Divers > Si tout était à refaire...

Auteur : m4x
16/08/06 13h32 | 43 Desertan 3724

... je le referais.

Je me trouvais là, assis sur mon canapé en cuir noir, avec cette ravissante créature à mes côtés. J'avais passé mon bras par dessus ses épaules, et je l'enlaçais légèrement. Elle n'avait rien dit... Avec l'expérience que j'avais accumulé en matière de femmes, du haut de ma quinzaine d'année en tant que courreur de juppons - ayant d'ailleurs commencé cette pratique à mes quatorze ans - je savais pertinement que ma trouvaille de la soirée avait les mêmes envies que moi.

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Moi ? Klyde, vingt-neufs ans, condamné à vivre éternellement pour avoir commis le pêché de chair avec la plus belle et la plus respectable des créatures de Dieu, un ange. Svetanel était réellement un ange... Je l'ai rencontrée quelques temps avant cette soirée avec Kalyso. Kalyso qui était ma dernière proie en date...

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Elle était là, offerte, provocante et innocente à la fois. Elle était un savant mélange de tout ce que je désirais physiquement chez une femme, pour le reste, je n'avais pas cherché à la connaître d'avantage. Nous nous étions rencontrés dans le but de nous satisfaire mutuellement, rien de plus, c'est ce que je me plaisais à appeler le destin.

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Ah, le destin, quand j'y repense... Saloperie inventée pour faire croire aux gosses qu'ils peuvent le changer... Pour leur donner un but, un espoir, moi, maintenant, je sais, je sais parfaitement. Le destin n'est qu'une grande route, composée de plusieurs chemins, qu'on peut emprunter selon ses désirs, et qui nous réservent des surprises différentes selon celui emprunté. Mais ils sont tous sur la même route, quels que soient les choix qu'on peut bien faire, dans ce fichu monde, soit on a de la chance et on vit heureux, soit on a toujours ce petit pincement au fond du coeur, qui nous rappele que nous nous battons vainement. Moi, c'est une presse hydrolique qui s'occupe de mon coeur.

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Mes doigts parcouraient lentement ses formes généreuses. Elle était restée interdite et silencieuse, mais ne désirait qu'une chose, cette chose, j'allais lui donner, mais je préfèrais prendre mon temps, faire monter le plaisir, la faire attendre pour que l'extase n'en soit que plus forte. Elle était habillée simplement, une simple robe noire, que je m'étais empressé de soulever pour caresser sa peau nue. Sa respiration saccadée sous l'effet de l'excitation me parvenait aux oreilles, j'adorais ça. Ma main carressait son ventre sous le tissu. Je remontais doucement, du bout des doigts, jusqu'à atteindre les magnifiques globes qui étaient l'un des principaux attraits des femmes. Changeant de technique d'approche, me faisant plus brusque, je la saisis de la main gauche par les hanches, alors que ma main droite pressait tour à tour ses deux seins.

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Quelle erreur, je m'en veux maintenant, et je sais que Svetanel m'en voudra aussi pour ce que j'ai fait. Mais je suis un homme, un homme a certains besoins qu'il a doit assouvir pour se sentir entier.

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J'avais enlevé sa robe, elle était presque nue, sa culotte mise à part, assise sur moi, et révèlant enfin ses envies. Elle avait déboutonné ma chemise, et me caressait le torse de sa langue. Elle avaot commencé par me lêcher la poitrine, avant de descendre peu à peu, s'attardant sur mon bas ventre. Elle était maintenant à genoux devant moi, m'enlevait ma ceinture, puis m'ouvrit mon pantalon. Le plaisir était déjà là, présent.

L'excitation avait largement fait son oeuvre, et, physiquement, j'étais prêt pour la suite des évènements. Elle préfèra tout de même commencer par me donner du plaisir sans en demander, pour l'instant. D'une main et d'une langue expertes, elle fit en affaire, alors qu'elle finissait de se déshabiller de l'autre. Puis, après un quart d'heure de va-et-vient successifs, elle s'arrêta, espérant passer à des choses plus sérieuses. Je me levais donc, et elle finit de me dévêtir. Sentant qu'elle voulait que je lui rende la pareille, je la fis s'asseoir à son tour sur le canapé, les jambes écartées. Deux de mes doigts s'enfoncèrent en elle, et ma langue s'occupa de la partie du plaisir féminin...


