal avec un regard grave. Il ne savait pas ce qui c'était passé cette nuit la, mais rien de très joyeux semble-t-il. Il n’osa pas prendre la parole tout de suite, mais comme ni Orthal ni Kaly ne semblaient vouloir parler, il dit simplement :


Othillion : On mange quoi au petit dej’ ?


Orthal le regarda d’un air étonné. Comment pouvait-il être aussi calme et serein après l’épreuve qu’il avait traversée hier ? Il devrait au contraire être nerveux, désorienté, et surtout totalement affaibli, une nuit de sommeil ne devrait pas pouvoir rattraper une telle fatigue mentale. Kaly devait avoir raison, il a un sacré potentiel et une très grande résistance physique aussi bien que mentale. Où alors sa sérénité vient du fait qu’il perd son humanité… Kaly a peut être raison, on devrai arrêter la… Il fut sortit de ses pensées par Othillion qui avait repris son sérieux :


Othillion : Tu penses à quoi ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette ce matin…

Orthal : A rien, juste une discussion avec Kaly sur un sujet important. Bref, passons, aujourd’hui, je vais t’apprendre à te servir d’une épée. Tu verras vite à quel point c’est utile ici.

Othillion : Je ne pense pas que tu arrives un jour à me convaincre de cela. Comment une lame en acier de quelques centimètres peut elle être plus efficace que des balles ?

Orthal : tu verras bien assez tôt. Prend tes armes et suis moi, on va sur le terrain d’entraînement.


Othillion retourna dans sa tente prendre les armes que Kalyso lui avait ramenées à son arrivée. En ressortant, il vit Orthal qui lui tendait une lame, toute simple, sans ornement ni gravures, juste la lame en acier et le pommeau en cuir.


Othillion : pourquoi la tienne est plus jolie que la mienne ? Non seulement tu veux me faire utiliser des armes foireuses, mais en plus celles que tu me tends ne ressemble à rien… Si tu veux me convaincre, faudra mieux que ça…

Orthal : Cela suffira pour t’entraîner.


Le sérieux et la gravité d’Orthal tranchaient avec la bonne humeur et la gaieté d’Othillion qui tentait de détendre son ami, mais apparemment cela ne marchait pas… Il décida donc de reprendre lui aussi son sérieux et d’aller s’entraîner. Il précéda Orthal jusqu’au terrain de combat.


Orthal : Pose ton épée !

Othillion : Mais…

Orthal : POSE TON EPEE !!!!!

Othillion : Très bien si tu insistes mais…

Orthal : prend tes armes et attaque moi avec !

Othillion : Humf… il pouffa presque de rire… Mais tu vas mourir et…

Orthal : Faut-il que je me répète encore une fois ?!

Othillion : Nan, c’est bon, mais je t’aurais prévenu.


Othillion dégaina ses armes en prenant son temps. Orthal avait l’air très sérieux, mais il hésitait quand même, il ne voulait pas le tuer… Orthal fit un signe d’impatience et chambra un peu Othillion pour sa lenteur, ce qui l’énerva. Il arrêta donc son geste et remit ses deux bras le long du corps avec les armes au poing. Il fixa Orthal quelques secondes puis leva brusquement ses armes en direction de son adversaire du moment et pressa les gâchettes à répétition. Orthal n’essaya même pas d’esquiver. Il mit juste sa lame entre lui et les balles et il les dévia. Othillion avait vidé ses deux chargeurs mais Orthal n’avait rien, et son épée non plus. Othillion resta bouche bée, il n’en revenait pas…


Orthal : Tu vois peut être mieux maintenant pourquoi je tiens à ce que tu apprennes à manier une épée…

Othillion : Mais… comment…

Orthal : Les lois de la physique ne sont pas les mêmes ici et dans le monde d’où tu viens. Ou tout du moins dans ta dimension, vous ne les connaissez pas toutes car une barrière existes, et cette barrière vous protège. Elle empêche les « démons » de passer le voile. Seuls certaines personnes comme Kaly, et toi bientôt, peuvent le passer.

Othillion : Mais je peux déjà traverser les dimensions et…

Orthal : Il y a une dimension que tu ne peux pas atteindre, c’est celle d’où tu es originaire. Elle a une particularité que Kalyso pourra t’expliquer mieux que moi, mais en bref pour l’atteindre, tu dois d’abord apprendre à faire ce que je fais, tu dois apprendre les lois physiques de cette dimension. Quand tu les connaîtras, je n’aurais plus grand-chose à t’apprendre. Mais il te faudra encore trouver comment passer le voile, et pour cela, tu dois être capable de transposer les lois de cette dimension dans la tienne. En bref tu créeras une sorte de bulle autour de toi qui te permettras de passer le voile et de te déplacer librement dans ta dimension. Cette bulle sera comme une distorsion ou les lois de la physique seront les même qu’ici, ce qui te permettra d’utiliser tes compétences comme ici. Tu comprendras mieux quand tu pourras le faire…

Othillion : Pfff, je n’ai pas besoin de ça pour rejoindre ma dimension et je te le prouve tout de suite.


Othillion disparu sous les yeux d’Orthal, il glissa en direction de sa dimension en se rappelant bien de ce que Kaly lui avait dit. Il voyait sa planète et bientôt son village, sa maison… Mais soudain, il se heurta violemment à un mur invisible. Il tenta d’insister. Il lutta de toutes ses forces, mais rien n’y faisait. Il fut forcé de faire demi tour car ses forces commençaient à lui manquer et bientôt, il ne pourrait plus repartir. Il réapparu devant Orthal, épuisé et ne tenant plus debout. Il s’effondra sur le sol. Orthal le regarda et dit simplement :


Orthal : Je t’avais prévenu !

Othillion : S’il te plait… apprends moi… je veux retourner voir ma famille… s’il te plait…


Puis il sombra dans un sommeil profond. Orthal le ramena à sa tente puis se dirigea vers Kaly, toujours auprès du feu :


Orthal : Tu as raison, il a un très gros potentiel. Mais il n’a pas l’air d’oublier. Il se souvient encore de sa famille et il veut la retrouver.

Kalyso : Ca lui passera, il oubliera, comme tout le monde…

Orthal : Je n’en suis pas si sur, il semble avoir une volonté que je n’ai encore vue chez personne.

Kalyso : Nous verrons bien. Pour le moment, apprend lui ce qu’il doit savoir pour pouvoir se déplacer jusqu’à sa dimension.

Orthal : Très bien, je m’en occupe. Repasse quand il aura appris.


Pendant plus d’un mois, Othillion s’entraîna avec Orthal, plusieurs heures par jour, jusqu’à l’épuisement total. Mais il parvint très vite à maîtriser tout ce que Orthal lui montrait. Ils étaient maintenant de force égale. Othillion ne devait plus que trouver le moyen de passer le voile qui le sépare de sa dimension. Un soir où ils étaient tout les deux auprès du feu, Othillion interrogea Orthal :


Othillion : Au début ou je suis arrivé, tu m’avais parlé de démon qui devait me posséder et…

Orthal : C’était une image. En fait nous sommes ce que vous appelez les démons.

Othillion : Et les créatures que j’ai affronté dans cette foret…

Orthal : Des animaux sauvages, tout simplement. Quand je te parlais de fusionner avec un démon, et fait c’est utiliser la puissance de cette dimension, utiliser les lois physiques différentes. En bref, tout ce que nous t’apprenons avec Kaly.

Othillion : Mais alors je vais rester moi-même. Cette histoire de fusion, c’était pour me faire peur, c’est ça ?

Orthal : Non, absolument pas. Tu es en train de changer et tu ne t’en rends pas compte. Tes souvenirs s’effacent petit à petit et tu perds ton humanité. Tu deviens insensible, froid. Et tu n’y peut rien, seule la mort peut t’éviter cela. C’était le sens de la métaphore que j’ai utilisé à ton arrivée.

Othillion : Mais alors… tout n’est que mensonges ?

Orthal : Non. Tu es voué à un grand destin ici, tu à plus de potentiel que n’importe qui ici. Il se peut même que tu deviennes plus puissant que le général en chef des armés du seigneur de ce monde. Peut être prendra tu sa place, qui sait… Mais tout cela c’est pour plus tard, tu as encore beaucoup à apprendre.


Orthal se leva et alla se coucher. Il s’arrêta devant la porte de sa hutte :


Orthal : Othillion, il te faudra aussi trouver un nom de guerrier. Personne ici ne garde le nom qu’il avait avant sa mort, car chacun fini par l’oublier.


Othillion écouta, puis il parti dans ses pensées. Il venait d’en apprendre beaucoup en une seule soirée. Il passa la nuit assis à coté du feu à réfléchir, et le soleil se leva avant même qu’il n’eut l’impression que le temps passait. Il n’avait pas eut sommeil de la nuit, et maintenant qu’il devait se préparer pour l’entraînement, il lui semblait entendre son lit l’appeler. Il s’endormait à coté du feu mourrant…

Auteur : Kalyso
01/10/06 14h45 | 14 Galan 3725

Je te conseillerais ta tente, c'est plus confortable...

L'homme s'éveilla en sursaut et trouva Kalyso accroupie près de lui.

Kaly! Ca fait longtemps!

Pas si longtemps que ça...


Depuis plusieurs semaines, la jeune femme ne s'était présentée à Othillion, laissant à Orthal le soin de l'entraîner.

Ou étais tu?

En...mission...

Quel genre?

Le genre qu'on me confie...

Tu m'emmèneras?

Tu n'es pas prêt.

Je pense l'être, je me débrouille, vais d'un monde à l'autre et...

Sois plus patient.


La jeune femme s'assit en près de lui et jeta un morceau de bois dans le feu.

Pourquoi ne fais tu pas ça par magie?

Pourquoi ne le ferais je manuellement?


Son regard se perdit dans le foyer tandis que les flammes léchaient le bois.

Je ne suis pas revenue pour rien... J'ai un message pour toi....

Pour moi?

