Jardins > Nuances nuançables... nuancées.

Auteur : Doxman
19/09/07 13h30 | 67 Desertan 3725

Première Nuance : la Pénombre.


La pénombre, c'est ce qui vous couvre de l'ombre, et vous cache le soleil. C'est quelque chose d'abstrait, de grand, de vaste et de minuscule. Elle se cache partout, et pourtant recouvre toute notre vie. Elle incarne l'étrange, l'espoir, la peur... Elle est une multitude de sens, alors qu'elle ne ressemble a rien d'autre. C'est aussi, dans nos vieilles notions, le passage des deux monde, ce qui se cache entre le noir enfer, et le blanc paradis... C'est le moment, où recouvert des ombres, vous voyez devant la lumière, ce sont ces bras qui vous sauvent et vous oblige à choisir entre démons du voile, ou saint ange... Ces anges, qui se retirent et plus jamais on ne revoit... Kalas, serais-tu l'un d'eux ? Il y a aussi des démons, qui même au sein de l'enfer semblent beaux et bons, Kalyso ? Serait-ce ces êtres, entre bonté des salles idéaux, et salles boulots des saints esprits qui incarnent la pénombre ?
Personnellement j'en doute, encore. Théran Azhar, serait-il complètement enfermé en enfer ? Ou bien, les quelques actes de traîtrises ont-ils servis à sauver une galaxie ? Ou tout du moins l'honneur de certains ?
Ou à l'inverse, Lullaby, régente du mallartic, s'étant toujours battut pour les causes presque perdues... Aurait-elle toujours été du bon côté ? Ou est-ce que les milliers de vies qui sont parties sous ses mandats seraient de ses crimes ?
Je sais, que l'un d'eux touche plus à l'ombre que l'autre... Mais je pense que tant que l'on vie, on touche au deux... Et je suis sûr que si personne ne faisait de fantaisies dans nos mondes post-mortels, ils seraient de véritables cimetières...
Alors je dis, que ni ombre ni lumière n'existe, et que la sourde et sainte pénombre est le seul milieu qui nous berce tous.

D'ailleurs aujourd'hui, deux de nos cas se rencontrent...
Mon dieu, mes dieux. Quel hasard, nous sommes le soir, et pourtant la corporation éclaire ses jardins de lumières fines, sournoises et pourtant douces. Nous sommes le soir du 64 Désertan (oui, vu le temps que va durer le Rp, j'm'en balance de la précision des jours) le soleil ardent se couche, on sent une douce brise, venir éclairer les désertes et lourdes journées. Les gens se détendent à cette heure-ci, et Théran Azhar cesse toutes actions militaires, trop de vaisseaux circulent pour laisser libre champ à ses fourberies.
Deux rayons des soleils, roses ceux-là... Ce serait presque féérique...

La pénombre c'est aussi le début de l'aurore, comme l'amorce d'un crépuscule. Aujourd'hui une nouvelle relation naît. Entre amis et ennemis, amies et ennemies, avec et sans "e". J'espère pour eux, qu'ils sont à leur Aurore... Et pourquoi pas, bientôt à leur paroxysme, leur midi.



Bonjour madame.

Bienvenue chez mes "moi". Vous avez soif, faim ? Quelque chose ?



Nous sommes dans l'un des salon de Théran. Il n'y a ni servants, ni bonnes, ni robots serveurs : relations humaines obligent. On se souvient du seul salon raconté jusqu'alors : Vindilis-ror, Théran, Thorgrim et Azath... C'était le bon temps ririons-nous... Serait-il de retour ?

Les jardins sont saints, les deux personnes qui y séjournent à l'heure actuelle, le sont un peu moins. Mais elles demeurent vitales à la galaxie. Et la Société du Tochtli s'entretient avec l'Aurore Pourpre. C'est l'ordre du jour. Cela dit, madame, monsieur, bon appétit.

Auteur : Lullaby
19/09/07 21h03 | 67 Desertan 3725

Bonsoir Théran,
Merci de cette invitation.
Je prendrais juste un verre de ...., enfin, vous savez bien où vont mes préférences.


La veille sur Mallartic...

Des bruits de pas précipités dans le couloir...

- Madame, madame
- Que se passe-t-il Seïcha ? Pourquoi cet affolement ?

La jeune femme était blanche et tremblait comme une feuille.

- Vous avez reçu une missive personnelle de ... heu ...
- De qui ? du diable, peut-être, pour que tu n'oses prononcer son nom. Aller, ressaisis-toi, ce ne peut être si grave.
- De... Théran Azhar.
- Donnes-la moi et sors. Et ne t'inquiètes pas inutilement.

Théran - un voile obscurcit un instant les yeux de Lullaby - ces derniers temps be*ucoup de choses avaient changées dans leur relation mais, encore, aujourd'hui, les souvenirs funestes étaient présents.
Tant de morts, tant de destructions accompagnaient ce nom. - Ca te va bien, surtout en ce moment, souviens-toi des méfaits des autres et oublies les tiens! Tout le monde peut changer, apprendre de ses erreurs et s'améliorer.

Ce chemin, elle l'avait fait à l'envers. Jeune Impératrice de Mallartic, elle ne pensait qu'à aider les autres, à les soutenir dans les moments difficiles, à leur offrir les ressources de son état pour les aider à se reconstruire après le passage des flottes néfastes - mais ce monde n'est pas toujours fait pour les sages et la bonté passe parfois pour de la faiblesse. Et le temps passant, il avait fallu se durcir, "attaquer avant d'être attaqué" devenait de plus en plus sa ligne de conduite. Un peu trop ces derniers jours...

Un courant d'air léger passant sur son visage fit disparaître le voile de ses yeux. Oui, tout le monde peut changer et, du mal absolu, Théran ne peut qu'aller vers la lumière.

Théran, mon ennemi, mon ami, aussi loin que ses souvenirs pouvaient remonter, elle savait qu'il l'avait toujours considéré comme étant l’être à abattre.