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Mes pensées vont et viennent, mais se retrouvent toujours au même endroit. Je suis triste, peiné d'avoir à souffrir pareil fardeau. Je n'ai pas le choix, je n'ai plus qu'à endurer. Ce qui me chagrine le plus, c'est que j'entraine mes liaisons avec moi.

La nuit est belle, vue d'ici, du toit de mon immeuble. Je n'ose plus rentrer dans mon appartement, il porte encore l'odeur de mes ébats de la veille, et cette odeur me rappele de la souffrance que va endurer Kalyso. Comment ais-je pû être aussi ingrat avec Svetanel ? Elle a tout fait pour moi, et contre cela, je ne lui rends que tromperie.

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Mes yeux verts pénètraient le gris des siens, elle était si envoûtante... Elle s'était assise sur moi, j'avais aggripé ses hanches fermement, et je sentais que je pénètrais en elle. Ses doux seins frottaient contre ma peau au rythme de nos ébats. Le plaisir était à son comble, mais nous avions décidé de faire durer le tout. Nous étions resté durant une heure ainsi, imprimant répétitivement les mêmes mouvements, jusqu'à ce que l'envie devienne trop forte. Elle avait déjà joui, mais elle continuait de s'agiter, plus rien ne me retenait. L'explosion du plaisir fut l'une des meilleurs que j'ai connu, après Svetanel bien entendu. C'était fini, j'avais libéré mes semances qui s'étaient répandu en elle. Bientôt, mon supplice prendrait effet...

Adieu, Kalyso.

Auteur : Kalyso
16/08/06 14h30 | 43 Desertan 3724

Il s’était retiré doucement.
Allongée sur le dos, Kalyso s’était assoupie tandis qu’il jouait avec ses cheveux emmêlés.
C’est le bruit d’une porte grinçante qui tira la jeune femme de sa torpeur.
Elle était seule parmi les draps froissés. Les enroulant autour de sa poitrine, elle se leva et parti à la recherche de son compagnon.
C’est sur le toit qu’elle le trouva. Il entendit ses pieds nus et le glissement des draps sur le sol froid.
Elle passa ses bras autour de la taille de l’homme et appuya sa tête contre son dos.

A quoi tu penses ?
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Oui… A quoi penses tu Klyde ?
Penses tu que tu viens de détruire la vie de cette jeune femme en entrant en elle ?
Ou te remémores tu nos folles nuits qui n’étaient que bonheur pur ?

J’ai rencontré Klyde il y a si longtemps… Si longtemps… Il n’a pas changé.
Je ri.
Il était jeune, beau, et simple. J’étais un ange.
Que de banalités… Un amour interdit, des bravades,…

Notre rencontre remonte à un jour d’automne.
Il était une « brebis égarée ». Je devais le remettre dans le droit chemin.
Quelle idée de nous réunir.
Il était douceur et sensibilité. Moi je n’étais qu’une idiote, aveuglée par des idéaux…


Tu regrettes maintenant. N’est il pas Klyde ? Tu regrettes d’avoir froissé la beauté. Mais il est trop tard. Le lien se resserre.

Laissez moi vous éclairer sur les circonstances de notre conte.

Moi, Svetanel, je suis morte à l’âge de dix neuf ans.
Ma vie, chaste et pure, a fait de moi un ange.
Dans mes jeunes années, j’aimais beaucoup voler.

C’était une belle église. Il était venu demander pardon pour une histoire qui le rongeait.
J’avais été envoyée à son secours.
Quand nos yeux se sont croisés, il s’est relevé et a pénétré mon âme. Son passé, ses erreurs, tout fut balayé d’un regard. Il s’est tourné vers le futur. C’était moi son futur.
Le jeu du début est vite devenu habitude. Et nous nous sommes aimés.
Belle histoire n’est ce pas ? A peine prévisible…
Pour continuer dans les clichés, il s’est vite avéré que ses crimes éteignaient l’unique espoir qu’il restait à notre union : non content d’être mortel, jamais il n’accéderait au stade qui lui donnerait le droit de me posséder.
Enfants, nous avons affronté les autorités, profitant de chaque possibilité pour nous retrouver. Les interdits embrasaient nos esprits. Nous nous aimions…
Ah, que n’ai-je écouté les sages….

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Une brise d’un vent froid et mordant fit frissonner la jeune femme qui se serra contre Klyde.
Elle l’avait rencontré le soir même. Ce n’était qu’un « coup d’une nuit ». Pourtant, elle avait l’impression que quelque chose les rapprochaient… Une sorte de lien, invisible, qui ferait bien plus que les unir….

