Palais du Shadowsong > Avenir

Auteur : Aurel
15/08/06 10h59 | 42 Desertan 3724

Bien après la chute du Shadowsong…

Je marche dans les bois. Seule, comme toujours. Il est temps que cela change. Nous n’avons que trop attendu.

Autour de moi, les arbres sont florissants. J’aime Vertana. Cette liberté, cette exubérance qui fleurissent partout. Le monde aurait pu être comme cela. Si seulement les Hommes étaient clairvoyants. Si seulement les Hommes faisaient les bons choix…

Ici, il y avait une allée. Parfaitement entretenue par la grâce de la magie. Aujourd’hui, tout a disparu. Le lierre recouvre les barrières. Les herbes folles poussent partout.

Ici, seuls les intègres pouvaient entrer. Aujourd’hui, rien d’autre ne repousse les intrus que l’ennui. L’ennui est un puissant ennemi, qui n’épargne rien ni personne.

Ici, on était en sécurité. Aujourd’hui, rien ni personne ne peut en dire autant. Où que l’on soit, devoir se cacher. Devoir fuir. Devoir tricher, mentir, trahir, assassiner. Fourbir des attentats. Œuvrer dans l’ombre. Se cacher, encore se cacher. Et un jour ne pas être assez rapide, et disparaître. Comme tous les autres.

Tout a changé. Tous ont changé. Sans Lueurs pour nous guider, nous ne sommes rien. Avant de partir, Shingaz avait pourtant bien insisté : « Bien que nos lueurs ne soient plus là pour vous guider, de nombreuses torches sont présentes en ce monde. Il suffit de les trouver. »

Tu parles. Tout se dégrade. Rien ne va plus. Les jeux sont faits.

Ça y est, j’arrive face au Palais. Lui n’est pas affecté par le temps. Lui ne craint pas les intempéries. Lui ne craint pas la végétation luxuriante, envahissante même, qui nous enserre, nous les Hommes. Le Palais est comme au premier jour. Il a traversé le temps jusqu’à nous, et il nous survivra.

Ça y est, je suis devant la porte. J’arrache les scellés posés par le Conseil. Leur pouvoir s’est dissipé depuis longtemps. Le Palais ne se laisse pas clore aussi facilement… Il attend son maître. Mais son maître ne reviendra pas. Warren est parti, et nos espoirs avec lui.

La porte s’ouvre. Étrange. Comme si j’étais attendue. Cela confirme ce que je soupçonne déjà depuis longtemps. Léger sourire. Voyons voir qui nous avons ici.

Auteur : Aurel
15/08/06 16h50 | 42 Desertan 3724

- Nous allons partir, Eylon.
- Impossible ! Vous ne le pouvez pas ! Pas maintenant !
- Nous nous étions promis de respecter les vœux des hommes. Il est temps d’observer notre promesse. Ce monde ne veut plus de nous, Eylon.
- Ce sont des imbéciles, ils ne savent pas ce qui est bon pour eux ! Qu’allons-nous faire sans vous ?
- Bien que nos lueurs ne soient plus là pour vous guider, de nombreuses torches sont présentes en ce monde. Il suffit de les trouver.
- Mais…
- Nous sommes diminués. Plusieurs d’entre nous sont tombés. Mais il reste encore de l’espoir. Cachez-vous. Fuyez. Luttez. Vous êtes le nouvel espoir de l’humanité.
- Nous ne pourrons pas… Vous partez… Warren est tombé… Fadawah aussi… Meïva a disparu…
- Meïva Novae est morte.


Eylon baissa la tête.

- Rien n’est perdu. Courage. Utilisez ce que vous avez appris. Vous êtes forts, Eylon. Ne gâchez pas cette force.



Ils étaient partis. En leur absence, j’ai lutté. J’ai obéi à leurs « dernières volontés ». Je me suis cachée. Je n’ai même pas tenté de retrouver les autres. J’ai fui vers les bas-fonds de Galactica. Je me suis fait des alliés. J’ai lutté contre le Conseil, dont les sages obtus tentent, consciemment on non, de réduire à néant nos dernières chances de survie.

J’ai beaucoup appris. Mais maintenant, il est temps que je réagisse. Je dois comprendre ce qu’il s’est passé lors de la chute du Shadowsong. Et pour cela, je dois retourner au Palais. Quoi qu’il m’en coûte.