Oui... On a entendu parler de tes capacités, au centre. Tu y es attendu. J'aurais aimé te confier à Slendt pour que tu achèves ton apprentissage mais...

Mais?

Les ordres du centre sont pressants.

Et que va t-il se passer ?

Tu vas aller voir Inilhier.

Le fameux Inilhier. Ca veut dire que vous en avez fini avec moi?

Non. Nous t'accompagnons. Nous avons été désignés comme tes "tuteurs".

Super! Quand partons nous?

Dès qu'Orthal est au courant. La route est longue...

Et si on passe de monde en monde?

Lorsque tu changes de monde, tu atterris à un endroit "prévu" pour.

Je suis capable d'atterrir n'importe ou!

Détrompe toi. Tu es certes rapide, mais ton expérience n'est pas assez longue. Et le centre est protégé.
Tiens en parlant de ça....

Oui?

Abandonne l'idée de retourner de là où tu viens. Personne n'est capable de traverser le voile. Il faut pour cela sacrifier des milliers de vies. Même le Shadowsong ne l'a pu...

Comment sais tu que...

Ca se ressent. L'unique être capable de le traverser à sa guise est le Chapelier Fou. Et je ne suis même pas sûre qu'il soit encore de ce monde...

J'aimerais revoir mes proches...

N'y pense pas. Tu peux les voir, sans qu'il ne ressente rien, ni ne te voient. Mais n'espère même pas entrer en contact avec eux...

Et lorsqu'ils mourront?

Je doute que ce soit difficile. La mort n'amène pas forcément ici. Nous sommes entre deux vies. Un purgatoire en quelques sortes. Dont nous ne sortirons jamais....
Voilà Orthal. Mettons nous en route...


La jeune femme se leva et alla dans la réserve d'armes. En revenant, elle lança un poignard à chacun des deux hommes, ainsi qu'un pistolet et un pendentif en cristal.

Tu es sûre que c'est nécessaire?

N'oublie pas où nous allons Orthal...


Et elle commença sa marche sans se retourner, lasse déjà à l'idée d'entreprendre un voyage qui lui prendrai du temps et de l'énergie.

Auteur : hell
20/10/06 13h01 | 33 Galan 3725

Othillion regarda le poignard que Kalyso venait de lui donner. Il haussa les épaules et le mit à sa ceinture. Il aurait préféré une épée. Pourquoi s’entraîner si dur pendant si longtemps avec une épée pour ne partir qu’avec un poignard ? Quand au pistolet, il en avait déjà deux bien assez efficaces, mais qu’importe, il pourrait toujours servir quand les autres seront déchargés… Et le pendentif, quel rôle pouvait-il avoir ? En fait il se demandait pourquoi il fallait tout cet attirail et pourquoi Kalyso et Orthal semblaient aussi nerveux. Kalyso parti devant, Othillion allait la suivre quand Orthal l’interpella :


Orthal : As-tu réfléchi à ce que je t’ai dis hier soir ?

Othillion : A propos de quoi, tu m’as dis tellement de choses…

Orthal : A propose de ton nouveau nom.

Othillion : Mais pourquoi dois-je changer de nom ?

Orthal : Je te l’ai déjà dit. La plupart de tes souvenirs de l’autre monde vont s’effacer progressivement, et ton nom fait partie de ce que tu vas oublier. Les seuls éléments qui te resteront seront ceux que tu auras appris ici…

Othillion : Très bien, si tu insiste…

Orthal : Alors ?

Othillion : Omega

Orthal : Omega ? Très bien, va pour Omega.


Orthal alla vers l’armurerie et en revint avec une magnifique épée. Il la tendit à Othillion :


Orthal : Désormais tu te nommeras Omega, et cette épée sera la tienne. Elle devra te suivre partout.


Othillion prit l’épée et vit son nouveau nom gravé sur le fer de la lame.


Othillion : Désormais, je suis Omega.

Kalyso : Très bien, maintenant partons, nous sommes déjà en retard.


Orthal et Omega suivirent Kalyso. Ils marchèrent quelques temps dans la plaine, puis Orthal prit la parole Pour expliquer à Omega ce qui les attendait.


Orthal : Pour arriver au palais de Inilhier, nous devrons franchir diverses étapes sur différents lieux. La plupart du temps, le seul risque sera de voir des hordes de créatures se jeter sur nous, mais ils ne sont pas très dangereux, nous nous en sortirons à coup d’épée et de pistolet. Mais il y a un lieu que nous devons traverser juste avant d’arriver au palais. Dans ces plaines rôdent les plus dangereuses des créatures. Les écorchés. Pour faire simple, ces créatures n’ont plus de peau ni d’yeux. Et pour survivre, ils doivent voler la peau et les yeux des vivants.

Omega : Et c’est pour cela qu’ils sont dangereux ? Il nous suffira de les massacrer et…

Orthal : Ce n’est pas si évident que cela, sinon il n’y aurait pas plus de risques que dans les autres endroits. Ces créatures sont déjà mortes, il nous est impossible de les tuer une deuxième fois.

Omega : Je comprends mieux.

Orthal : Et ce n’est pas tout. Si l’un d’eux t’attrape et te vole ta peau et tes yeux, tu deviens l’un d’entre eux, et tu sera voué à errer le reste de l’éternité en souffrant comme jamais tu n‘a souffert et comme jamais tu ne pourra souffrir. Ils t’infligent les pires souffrances connues dans toutes les dimensions…

Omega : Ce n’est pas très tentant…

Orthal : Nan, en effet.

Kalyso : Ce qu’Orthal ne te dit pas, c’est que là bas, c’est chacun pour soi. Ni lui ni moi ne nous retournerons pour t’aider. Si tu n’arrives pas à nous suivre, nous ne ferons pas demi-tour.

Omega : Vous n’aurez pas à vous retourner pour moi, je serais devant vous dit-il en riant.

Orthal : Ne rigole pas avec ça, tu ne les as jamais rencontrés, tu ne peux pas savoir.

Kalyso : Nous devrons courir aussi vite que nous le pourrons sur une grande distance.

Omega : Je me suis entraîné…

Orthal : Même moi j’ai du mal à tenir toute la distance que nous devons parcourir, et tu n’es pas encore aussi endurant que moi…

Omega : …

Kalyso : Bon, tenez vous prêt, premier saut. Omega, suis nous de prêt. A partir de maintenant, si vous me perdez, vous ne pourrez ni revenir en arrière ni me rejoindre, vous errerez ici le reste de votre vie…

Omega : très bien.


Kalyso partit et les autres la suivirent. Ils marchèrent et traversèrent une dizaine de lieux différents, trouvant parfois des créatures hostiles qu’ils massacrèrent sans trop de difficultés, une mise en jambe selon Omega, un amusement pour Orthal, et des combats de trop pour Kalyso qui en avait un peu marre de ces deux gamins et de ces combats… Puis finalement, après quelques heures de déplacement, ils s’arrêtèrent.


Kalyso : Faisons une pause et reposons nous un peu.

Omega : Je suis à peine fatigué et…

Orthal : Il ne nous reste plus qu’un lieu à traverser avant d’arriver au palais…

Omega : Les écorchés ?

Kalyso : Oui, mangeons un peu et dormons quelques heures, nous ne risquons rien ici.


Il mangèrent un peu et dormirent environ 3 heures, puis ils se préparèrent. Ils laissèrent ce qui était inutile pour être le moins chargé possible. Ils cachèrent leurs sacs avec les provisions et divers outils et ne gardèrent que leurs armes sur eux.


Kalyso : prêts à courir ?

Omega : Oui

Orthal : Allons-y !

Kalyso : C’est parti.


Ils traversèrent l’espace et se retrouvèrent dans une grande plaine. Mais l’herbe n’était pas verte, plutôt marron, l’air était nauséabond et empestait la mort. Le sol était gras, comme recouvert pas des secrétions gluantes et il n’était pas facile de rester debout. Il leur fallut quelques secondes pour trouver leur équilibre. Puis, sans dire un mot, Kalyso parti en courant, suivie par Orthal. Omega essaya de les suivre mais manqua tomber. Il n’était pas à l’aise sur ce sol. Il reprit son équilibre et commença de courir. Il n’était pas loin derrière eux, mais il avait du mal à les suivre à cause du sol glissant. Après quelques minutes, il s’habitua et pu accélérer un peu et les rattraper. Quand il fut à leur niveau, ils accélérèrent.


Omega : Je croyais que vous ne m’attendriez pas…

Orthal : Tais toi et cours.


Omega n’avait jamais vu Orthal dans cet état, il était tendu, nerveux. Il se douta qu’il leur avait fait perdre du temps, et, contrairement à ce qu’ils avaient dit, ils l’attendaient. Il fit de son mieux pour accélérer. Ils coururent comme ça pendant environ trente minutes. Omega commençait à fatiguer un peu. Il ne pourrait pas encore courir comme cela aussi longtemps. Soudain, il aperçu une ombre sur sa gauche, puis deux, puis une dizaine…


Omega : Regardez, à gauche, il y a quelque chose !!!

Orthal : A droite et derrière aussi. Tu ne les avais pas encore remarqué ? Tu me déçois…

Omega : Je n’étais pas sur…

Kalyso : Ce qui m’inquiète c’est qu’ils se contentent de nous suivre. En temps normal, ils nous auraient déjà attaqué…

Orthal : Oui, tu as raison, restons sur nos gardes et ralentissons un peu…


Soudain, ils virent sortir de nulle part des créatures immondes. Omega eut un sursaut de dégoût. Ils stoppèrent net, les écorchés leur bloquaient la route. Et d’autres arrivaient de partout, ils étaient encerclés…


Orthal : Qu’allons nous faire ?

Omega : pardi !!! Nous défendre.


Il empoigna ses armes et dégaina. Il tira sur un écorché, la balle arrive en plein milieu du front et traversa le crâne. Le trou d’entré de la balle n’était pas très grand, mais l’impact fit éclater la balle qui arracha la moitié de l’arrière de la tête. L’écorché avançait encore. Omega n’en revenait pas. Il vida son chargeur dans la tête d’un autre, mais aucun résultat non plus. Pire même, les tissus se reformaient et ils étaient comme avant.