Auteur : m4x
25/12/06 22h00 | 24 Aquan 3725

Oui... Adieu Kalyso. Par ma faute, tu vas souffrir. Par mon idiotie, tu vas vivre les pires souffrances Par ma nature, tu vas m'être lié à tout jamais, pour le meilleur et pour le pire. Nous dépendons maintenant l'un de l'autre...

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Svetanel... J'ai besoin de toi ! Aide moi ! Aide moi à ne plus recommencer ce genre de conneries !
Je sais que j'ai merdé, de manière vraiment abusée... Mais tu es capable de me pardonner. Tu dois me pardonner, pour moi... Pour nous !

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Kalyso frissonnait. J'ôtais mon blouson de cuir et lui tendit. Elle l'enfila rapidement, profitant de cet instant de chaleur pour m'embrasser tendrement. Aucune réaction de ma part, aucun mouvement de lèvres... La froideur même... Elle fit comme si elle n'avait pas remarqué ma non-réaction et m'enlaça. A nouveau, aucune réaction.

Le vend frais du début de la saison hivernale mordait ma peau nue, mais je n'en avais cure. Mon malaise intérieur était la seule chose qui comptait... Il me fallait prendre une décision, vite, très vite, pour apaiser mes souffrances. Comme pour me rattraper, j'enlace Kalyso, je la prends par la main et la mène à nouveau dans l'appartement. L'odeur de nos ébats s'était imprégnée dans chaque recoin des pièces. Elle me donnait la nausée, et je m'empressais d'activer la ventilation. Pendant que je servais un café à Kalyso pour la réchauffer, je lui annonçais froidement que je devais partir pour le reste de la nuit, qu'elle pouvait rester si elle le désirait, mais qu'elle était la bienvenue chez moi. Puis, j'enfilais un t-shirt bien ajusté à ma corpulence, et sortais, sans un mot de plus, sans laisser à Kalyso le temps de répondre ou de demander des explications...


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Svetanel... Viens à moi !

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Je marchais dans le froid, mais j'étais bien trop pressé pour avoir pensé à me couvrir avant de partir. A nouveau, j'allais me rendre à l'église où j'avais rencontré cette créature de Dieu, avec la ferme intention de la revoir. Je savais qu'elle m'épiait, je savais qu'elle était au courant de tous mes actes, mais il fallait tout de même que je lui dises ce que je ressentais.

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La conscience... Quelle connerie tout de même. Dire qu'avant, je faisais tout ce qui me passait par la tête sans me soucier des conséquences... Du moins, de celles qui ne m'atteindraient jamais. Maintenant que j'ai changé, je me sens coupable, et ça me rend malade. Parfois, je désire tant redevenir l'être cruel et sans sentiments que j'étais avant. Celui qui aurait pu vendre père et mère pour une bouchée de pain... Mais les choses sont telles qu'elles sont, et le chemin que j'ai choisi au sein de la route de la destinée a voulu que je devienne ainsi par cette manière.

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" - Entrez donc, mon fils.
- Mon père, merci de m'accueillir dans la demeure de Dieu. J'étais venu il y a de cela quelques temps pour me confesser, et j'avoue que cela m'a fait le plus grand bien. A nouveau, je reviens pour la même raison... "

Sans un mot, le prêtre m'emmena au confessionnal, me fit signe de m'assoir. Il se souvenait de moi, apparament. D'un signe de la main, il me demanda de lui conter quels troubles m'amenaient ici.
..

" Eh bien... Depuis ma dernière visite, beaucoup de choses ont changé. J'ai enfin rencontré l'amour, et c'est elle qui m'a décidé à devenir bon. Le prêtre hocha la tête. Mais cet amour m'était interdit... Peu de temps après que notre liaison eut été officielle, on a implanté quelque chose en mon sein, qui se transmet uniquement par le pêché de chair. Et cette nuit, j'ai transmis ce quelque chose à une jeune femme... J'ai fait du mal à quelqu'un, et je m'en veux. Que dois-je faire ? "

Le prêtre me fixait d'un air interrogatif... J'étais trop imprécis dans mon discours, mais même lui m'aurait pris pour fou si je lui avais annoncé que j'avais couché avec un ange, et que pour me punir, Dieu m'avait rendu immortel, et que mes semences transmettait une partie de ma punition à celles avec qui j'accomplissais l'acte de chair.