Auteur : Aurel
17/08/06 17h59 | 44 Desertan 3724

Je passe la porte et me retrouve dans le hall d'entrée du Palais. Tout est propre et en ordre, comme si rien n'était arrivé. Je monte lentement les escaliers qui me font face. C'est ici, il y a déjà huit ans je crois, que j'ai rencontré Shingaz. Maintenant il est parti. Etrange sensation.

Je pousse la porte du bureau du Shadowsong. Je sais qu'on m'attend en bas, mais je veux me remettre ces lieux en pensée.

Ici non plus rien n'a changé. On s'attendrait presque à trouver Warren, assis derrière son bureau ou debout devant les fenêtres, observant de ses yeux profonds des histoires que lui seul pouvait voir.

Je passe derrière le bureau, mais ne touche rien, empreinte de la magie de ces lieux. Etonnant comme de simples détails peuvent raviver des souvenirs enfouis. Ici, je sens mon moral remonter. Contrairement à beaucoup d'entre nous, ce palais n'a pas déposé les armes.

- Contente de te revoir, Eylon.

Sursaut. Etrange, cette femme a toujours réussi à me surprendre. Je me retourne. Elle est assise dans un fauteuil, face à la cheminée vide. Elle n'a pas du tout changé durant ces mois d'absence.

- Bonjour, Sineria. Ca faisait longtemps.
- Pour le monde qui nous entoure, il ne s'est écoulé que quelques instants.


Un silence gêné tombe entre nous. Nous avons toutes deux de nombreuses questions à poser, de nombreuses explications à donner, mais ne savons comment commencer.

- Alors, comment as-tu occupé ces "quelques instants" ?
- Je n'ai pas déserté ce sanctuaire.
- Je n'ai pas déserté.
- Je sais.


Nouveau silence.

- Je dois avouer que tu as bien travaillé. C'est toi qui a fait éliminé toutes les expéditions envoyées par le Conseil ?
- Je ne les ai pas toutes éliminées. Mais oui, je les ai détournées de leur but premier.


Je vais m'assoir face à elle.

- Dis-moi, Sineria... Que s'est-il passé ?
- Que veux-tu savoir ?
- Comment en sommes-nous arrivés là ?
- Chacun fait ce qu'il peut.
- Qu'est-il arrivé à Warren ? Pourquoi a-t-il été vaincu ?


Sineria sourit mélancoliquement.

- Warren n'a pas été vaincu. Tout s'est déroulé exactement comme il l'avait prévu.
- Je ne comprends pas.


Elle me tend un petit livre à la couverture de cuir. Ses pages sont jaunies par le temps. Je parcours le carnet, et le trouve rempli par une écriture serrée et minutieuse.

- Qu'est-ce que c'est ?
- Le journal de Meïva Novae.
- Pourquoi ce journal ?...
- Je ne connais pas tous les détails de ce qui est arrivé. Nous ne connaitrons peut-être jamais entièrement la vérité. Mais ce journal nous apporte un début de réponse. Lis.

Auteur : Kalyso
18/08/06 21h01 | 45 Desertan 3724

Ils s’amusent…

De Warren, des lueurs, leurs empreintes sur les objets ne sont pas encore effacées, et eux, ils s’amusent. Pitoyables chasseurs de trésors, en quête d’un passé qu’il ne faut retourner.
Quoi faire ? Comprendre ? Mais quelle excuse ! C’est quand tout cela était présent, qu’il fallait comprendre. Maintenant il faut laisser faire. Que le temps recouvre tout, qu’il lisse et étale. Qu’il fasse de cette oppressante vérité un conte lointain. Et que les erreurs soient répétées. Mais qu’on laisse leur mémoire encore chaude reposer pour le moment. Elle n’a été que trop salie.

C’est les doigts de Kalyso qui, au travers des courants d’air, caressent avec douceur les murs du palais endormi. C’est ces yeux qui voient par les cent fenêtres. Chaque mot prononcé en ce lieu résonne en elle. C’est un hommage qu’elle lui rend, à cet endroit qui fut si craint.

Il est drôle, elle trouve, que si peu de temps ait tout effacé. L’intérêt mêlé de peur qu’inspirait le Shadowsong s’est évaporé avec ce nom. Maintenant le plancher ne craque plus que sous le poids des souvenirs. Maintenant ce sont les railleries qui s’écrasent sur les grilles. Maintenant les regards se font de moins en moins hésitants. Bientôt les gens entreront…
Non. Il ne faut pas…

Emplissant les pièces d’une lourde tristesse, elle se matérialise progressivement dans les miroirs, les vitraux, et tandis qu’une porte s’ouvre sur la pièce où son image se dessine, tandis que la meneuse d’un groupe d’impudents continue de souiller l’endroit, l’image disparaît.