Omega : En effet, dans ces conditions…

Orthal : Tu comprends pourquoi nous craignons ces créatures par-dessus tout ?

Omega : Il y a autre chose que je n’ai pas essayé.


Il rangea ses armes et tira son épée de son fourreau. Il se précipita vers un écorché plus pressé que les autres et qui se trouvait tout prêt d’eux. Il lui trancha la tête qui roula à ses pieds. Mais le monstre ne s’écroula pas, il se mit à genoux et ramassa sa tête. Il la remit sur ses épaules et les tissus se reformèrent… Omega était horrifié… Ne pouvait-il rien faire contre ces créatures ? Allait-il devenir l’un d’entre eux ? Nan, il ne se résignerai pas sans combattre. Une idée lui vint soudain.


Omega : Et si ces créatures n’ont plus de bras pour nous attraper et nous voler notre peau ?

Orthal : Il leur suffit de leur tête. C’est avec leur bouche qu’ils absorbent ton énergie vitale, et ta peau finie par tomber avec tes yeux…

Omega : Et si ils n’ont plus ni bouche, ni bras ? Ils auront du mal à se remettre la tête sur les épaules… Et pour peu qu’ils n’aient plus de jambes non plus, ils ne nous suivront plus…


Orthal et Kalyso restèrent bouche bé. Mais bien sur. Pourquoi n’y avaient-ils jamais pensé avant ? Omega se jeta alors comme un fou furieux sur les écorchés. Arrivé juste devant eux, il sorti son poignard et se jeta les jambes en avant, laissant dépasser une lame de chaque coté de son corps. Il traversa ainsi le rang d’écorchés, taillant au passage plusieurs paires de jambes. Il se releva dans leur dos et commença à couper des bras et des têtes, des jambes aussi. Orthal et Kalyso le regardèrent, puis ils dégainèrent eux aussi leurs épées et taillèrent de l’écorché. Mais leurs ennemis étaient très nombreux, et après quelques minutes de combat, ils commencèrent à fatiguer. Ils n’avaient pas éliminé la moitié de ces créatures que leurs forces commençaient à diminuer sérieusement. Et les écorchés qui commençaient à s’accumuler au sol les gênaient dans leurs mouvements.


Orthal : Fuyons !!! Nous devons nous éloigner de ce charnier, si un de ces corps nous fait trébucher, nous sommes morts…

Omega : Oui, tu as raison, nous reprendrons le combat plus loin, reposons nos bras quelques instants.


Ils s’élancèrent soudain dans une course effrénée. Mais une grande partie des écorchés les poursuivirent, les autres restant pour aider les créatures démembrées à se reformer.


Orthal : Merde, je n’avais pas pensé à cela…

Omega : Tu deviens grossier, attention…

Orthal : Mais comment fais-tu pour plaisanter dans ces conditions ? Je ne te comprendrais jamais.

Omega : Sérieusement, il faut trouver une solution, sinon nous allons y rester. Nous ne pouvons courir trop longtemps, ils nous rattraperont de toute manière. Et nous n’avons pas la force de tous les affronter.

Orthal : …

Omega : Dis moi Orthal, pour ces créatures, le moindre petit morceau de peau est vital, je me trompe ?

Orthal : Nan, mais je ne vois pas où tu veux en venir.

Omega : Et si ils trouvent de la peau, se battront-ils entre eux pour l’avoir ?

Orthal : Oui, mais je ne vois toujours pas ou tu veux en venir, tu veux que l’un d’entre nous se sacrifie ?

Omega : Nan, je veux juste que chacun d’entre nous sacrifie et peu de sa peau, d’un bras, d’une jambe, de ce que vous voulez.

Kalyso : Bonne idée…


Omega sorti son poignard et s’entailla le bras gauche. Il coupa un lambeau de peau allant du poignet au coude, et un autre du coude à l’épaule. Et il jeta ça derrière lui. Orthal fit de même, mais Kalyso hésita. Finalement, elle fit comme ses amis. Après tout, au palais d’Inilhier ils trouveront bien quelqu’un pour les soigner. Elle fit une grimace quand le couteau pénétra sa chaire, mais il le fallait, pour leur survie à tous. Et le stratagème fonctionna, les écorchés stoppèrent net sur les morceaux de peau, laissant le groupe avancer et se mettre hors de portée. Ils purent alors courir jusqu’au point d’où ils voyageraient pour atteindre le palais, bout de leur route. Lorsqu’ils virent les contours d’un sombre palais se dessiner et que leurs pieds touchèrent un sol dur, ils s’écroulèrent, épuisés. Mais il leur restait encore quelques distances à parcourir pour arriver aux portes. Il leur fallu un temps énorme pour marcher jusque là bas, et, une fois arrivés devant les portes du domaine d’Inilhier, ils s’arrêtèrent.


Kalyso : Maintenant, je vais t’emmener voir Inilhier. Nous t’expliquerons tout. Pourquoi tu es ici et ce que tu devras faire. Mais pour le moment, nous avons besoins de repos. Beaucoup de repos.

Auteur : Kalyso
22/10/06 15h04 | 35 Galan 3725

La jeune femme tourna sur elle-même. Ses vêtements semblèrent se fondre sur son corps, et couler à ses pieds. Ses cheveux volaient autour de son visage. Sur le sol, un liquide se consolidait et remontait, le long de ses jambes, sur son ventre. Lorsqu’elle s’arrêta enfin de tourner, les deux hommes se trouvèrent face à une jeune femme tout à fait différente.

Kalyso portait une longue robe pourpre. Le tissu jouait sur son corps, s’enroulant autour de ses bras, dévoilant une partie de son ventre. Ses cheveux étaient retenus par une longue natte. Ses yeux cernés de noir contrastaient avec sa pâleur.

Allons y…

C’est quoi cette tenue ?

Ma tenue de travail, Omega.

Et moi ça va Kaly ?


Omega et Kalyso se retournèrent pour trouver Orthal, vêtu d’une tenue sombre. Sur son torse était cousu le symbole qui surplombait le château d’Inilhier.

Parfait. Tu seras un bon chien…

Ca ne me fait pas rire.

Moi non plus, Orthal. Moi non plus…


Et elle plaça sa main sur la lourde porte du domaine, et celle-ci s’ouvrit dans un grincement sinistre.
Ils parcoururent ce qui sembla à Oméga être des dizaines de couloirs. Chaque pièce qu’ils traversaient était différente, semblait avoir une âme. Lorsqu’il demande des explications à la jeune femme, elle lui répondit qu’il valait mieux ne pas trop chercher à comprendre les choses. Qu’on était parfois mieux dans l’ignorance.
Enfin, ils arrivèrent dans une salle ronde. La porte qui se ferma derrière eux devint une cheminée où de grandes flammes dansaient. En face d’eux, une cheminée devint porte.

Attendons un peu…

Kalyso se laissa tomber, et au moment où elle allait toucher le sol, un coussin apparut sous elle. Elle joua quelques secondes avec son pendentif, le regard perdu dans les flammes, puis reprit la parole.

Nous sommes dans l’antichambre de la salle du trône. Inilhier attend de l’autre côté.
Laisse moi te parler un peu de tout ce qui t’entoure, Oméga. Tu as droit à des réponses.
L’histoire des dix sept, je te l’épargne. Je vais te parler de la raison de ta présence ici. Tu as survécu à la mort, car lors du « tri », Elle t’en a jugé digne. Si digne qu’elle ne t’a pas mené là d’où tu n’as aucune chance de revenir. Car oui, il y a des êtres qui disparaissent, pour toujours. Jusqu’à l’essence même de leurs âmes.


La jeune femme indiqua un tableau qui montrait un groupe d’écorchés qui se nourrissaient d’un malheureux nouveau venu. Ses deux compagnons frissonnèrent.

Ici, tu perdras une partie de toi-même, mais si tu as la force, tu ne perdras pas tout.
Tu oublieras qui tu étais. Tu oublieras les gens qui t’entouraient. Tu oublieras comme tu les aimais. Car ils t’oublient.
Les démons sont attirés par le monde « réel ». Ils ne savent pourquoi. La réalité est que leur inconscient veut refaire surface. Une lutte intérieur entre eux et eux-mêmes…
Ce que tu dois savoir d’Inilhier, c’est qu’il a été. Il vient du même monde que toi. Et il veut y retourner. Il s’appelait Kaithsork (1)…


Kalyso fronça les sourcils et se leva.

Bien… Allons y… Ne craignez rien… Il aime les mises en scène. Et n’oublie pas, Oméga, tout n’est qu’illusion ici.

La nouvelle porte s’ouvrit, et ils pénétrèrent dans la pièce. L’obscurité y régnait, si dense qu’ils ne pouvait que se deviner proches. Soudain, dans une succession d’explosion, dix torches s’enflammèrent, dévoilant une pièce ovale. En son centre, se tenait un trône sur lequel était assis un homme. Agé de moins d’une quarantaine d’années en apparence. Il avait de grands yeux d’un vert éclatant. Les cicatrices qui couvraient son visage ne brisaient en rien sa beauté. Il imposait crainte et respect.
A ses côtés était agenouillée Kalyso. Une main sur l’épaule de la jeune femme, il plongea au plus profond des âmes des nouveaux venus.

_____________
1 Ca c’est pour les vieux de la vieille, ceux qui se rappelleront de ça ont droit de me donner un gage ;)

Auteur : hell
05/11/06 18h35 | 49 Galan 3725

Oméga allait pénétrer dans la salle quand Orthal le retint fermement. Oméga fut surpris et le regarda, ne sachant pas pourquoi il avait fait cela. Mais quand il vu le regard sévère d’Orthal, il se dit qu’il avait faillit faire une grosse erreur.


Orthal : Ne pénètre jamais dans cette pièce sans qu’Inilhier ne t’ait invité à le faire.