" Je n'ai qu'une chose à vous dire, mon fils... Soyez honnête. Soyez honnête avec celle que vous aimez, et avec celle avec qui vous avez pêché. Si ces personnes vous en veulent, ce qui est légitime, peut-être serez vous triste, mais vous aurez la conscience tranquille. "

Sans un mot, je me levais, et je sortais. Par ces mots, le prêtre avait demandé à Svetanel de venir me rejoindre. Alors, je suis parti à l'endroit où je l'avais rencontré pour la première fois...

Auteur : Kalyso
26/12/06 00h15 | 24 Aquan 3725

Il l’avait laissée seule, dans le grand appartement vide. Sans un mot. Sans une explication.
Leur rencontre n’avait aucune suite prévue, certes, mais la jeune femme était troublée. Elle ramassa doucement ses affaires et se dirigea vers la douche.
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Klyde…
Cher, petit Klyde.
Tu parles de te repentir. Tu parles d’aimer. Tu parles de ce que nous vécûmes.
Mais commettre une erreur, se faire pardonner, et revenir… N’est ce pas trop simple ?
Celle pour qui j’ai de la peine, c’est elle… Kalyso, c’est ça ?

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L’eau fraîche sur sa peau l’éveilla complètement. Kalyso sortit de la douche et se regarda dans le miroir. Bientôt seize ans. Jeune, mais adulte. C’est ce qu’elle se plaisait à penser.
Elle sourit à son reflet, tout comme l’avenir lui souriait. Elle se voyait à la tête d’un état, ses souvenirs douloureux loin derrière elle, prête à commencer une vie nouvelle.

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Tu n’as pas changé. Comme tu es belle.

J’ai répondu à ton appel. Cela ne signifie pas que je t’accorde mon pardon. Ni Eux le Leur.

Et si je te le demande, à genoux ?

On ne recoud pas les ailes d’un cygne avec du fil, Klyde.

Mais tu es descendue.

Ai-je eu le choix ?

J’ai senti ton regard sur nous, cette nuit.

Et tu l’as souillée, en le sachant ?


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C’est en se rhabillant qu’elle vit la marque pour la première fois. Une fine cicatrice s’enroulait autour de son nombril.

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Et maintenant, cours, si tu veux la sauver.

Je veux embrasser tes lèvres, une fois encore.


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Dans le miroir, elle eut une vision. Des ailes d’ange poussaient dans son dos, et tandis qu’elle regardait par-dessus son épaule, une douleur transperçait son corps.
Klyde rentra en courant et se jeta sur la jeune femme qu’il serra contre lui en murmurant des excuses à son oreille.

A leurs pieds, des plumes blanches parsemaient le sol.

Auteur : Kalyso
05/11/07 13h26 | 39 Galan 3726

Une voix de femme déclame, doucement, sans intonation particulière, ce texte.

C’est ça, la douleur.
Ce n’est pas être seul. C’est être impuissant. Face à soi même.
C’est garder le contrôle. C’est manier les songes.
Savoir que rien ne va, et pourtant se bercer d’illusions. Garder en tête l’idée que si cela devient insupportable, d’un coup de doigt on peut tout arrêter. Avoir conscience que tout ce qu’on pense est faux. Jeter des fleurs fantômes sur le sol qu’on heurte, pour s’en cacher la dureté. La sentir enfin, lorsque le rêve devient lassant, ou trop lourd à porter. Se relever, encore. Se forcer à croire qu’on le veut. Se forcer à croire qu’un jour, peut être, tout ira mieux.
Et vivre ce sempiternel cercle de haine, de colère, de cacheries, de joies mensongères, de sourires douloureux. Se détruire, se fuir, fuir les autres, se retrouver. Etre heureux. Oublier que c’est faux. Sentir arriver une nouvelle chute.

La voix s’est accélérée. Puis elle s’est tue. Le silence n’est pas pesant. Il est doux. Il est réconfortant. On s’y repose. On s’éloigne de la douleur. On sait qu’elle nous entraînera avec elle si on s’approche. Pourtant ses poèmes nous attirent. On aimerait presque qu’elle reprenne. Quel est son visage ? Est il aussi doux que sa voix ? Est il aussi froid que ses paroles ?

La jeune femme baisse les yeux. Son reflet lui est devenu insupportable. Lire la folie au fond de ses yeux la répugne. Toucher sa peau lui donne envie de vomir. Elle a mal. Elle ne pleure pas. Elle attend. Pourquoi ? Pourquoi s’est elle au cours des années enfoncée de plus en plus profondément ? Où était la tare ? Qu’est ce qui n’allait pas ?