Pourquoi quand les faits paraissent être évident et simplement écrits faut-il qu'ils soient remis en cause ?
Pourquoi rien n'est jamais aussi simple qu'au premier jour ?
Pourquoi dés que deux êtres arrivent à discuter toutes les certitudes s'effacent ?

La missive proposait une entrevue pour le lendemain soir dans un de ses nombreux salons, après tout, quel meilleur moyen d’avoir une réponse à toutes ses interrogations.



Ce soir, dans les jardins ...

Quel plaisir ces jardins, la douceur rassurante de la nuit, les lumières légères donnant aux arbres un halo surnaturel, la brume qui commençait à monter laissant présager une aurore éblouissante.
On y oublie tout, les guerres, les responsabilités, toute la lourdeur de la vie....Voilà pourquoi Théran a choisit cette heure et cet endroit pour cette première discussion.
Doit-elle avoir des soupçons ? Est-ce pour vaincre sa vigilance qu'il agit ainsi ?


Arrêtes avec tes questions idiotes !

Il faut réapprendre à faire confiance! pensa-t-elle en ouvrant cette porte vers l'inconnu.

Auteur : Doxman
25/09/07 07h26 | 73 Desertan 3725

Seconde Nuance : la Fluctuosité.


La fluctuosité c'est ce qui est flou, c'est le nom donné à ce qui nous paraît étrange, relativement inconnu et excessivement incertain. C'est le doux hasard qui berce la vie, c'est le contraire d'opaque et de claire, c'est à mi-chemin entre la sérénité et la peur ; c'est ça la fluctuosité. Et notre monde entier est flou, qui vous assure que là, maintenant, tout de suite, votre état n'est pas attaqué ? Et si personne ne peut vous dire qu'il est en sécurité, alors vous hésitez entre sérénité et peur. Ne vous ai-je pas promis que la fluctuosité c'était ça ? La ligne médiane entre la frousse et l'assurance... Entre le brouillard galactique, et les tempêtes de sable, aucun de nos regards ne voit la clarté et pourtant tous s'assurent voir claire. Au travers des feuilles et des vapeurs nauséabondes ; entre galactica et ses quatre sœurs aucune n'est translucide, aucune n'est opaque non-plus. Tout est flou, tout tremble rien n'est fixe.
C'est ça aussi la fluctuosité c'est l'inlassablement tremblement de nos vies. Les battements de nos milliards de coeur ; à gauche les palpitants s'emballent, devant moi, en voilà qui s'éteignent. Nullepart ce n'est pareil, et partout c'est similaire. Sur Aquablue c'est le remoud des océans et sur Volcano c'est les poussées du magma ; chez moi c'est simplement les plissement des feuilles et l'aura des grands qui nous rythment nos paisibles vies. Et aux plus hauts étages : ce sont les guerres, les fronts, les tensions et les belles batailles qui prêchent le bon tempo.

Et c'est ce soir ce qui rallient nos deux invités, ce sont ces étages hauts en altitude ! Dans les temps qui courent, aucun des pactes n'est certain, tout le monde a l'opportunité de se regarder dans le blanc des yeux ; mais aucun ne trouve de confiance dans les syllabes de ses interlocuteurs, tous doutent et même les promesses de leurs frères d'armes sont constamment remises en cause. Et ce soir, sous les doux projecteurs des jardins de la ville, une once d'or. Car aujourd'hui, le véritable or, c'est bel et bien la confiance, une fois que l'on se fait confiance, on se bat à deux contre tous, et plus seul. Entre les coalitions anti-Illuminati, les gueguerres internes à ces coalitions, les quelques intransigeances contre les pilleurs éfreinés... La galaxie était haute en tension, haute en couleur. Théran azhar n'était pas décidé à entrer en conflit avec quiconque, enfin, disons que politiquement le Nécrolia et l'Armée Pourpre était d'un avis encore incertain.

Dame Lullaby était là pour ça, pour s'entretenir avec le Lord des zombis, le chef des Généraux, le père de l'état-major le plus riche de la galaxie !


Bonsoir Théran,
Merci de cette invitation.
Je prendrais juste un verre de ...., enfin, vous savez bien où vont mes préférences.


J'en connais les directions, cependant, l'adresse me demeure inconnue. J'ai donc tout pris.

La table s'ouvrit, tout sauf mécanique le mouvement faisant penser à un brouillard qui se dissipait. Quelques bouteilles remontaient, elles étaient huit, les plus grands crus de béri-champagne. L'une d'elle datait des premières nuits du Zanelli. L'autre semblait appartenir à la brut récolte de l'Exatopia volcanique ; les autres... J'ai la flemme de lire les étiquettes.

Théran inclina légèrement son cou, tendant à Lullaby un verre vide et retourné, signe que c'était le sien. Les indications étaient implicites mais claires : choisissez, je vous servirai.


Dites-moi. M'en voudriez-vous ? Pour les diverses fois où mon état-major s'autorise trop de temps libre sur Aquablue ?

Théran semblait, gêné, tracassé... Comme hanté par ses propres conneries, c'était risible

Auteur : Lullaby
30/09/07 11h28 | 3 Galan 3726

La situation pouvait sembler cocasse – Lullaby, Impératrice de Mallartic se faisant servir un verre des meilleurs crus de béri-champagne (émanant d’un pillage sans doute ...) par celui qui avait été le plus rude adversaire de ses Compagnons et d’elle-même.

Les idées de Lullaby allaient et venaient entre doute et certitude, entre confiance et appréhension, entre amitié et ressentiment – tout comme le liquide dans son verre, chatoyant en captant un rai de lumière et aussi sombre que du sang l’instant suivant.
Cela faisait couler son esprit vers les grands océans d’Aquablue, les vagues, le sac et le ressac - Ah... ! - ses océans - la vie même, la respiration d’Aquablue.

Inspirer, expirer et ramener son esprit à l’instant présent !



Vous en vouloir ... de quoi ?
D’apprécier, tout comme moi, cette merveille de la nature qu’est Aquablue.
Tant que vous y laissez régner le calme et la sérénité qui sont son âme et sa force...