Oméga : Mais pourquoi ?

Orthal : Sache qu’il est très susceptible, et que si tu ne respectes pas le protocole, tu risques de le regretter…

Oméga : Si tu le dis.

Orthal : Ne prend pas cela à la légère. Tu n’es pas en face de moi ou de Kalyso.

Oméga : Comme tu voudras. Mais est ce qu’il y a d’autres choses que je dois savoir ? Pour être sur de ne pas commettre d’impairs…

Orthal : Tu ne le regardes surtout pas dans les yeux, tu baisses la tête. Tu ne le contredis pas non plus. Et surtout, pas de provocation, sinon ta tête fini tout droit sur une pique.

Oméga : Très bien. C’est pas compliqué finalement.

Orthal : Ah oui, j’ai failli oublier. Ne t’adresse pas à Kaly ni même à moi, tu es ici pour parler à Inilhier et uniquement à lui.


Oméga était très sur de lui, peut être trop. Il n’avait pas l’air de savoir à qui il s’adressait. Lorsque Inilhier lui fit signe d’approcher, il pénétra dans la salle aux cotés d’Orthal. Lorsqu’ils furent complètement entrés, les portes disparurent et ils se trouvèrent dans une salle complètement différente. Les torches avaient disparues, le trône au centre de la pièce aussi. Il n’y avait devant eux plus qu’un grand escalier. Une forte lumière venait du haut de cet escalier, et on pouvait distinguer une silhouette dans le faisceau lumineux. Orthal commença de gravir les marches, suivit par Oméga qui ne savait plus très bien où il était.

Lorsqu’ils arrivèrent à mi hauteur entre le sol et le trône, Orthal s’arrêta net et baissa la tête en signe de respect. Oméga n’en fit rien, au contraire, il leva les yeux pour voir qui était en face de lui.


Orthal : Met toi immédiatement à genoux, sinon tu va très vite le regretter. Et ne compte ni sur moi ni sur Kalyso pour t’aider cette fois la.

Oméga : Et je risque quoi ?


Soudain, la salle se transforma de nouveau. Tout se mit à tourner autour des deux hommes. Oméga se senti de plus en plus mal, totalement désorienté, sa tête commençait à tourner, il perdit l’équilibre et tomba à genoux. Le décor se stabilisa alors et il vit Inilhier juste devant lui avec Kalyso à ses cotés.


Inilhier : Tu te crois fort ? Ici tu n’es rien.


Oméga tenta de se relever, mais il senti le sol se dérober sous ses pieds et retomba à terre. Il se sentait faible et désarmé. D’ailleurs il ne s’en était même pas rendu compte, mais toutes ses armes avaient disparues. Sûrement au cas ou une mauvaise idée l’aurai pris. Mais il avait encore la force de relever la tête et de parler.


Oméga : Si je n’étais rien, je ne serais pas ici devant vous.

Orthal : Mais tais toi !!!!!

Inilhier : …


Soudain, Oméga vit disparaître Orthal.


Inilhier : Ne t’inquiète pas pour lui, il n’est pas loin, seulement il ne pourra pas te venir en aide. Tu es jeune, trop jeune et trop plein de fougue.

Oméga : Je n’ai pas besoins de son aide pour le moment, je suis un grand garçon et je peux m’occuper de moi tout seul.

Inilhier : J’en doute. Si tu es ici c’est pour m’écouter et te taire, pas pour t’adresser à moi comme cela. Tu n’es qu’une larve. Et la larve que tu es à deux seules possibilités. Atteindre le stade adulte grâce à moi, ou mourir dévorée par les autres. A toi de voir.

Oméga : Vous me comparez à une larve ? Vous croyez que je me laisserai abattre aussi facilement que cela ?

Inilhier : Tu commences à m’insupporter… Tais-toi sinon tu vas en payer le prix.

Oméga : Je n’aime pas qu’on me donne des ordres comme à un vulgaire chien. Personne n’a jamais décidé pour moi, et ça ne va pas commencer…


Oméga n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’il sentit une douleur atroce brûler sa chaire. Il se plia en deux, se roula par terre et hurla tellement il avait mal. Inilhier le regardait en souriant.


Inilhier : Alors ? On fait moins le malin ?

Oméga : Mais… qu’est ce qui… m’arrive ??? Arghhhh

Inilhier : Je t’avais prévenu, il fallait te taire !!!

Oméga : Vous ne me tuerez pas… si vous m’avez fait venir, c’est que… vous avez besoin de moi…

Inilhier : Tu le crois vraiment ? Regarde ton flanc !


Oméga souleva sa tunique pour voir, il vit un trou énorme dans sa chaire. Il comprit pourquoi il souffrait autant. Soudain, une seconde douleur se déclara dans sa jambe gauche. Il découvrit avec horreur qu’il lui en manquait la moitié.


Inilhier : Maintenant, tu ne me sers plus à rien comme ça. Tu as eut ta chance et tu l’as gaspillé. Meurt !!!!


Oméga sentit tout à coup une nouvelle douleur. Quand il se rendit compte que son cœur sortait petit à petit de sa poitrine, il comprit seulement quelle erreur il venait de commettre. Il sentait sa vie le quitter petit à petit, la douleur était lointaine, tout était très loin de lui. Puis il ne ressentit plus rien du tout…
Puis, des sensations revinrent, d’abord des bruits, puis la lumière. Il ouvrit les yeux. Orthal était à coté de lui, Inilhier en face avec Kaly. Il n’avait plus mal nulle part, il vérifia, sa jambe était revenue.



Oméga : Mais que c’est il passé ? Que m’avez-vous fait ?


Il tremblait. Jamais il n’avait eut mal ni peur comme cela.


Orthal : N’oublie pas les paroles de Kalyso, tout ici n’est qu’illusion…

Inilhier : La prochaine fois cela ne sera pas une illusion, suis-je bien clair ?

Oméga : Très… Très clair.

Inilhier : Très bien, je vois que nous nous comprenons. Sache tout de même que tu est le premier à oser me tenir tête aussi longtemps, et surtout à supporter ces supplices. La plupart de ceux qui ont subit cela sont traumatisés à vie, ils ne purent jamais reparler et quelques uns mirent même un terme à leur vie. Tu es à la hauteur de ta réputation. Je peux donc maintenant te dire pourquoi tu es ici.[/u]

Auteur : Kalyso
11/11/06 18h03 | 55 Galan 3725

Quel idiot…

Kalyso avait demandé d’arrêter le supplice d’Oméga. Lorsque celui-ci avait enfin pu rouvrir ses yeux noyés de larmes douloureuses qu’il retenait à grande peine, il l’avait vue debout, murmurant à l’oreille d’Inilhier.
Il baissa la tête et attendit.

Oui.. Tu es ici car tu es de ceux qui ont un potentiel. Quelque chose d’important pour moi. Oh ne te crois en rien supérieur. Tu l’es par rapport à beaucoup, mais tu restes dans la moyenne de l’élite. Ce que je te propose, Oméga

Inilhier eut un petit sourire

C’est d’entrer à mon service, de commander une de mes armées. Tu seras formé, car tu en as quand même besoin, mais le résultat devrait être…intéressant.

C'est-à-dire ?

C'est-à-dire devenir peut être une figure importante de ce côté du voile. C'est-à-dire commander à une armée. C'est-à-dire mener d’inoubliables combats. C'est-à-dire trouver peut être un jour la force de repasser de l’autre côté. Car, ne te leurre pas, c’est le but de tous les démons.


Kalyso avait parlé d’une voix douce mais ferme, parfois chevrotante et pleine d’amertume.

Allons, allons Kaly.. Comme tu y vas ma belle, on dirait que ça te dégoutte.

La jeune femme se dégagea des caresses d’Inilhier pour se mettre à quelques pas du trône. Oméga retint son souffle, sentant la contrariété du Démon, mais rien ne se passa.
Il remarqua qu’elle ne fuyait pas son regard, comme si elle avait une emprise sur lui. Comme s’il l’appréciait. Car il était certain que le Démon pourrait écraser la jeune femme d’un claquement de doigts.

Alors ? Que penses tu de ma petite proposition, Oméga ?

Je… J’aimerais réfléchir…

Mais certainement, tu as une minute pour cela.


Le jeune homme sentit une bouffée de panique et d’incertitude. Le choix qu’il avait à faire le déterminerait son avenir, immédiat, et lointain. Il chercha le regard de Kalyso, mais ne rencontra aucun soutien de sa part.

Alors ?

Je….

Plus que trente secondes….

Attendez et….

Dix secondes…

D’accord. C’est d’accord. Je suis des vôtres…

Voilà qui est un bon choix. Approche donc, mon garçon. Viens par là.


Inilhier fit jouer ses doigts dans l’air et Oméga se sentit happé. Il arriva aux pieds du trône et tomba à genoux. D’un clignement de paupières, il fut rejoint par Kalyso.

Bien bien bien… Signe juste là…

Il tendit à l’homme une main ou se matérialisèrent un parchemin et une plume déjà brillante d’une encre sombre.

Quand à toi Kaly, ma jolie Kaly, tu seras son « maître ». Je veux que tu lui apprennes tout ce que tu sais. Vous serez inséparables maintenant… Pour un moment…

Et c’est ainsi qu’elle devint son professeur.
Une longue période s’écoula, qui aurait pu être un mois aussi bien qu’une année.
Bien qu’à contrecoeur, Kalyso transmettait son savoir à un groupe formé de six hommes et une femme. Oméga pouvait se vanter d’être bon élève. Il apprit très vite les rudiments des déplacements d’un monde à l’autre et pu emprunter les portails seul. Il était capable de reconnaître les différentes espèces d’animaux différentes de son côté du voile, et su manier avec aisance toutes les armes que Kalyso lui mit entre les mains. Vivant au palais, il eut très vite rencontré les démons les plus influents, et les missions qu’il réussissait avec brio en compagnie de son équipe lui apportèrent une grande popularité auprès de ces derniers.