Son poing rageur s’abat avec force sur le lavabo. Et elle ne bouge plus. Prostrée, le visage baissé, le bras tendu. Qu’elle aimerait mourir, à cet instant. Qu’elle aimerait être brisée une fois pour toute. Mais la volonté ne suffit pas. Sa force est congrue, mais hélas portée par les mauvaises mains. Alors elle ferme les yeux, inspira, efface la buée du miroir, et quitte la pièce en dessinant un sourire sur son visage.

L’homme dort encore. Pauvre créature. Lui a-t-elle transmis cette révulsion qui l’habite ? Ou est il resté créant ? Elle veut l’embrasser, comme pour lui dire au revoir. Mais quand elle se penche sur lui, repentante et misérable avant d’avoir accompli son dessein, des images se succèdent en son esprit. Des plumes. Un homme. Il souffre. Il aime. Il est rongé par ce même venin qui chaque jour met un peu plus à bas la dame d’Assianta. Une créature dans la lumière, qui ne le quitte pas des yeux. Qui saigne, à cause de lui, pour lui. Et entre eux, parmi d’autres qui furent mordus, qui sont morts, Kalyso. Elle a seize. Elle croit. Et la chaîne un peu plus chaque jour s’allonge. L’anathème se répand tel un poison dans l’eau. Et mille bouches y boivent. Et mille rêves se meurent.

La jeune femme se redresse. Elle ne fera pas dans le sentimental. Il est temps d’accepter les choses. D’accepter ce qu’elle est. Une veuve noire. Une enfant maudite par les cieux eux même. Elle aurait du comprendre le signe lorsque Solar lui avait été enlevé par la Lumière. Qui n’avait par ailleurs jamais voulu d’elle. Elle n’aurait du se débattre pour quitter les ténèbres du voiles. Elle appartenait à l’Obscur, même si elle ne le voulait pas. Lame tranchante dans les mains du maître, qu’elle devrait rejoindre. Inhilier ne l’avait que trop attendue. C’était sa place, elle le savait. Maintenant elle l’avait compris.

Mais d’abord retrouver l’homme, Klyde, le séduire et le briser. Puis, arracher ses ailes à l’ange. Pour leur montrer qu’elle avait compris le message. Et redescendre au Centre, accepter les funestes paroles qui avaient été prononcées. Accepter enfin de revêtir le sinistre costume qu’était le sien. Jouer son rôle malsain.

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A nous deux, Klyde.

Auteur : m4x
05/11/07 23h37 | 39 Galan 3726

Klyde, presque quatre ans après, rongé par le remord.

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Non, ce n'est pas la petite crise amoureuse passagère. C'était vraiment quelque chose de fort, quelque chose d'intense... Tu te rends compte, Svetanel ? Je me suis mis à prier pour toi, en espérant que de la haut tu puisses m'entendre, même si tu ne me répondras plus. Oh, si tu savais à quel point je m'en veux... Je fais bonne figure pour ne pas perdre le peu qu'il me reste, un toit sous lequel dormir, un boulot sympa et pas trop prenant, mais dès que je me retrouve seul... Et puis merde !

Un nouveau shoot...

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A nouveau, une journée comme les autres, sans fond, sans ambition, sans rien, mis à part une célèbre poudre orange aux effets divers et variés, mais si excellents... Il y était dépendant, il le savait en son for intérieur, mais plus rien ne le dérangeait. Non, le remord le pourrissait déjà tellement qu'il ne ressentait plus rien à l'idée de se détruire encore un peu plus... Un acte digne d'un adolescent en mal d'amour. Avait-il réellement évolué ?

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Quatre longues années à végéter de la sorte. Tout compte fait, je me complais dans la merde qu'est mon être... Ma vie elle ferait certainement envie à beaucoup de gens, sauf niveau sexe. Là, j'ai coupé court, ma dernière erreur en date après Kalyso m'a déçue, et j'ai plus ou moins pris conscience de ce que j'avais fait. Pauvre Svetanel, je t'aime si fort, si tu savais...