Et la grille s’ouvre. Et Kalyso entre dans le grand jardin. Elle doit s’entretenir avec la Gardienne. Elle doit lui demander de permettre à ce lieu de survivre. Encore un peu, qu’un autre vienne…

Auteur : Soren
21/08/06 13h52 | 48 Desertan 3724

Les ombres, amies noires et fidèles… Elles ne l’ont jamais quitté, pas plus que son unité ou que le palais devant le quel il se tien aujourd’hui. Les derniers mots du Shadowsong parcourent encor sa mémoire.

« Cachez-vous, fuyez, restez en vie pour que je puisse vous rappeler à moi un jour ! »

Cette phrase a enté l’esprit du jeune Soren depuis le jour où elle a été prononcée. Il n’a pas perdu foie en cette phrase, et ce malgré le temps qui est passé.

Toute l’unité d’infiltration que le jeune Aerandir commandait a reçu la même phrase, elle fut rapidement suivie par un ordre de leur commandant.


« Exécutez le dernier ordre avant longtemps, donné par le Shadowsong. Restez en contact et mêlez-vous à la population. Je veux tous vous retrouvez au palais, une fois que le temps sera venu. »

Soren avait repris le contrôle de lui-même le temps de donné ses derniers ordres avant de fermer toutes les portes de son esprit et de s’écrouler par terre dans leur repère pour laisser place à son désespoir. Il n’avait que 17 ans, et pourtant, il avait accompli beaucoup de chose mais tout être à ses limites et il les avait franchies cette foi.

Quelque jour plus tôt il avait été envoyé avec son unité d’infiltration pour localisé la dernière sphère. L’état était connu et les défenses spatiales qui étaient mise en place suffisaient à confirmer cette information.

Comme à l’accoutumé, L’unité d’infiltration Irmal avait établi son QG puis s’était fondu dans la population et trouvé un travail susceptible de leur apporté des renseignements sur la sphère. Elle avait été facilement localisée et la jeune Lucia avait réussi à intégrer l’équipe de garde dans le but, sois disant, de rendre leur vie plus agréable.

Tout se passait à merveille et tout fut perdu en un instant lorsque l’ordre surgit.

Depuis, ils s’étaient caché en attendant le rappelle.
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Soren sorti de ses pensées et avança vers l’entrée du palais. Les allées dallées son a présent recouvertes de mousses et d’herbes folles qui se balancent au gré de la brise qui serpente entre les arbres.

Lui, fidèle à lui-même, n’a pas changé. Le temps n’a pas de prise sur lui, il est intact, comme au premier jour. La magie se met à bouillonnée à l’intérieur de son jeune ôte, elle retrouve un ami et elle en est heureuse. La chaleur qu’elle dégage réchauffe le cœur du jeune mage qui se prend à espérer que rien n’ai changé et qu’il retrouvera le jeune garçon à qui il a prêté serment assit sur son siège dans son bureau.

Soren se met à courir, monte les premières marches, trouve la porte principale entrouverte. Il ce stop et se met sur ses gardes, il est absurde de pensé que personne n’a pénétré ce sanctuaire durant cette longue période d’absence désormais derrière lui.

Sans réfléchire, ses pas le mène au bureau du Shadowsong qu’il à toujours eu du mal à appeler « Warren » malgré ses fréquentes demandes. Là aussi, la porte est ouverte et les bruits caractéristiques d’une conversation se font entendre. Soren pénètre sans un bruit dans la pièce, près à se servire de sa dague car la magie est trop instable en ce moment pour espérer la contrôler.

Les protagonistes occupent les deux places favorites du Shadowsong, devant la grande fenêtre qui donne sur le parc autrefois si bien entretenu et le siège derrière le bureau. La lumière qui entre par la fenêtre empêche Soren de distingué qui sont les deux être qui discute. Il avance doucement mais trop de sentiment contraire déferle en lui, son pied rencontre un vase métallique qui émet son sons si caractéristique. La conversation cesse et les deux êtres sont face à lui.

Auteur : Aurel
25/08/06 17h55 | 52 Desertan 3724

- Bienvenue, Soren Irmal. Je vous attendais, je dois l'avouer, avec une certaine impatience.

Soren s'avança prudemment dans la lumière, et reconnut les deux femmes assises à quelques pas de lui.