Il avait tout pour être heureux, richesse, notoriété, santé, courtisanes…
Seule l’incompréhension du comportement de son amie l’empêchait de trouver la quiétude. Elle s’était faite froide, distante. Parlant peu, se contentant de lui enseigner les arts de vivre. Elle l’entraînait au bout de ses forces, après chaque journée passée avec elle, il tombait de fatigue et dormait jusqu’à ce qu’on l’éveille.
Ne se formalisant pas de ses requêtes, lorsqu’il lui demandait de lui apprendre à voyager sans portail comme elle le faisait, ou de manier l’immatériel, elle lui répondait en secouant la tête que ce n’était pas nécessaire pour un officier, même supérieur.

Il lui arrivait de disparaître subitement, les laissant revenir au palais seuls. Et tant pis s’ils mouraient. Ils devaient être les plus forts. Ses élèves l’aimaient malgré sa dureté et s’inquiétaient à chaque fois. Mais le matin, elle était toujours au rendez vous, un pli soucieux barrant parfois son front. Et sa voix lançait des ordres tandis qu’elle courrait à leurs côtés, échappant à telle ou telle menace, et ses yeux lançaient des appels qu’aucun des sept ne comprenait.

C’est un soir où le capricieux paysage du centre s’était couvert de glace qu’il apprit une partie de l’histoire de la jeune femme. Une réception était donnée, en l’honneur d’une victoire sur une partie du voile. Des démons venus des dix sept étaient réunis, célébrant bruyamment leur joie. Oméga bavardait avec Lilian, l’unique femme de son groupe et Orthal lorsque le silence respectueux qui accompagnait l’entrée d’Inilhier se fit.

Le Seigneur pénétra dans la pièce vêtu d’une lourde cape bleue ciel. Il portait une lourde épée encore tachée d’un sang qu’il se refusait de nettoyer, et un médaillon dont le pouvoir faisait tourner la tête de ceux qui le contemplaient trop longtemps. Comme elle paraissait petite et chétive, à ses côtés… A son bras, Kalyso marchait d’un pas léger. Elle riait en devisant avec le Chapelier Fou, un étrange personnage qu’Oméga avait déjà aperçu plusieurs fois, et qu’elle tenait par son autre bras.

Lorsque le trio se trouva au milieu de la pièce, Inilhier sortit une petite dague de sa ceinture qu’il planta dans le sein de Kalyso. Celle-ci s’effondra sur le sol tandis que le chapelier s’enfonçait dans le tapis, devenant une ombre à peine visible, puis disparaissant progressivement. Inilhier se mit à rire, troublant le pesant silence. Nul ne savait comment réagir…

Tout à coup, la poitrine de la jeune femme se souleva, puis son dos, et elle fut soulevée dans les airs comme une poupée désarticulée. Ses pieds touchèrent le sol dans un petit bruit et ses yeux s’ouvrirent, totalement noirs. Et de sa blessure se mit à couler un sang sombre. Lorsque les premières gouttes touchèrent le sol, elles formèrent un pied qui se mit à sautiller, puis se dessina une jambe, et un corps. Le Chapelier Fou reprenait forme. Enfin, Kalyso sourit, Inilhier l’attira contre lui, et les lumières devinrent plus fortes tandis que les tables se couvraient des mets les plus succulents.

Alors seulement Oméga se rappela de ce qu’Orthal avait dit de l’amour du Maître pour les mises en scène. Il jeta un dernier regard au trio qui était déjà entouré de démons les applaudissant, et remarqua à son grand étonnement que c’est lui que Kalyso regardait. Lorsque leurs yeux se croisèrent, elle se tourna vers le Chapelier qui lui parlait et se pencha vers lui. Ils s’unirent en un langoureux baiser après lequel le chapeau de l’être étrange sauta sur sa tête, avant de disparaître avec son propriétaire.


Quelques heures plus tard, Oméga la trouva sur le balcon. Elle était assise sur la balustrade, dos à la foule, une de ses jambe ramenée contre elle. Ses longs gants blancs étaient posés à ses côtés, près de ses chaussures à talon et de son verre de champagne.

Joli spectacle.

Bonsoir Othillion.


Othillion ? Pourquoi l’appelait elle ainsi ?

Il semblerait que vos sens sont troublés, Kalyso. C’est moi, Oméga…

Elle tourna tristement la tête vers lui et sourit.

Oui… Oui Oméga… C’est bien cela…

Elle adressa un petit signe à quelqu’un dans la salle et se retourna complètement pour descendre de son perchoir.

Une petite ballade ?

Il la regarda de haut en bas. Sa longue robe rouge laissait entrevoir la peau blanche de ses bras et de sa gorge. Ses cheveux étaient retenus par un fin diadème de pierres précieuses qui laissait s’échapper des mèches rebelles. Puis il baissa les yeux vers la balustrade. Surprenant son regard, elle ri doucement et posa une main sur son épaule.

Je n’ai jamais aimé jouer à la poupée, me pomponner… Ce n’est pas mon monde. Le Chapelier n’a pas totalement tord quand il m’appelle « la sauvageonne ».

Elle ri de nouveau et s’appuya à une colonne de marbre. Depuis combien de temps ne lui avait elle parlé si ce n’était dans le contexte de leurs leçons ? Et ce rire ? Il l’avait si rarement entendu… Et pourtant, il lui semblait le connaître… Les images d’une plaine lui revinrent, mais il ne les reconnues pas et les chassa de son esprit.

Alors ? Un petit tour dans le jardin ?

Vous allez avoir froid…

C’est ça qui est génial avec la magie.


Il se décida à la suivre vers l’escalier qui menait aux jardins. Ils traversèrent les allées qui bordaient les pelouses et les fontaines glacées. Elle l’entraîna en riant dans un labyrinthe sombre où ils marchèrent quelques minutes. La jeune femme ne disait rien, jouant avec sa magie, faisant fleurir des plantes qui mourraient sûrement dans l’heure, allumant de petites lumières multicolores dans les airs.
Enfin ils arrivèrent sur une petite place où la statue d’une femme trônait. Oméga ne l’avait jamais vue. Elle était d’une beauté difficile à imaginer. Ses traits étaient à la fois fins et durs. Et ses yeux étaient emplis à la fois de bonté, et de tristesse. Au loin, la musique jouait.
Kalyso s’approcha de la statue et fit fondre le gel qui la recouvrait, puis, sans lever les yeux de la petite plaque dorée qui disait « Senctia », elle murmura.

On danse ?

Et sans attendre de réponse, elle enlaça Oméga qui sentit une douce chaleur l’envahir. Lorsqu’elle approcha ses lèvres du visage de son ami, il sentit son haleine alcoolisée. Elle posa sa tête sur son torse et se laissa porter par la musique.

La neige se mit à tomber.

Auteur : hell
13/11/06 01h48 | 57 Galan 3725

Oméga se sentait bien. Il ne sentait pas le froid autour de lui. Il ne voyait pas la neige tomber. Il n’entendait pas la musique. Une seule chose comptait. Profiter de l’instant magique. Kalyso, dans ses bras. Il ne savait comment réagir. Il ne savait que faire. Il ne savait que penser. Il se laissait bercer par la douce chaleur qu’elle lui apportait. Plus rien ne semblait l’entouré. Il n’y avait que Kalyso. Des images passèrent dans son esprit, mais elles n’avaient aucun sens à ses yeux, elles semblaient être les souvenirs de quelqu’un d’autre, des bribes de discussion semblaient traîner dans sa tête. Mais il chassa tout cela. Il baissa la tête vers Kalyso.

Il la regardait. Elle, si forte, semblait totalement sans défenses. Depuis quelques temps, il lui semblait qu’elle lutait contre quelque chose à l’intérieur d’elle, mais il ne savait pas quoi. Et ce soir, elle semblait avoir renoncé, tout du moins pour la soirée. Elle avait l’air de vouloir penser à autre chose, se laisser aller à ses propres désirs, ses pulsions. Elle se serait de plus en plus contre Oméga, ses mains déambulaient sur le corps musclé de son élève. Sa tête se releva. Elle fixa Oméga dans les yeux…


Othillion…


Il ne comprenait pas, pourquoi l’appelait-elle comme cela ? Il ne releva pas. Le regarde de la jeune femme semblait percer son âme. Lui qui ne frissonnait même pas un muscle face aux plus horribles monstres des 17, il se sentait faiblir face à elle. Ses jambes tremblaient, il perdait ses moyens, son sang froid l’abandonnait. Il allait le faire… Nan, il ne devait pas. Elle est celle qui lui enseigne tout, il n’a pas le droit, il lui doit un minimum de respect. Et Inilhier, qu’en penserait-il si il le savait ?

Ils se fixaient toujours tout les deux. Ni l’un ni l’autre n’arrivait à décrocher son regard. Soudain, Kalyso posa ses lèvres sur celles d’Oméga. Il se laissa aller à ses désirs plutôt qu’à sa raison. Depuis aussi loin qu’il se souvienne, cette femme l’obsédait. Elle lui faisait envie. Il ne se passait pas une nuit sans qu’elle vienne hanter ses rêves les plus fous, ses rêves les plus érotiques. Il se demanda même si il ne rêvait pas. Ils échangèrent un baiser langoureux, tendre. Cela semblait d’autant plus bizarre pour deux guerriers comme eux.

Sans parler, sans dire mot, ils partirent en direction des recoins les plus éloignés du labyrinthe. Kalyso conduisait Oméga. Ils arrivèrent à une sortie de ce méandre et se trouvèrent face à une immense foret. Ils allèrent au plus profond des bois, un lieu que seule Kalyso connaissait, un lieu où ils seraient tranquilles. Soudain, elle s’arrêta. Elle se retourna vers Oméga, plongeant de nouveau son regard dans le sien. Elle se blottit de nouveau dans ses bras, comme pour se rassurer avant de faire quelque chose, pour être sur que tout va bien se passer.