Non, Théran, je ne vous en veux pas. Maintenant que vous me connaissez un peu mieux, vous savez que ma plus grande force et parfois ma plus grande faiblesse est cette absence totale de rancune en moi.
Je n’ai pas de rancoeur contre vous, je n’en ai jamais eu.
Les seules personnes qui pourraient me faire avoir ce sentiment sont ceux qui m’ont trahis et contre eux ce n’est pas de la rancune que je ressens mais de la haine.

Vous avez toujours été droit avec moi, parfois violent mais jamais fourbe. C’est pour cela que j’ai confiance en vous.

Je ne connais pas, encore, vraiment le but qui vous a poussé à me demander de vous retrouver ici, ce soir. Mais je sais que cette rencontre était nécessaire. Cette confiance née de nos discussions ne pouvait être totale et sincère que lorsque nous pourrions la lire dans les yeux de l’autre.


Lullaby bu une gorgée de Béri, cela lui rappela de nombreuses soirées dans des tavernes pas toujours très reluisantes avec ses Compagnons. Qu’allaient-ils penser de ce qui se passait en ce moment ? Elle n’avait prévenu personne de sa rencontre avec Théran, pas même Lord Thayll, son confident et ami de toujours. Aurait-il tenté de la dissuader ? C’est ce que tu craignais. Qu’ils essayent de t’empêcher de venir ! Qu’ils aient trop d’arguments pour te prouver que c’était peut-être une folie.
Sans doute, mais elle n’avait aucun regret. Elle saurait les convaincre du bien fondé de ses actes. Après tout, c’est encore une histoire de confiance, et cette confiance infinie qu’ils avaient les uns pour les autres, qui les avaient toujours maintenus ensemble malgré tout ce qui s’était passé, tout ce qu'ils avaient eu à surmonter pour survivre ne pourrait pas être ébranlé par cela.

Ses yeux se reportèrent sur Théran, il paraissait mal à l’aise ...


Que se passe-t-il, Théran ? Vous semblez soucieux.

Auteur : Doxman
01/10/07 21h16 | 4 Galan 3726

Théran pensait... La douce harmonie des vertueuses syllabes de son invitée le balançait entre grâce et mercis. Il repensa quelques instants, comme pour dénicher dans sa pagaille mémoire les quelques souvenirs qui iraient contredire Lullaby. Accepter de telles louanges, car pour lui le respect est une louange ne peut faire d'elle une ennemie. Pourtant, de tout ce qui lui revenait, jamais les flottes du Mallartic ne s'était retrouvées dans son dos et jamais il n'en avait respiré les traînées de carburant. Toujours il s'était contenté de saccager Aquablue en réduisant, souvent, trop souvent les armées de cette sainteté, au silence d'une tombe.

Mais Théran refoula ses pensées. Si à chacun de ses ébats il devait penser aux milles et uns maux qu'il avait pu causé... Il serait constamment victime d'un Avatar de la mort, une focalisation de l'esprit sur une mort causée par nos mains. Et on sait que toute focalisation, fixation qu'elle soit physique ou spirituelle vous enferme dans un champ bien trop étroit.

Théran, impatient d'aborder le véritable sens de cette réunion privée, poursuivit sans s'éloigner plus des fils de discussions. Il en saisit un de la main, le second, le plus long, l'avant-dernier que Dame Lullaby avait abordé.
Car, la toute dernière phrase, faisait encore débat dans les analystes cérébrales du Lord.


Je suis honoré de votre personne Madame.

Si vous saviez le nombre d'esprits qui me reprochent un nombre d'actes, qui pour bon nombre d'entre-eux ne furent qu'une éraflure, enfin de mon point de vue...

Vous, il m'est arrivé de me vanter du mal que je vous faisiez. Pourtant vous m'accordez le pardon, pire la bienveillance.

Je vous ai toujours accordé un sourire, jamais mesquin ou narcissique. Je vous ai toujours estimée - sûrement pour cela que j'avais tendance à me vanter de mes interactions à votre égard. J'ai toujours retiré ma capuche en votre présence et me suis toujours retrouvé dans de bonnes conditions à votre contact.

Pourtant, dieux sait que ces contacts furent plus rudes que tendres. Vous êtes une personne comme trop peu il en reste. La haine, moi non-plus je ne la connais... L'indifférence, par contre je la côtoie... Mais à votre égard je reste simple et sentimentale.

Sûrement pour cela qu'à la vue de vos traits, je m'assume.

C'est pourquoi, je saurai être franc. Et la vue de vos pupilles, je sais que vous le serez aussi.


Théran colla sa langue à son palet, geste souple et simple, tout sauf gras et intriguant. Il sentait comme une colle, trop parler... Non, il discourait des journées durant autrefois. Sûrement autre chose, mais il ne s'attarda pas à se pencher là-dessus. Il colla cette sensation dans sa grande mémoire, espérant un jour remettre la main, enfin le neurone dessus.

L'Azhar se pencha sur la table basse. Se levèrent jusqu'à ses mains, une bouteille de Liqueur de Profana, la sienne, la nécrolienne, comme à l'habitude. Un joli verre à pied se remplit, les couleur semblait plus claire dans ses mains que dans la bouteille... Le cristal du récipient ? Incontestablement. Il avala une gorgée. Son visage s'éclaircit de nouveau. La sensation s'évaporant devant les chaudes gouttes de l'alcool.


Soucieux ? Plus tout à fait. Je pense que je suis à mon aise, désormais.

Préoccupé, oui.

Que pensez-vous de notre galaxie.
J'ai du mal à le dire, mais je préférais quand nos esprits n'étaient pas familiers... Car cela me semble être pour ainsi dire une réunion de l'extrême et des extrêmes...

En est-il de même pour vous ?

Auteur : Lullaby
03/10/07 14h17 | 6 Galan 3726

Lullaby s’enfonça un peu plus dans le fauteuil qu’elle occupait. Elle avait cette impression curieuse que le mal rencontrait le bien, ce qu’elle n’arrivait plus du tout à déterminer, c’était où était le bien et où était le mal.
Son regard était flou, du vert habituel, ses yeux étaient passés à un bleu étrange, presque angoissant de tant de pureté.
D’un geste rapide, elle se leva, fixa ses yeux dans ceux de Théran et retrouva un certain apaisement.


