Les sous-sols de la Corporation > Inquisition féline

Auteur : Narkia
20/03/07 21h19 | 34 Vertan 3725

Une grande salle sombre. En fait, on ne peut pas vraiment pas savoir si elle est grande, parce qu’on y voit absolument rien. Mais on n’aperçoit guère non plus les murs, alors dire qu’elle est petite serait aussi ridicule que si l’on affirmait qu’elle était grande. Enfin bref, on ne voit rien, on ne sent rien, mise à part que le sol se projette vers l’éternité.
Lugubre de violence, amère de silence, on préfère s’adonner quant à sa ou ses fonctions. Cage à rat ? Entrepôt clandestin ?… ou cave à vin ? Non, sa sentirait le bon pinard galacticain sinon ! Il reste la cage à rat, et l’entrepôt clandestin. En fait, l’obscurité cache tout et ne dévoile rien, ce qui veut dire exactement la même chose…
Tout cela n’aura pas suffit. Alors rectifions d’un simple trait. Ce n’est apparemment un grande salle sombre, mais une pièce de taille indéterminée toute noire ! Voilà, c’est mieux la non ?


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Au bout de la pièce noire était posée une table de bois soyeux. Dans l’angle du mur se tenait quelques rats qui gargouillaient d’amour des endroits où l’on ne vivrait pas. Sur le chevet, une main ferme se mouvait tranquillement. Ses doigts remuaient et se saisirent d’une feuille blanche où l’écriture y semblait majestueuse. Sous la faible lumière de la lucarne centrale, une jeune femme laissa traverser ses longs cheveux blancs à travers les quelques rayons de soleil. Face à elle, que l’on décelait à peine, deux hommes étaient assis. La lumière les aveuglaient presque, tellement le chemin noir avait du être long.
Le premier, jeune, la visage fougueux et à peine sadique souriait. Des mèches violettes tombaient sur ses deux yeux magenta et sur des oreilles qu’il avait pointu. Ses dents ironisaient de blancheur et dessinaient un état de confiance et de désinvolture indéniable. Il souriait et souriait encore. Il paraissait encore plus dangereux et effronté lorsque seules ses lèvres se pliaient, amenant tout le personnage aux yeux des autres.
L’autre, plus vieux d’une ou deux années, restait calme et serein, en opposé à son voisin, perturbé et instable. Seuls ses yeux bleus osaient bouger et il semblait être sous une pression particulière. Même ses cheveux bruns restaient bloqués par « l’impesanteur ». Tous trois étaient fort jeunes.
La voix féminine rompit le silence.


- Les temps ont changés. Nous avons décidés de tourner la page, une immense et intense page, certes, mais il le fallait. Nous n’oublierons jamais…
De nouveaux idéaux nous tendent leurs bras affectueux et nous ne les repousseront pas. Car nous avons du longuement les provoquer pour qu’ils daignent se montrer.


Elle les regarda tous les deux, le visage dans l’ombre.

- Si je vous ai cachés jusqu’ici, vous êtes maintenant notre présent et notre futur. Alors ne nous décevaient pas… Ne me décevez pas ! Portez haut et fort toutes les connaissances et tout le savoir que j’ai mis dans l’un, et tout l’amour et toute la puissance que j’ai mis dans l’autre. Et surtout n’essayez pas de jouer avec la confiance que j’ai mis dans les deux…

Ils acquiescèrent, d’un bref signe de tête.

- Un nouvel ordre est levé et nous en faisons parti intégrante. Je ne compte pas laisser tous ces barbares frôler nos terres comme ils le désirent. Et maintenant, grâce au pouvoir délivré par Théran Azhar et par l’Oracle de Lievanta, nous serons en mesure de reprendre nos activités là où nous les avons laissés : dans des temps meilleurs.

Elle chuchotait presque, dans une voix mince et fébrile, presque fluette. Elle souriait.

- Vous serez tous deux inquisiteurs félins, des inquisiteurs seconds. Mais je vais devoir vous séparer. Je connais trop bien les hommes pour ne pas me douter de la soif de pourvoir de chacun. Vous êtes différents, sinon vous ne seriez pas là ce soir, mais je sais que seuls, vous serez parfaits, chacun de votre côté, dans sa spécialité.

Elle les regarda tour à tour.

- Toi, Cercal, tu seras un intermédiaire entre moi et le système Galacticain. Tu porteras une toge ocre, et tu resteras constamment sur Galactica. Toutes les enquêtes concernant cette planète te seront attribuées. Mais tu auras un bien plus grand rôle, aussi difficile soit-il. Tu comme moi Cercal, tu me ressembles énormément. Nous avons le même sourire, tu sais, celui qui annonce la mort !
C’est pourquoi je veux que tu puisses être en quelques minutes au Siège de la Corporation Galacticaine. Je veux qu’ à tout moment tu puisses leur balancer les sentences et les preuves des enquêtes, la mort la délivrance… Tu parleras en mon nom, et au nom de toutes les institutions arabiahnes et crépusculaires. Tu sauras dissoudre, convaincre, faire taire, raffermir les esprits et t’enfuir des situations difficiles.
Toutes les informations te seront transmises dans un délai bref.


Il sourit, comme s’il avait déjà envie de jouer avec la vie des autres…
Elle se tourna vers le second qui attendait, désemparait devant une telle passation de pouvoir. Elle fut perturber par son visage et le regarda, tendrement.


- … Thylieme… tu porteras toi aussi une toge ocre. Tu… tu t’occuperas des enquêtes sur toutes les autres planète pour moi. Abuses de tout s’il le faut… enfin tu me comprends… Sa te convient ? Bon, on y va alors.

Elle se leva précipitamment et partit vers une galerie de dédales. Les deux hommes se regardèrent, intrigués puis à leur tour partirent dans des couloirs différents.


- Tu avais l’air pressé non ?
- J’aimais pas. J’arrive pas à faire la dur avec toi. C’est perturbant… Et puis j’aime pas mélanger amour et travail.

Lidhyle rigola et Thylieme l’enveloppa de son bras chaud, une toge ocre dans l’autre main.