Elle l’embrassa de nouveau, Oméga n’ayant toujours pas réussi à dépasser le blocage dont il est victime. Ce regard, ces yeux, cette sensation, ces frissons… Ce n’est pas lui qui mène le jeu. Mais est-ce un jeu ? Kalyso ne semble pas le prendre comme tel, alors il ne devrait pas non plus. Mais après tout, n’est-ce pas ce point qui le dérange ? Tout a toujours été un jeu pour lui, la vie, la mort, les femmes. Et maintenant, tout lui semble si sérieux avec elle…

Kaly se recula d’un ou deux pas. Elle ne le quittait pas du regard. Ses mains allèrent dégrafer sa robe qui tomba à ses pieds. Elle ne portait rien en dessous. Oméga continuait de la regarder fixement. Il ne détourna pas les yeux de ceux de la jeune femme. Et quand elle se rapprocha de nouveau de lui, il se reprit. Il l’enlaça, l’embrassa. Il laissa ses instincts reprendre le dessus. Ils s’allongèrent à même le sol, mais la terre recouverte de neige n’était pas froide. Elle était réchauffée par la chaleur des deux corps et la magie de Kalyso. Oméga laissa ses mains partir à la découverte du corps de cette sublime créature qui s’offre à lui, pendant qu’elle lui ôte ses vêtements. La main droite de Oméga arrive à l’endroit convoité et pénètre la chair de Kalyso. Il la sentait prendre du plaisir, rien que par ce geste simple… Il continua ainsi quelques instants, usant de tout ses talents pour qu’elle en profite le plus possible, tout en continuant à embrasser son corps. Kalyso se laissait faire.

Leurs ébats durèrent toute la nuit, Oméga semblait infatigable, Kalyso aussi. Ils finirent par s’endormir peu avant l’aube, après une nuit dont ils ont profités au maximum. Lorsque Oméga fut réveillé par la froideur du sol, il se rendit compte que Kalyso avait disparu. Il remit rapidement ses vêtements et repartit dans la direction inverse à celle qu’il avait emprunté la veille avec la jeune femme. Une fois de retour au palais, il alla se coucher dans sa propre chambre. Aujourd’hui était jour de repos. Il repassa sans cesse les images de cette nuit, et fini par s’endormir.

Auteur : Kalyso
19/11/06 18h22 | 63 Galan 3725

Je t’avais dis de te méfier, Othillion. Je t’avais dis qu’ici, tout n’est qu’illusion…

La voix de Kalyso apparut beaucoup plus cassante, et l’on pouvait percevoir une certaine déception dans son intonation. Le jeune homme sentit le corps de son amie s’évanouir entre ses bras, « fondre », et sa chaleur fit place au froid glacial de la neige. Il se releva d’un bond, surpris, et commença à tourner sur lui-même, cherchant celle qu’il serrait contre lui quelques secondes plus tôt.
Enfin il l’aperçue. Au bout de l’allée où elle l’avait mené, assise sur la fontaine qu’elle avait illuminée de cent éclats, elle le fixait. Ses cheveux étaient toujours retenus par le fin diadème, sa robe n’avait pas été enlevée. Elle retenait un de ses genoux, laissant son pied nu se balancer, jouant avec la neige. Et il comprit.

Salope… Tu t’es jouée de moi, salope…

Et il se mit à courir vers elle, pris d’une colère aveugle. Il voulut la battre, la défigurer, l’amener à l’agonie. La seule chose qu’il rencontra fut un froid mordant, un baiser de glace qui se déposa sur ses lèvres, une lame qui transperça son esprit.
Et il se calma, il s’arrêta, à quelques centimètres d’elle. Leurs visages, proches l’un de l’autre, ne rendait que plus importante la distance entre leurs regards.

Je me suis jouée de toi pour mieux t’ouvrir les yeux. Ne te méprends pas, Othillion, tu n’es qu’un pantin. Et cette force que tu acquiers petit à petit, jamais n’égalera celle du maître. Lorsque tu te rendras enfin compte de cela, il sera trop tard, tu ne seras plus qu’un objet.

Othillion… Je ne sais même pas qui est Othillion… Et je ne veux pas égaler le maître…


La jeune femme sauta doucement à terre et s’accroupit. Elle forma une petite boule de neige au creux de sa main et la tendit à Oméga. Celui-ci la prit, et en son esprit défilèrent mille paysages, visages, et sensations, qui lui étaient à la fois inconnus et pourtant familiers. Il se sentit bien. Puis il se sentit désemparé. Puis heureux. Puis il ouvrit les yeux.

Kalyso gisait au sol, prostrée. Face à elle, Inilhier.

Celui là était trop bien, hein ma belle ? Tu as eu peur qu’il ne parvienne à traverser ? C’est pour cela que tu l’empêches de disparaître totalement ?

Il claqua des doigts et la jeune femme gémi.

Que faites vous ?

Je punie les coupables, Oméga. Ne bouge pas. Ne crains rien.

Vous… Allez vous la tuer ?

Non. Juste lui apprendre à respecter certaines règles…


Le paysage autour d’eux changea. Ils se trouvèrent en une salle qu’Oméga connaissait pour y avoir rencontré le maître. Le Chapelier Fou se tenait près d’un trône à peine éclairé. Il n’y avait ni garde, ni autre témoin. C’est du moins ce que cru le jeune homme.

Un bruit de métal et une mélodie chantée par une voix étrange troublèrent le silence. Des chaînes ondulèrent jusqu’aux pieds de Kalyso qui, assommée, se laissa faire. Les minutes passèrent, la jeune femme ouvrit enfin les yeux.

Et ? Enchaînez moi tant que vous le voudrez. Brisez moi si vous le voulez. Mais vous ne m’aurez pas comme vous les avez tous…

Te briser ? A quoi bon ? T’enchaîner… si c’est la dernière solution qu’il me reste… Quant à t’avoir… Je n’ai personne, Kalyso. Ils entrent dans le jeu. Et ils s’y plaisent… Il n’y a qu’à toi que cela semble poser un problème. Te sens tu mal, Oméga ?

…Non…. Non, je ne crois pas… Mais je veux comprendre…

Il n’y a rien à comprendre, tu deviens Démons, tu perds ton humanité, tu perds ton passé, et tu construis le présent. Elle, ce qu’elle veut, c’est le rejeter, ce présent. Elle est déjà la pire des nôtres, mais elle refuse de le voir. Et c’est ce qui l’empêche de s’abandonner à nous tous. Ce qui l’empêche de se plier. Et ce qui lui fait mal. Elle ne veut d’une vie ni d’un côté, ni de l’autre. Et elle veut que tous souffrent avec elle.

Allez vous faire f…

Oh oh oh restons polie mademoiselle. Restons courtoise.
Chapelier ? Que pensez vous de cela ? Il semblerait que notre ami Oméga cherche réponse, et que la jeune Kalyso cherche…ma foi je ne sais même pas ce qu’elle cherche.


L’être resté jusqu’alors silencieux s’approcha doucement. Au fur et à mesure de ses pas, il s’enfonça dans le sol jusqu’à disparaître totalement, pour réapparaître quelques secondes plus tard accroupi près de la jeune femme.

Vous connaissez notre position, nous sommes neutre, nous ne pensons pas à ces futilités qui vous incombent. Nous pensons qu’Oméga aura ses réponses, et qu’elle lui plairont. Et que Dame Kalyso devrait chercher ailleurs.

Il se releva et effectua une petite cabriole, souriant toujours. La voix s’intensifia, sans que l’on puisse pourtant saisir le sens des paroles de sa chanson.
Et Kalyso se leva à son tour. Le Chapelier avait défait ses liens. Elle se leva, et quitta la pièce. Sans que nul ne la retint.

On ne devait plus revoir Dame Kalyso au Centre avant longtemps.
Oméga finirait son apprentissage avec un autre maître, Inilhier trouverait une autre favorite. Le Chapelier serait des trois celui qui la reverrait en premier. Et sûrement celui qui aurait le pouvoir de faire fléchir sa volonté, et la ramener parmi eux…

Auteur : Kalyso
17/03/07 17h22 | 31 Vertan 3725

Parfois lorsqu’il est seul, il fouille en sa mémoire. Il a échappé à sa condition de Démon, et il savoure cela. Car il sait encore qui il est. Et même s’il changé de nom, même s’il a effacé son passé, il est toujours le même. Et son cœur bat encore pour elle.

Il s’appelait Kaithsork.

____________________

C’était un temps où tout était égal. Les règles étaient les mêmes pour tous, et l’Amour était monarque.

Père ! Je sais ! Je l’ai trouvée, et je vais l’épouser cette perle rare que l’Oracle m’a promise.

L’ancêtre - c’est ainsi que tout le monde l’appelle depuis longtemps - releva la tête et regarda son fils. Agé de vingt trois ans, il avait bien des fois prouvé sa valeur dans un monde qui jamais n’avait connu de guerre.

Oh elle est si belle ! La nuit fut notre et à l’aube, elle avait volé mon cœur.

Qu’elle ne le mange, pas mon fils.

Elle ne le pourrait. Elle est si douce. Et si charmante. Et, oh mon père, que j’aimerais que vous la connaissiez dès maintenant ! Vous l’aimeriez tant que vous nous voudriez voir épousés.


Kaithsork prit les affaires qu’il était venu chercher, et s’en fut sous le regard amusé de son père.

La journée passa sans que ses pensées ne la quittent. Elle était si belle…
Il la retrouva le soir venu, assise près d’un ruisseau, ses jambes nues repliées sous elle. L’ombre du crépuscule dessinait un masque sur son visage sans toutefois éteindre l’éclat de ses yeux verts. Lorsqu’elle le vit, elle sauta sur ses pieds et courut à lui.

_____________________

Senctia… Ma belle Senctia… si seulement je pouvais t’enlever ces chaînes… Si seulement tout était comme avant…

Un bruit de métal lui répondit, dans l’obscurité de la longue pièce où le maître attendait, solitaire.
Il claqua des doigts et la porte s’ouvrit. Oméga apparut à ses yeux. Il avait bien changé depuis tout ce temps. Ses traits s’étaient durcis. Il avait perdu l’insouciance qui jadis le caractérisait. Devenu un redoutable guerrier, il avait été promu au rang de Soldat impérial du centre.