Lorsque je pense à notre galaxie, le premier sentiment que je ressens est de la colère.

Oui, je suis en colère face à ce que nous avons laissé faire.

Combien de fois faudra-t-il que la situation se répète avant d’espérer, un jour, réagir avant qu’il ne soit trop tard ?

De part notre laxisme et notre manque de vigilance, nous avons, encore une fois laissé une Alliance devenir maître de notre Galaxie.

Pour l’instant, ils se targuent de vouloir nous protéger – comme des enfants que nous serions devenus – mais pour combien de temps ?
Combien de temps avant qu’un fou décide de quelle façon nous devons vivre, quel dieu nous devons adorer, quelle ressource nous n’avons plus le droit de produire ?

Je passe parfois au siège de la Corporation et je lis tous les rapports qui en émanent, mais je dois bien avouer que je me refuse à y prendre la parole.
Tout s’y termine toujours en dispute, chacun campé sur sa position bien persuadé quelle est la meilleure.
Que sort-il de ces discussions stériles ?


Lullaby n’aimait pas l’ambiance de grand déballage qui régnait au Siège de la Corporation – Avoues aussi que tu appréhendes de parler devant une telle assemblée ! C’était un peu vrai et alors ! Les plus grands orateurs, qui s'y succédaient, n'étaient pas toujours les plus impliqués et leurs belles paroles étaient rarement suivies d’actes.
D’ailleurs est-ce qu’une seule décision importante n’y avait jamais été prise …


Nous avons discuté de cet état de fait très souvent au sein de la Société et les appels au secours de nos alliés, nous ont amenés à prendre une décision qui s’est révélée être une folie. Nous avions mal jugé les forces incommensurables qui étaient en face de nous.

Nous avions, également, compté ne pas nous retrouver seul, nous avions espéré une aide de nos alliés
– la seule proposition d’aide était venue du Cercle ... – aide que je dois bien avouer nous n’avons jamais demandé. Peut-être était-ce un moyen de tester la force ou l’inutilité des Pactes d’Alliance…

Aujourd’hui nous n’avons pas d’autre choix que de stopper les hostilités au désespoir de certains d’entre nous mais nos pertes ont été lourdes. Nous n’avons même pas ébranlés ce géant auquel nous nous étions attaqué.
Dans un premier temps, nous nous devons d’être raisonnable. Mais je sais que la raison n’a jamais habité nos cœurs et nos esprits pendant très longtemps…


Lullaby ébaucha un sourire triste, la raison n’était pas son fort et combien de morts pour des conflits qui n’étaient que des causes perdues d’avance.
Elle se tourna vers la fenêtre pour calmer son esprit par le doux spectacle des jardins … Jamais elle n'avait, aussi facilement, dévoiler ses pensées, ses doutes, ses interrogations à quelqu'un. Elle tournait le dos à Théran mais elle sentait son regard posé sur elle.


Et vous, Théran, quels sont vos sentiments concernant tout cela ?

Auteur : Doxman
03/10/07 16h45 | 6 Galan 3726

Théran se leva. Dans la main gauche le verre de vin. Il se balada dans le salon, tournant autour de tout ce qui semblait rond. Son mètre soixante-dix, sa frêle silhouette laissait pour choquante son ombre énorme. Les faibles lumières de la salle le rendait encore plus blanc qu'il ne l'était. Car c'était des torches, de flammes bleues. Il se grattait le menton, hésitant.

Son palpitant grimpait, comme s'il devait ici, maintenant prendre une décision ; mais surtout ET surtout s'y tenir. Le mot promesse lui grinçait entre les dents, les mots fidélité et honneur était des synonymes et facultatifs pour lui. Cependant, aujourd'hui, son cœur flanchait. Comme devenu influençable, Théran Azhar le froid, le brute et l'épais gringalet ; stressait.

Depuis sa métamorphose, depuis les Wizards, depuis qu'il était vêtu de ce blanc pâle, que de ses yeux coulaient des larmes, que certaines de ses lointaines pensées devenaient mots... Il n'était plus le même. Comme ci, comme si son passé l'avait lentement mais sûrement rattrapé. La vie ? L'envie ? Serait-il devenu de ces gens qui vivent pour se préserver ? Lui qui déjà par mille fois est mort... Nul ne peut deviner son sort, pas même la destiné.

Quoi qu'il en soit, aujourd'hui les raines de ses pensées sont tirées et ajustées par ses sentiment ; qui muets étaient auparavant.


Sentiments... Les miens...

Ce serait affabuler de dire que je n'en ai point. Vous vous le savez.

Alors je saurai être sincère. La Corporation...

Théran marqua une courte pause, se rasseyant dans son siège. Il posa le verre, croisa les doigts, pencha sa tête, réajusta sa robe, sa tunique. Avant de finalement s'enfoncer profondément dans la douceur de son salon. Levant les yeux au ciel, il reprit dans une toute autre direction ; sûrement venait-il de réfléchir à la bonne manière d'amener les choses.

Vous connaissez, j'ose le croire, une petite partie du jardin que je m'évertue à planter avant de me retirer.

Vous savez donc que j'y entrepose plus des plantes carnivores que de salles pissenlits. Que toujours je préfère l'utile à l'inutile et que peu m'importe les couleurs ; que vous soyez vert ou rouge, bleu ou jaune... D'origine désertique ou au contraire végétale, toujours je m'enhardis à l'idée de me satisfaire. Souvent, trop souvent cela a vite tourné au rouge ; non pas pour m'en déplaire, soyez-en sûre.

Cependant, cette Corporation, bien que théâtre des mes scènes les plus hilarantes ne me tient à coeur non-plus.