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Klyde était arrivé sur le lieu de son travail. Une agence de publicité ordinaire mais dont les affaires fleurissaient rapidement. Il était à peine passé à son bureau prendre son courier qu'il montait déjà sur le toit à admirer le paysage galacticain... Une ville en pleine effervescence à ses pieds et lui se morfondait là, comme un idiot, sur le toit d'un vieil immeuble. Cela le désolait encore plus. Il déchira les envellopes une par une, les jeta par dessus la rambarde du toit et lut les lettres. La plupart finirent elles aussi dans la ruelle sombre qu'il surplombait de sa position surélevée. Au final, aucune ne retint son attention. Il fuma rapidement une cigarette avant de s'installer dans le fauteuil moelleux de son bureau. Un petit mot laissé en post-it sur la baie vitrée, derrière lui, attira son attention.

" Rendez vous dans deux jours à 23h30 derrière la vieille église que tu connais. "

Une écriture féminine... Un pressentiment envahit Klyde et le fit frissoner. Une nouvelle ligne de dope.

Auteur : Kalyso
09/11/07 22h55 | 43 Galan 3726

Je savais que nous nous reverrions. Cette certitude s’est plantée en moi en même temps que ta queue.

Une silhouette s’est approchée doucement de l’homme assis sur un muret. Elle glisse ses mains dans cou et le masse doucement. Il est venu. Il est venu, et il attend des réponses. Mais il ne bouge pas. Il feint l’indifférence, roulant une cigarette.

Tu ne la rejoindras pas plus vite en faisant brûler tes poumons.

Elle a touché un point sensible, il s’est tendu. Pourtant il ne bouge toujours pas. L’a-t-il reconnue ? Il est venu au rendez vous. Il sait donc. Ou peut être n’était elle pas la seule qu’il a emmenée se promener dans ces lieux morbides…

M’as-tu aimé, Kalyso ?

C’est son tour de frémir. Il l’a reconnue.

Car il faut que tu te sois attachée à moi pour m’attirer ici, et m’offrir ce scénario…intimiste.

Elle ne dit mot, enjambe le muret, les mains toujours accrochées autour de son cou, et se glisse sur ses genoux. Il a changé. Il s’est éteint.
Il est plus grand qu’elle, mais tellement maigre qu’il en semble plus chétif. Ses yeux bleus sont livides, presque transparent. Son regard flotte, sans jamais se fixer sur un point précis. Drogué. Pourtant il n’est pas absent. Elle le sent, sous cette tenue défaite, cet air nonchalant.
Doucement, elle rajuste le col de sa chemise, et pose ses mains sur ses épaules.
Puis elle se penche, de façon à ce que son regard n’échappe à celui de la jeune femme. Leurs souffles s’échappent de leurs lèvres et se mêlent en un petit nuage de buée.

Tu m’as hantée, je dois l’avouer. Toutefois nous ne parlons pas d’amour, mais d’incompréhension. Je n’ai jamais saisi le sens de ton comportement. Après tout, nous étions jeunes. Des enfants. Tu ne représentais rien de particulier pour moi. Tu voulais te vider les couilles… Mais tu as agis d’une façon si étrange… Lorsque tu m’as prise…Oh c’était très bien ! Mais ce n’était pas toi. Tu pensais à une autre. Et tu es parti. Si triste… Et en revenant, tu m’as demandé pardon. Tu étais tellement misérable. Puis je suis partie. Et j’ai gardé cette image en tête. Et alors la vie m’a mise face à des choix de plus en plus difficiles à faire. Et j’ai tant perdu. J’ai beaucoup appris aussi. Tu m’as maudite, Klyde. De la pire façon qui soit. Tu as transmis à mon corps une incurable maladie.

Pardon.

Pardon. Ne crois tu pas qu’il est tard ? Pourtant tu souffres, autant que moi, je le sais. Qui était elle ?

Un ange.

T’a-t-elle pardonné ?


L’homme ne répondit pas, se contentant de regarder le ciel.

Je vois… Il me sera d’autant plus difficile de crever tes yeux s’ils me fixent avec cette écoeurante tristesse…

Elle se leva, rejeta sa lourde cape, et sortit de son fourreau une courte épée.

Lève toi, Klyde. Défends ta pitoyable existence s’il te reste une once de … quoi que ce soit. Ou laisse moi faire couler ton sang et libérer enfin sa pauvre âme torturée.

La jeune femme le fixa de ses yeux gris, indifférente. Cette tâche à laquelle elle s’attelait serait sûrement la dernière avant les grands changements qui l’attendaient. Et elle voulait que tout s’achève. Avant qu’elle ne se mette à penser.