Bonsoir mon maître. Voici le rapport.

Il lui tendit une boule d’énergie aux reflets argentés.

Merci Oméga. Tu peux disposer. Belle victoire.

Fier du compliment, l’homme s’en retourna vers la porte, mais quelque chose retint ses pas.

Oui ?

Maître… je voudrais savoir… Kalyso …

Elle sera bientôt des notres, de nouveau. Et cette fois ci pour toujours. Va maintenant, car j’ai à faire.


Lorsque la porte eut claqué, il murmura.

Elle sera de retour, et avec elle bien des âmes valeureuses. J’ai confiance en toi, mon précieux Chapelier. Que les dix neuf soient enfin réunies. Que tout redevienne comme avant.
Et que tu reviennes…


Les chaînes s’entrechoquèrent de nouveau dans l’ombre, et le regard d’Inilhier se perdit dans la contemplation du rapport d’Oméga.

Auteur : hell
06/11/07 14h41 | 40 Galan 3726

Les jours, les semaines et les mois passèrent, les années même… Mais toujours aucune trace de Kalyso… Inihlier aurait-il menti ? Non, impossible. Le doute ne pouvait exister dans l’esprit d’Oméga. Il est dévoué corps et âme à son maître. Et pourtant… Pourtant, Oméga était préoccupé. Il ne cessait de repenser à Kaly, au dernier tour qu’elle lui a joué… Il ne lui en veut plus, il a compris. Il a compris le pourquoi de cette illusion. Il avait encore beaucoup à apprendre à cette époque, et probablement encore maintenant. Il est devenu un guerrier puissant, habile et plus que réputé. Il se rapprochait petit à petit des plus grands du centre. Il se rappela une phrase qu’Orthal lui avait dite : « un jour, il se peut même que tu prenne la place du général en chef des armées du centre »…

L’esprit d’Oméga était tellement obnubilé par ces questions, sur Kaly, sur lui, sur tout, qu’il n’était pas concentré lors de ses missions. Plusieurs fois, la mission failli échouer par sa faute… Une petite erreur d’inattention, un tir loupé, un objet renversé lorsqu’il fallait être discret. Plusieurs petites erreurs, qui, à force de s’accumuler commençaient à sérieusement entamer la patiente d’Inihlier.

Mais la dernière erreur d’Oméga fut plus grave que les autres… Non content de laisser échapper des informations vitales qu’il devait ramener impérativement, il perdit l’un des membres de son équipe… Il avait loupé son tir, et au lieu d’atteindre son ennemi, il tua son ami d’une balle en pleine tête et fut blessé par la cible qu’il avait raté. Dès son retour, avant même qu’Oméga ne se fasse soigner, il fut conduit chez Inihlier.
Le regard de son seigneur et maître était plus froid, plus sombre que tout ce qu’il avait pu voir jusqu’à présent.



Sais-tu ce qu’il en coûte de tuer un de mes hommes ? Sais-tu aussi ce qu’il en coûte d’échouer à une mission aussi simple que celle là ? JE DEVRAIS TE TUER !!!!!!!

Allez-y, je ne serais pas le premier, ni le dernier…

Comment ose-tu me provoquer ? Il me semblait pourtant que tu avais retenu la leçon le jour de ton arrivée ici ! Veux-tu que je recommence ?

A mon arrivée, j’étais faible, et j’ai résisté, alors aujourd’hui, vos illusions ne me font plus peur.

Qui te parle d’illusion ? Je n’utilise mes illusions qu’une seule fois pour prévenir. A la seconde provocation, il ne s’agit pas d’une illusion, je peux te le garantir.

Humfffff…

Quoi ? Douterai-tu de moi ? Tu oserais ????

Vous aviez aussi promis un prompt retour de Kalyso, or il y a plusieurs années que vous m’avez fait cette promesse. Si vous tardez autant à me tuer, j’ai le temps de me faire oublier.



Oméga souriait… Inihlier eut l’impression de revenir quelques années en arrière, lorsqu’Oméga se présenta à lui pour la première fois. Mais cette fois, il y avait quelque chose de différent… Le rire et la provocation cachaient autre chose que de l’arrogance et de la fierté. Ce qu’Oméga cherchait à cacher était une profonde blessure… Il s’était sentit comme abandonné au départ de Kalyso. Son professeur qui l’abandonne… L’annonce qu’avait faite Inihlier sur le retour de la jeune femme avait ravivé quelques souvenirs dans le cœur d’Oméga, cœur qui n’était pas totalement mort. Il avait espéré la revoir rapidement, mais le temps passa et rien ne se passa, elle ne revint pas. Le désespoir, puis le doute envers son maître s’emparèrent de lui petit à petit pour finir aujourd’hui par sortir en une gerbe de violence… Violence plus ou moins masquée bien entendu, car il savait qu’Inihlier pouvait le réduire en cendres en un claquement de doigts. Mais Oméga semblait oublier cela au fur et à mesure qu’il parlait. Son ton devenait de plus en plus agressif et il fini même par attaquer verbalement Son seigneur…

Oméga, je ne t’ai jamais menti, Kalyso devait revenir, mais tout fut retardé, je n’en suis pas responsable.

Et pourquoi ne pas m’en avoir informé ? N’en valais-je pas la peine ?

La n’est pas la question.

Bien sur que si !!!! Vous me méprisez !!! Pourquoi ?

Je te méprise, moi ? Tu vas trop loin Oméga, calme toi immédiatement ou tu en subira les conséquences !

Et si je…



Oméga s’interrompit net en voyant une ombre dans la pièce, derrière un rideau de soie rouge vif. Il ne savait pas de qui il s’agissait, mais il avait l’impression de reconnaître une présence familière… Son cœur fit un bon en entendant une voie féminine…


Et bien Oméga… si tu reprenais ton calme…

Auteur : Kalyso
07/11/07 15h03 | 41 Galan 3726

Le stoïcisme habituel d’Inilhier même trembla au son de cette voix.
Le voile de soie tomba sur le sol sans un bruit, et une silhouette bien connue en surgit. Elle n’était habillée que d’une ombre mystérieuse qui flottait autour d’elle, ne dévoilant rien de sa peau.
La jeune femme s’avança doucement vers la lumière, et au fur et à mesure de ses pas, les ténèbres prenaient des formes précises, embrassant son corps, se fondant dans ses formes. Et enfin, elle s’offrit entière aux yeux d’Oméga et du maître.

Elle n’avait guère changé en apparence. Le même éclat illuminait ses yeux, le même sourire éclairait son visage. Celui-ci, libéré de toute pudeur, irradiait de mille sentiments qu’elle partageait d’un regard. Elle le promena d’Inilhier, à Omega, puis à l’amas de chaînes posées derrière le trône.

Eh bien ? On dirait que ma présence vous surprend ?

Elle ri doucement, comme autrefois. Sans un mot, le Maître se leva, et la salle fut plongée dans une obscurité soudaine. Malgré lui, Oméga se sentit happé vers le plafond. S’attendant au choc, il ferma les yeux. Et ne pu les rouvrir. Lorsqu’enfin la force lui fut suffisante, il fut aveuglé par une forte lumière. Puis, doucement, de fragiles contours furent esquissés.
Deux silhouettes. Kalyso, Inilhier. Elle était toute petite, à côté de lui. Semblant vulnérable comme une enfant soumise.

En réalité, leurs auras se faisaient face dans un déchirant combat. Il n’était plus question de magie, ou de destruction physique. C’était une discussion. Un silencieux règlement de compte. Et devant l’iris ébloui d’Oméga défilèrent mille images : Kaïtsork et sa dame partant en voyage, accompagnés de Kalyso, du mystérieux Warren Shadowsong, et d’Halad. Les cris, l’angoisse, la fuite, rien ne lui fut caché de cette partie de leur quête. Puis il vit le maître, rentrant seul dans un Centre que plus personne ne retenait de s’effondrer. Il vit le départ de Kalyso. Son retour. Sa vie dans les limbes incertains d’un autre monde. Et il comprit enfin ce en quoi elle avait changé.

Puis plus rien. Il était allongé sur un sol froid. Là où ce qui lui sembla des jours plus tôt était apparu la jeune femme. Et ils le regardaient, tous les deux. Dans la même tenue qu’avant sa « perte de connaissance ». Inilhier la tenait enlacée. Elle souriait. Et sa voix claire trancha le silence, résonnant dans le mystique de la salle.

Et si nous reprenions notre ouvrage ? J’ai cru comprendre que nous avions un voile à déchirer…

_____

Plusieurs semaines s’écoulèrent au même rythme qu’avant son départ. Kalyso avait, sans que nul – sauf peut être le témoin de la scène – ne sache comment, été épargnée de la colère du Sombre Seigneur, et repris sa place.

Son retour avait été fêté le soir même. Elle avait humblement présenté ses hommages à tous ceux qu’elle avait quittés, puis s’était retirée. Depuis, Oméga ne s’était trouvé seul avec elle. . Elle passait ses journées à errer d’un monde à l’autre, chargée de mystérieuses missions, revenant parfois « vide ». Mais chaque fois qu’elle se sentait regardée, elle semblait reprendre des forces. Ses nuits étaient consacrés au maître. Ils s’enfermaient dans ses appartements pour n’en ouvrir les lourdes portes qu’à l’aube, où ils se séparaient quand les ténèbres cédaient leur place à la lumière. Son temps libre était occupé à un rigoureux entraînement qui l’empêchait de s’entretenir avec qui que ce soit.

C’est un jour où un faible soleil se reflétait sur les jardins givrés du Centre que l’Officier surprit la courtisane à contempler l’étendue figée par le froid depuis un balcon du palais.
Il vint se placer près d’elle, s’appuyant à son tour sur la rambarde, et suivit son regard vers le lointain horizon.