Il fut un temps où j'osâmes croire à une place au Grand Conseil... Ce fut de courtes durées, les gens actifs et déterminés, francs et trop souvent cassants, ils n'aiment pas vraiment. Je pense que nous avons pu le constater ; à part les fraudes et quelques rarissimes discours sur l'avènement de démons par millions ; nous ne les avons jamais vu. Et ce ne serait que vous rappeler que malgré ces circonstances apocalyptiques jamais ils n'osèrent prendre une décision de grande envergure.

J'ai souvent justifié mes actes comme étant l'œuvre du justicier. Mais plus jamais je n'adopterai cette politique.

J'ai souvent été des dominateurs. Et bien, que je vous rassure j'en fais toujours partie.

Sentimentalement parlant, les deux camps m'envoûtent. Pour le bien de notre galaxie j'ai de nouveaux projets. Encore plus grand qu'un dieu, plus imminent qu'un Grand Conseil galactique, plus puissant et plus savant que le voile. Je serai le parrain le plus craint. Mes collègues seront impartiaux. Nous n'aurons nul but, nulle valeur. Seul notre vent nous guidera...

Je rêve tout haut, pour le bien de tous je rêve sainement...

J'ai du mal à croire que je prendrai le pouvoir par la voie du souffle...

Mais je ressentirai trop de maux si je devais une nouvelle fois le prendre par la voie du sang.


Théran marqua une pause, bu une petite gorgée. Fixant dame Lullaby, qui s'était retournée, il toucha à la fin.

Des questions ? Une Opinion.

Auteur : Lullaby
06/10/07 17h35 | 9 Galan 3726

Lullaby pâlit, elle s’approcha de Théran, posa sa main sur son avant bras replié – celui qui tenait le verre.
Dans quel but ? Besoin d’un contact physique, se persuader que l’être en face d’elle était réel et non pas un démon quelconque, issu d’on ne sait quel fourberie et qui aurait pris cette apparence.

Un léger étourdissement comme un éblouissement qui pendant une fraction de seconde lui fit perdre la notion de ce qui se passait.

Que venait-il de dire ? Des questions ? Une Opinion.

Des questions – des centaines !
Une opinion – pas la moindre.
Un ressenti – l’incompréhension.

Comment, après tout ce qu’elle venait de dire, pouvait-il affirmer que son but était, une fois de plus, de tenter de devenir le maître de ce monde - que cela se fasse par la douceur ou dans la douleur ?
N’avait-elle pas, un instant plus tôt, essayé de lui faire comprendre que ce qu’elle craignait le plus était la dictature qu’imposait la force d’une alliance ou d’une être sur toute la galaxie...

Lullaby serra plus fort sa main – qu’est ce que vous voulez de moi ? Pourquoi me convier ici pour, en fait, me faire comprendre que tout est écrit d’avance, que l’homme ne change pas, que ses aspirations restent immuables. Je ne suis pas une souris avec laquelle le chat peut jouer pendant des heures avant de lui asséner le coup fatal. Tu changes d’avis bien vite, ma petite ! Confiance, tu as déjà oublié ce mot ?


Son silence n’avait que trop duré. Il fallait comprendre ! Lullaby lâcha le bras de Théran, retourna vers la table où elle avait posé son verre, bu une gorgée de Béri pour se détendre ...

Ainsi, vous faites toujours parti des dominateurs ! Vous voulez une fois de plus diriger notre monde et vous espérer que cela ne se fasse pas, une nouvelle fois, dans le sang.

Quelle utopie, mon ami.

Croyez-vous vraiment que les régnants d’aujourd’hui vont vous laisser leurs places sans la défendre ?

Je suis bien consciente que dans toute société il faut un meneur, un chef, mais comment atteindre l’entité parfaite, comment pouvoir supposer que ce rôle puisse être tenu par un simple être fait de chair et de sang et comment pouvez-vous croire que vous représentez tout cela ?

Même si tout mon être s’oppose à cette idée, je vais vous demander de me prouver que vous avez un vrai projet, que le seul but qui vous pousse n’est pas, juste, d’être Imperator à la place du petit César actuel.


Pourquoi ce calme et cette sérénité, d’un seul coup ? Pourquoi n’avait-elle plus peur de rien ?

Lullaby reprit son verre et retourna s’asseoir dans ce fauteuil à l’aspect si confortable et qui pour le moment lui semblait le seul endroit où rien ne pourrait l’atteindre – une espèce de forteresse rassurante. Elle s’enfonça entre ses bras dans l’attente de cette réponse qui peut-être expliquerait sa présence.


Auteur : Doxman
06/10/07 19h06 | 9 Galan 3726

Théran se lécha le coin de la lèvre supérieure. Il se leva... La tête tombée en arrière, fixant des étoiles que seul son esprit pouvait dessiner. Une Utopie disait-elle, c'était le terme. Toujours Théran avait rêvé. Pourquoi le Nécrolia est-il sa fleur ? Parce qu'il la veut pour embellir tout ce qui lui parait ternit. La Galaxie aujourd'hui est noire.

Comment avec de telles idéaux justifier son sale, opaque, sombre et ténébreux passé ? Simplement par la noblesse de ses gestes. Souvent il a tué, réduit au silence diraient certains, et pourtant toujours il a offert la possibilité de revenir, de grandir, de s'épanouir... Toujours il a espéré que les gens comprendraient. Et qu'un jour en se levant ils deviendraient ses plus fervents admirateurs, non pas des admirateurs... Des proches, des frères, d'armes et de pensées, des sages qui eux aussi œuvreraient pour laisser s'épanouir la sainteté, la simplicité, la noblesse de l'Art.

Il avala sa salive, comme pour décoincer ce qui semblait immatériel. Il se frappa la main, le dessus, comme pour se punir d'une sale idée.


" Mais... Les régents d'aujourd'hui sont miens Dame Lullaby.

Ce sont des amis. Cosa Nostra est l'un de ceux qui a compris. Sa force est immense, ses armes incommensurablement néfastes. Pourtant il pollue moins que cette vermine vertanienne qu'est le Showland. Il détruit moins que ce rebelle de base qu'est Ender Ar'Tewen.

Il est en ce moment apeuré, qu'a-t-il fait pour mériter une telle effusion ? A qui a-t-il fait mal pour mériter tant de haine et d'appréhension ?

A qui avais-je déplu avant que des milliards d'hommes ne viennent lamentablement se suicider sur ce qui était mon plus bel édifice ? A qui le Kashyyk avait-il porté préjudice pour mériter la perte de son cœur ?


A PERSONNE ! Non Madame, l'Othalla, l'Asa tout ces bons à rien nous ont affrontés seulement parce que nous percevions le monde différemment, seulement parce que nous pensions la notoriété et la bonne entente impossible autrement que sous l'installation d'une passive terreur.
Ils ont eu peur, ils ont payés leurs affronts. Car nous sommes les bons idéaux, nous sommes les saintes idées, alors c'est nous qui dictons le droit de vie ou de mort. Ils ont payés pour leurs affronts, et encore il y a une semaine ce fut la même cérémonie.

Avec une bannière toute belle, peinturlurée des pires et abracadabrantes promesses : délivrer la galaxie... Et ça sur chacun de vos vaisseaux... Mais qu'avez-vous fait à part condamnés des milliers et des milliers de personnes à abandonner des foyers qu'ils ne goûteraient plus jamais. Mais non, je sais vous avez aussi anéantit des populations entières, les vôtres...

Madame sachez que la vengeance n'a jamais été l'un de mes gourmet, que je me suis toujours battu avec le cœur reposé et perpétuellement guidé par mes rêves. Cependant je suis las...


Théran marqua une pause, il pencha sa tête, fixa les yeux de son invitée. Il tendit sa main gauche, la retourna, pour laisser la paume visible. Sa main droite s'empara délicatement des douces phalanges de Lullaby, il les posa sur ce qu'il appelait son poignet.

Son corps était atrocement fin. Sa main lamentablement sèche, et son palpitant insensiblement glacial.


Sentez comment chaque jour je me lève inexistant. Pensez-vous que je sois réellement vivant ? Pensez-vous que mes histoires soient un passable livre ? Pensez-vous que mes désirs soient ceux d'un utopiste basique...

J'espère profondément que non... Mais passons, sentez comment, malgré tout l'entrain que je vais mettre à continuer mon cœur, mon corps ne battra pas la moindre mesure.


Théran appuya un peu plus fort sur la main de Lullaby, comme pour lui forcer à sentir, comme pour l'inviter à entrer... Mais il était devenu spirituellement impénétrable, et sa frêle corpulence ne laissait la place à deux âmes.

Vous et moi... Sommes deux personnes aux proches idéaux. Seul l'échelle varie. Vous êtes sainement épanouit avec vos collaborateurs.
Moi j'attends cet épanouissement. Mais je le veux à une échelle autrement plus importante, je ne veux pas envoûter dix personnes... je les veux Toutes.

Je ne veux plus dépendre de la politique, je veux toutes les pratiquer. Je veux que la Liberté soit un maître mot, mais surtout que la sainteté des corps soit une maîtresse de la conduite. Je veux du respect, de la noblesse, de la grâce et de l'intelligence dans chacun de nos cerveaux.
Je ne veux plus trier, car ce n'est la solution que des faibles, qui fut la mienne de part le passé.

Je veux la beauté, la simplicité et l'embellissement de toutes les contrées.


Mais mes voeux sont bien faibles aux côtés des milliards d'hommes que je terrorise. Loin de moi l'envie du sang, loin de moi l'ancienne nécessite de nourrir notre mère la Mort pour purifier ce qu'il reste. Loin de moi les désirs de la Monarchie Wizards.
Loin de moi toutes ces tentatives, soldées par un échec.


Je veux de la nouveauté, je veux réussir. Je veux que tous les esprits ouvrent leur porte, sortent de leur maison. Cesse cette incessante et nuisible isolation.

Pour finalement répondre à votre question. Le petit Cesar, n'est encore qu'un enfant dont je suis le père. Un Amour dont je suis le révélateur. J'ai tué autrefois ce qui le hantait : ses pouvoirs destructeurs. Aujourd'hui sa force est dix fois plus impressionnante qu'hier et pourtant elle n'est que plus pure et sage. Ne tuant que les espoirs de certains, qui eux arrachent des vies.

Je n'ai nul projet matériel. Car je cherche encore une collaboratrice - Un collaborateur.


Théran ferma les yeux... Un "Elle" lui traversa l'esprit... Maintenant il priait pour qu'elle daigne entendre la suite.

Auteur : Lullaby
08/10/07 11h03 | 11 Galan 3726

Lullaby augmenta sa pression sur le poignet de Théran pour sentir la présence ou l’absence de toute palpitation, avec la peur de n’en sentir aucune ...
Enfin... le flux, le reflux de ce coeur existait bel et bien.


Vous savez très bien que si, encore aujourd’hui, des états se lèvent contre vos amis, c’est au nom de toutes les exactions passées.
Que la sagesse et la bonté aient aujourd’hui envahi leur coeur ne change rien ! Evidemment, au nom de ce souvenir des états meurent !
Evidemment, sur les larmes du passé des armées entières se mettent, encore, en marche !

Je ne parlerais jamais au nom d’Ender, mais je refuse vos accusations sur l’ Othalla car l’accuser est m’accuser moi-même ! Je n’ai jamais pris aucun plaisir dans la bataille et si cette guerre a éclaté, c’est quelle était inévitable, écrite depuis toujours.
Je veux bien respecter vos amis, si vous respectez mes Compagnons !
Avions-nous d’autre solution que de nous battre contre l’insécurité que vous aviez instauré et contre votre soif de puissance ?
Avions-nous d’autres choix que de lancer nos pauvres forces contre vous pour tenter de faire réagir ceux qui refusaient, également, cette situation ?
Non, Théran, nous n’en n’avions pas, au nom de tous les principes que les Compagnons ont toujours défendus, nous n’avions pas d’autre issue même si nous devions y laisser nos vies.

