Jardins > Or'izon

Auteur : endymion
12/12/07 23h17 | 1er Aquan 3726

L'instant étrangle la seconde.

Comme si le temps avait cessé. L'espace temps arrêté. La violence vulgaire, inutile, simple. Charme et horreur.

Comme l'aurore, l'insistance nacrée qui parcourt le ciel ne cache aucune fleur sous sa lumière pâle, froide, presque incessante. Et, quand la nuit s'avance, timide, sans voix, comme la sentinelle des pensées, des frivolités, des sentiments changeants, les noirceurs d'âmes s'envolent, suivant Eole. Charme et horreur

Le char lancinant des armes orales pleuvent sur ceux qui les haïssent, les impies, les fuyards, ceux qui ne couronnent pas de louanges l'esprit et la force de l'âme. Charme et horreur

La musique, vibrante et signifiante, fuit l'ouïe des heureux pour venir choir dans l'oeil de celui qui l'aime, qui veut comprendre ses paroles délicates. Charme et horreur.

La délicatesse du souffle de la vie sur les couples amoureux. Naissance vivifiante qui pavent de bonheur nos vies monotones. Sulfure acerbe saveur des lendemains. Comment vivre en connaissant déjà la fin de l'histoire? Spoilié sans cesse dans les âfres des malheurs quotidiens. Charme et horreur.

Comment te deviner, flamme incertaine des langueurs monotones, l'exploration de mon moi profond a révélé d'intenses passions. S'assurant que l'amour et la honte perdent leurs idéaux marbrés, j'ai erré.

J'ai erré dans les décombres d'une conscience sybiline, presque immanente et à la fois transcendante, flirtant avec la chance et le hasard, divaguant dans l'essence même de nos vies.

Pureté, pureté et fragilité écrasante dans l'enfance des beautés. Purification rituelle pour l'échéance de nos périples.

Les discrétions anodines de l'enfant face à son passé montre à tous ce que la vie et la mort sont dans la tête des pures. Ceux qui savent.

Loués soient ceux qui savent, ceux qui ont le poids des ombres sur leur formes mentales.

Loués soient ils...

Ici, se meuvent, dans l'ombre des Jardins de l'Or'izon, perles des perles de la beauté, les azurs fusant.

Sombre espoir n'est ce pas? Sombre comme le charme et vivant d'horreur.

Auteur : endymion
22/12/07 14h51 | 11 Aquan 3726

Hey! Attend moi! Cours pas si vite!

Deux enfants courraient. Un garçon dont on distinguait chaque détail dans la lumière des haies vertes qui jalonnaient le sentier de terre battu. Il était assez petit, brun, les yeux verts. Devant, une fille, assez grande, c'était le seul détail de son anatomie que l'on pouvait discerner.

Les rires fusaient, on entendait les éclats des voix se répercuter contre les murailles blanche de la cité alentour.

La fille courait devant, elle semblait se moquer du petit garcon mais son sourire semblait indiquer qu'ils étaient amis. Un jeu? Peut-être.

De la poussière jaillissait de dessous leurs pas frénétiques. Elle venait doucement se déposer sur la statut flanquée dans la pelouse. Une femme de pierre sillonée de marbre aux larges hanches.

Sur un banc deux hommes dormant, reposant le bruit des affaires de la ville dans ce jardin immense, bercés par le doux chant des oiseaux, leur souffle peu à peu se calme, leur poitrine se soulève moins vite, leurs yeux doucement se ferment. Le banc sur lequel ils sont assis mesure près d'un mètre cinquante, d'un blanc pure, solide, taillé à même le rocher qui était là avant que l'homme ne le rase pour laisser place à cette merveille de beauté.

Le ciel est ici toujours bleu, toujours dégagé, comme protégé par un anticyclone particulier.

L'air y est si pure qu'il semble que l'on n'ait pas besoin de respirer pour y vivre. Presque palpable, le bonheur s'y répand.

Les enfants courent toujours, les hommes dorment encore. Une jeune femme se découvre peu à peu, promenant son enfant et son chien. Un chien qui gambade joyeusement, n'ayant plus à se soucier de rien, il saute dans tous les sens, renifle, par dans un sens, repart dans l'autre, s'arrête puis repart dans une autre direction sans jamais s'éloigner trop de sa maitresse. Et l'enfant sourit, il rit aussi.

Or'izon