Je suis heureux que tu sois revenue. Je t’ai attendu. Le maître avait prédit ton retour.
Kalyso… J’ai tant de choses à te conter ! Tant de questions à te poser ! Où étais tu ? Pourquoi cet abandon ? Que s’est il passé ?

J’aime ces jardins. Ils me rappellent ceux de Galactica. On dirait que le voile n’est qu’un frêle miroir entre ces mondes, et que si je lève la tête et me concentre un peu, je pourrais par delà les nuages voir le Siège de la Corporation parallèle au palais.

C’est une chance que tu te sois rendue là bas. Tu pourras nous renseigner sur comment c’est et…

Je pense que le Seigneur sait déjà tout ce qu’il y a à savoir à ce sujet.

Il y a longtemps que nous n’avons vu le Chapelier parmi nous.

Il est comme un chat. Il va, il vient. Il a ses idées.

Kaly ? Ces images que j’ai vues, le jour de ton retour. Vous êtes partis, avec le maître, une troupe, et d’autres hommes. Elle était avec vous. Le maître est revenu seul. Nous avons tous ressenti que quelque chose n’allait pas. Où est elle ? Que s’est il passé ? Quelque chose plane sur les dix huit… Et tu le sais.

J’aime ces jardins… Ils me rappellent tellement ceux de Galactica….


Un petit page se glissa dans l’embrasure de la porte.

Messire Oméga, Dame Kalyso. Vous êtes attendus dans la salle des Mercenaires.

De quoi s’agit il ?

Hum. Il y a une mission pour vous. Trois hommes veulent à tout prix que vous et personne d’autre vous en chargiez. Apparemment la récompense intéresse notre Seigneur.


La jeune femme jeta un dernier regard au jardin, et dans ses yeux son ancien élève cru déceler une pointe de tristesse. Très vite toutefois elle se mit à rire, et son babil accompagna leur marche vers le lieu de convocation.

Auteur : hell
02/12/07 11h58 | 66 Galan 3726

Oméga et Kalyso entrèrent dans la salle des mercenaires. Il s’agissait d’une immense salle avec plusieurs tables pour s’asseoir et discuter. Discuter mission et récompense bien entendu. Les quelques chandeliers pendus aux murs donnaient une faible lumière permettant de distinguer les silhouettes, mais dans certains recoins les moins éclairés, on ne pouvait distinguer les traits des visages. Cela servait aux personnes souhaitant conserver l’anonymat.
Au centre de la pièce, la partie la plus éclairée par le grand chandelier central, se tenaient trois hommes, des guerriers à première vue. Leurs vêtements étaient sales, ils semblaient épuisés, mais ils étaient debout, fiers. On aurait dit qu’ils venaient de se battre, de fuir pour sauver leur vie. Et c’était bien le cas. Oméga apprendrait vite pourquoi.

Le battant de la porte sur la droite claqua dans un bruit sourd. Orthal apparut dans l’embrasure de la porte et entra lui aussi dans la pièce. Il semblait que la même mission les attendait. Puisque tout le monde était présent, ils pouvaient commencer de parler affaires. Les trois inconnus invitèrent Kalyso, Oméga et Orthal à s’installer avec eux à une table. L’un d’eux fit signe au barman de la pièce de leur servir six bières. Kalyso refusa la bière et souhaita boire quelque chose de plus raffiné… La bière, c’est pour les barbares. Oméga et Orthal, eux, acceptèrent avec joie.



Messieurs, Dame Kalyso, si nous faisons appel à vous aujourd’hui, c’est pour réparer l’erreur d’un de nos hommes. Notre quatrième frère pour être plus précis. Nous avions pour mission de ramener un colis au Seigneur Inhilier, un colis extrêmement important. Cependant, nous avons étés attaqués lors de notre voyage, et notre jeune frère a été capturé. C’est lui qui transportait le colis.

Pourquoi ne l’avoir sauvé vous-même ?

Oméga, laisse les terminer !

Merci Seigneur Orthal. Je continue donc. Comme je le disais, notre frère a été capturé et le colis avec lui. Si nous n’avons risqué plus longtemps notre vie, c’est que nous n’avions aucune chance de nous en sortir en vie. Or il fallait que le Seigneur Inhilier soit au courant du lieu ou se trouve le colis pour pouvoir le récupérer.

Alors si je comprend bien, vous perdez le colis destiné au Seigneur, et vous lui demandez à lui de se débrouiller pour le récupérer. Belle mentalité. Et votre honneur dans tout ça ?

L’honneur ne tiens pas face à la mort. Surtout celle qui nous atten…

…surtout pour des lâches !

Oméga, que t’arrive-t-il ? Tu as changé…



Le ton de la jeune femme semblait légèrement teinté de tristesse. Ce qu’elle craignait tant au début de la formation d’Oméga se révélait de plus en plus. Il devenait froid, arrogant. La trop grande confiance en ses capacités semblait lui monter à la tête. Et le fait qu’on le demande lui et personne d’autre venait s’ajouter à cela.
Le regard de la jeune femme qui s’était plongé dans ses yeux le toucha pourtant au plus profond de son âme. Il avait l’impression de décevoir celle à qui jamais il n’aurait voulu faire ressentir cela. La déception. Voila bien une des rares choses qui pouvait toucher Oméga. Il reprit son calme et s’adressa à l’homme qui racontait ses malheurs.



Continue. Où se trouve ce colis ? Qui vous a attaqué ? Donne moi le plus de détails possibles.

Et bien… si nous souhaitons que vous et vous seuls vous chargiez de cette mission, c’est parce que vous êtes les seuls à les avoir affronté et à en être sortis vivants… Je parle des écorchés…



A ce simple mot, Oméga vira au blanc. Ses souvenirs de cette journée le hantent encore. Le jour où il a vu la mort la plus horrible se profiler devant lui. Le seul jour depuis son arrivé où il a cru qu’il allait mourir… Il se leva et quitta la table sans même terminer sa choppe. Il leur lança juste, en leur tournant le dos :


Hors de question.

Oméga… Oméga !



Orthal avait beau l’appeler, il ne s’arrêta pas et continua son chemin vers la sortie. Lorsqu’il fut à moins d’un mètre de la porte, celle-ci se ferma, seule, dans un claquement assourdissant. Oméga sentait une grande colère dans son dos. Une colère telle qu’il n’osa pas se retourner. Kalyso lui bondit dessus telle une furie. De la tristesse et la déception, elle était passée à la colère. Elle l’attrapa par le col, le fit virevolter dans tout les sens avant de le plaquer au sol et de le maintenir fermement avec son avant bras posé sur la poitrine.


De quel droit refuses-tu une mission confiée par notre maître ? T’ai-je appris la lâcheté ? T’ai-je appris à tourner le dos ? Qu’est tu devenu pendant mon absence ?

Et toi ? Crois-tu être bien placé pour me dire cela ? Tu nous as tourné le dos, tu as fuis. Normal que tu ne saches pas ce que je suis devenu car tu n’étais pas la !

C’est donc cela. Tu m’en veux. Ton cœur s’est refermé sur lui-même car je n’étais plus la… Sache que je n’ai pas fuis, je ne vous ai pas tourné le dos. Cependant, j’ai mes raisons, et je les garde pour moi. Maintenant, relève toi, reviens à la table. Nous avons une mission à accomplir, et pour cela, tu dois connaître les détails.



Kalyso relâcha son étreinte et retourna s’asseoir. Oméga resta allongé quelques secondes, semblant réfléchir, puis il se leva et rejoignit les autres. Son ton arrogant, son regard dédaigneux avaient disparus pour être remplacés par un visage tout penaud, comme un gamin qui vient de se faire tapper sur les doigts.


Très bien. Dites nous où exactement vous avez perdu le colis, depuis combien de temps. Décrivez nous aussi ce colis. Que contient-il, et dans quoi, sous quelle forme.

Nous avons perdu ce colis il y a de cela quatre heures maintenant. Nous n’avons pas pris le temps de nous reposer depuis notre arrivé. Il se trouve, si il n’a pas bougé, à environ deux heures de course dans la plaine, en direction de la sortie sud. Mais notre frère transportant ce colis dans son estomac… il vous faudra le trouver et le lui arracher. En ce qui concerne le contenant, vous verrez bien ce qui n’a rien à faire dans un estomac. Pour le contenu, je ne peux vous dire de quoi il s’agit. Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il s’agit de quelque chose d’extrêmement important pour le Seigneur Inhilier.

Humfff. Trouver un écorché bien précis, lui ouvrir le ventre et revenir. Sachant que ces êtres sont immortels, invulnérables, et que si ils nous attrapent, nous finirons comme eux… je comprends pourquoi vous voulez de nous. Il faudrait être complètement fou pour accepter cette mission. Avez-vous une photo de votre frère ? Même sans sa peau, cela pourrait nous aider. Il nous faut aussi une description la plus précise possible de lui, taille, musculature, signe particulier. Préparez cela par écrit, vous nous le donnerez à notre départ. Kaly, Orthal, nous partons dans une heure.

Enfin, on te retrouve, fidèle à toit même. Nous allons nous préparer.



Tous se levèrent, chacun allant là où il avait à faire. Oméga et Orthal allèrent enfiler leur tenue de combat puis passèrent à l’armurerie récupérer leur équipement. En ce qui concerne Kaly, on ne sait ce qu’elle fit, mais elle était prête à partir à l’heure. Au point de rendez vous, les trois hommes étaient là avec la description précise de leur frère et la localisation du colis, si le groupe d’écorché n’avait pas trop bougé.


Une dernière recommandation. Faites attention au colis, il est fragile. Si vous percez l’emballage dans l’estomac, les sucs gastriques vont le détruire.

Ne vous inquiétez pas, Orthal manie le couteau plus précisément qu’un chirurgiens manipule un scalpel. Allons les amis, en route.



Et ils partirent tout les trois en direction de leur destin. Reviendraient-ils vivant ?