- Bonjour à vous, mesdames Sineria et Ors. C'est un plaisir autant qu'une surprise de vous rencontrer en ces lieux.

- Je vous en prie, prenez place, nous avons à parler. Une autre personne est entrée aujourd'hui dans le Palais, nous allons l'attendre quelques instants pour le cas où elle voudrait nous rejoindre. En attendant, je vous suggère de faire comme Eylon et de lire ce journal, du moins les extraits que j'ai entourés. C'est... assez instructif.

- Instructif ?

- Disons que cela met en lumière certaines choses concernant les événements du 39 Desertan 3724.

- Je vois...

Tandis que Eylon lisait, un pli soucieux se creusait sur son front, et son visage pâlissait peu à peu. Lorsqu'elle eut fini, elle tendit le journal à Soren, et demanda à Sineria :

- Qu'est-il arrivé à Novae ?

- J'ai retrouvé son corps dans le hall d'entrée du Palais, à quelques mètres de là où le Conseil a trouvé celui de Warren. Elle avait mis fin à sa vie à l'aide d'une petite lame.

Sineria sorti des replis de ses vêtements une dague argentée sur laquelle étaient dessinés d'étranges symboles.

- Est-ce que tu penses que...

- Ce que je pense n'est qu'une hypothèse. Pour y voir plus clair, il va falloir nous procurer les rapports de l'autopsie de Warren.

A ces mots, Soren Irmal reposa à son tour le journal de Meïva Novae, et dit :

- Je doute que cela soit chose facile. Ce n'est pas le genre de papier qui doit trainer dans tous les coins de rue.

- C'est pour cela que j'ai besoin de votre aide à tous les deux. A ma connaissane, le seul rapport existant se trouve dans le bureau de Terluan.

- L'Archimage Terluan ?

- Lui-même. Eylon, Soren, pensez-vous que vous pourrez me le ramener ?

Auteur : Kalyso
25/08/06 20h33 | 52 Desertan 3724

Pauvres fous… C’est le désespoir qui vous accroche à la vie ? Ou bien est ce l’espoir qui vous empêche de quitter vos pathétiques existences ?

Les bras croisés, un air de défi au fond du regard, Kalyso toisait le petit groupe, appuyée contre l’embrasure de la porte.

Warren n’est plus. Le Shadowsong n’est plus. Rien n’est plus. Il serait temps de le comprendre enfin et de continuer. Shingaz l’a très bien compris, lui, pourquoi continuer à lutter dans le vide ?
Ce rapport que vous convoitez, il est mieux gardé que l’empereur Slempt même – lui on peut l’apercevoir si l’on passe près des murs de son palais armé d’un téléscope…
Et ces preuves, quand vous les aurez, que comptez vous en faire ? Pathétique vous dis je…


Jamais Kalyso n’avait porté les deux femmes en son cœur. De l’homme elle ne savait rien.
Elle avait enfin l’occasion de leur parler sans que leurs esprits ne soient embrumés, et elle ne s’en priverait pas.

Eylon Ors, vous avez du fouiner près de la Tour, vous savez comme elle est organisée.
Les bureaux de l’Archimage vous resteront fermés.


Oh oui, ils resteraient fermés. Kalyso y veillerait personnellement. Il lui était difficile de l’admettre, mais les souvenirs de Warren lui étaient douloureux. Les ressasser sans cesse l’était encore plus.

Auteur : Soren
31/08/06 14h28 | 58 Desertan 3724

Soren sourit, il s’apprêta à répondre à dame Sineria lorsqu’une troisième voix de femme se fit entendre. Soren se retourna vivement portant sa main, dans un réflexe si bien acquit, à la garde de sa dague. Il arrêta aussitôt son mouvement, ses genoux faillire le faire flancher mais il teint bon. Là devant lui, la femme qui incarnerait sa raison de vivre se tenait, appuyée contre l’embrasure de la grande porte.

Puis comme une douche glacée, un déluge de mot blessant sorti de sa bouche. Soren n’avaient pas vraiment de lien affectif avec Kalyso, simplement car il l’avait toujours côtoyé de loin, ça faisait partie de son travail après tout, elle ne représentait rien de plus que la personne à qui il avait voué sa vie pour lui donné un sens.

Des sentiments contradictoires, encor… il fallait en choisire un, prendre un parti. La joie de retrouvé son objectif ou la colère que générais les paroles de Kalyso à l’encontre de celui qui avait tout fait pour la retrouver… