Lievanta > Épidémie [1498]
Auteur : Melman
20/12/07 03h36 | 9 Aquan 3726
Depuis peu, une douce brume avait envahi les plaines environnantes de Lievanta. La nuit était tombée. Quelques lampes avaient été allumées aux portes de la cité, pour pouvoir guider les voyageurs solitaires vers la civilisation.
Un homme marchait sur la route menant à lEntrée Nord, lair songeur. Il repensait à létrange rencontre quil avait fait quelques heures plus tôt. Il avait vu un homme, étendu à même la terre, en très mauvais état. Lhomme toussait fortement quand le samaritain avait voulu lui venir en aide, en sagenouillant près de lui. Il navait su quoi faire. Létat du malade avait semblé vouloir emporter sa vie, et cest ce qui était malheureusement arrivé. Le cur de lhomme sétait éteint avant quune seule parole ne soit échangée entre les deux hommes.
Il se dirigeait maintenant vers la seule ville des environs, espérant pouvoir oublier cet étrange chapitre du macchabée.
Quand les hommes postés à la Tour Nord vinrent ouvrir la massive porte, pour que lhomme puisse entrer, ils ne virent rien de suspect chez lui, et ils le laissèrent passé.
Le nouvel arrivant bifurqua sur une des rues qui sétaient offertes à lui, suivant son instinct plus quautre chose. Le silence était maître des lieux et la noirceur donnait à lendroit un air de mort.
Soudain, un malaise le pris au niveau du torse. Il porta la main à son cur. Son souffle devient irrégulier pendant un instant et il étouffa une petite quinte de toux. Mais ce ne fut que passager. Il reprit, après quelques instants, la marche quil avait stoppée.
À une intersection, lhomme aperçu à sa droite une sorte dhôtel où il semblait y avoir une fête bien arrosée. Il sy dirigea, croyant que létablissement pourrait lui offrir un lit pour la nuit. Une note cristalline laccueillit à son entrée. Lambiance était à la fête et des hommes trinquaient et buvaient autour des quelques tables qui avaient été aménagés à cet endroit.
Létranger marcha en direction de ce qui semblait laccueil, mais à mi-chemin, entre deux tables, lhomme tomba à genou sur le sol, prit dune forte toux. Il toussa longuement, fortement, sans pouvoir sarrêter. Quelques hommes présents dans la salle, qui nétaient pas endormis ou pas trop saoul pour ne pouvoir faire deux pas devant eux sans trébucher, allèrent à sa rencontre, mais ils ne purent rien pour lhomme. Il toussait à en cracher le sang et quelques minutes plus tard, la vie finie par ne plus circuler dans ses veines, et il sétendit pour reposer en paix...
[hrp] La suite arrivera dans quelques jours...;)[/hrp]
Auteur : Melman
26/12/07 07h56 | 15 Aquan 3726
Deux heures plus tard, léquipe scientifique est arrivée. La milice avait déjà fait sortir les saoulards, les autres clients et le personnel, quelques minutes plus tôt. Vêtus de leurs costumes blancs comme neige, trois de ses personnages sont entrés dans létablissement pour prendre le corps du mort et lapporter à leur quartier général pour pouvoir létudier. Ils avaient apporté une civière, et quand il fut mis sur cette dernière, ils sortirent de lhôtel pour partir, comme des voleurs, avec le cadavre.
Quelques informateurs étaient arrivés après le départ des scientifiques. Les saoulards, à moitié conscients de ce qui arrivait, se faisaient questionner tant bien que mal, mais les effets de lalcool les empêchaient de dire quoi que ce soit de cohérent. Les collecteurs d'information se tournèrent plutôt vers le tenancier, qui était, contrairement aux autres, totalement lucide. Il leur décrivit de son mieux létrange scène auquel il avait assisté, de lentrée de lhomme jusquau moment où les scientifiques ont apporté le corps du mort au loin.
Les employés de lendroit ne purent donner plus de détails et les autres clients étaient tous endormis au moment du drame, donc ils étaient aussi inutiles que le personnel. Les informateurs étaient mécontents : Il ny avait presque rien à dire sur cet évènement et il ne refermait rien dalarmant, rien qui ne puisse donné une plus grosse paye à lun deux. Lespoir davoir pris un gros poisson cétait envolé, et ils retournèrent chez eux pour écrire quelques lignes sur ce fait, pour l'envoyer au gouvernement.
Une fois que tous les témoignages furent recueillis par la milice, tous purent partir chez eux pour retrouver leurs familles respectives. Les témoignages des ivrognes avaient été classés inutiles, vu létat dans lequel ils étaient. Tout ce qui sortait de leur bouche était des phrases sans sens, inexploitables. La milice prit tout en note, juste au cas.
Enfin libérés, les saoulards allèrent là où les guidaient leur pas, sans savoir vraiment où ils se dirigeaient. La douzaine dindividus que formaient ce groupe étaient pour la moitié des voyageurs de passage, le quart des itinérants et le reste englobait les pères de famille respectables qui étaient venu dans lendroit pour boire un coup, pour sortir de leur train quotidien qui les emportait, chaque jour, dans un tourbillon de problèmes plus ou moins durs à régler. Ces soirées relaxantes étaient devenues essentielles, pour leur santé. Santé plus mentale que physique.
Lun deux, un dénommé Ciméon, seffondra dans une ruelle, pris dune soudaine fatigue qui le cloua au sol. Les autres le laissèrent là, sans vraiment savoir quils lavait abandonné. Ciméon essaya de se relever, mais leffort fut trop dur pour ses bras, et il revint dans la même position quauparavant. Au deuxième essai, aucun membre ne lui répondit. Il laissa donc le projet de se relever pour sombrer dans un sommeil réparateur...
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
À quelques lieux de là...
Que fait-il? Il aurait du être revenu depuis longtemps maintenant...
La femme regardait anxieusement par la fenêtre, espérant voir à tout moment son homme revenir de sa journée de travail. Son mari ne lui avait rien dit sur un quelconque projet de sortie, en cette soirée, et il aurait du revenir depuis près de trois heures. Peut-être est-il pris au travail?
Les douze coups de minuit sonnèrent, et toujours aucun mari à lhorizon.
Que fait-tu Ciméon?...