Vous vous êtes complu dans la terreur pendant tant de temps, ne venez pas aujourd’hui me dire que vous ne comprenez pas pourquoi certains réagissent encore !
Ne reprochez pas à ceux qui n’avaient pas votre vision du monde d’avoir tenté de se lever contre cela !

Vous venez d’employer le seul mot qui me fait vibrer, le seul mot sur lequel nous pourrions nous rejoindre : Liberté .
Ce qui m’inquiète, c’est que, ce mot, vous voulez le faire votre .
En vous écoutant, j’ai la désagréable impression que c’est votre unique liberté que vous me dépeignez.

Vous voulez un monde parfait mais c’est vous qui déciderez ce qu’est la perfection.

Peut-être nos idéaux sont-ils proches : liberté, égalité, justice, bonheur, c’est juste la façon dont nous voulons les offrir qui me parait différente.

Pour moi, ce ne sera possible que dans l’équilibre et l’équité, mais jusqu’ici vous nous avez habitué à faire naître vos désirs dans un bain de sang.


Porquoi tant de colère ? Théran avait-il toucher un point sensible ? Tu te crois pure et innocente de tout méfait, mais sur tes mains, aussi, parfois le sang coule.
Et si cette paix, ce bonheur était possible ... et si il avait vraiment une solution pour rendre ce rêve accessible ...


Comprenez ma colère et ne m’en veuillez pas trop, mais tant de dictateurs ont atteint les plus hautes places en criant haut et fort que tout ce qu’ils faisaient étaient pour le bien des hommes. Ne dit-on pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Vous me dites que vous avez changé, que vous voulez agir différemment cette fois, je suis toute prête à vous croire sinon je ne serais pas ici.
Je sais que vous n’êtes plus le destructeur du passé, je sais que les hommes peuvent vraiment changer – et cela, je le dois grandement à Masaki – ma confiance en vous est intacte.

Vos projets ne sont pas encore pleinement établis et vous avez besoin d’une aide ...
Si cette aide, c’est en ma personne que vous souhaitez la trouver, il faudra m’en dire be*ucoup plus .

Auteur : Doxman
08/10/07 20h07 | 11 Galan 3726

Théran sourit. Il sourit, souriait et sourira encore à cette femme, ce corps et cet esprit.

Madame, j'en doutais encore... J'ai la défensive attitude de penser tout le monde néfaste et corrompu.

Mais vous, votre âme est toujours aussi pure que celle d'un enfant. Enfant que je fus d'ailleurs...


Théran se plongea dans son fauteuil. Il rêvait de nouveau, comme une sorte de désir, un désir nouveau qui venait prendre possession de ses ressentiments habituels pour le guider vers une aventure spirituelle. Rêver était une chose nouvelle, enfin non, tellement vieille que sa grande mémoire ne lui permettait de laisser revenir ce plaisir.

Mais, ça y est, Théran, loin de ses soucis matériels et réels ; s'échappe dans un futur imaginaire qu'il génère de ses propres guerres. Son passable passé, il en est conscient.


Je suis conscient que de part le passé mes rêves n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui. Tout au contraire, en toute sincérité.
Pour moi la monarchie était un piédestal. Pour Nous, et loin ce temps ou je me prenais pour le roi ; la grandeur était un critère de la personne. Et devenir le plus grand m'aurait, à l'époque permit de penser que j'étais le meilleur.

J'ai médité là-dessus. Je ne suis ni un petit homme, ni le plus grand, je suis grand comme tant d'autres. Vous êtes grande. Car je vous vois grande, c'est ainsi. Même si vous ne le désirez, même si vous ne comptez en jouir ou en profiter allègrement, vous l'êtes.

Votre sobriété... Enfin votre simplicité et votre humilité font de vous une personne encore plus grande...


Mes critères ont changé. Ma personne a changé. Mais politiquement, et verbalement je resterai le même. Car c'est peut-être, dans tout ce que j'ai éclairé, la seule chose que je n'ai pas essuyé. Non pas que je pense la même chose, mais je parlerai avec la même mégalomanie. Oui j'en ai pris conscience.

Mais j'adore conserver ce qui marche.


Théran marqua une courte pause, il s'apprêtait à admettre que ces actions passées étaient des bêtises plus étourdissantes les unes que les autres. Mais il ressentit le besoin de se plonger dans son esprit nouveau.

Il ferma un œil, gardant l'autre déposé sur Lullaby. La déchiffrant, pensant enfin la comprendre. Il s'inspirait d'elle pour parvenir à se trouver lui-même. Il sentait, de son odorat accru toutes les parcelles de son esprit qui pourraient abriter indices. Car il était encore à la phase de raisonnement et éventuellement de prévisions. Il demeurait plus qu'incertain.

Il glissa sa main sur celle de Lullaby, comme pour lui demander de le lâcher, tout en restant posé dessus. Elle n'appuyait plus, elle écoutait, fidèle à elle même. Toujours, ouverte, sage et simplement droite.


Je comprends votre colère. Mais vous aussi, comprenez la même. Mes manières n'étaient ni les bonnes, ni les plus justifiées. Mais vous vous êtes battus contre une bête pratiquement achevée, alors ne me dites pas que vous faisiez ça pour nous éviter un surplus de puissance.

Mais j'ai tout à fait compris, et ce sujet ne mérite que de rester clos. Nous avions, peu avant usé d'une faille spatio-temporelle, grâce à l'une de mes connections avec le voile. Comme il se doit, la Corporation avait renvoyé de nos diaboliques troupes dans leur au-delà. Vous pouviez nous en vouloir pour ces gestes. Mais ne vous trompez pas, soyez franche, et surtout juste dans ce que vous tentez de justifier. Sinon c'ets un mensonge.


Je reconnais mes erreurs. Je suis en passe d'en tirer les bonnes conclusions pour enfin avancer dans un sillage qui soit droit, profond, encré et plus qu'éphémère, je l'espère.

Cela dit... J'ai déjà un peu pensé à la charrette et aux bœufs que j'allais utiliser pour ce nouveau sillage.


De la main de Théran émana une vague bleue. Elle visait à ralentir le cœur de Lullaby. Une vague de bonté, de pureté. Etonnant que Théran maîtrise une magie aussi saine et naturelle. L'once, devenue onde dans le corps de la femme était plus comme un verre d'eau et une trentaine de grandes inspirations que comme ces habituels sorts déprimants de noir et de mort.

Il y joint un regard sensiblement doux. Ses yeux parraissaient enfin plus vivant que son corps. Pourtant, ces deux pupilles ne disaient que tristesse ou bien néant.


Mes projets sont... Une immense Mafia. Dont je serai le parrain. Je ne serai pas grand par ma force, ni par mon pouvoir ; mais par ma personne. Je n'oppresserai personne, j'offrirai à tous le droit de penser et d'agir.

Je serai cependant impartial avec ceux qui agissent sans buts et envies profondes. Je saurai leur donner la force de réfléchir et de devenir plus des humains que des machines. Je veux donner à chacun la chance, le pouvoir de gagner à devenir sentimental.

Car pour l'instant c'est la glace qui domine un monde tout feu tout flammes. Moi je veux que des sentiments deviennent maîtres d'une ardente vie : la nôtre.

Ce que je sais, c'ets que les Illuminatis sont prêts à nous suivre. Je saurai d'une main de fer diriger leurs actes. Je saurai donc me montrer assez sage pour qu'ils le deviennent. Je sais aussi, que beaucoup seront contre cette domination aux grandes portes. Mais je leur ferait comprendre, que cette fois-ci, mes tours ne sont pas armées et que les portes sont ouvertes.

S'ils ne veulent pas entendre... j'aimerai alors que ce soit votre voix qui les guide.


Théran saisit son verre. Sa main vola au dessus de celle de Lulla'. Il la quitta.

Permettez-moi de vous demander si vous seriez mien ?

Auteur : Lullaby
13/10/07 16h11 | 16 Galan 3726

Lullaby se retourna, de ses yeux, une fois de plus, naquit l’e*u. Cette e*u salée des mers d’Aquablue renaissaient une fois de plus dans ses yeux couleurs d’océan. Une larme, juste une larme.
Quelle était cette étrange sensation qu’elle avait ressenti un peu plus tôt ?
Pour l’instant juste du désarroi et du désespoir.


Non, je ne le peux et j’ai bien peur de ne jamais le pouvoir.
Je ne sais pas, je ne sais plus.


Rien n’allait dans sa tête aucun moyen de centraliser ses pensées.
Pourquoi cette impossibilité totale de réfléchir et d’analyser la situation ?
Qu’avait-il fait ?
Quelle puissance de son esprit, la mettait à cet instant dans ce flou intégral ?
Ne plus le regarder ! Ne plus le toucher !
Lullaby retourna près de la fenêtre s’enivrer de cette be*uté pure, les arbres, les feuilles bruissantes, les lumières diffuses – que le bonheur pourrait être simple, si on accordait plus de temps à la simplicité du bonheur ...


Voulez-vous forcer les êtres au bonheur ?
Comment pourriez vous faire cela ?
Je conçois toutes vos bonnes intentions et je suis certaine que vous y croyez et que vous avez foi en ce que vous dites – mais les mots, me braquant, existent toujours, le principal – celui qui me fera toujours réagir : domination.

Vos but a changé et pourtant vos façons de faire restent les mêmes - ce que vous voulez, une fois de plus, même avec les meilleures intentions du monde, c’est dominer.
Passer du côté des gentils en changeant vos désirs suprêmes ne change pas votre manière de faire.
Vous voulez imposer vos idées, une fois de plus.

Je pourrais me rallier à ces idées parce quelque part elles sont les miennes, mais la fin ne justifie pas toujours les moyens - peut-être y a t il en moi une petite once de furien - vous savez cette vieille légende ... - qui me fait refuser tout ordre établi par un seul être.


Encore cet impression de flottement, ses jambes se dérobant soudainement .

Comprenez ce qui peut également me faire, pour l’instant, refuser votre proposition, deux choses, deux toutes petites choses.
Les Illuminatis vous suivent, j’en suis fort aise, mais notre guerre contre eux s’achevant à peine, je n’ai pour l’instant aucune envie de participer à quelque projet que ce soit avec eux.
La deuxième raison étant que je suis certes, Impératrice de Mallartic, mais avant tout je suis chef de la Société de Tochtli et je ne prendrais aucune décision sans avoir l’avis de tous les miens – même si cette décision semble ne concerner que moi.
Et ne voyez pas en cela un échappatoire pour ne pas vous répondre... Vos projets m’intéressent, mais pour l’instant je n’y vois pas ma place.


Lullaby replongea ses yeux dans ceux de Théran.

Vous savez que mes sentiments pour vous ont changés, vous savez qu’ils existent – peut-être ne le savez vous que trop bien – ne jouez pas avec eux.
Ne me mettez pas en porte-à-faux, vous me connaissez maintenant, ne me demandez pas quelque chose dont vous savez pertinemment quelle sera la réponse !


Pendant ce temps à Mallartic

Fumées, cendres, ruines …
Des êtres apeurés courant en tout sens, les larmes laissant des sillons dans la suie couvrant leur visage, d’autres assis depuis des heures à l’endroit même où ils sont tombés …
Abattus, anéantis, découragés ….


Lullaby senti une légère vibration, un message venait d’arriver – étonnée elle regarda le petit écran de son communicateur.

Une flotte de l’état Kashyyk vient d’attaquer Mallartic – dégâts considérables - plus un seul bâtiment debout – votre retour est demandé de toute urgence.

Et voilà, une fois de plus – pensa Lullaby .

Je vais devoir vous quitter, Théran, une flotte de Kashyyk vient de détruire Mallartic et ma place est là-bas.

Je pense que nous aurons l’occasion de reparler des bons sentiments et de la sagesse qui ont envahi le cœur des Illuminati.
Je vous souhaite, de tout cœur, de réaliser votre rêve, mais je crains que le chemin soit long avant que votre sagesse ne touche certaines âmes.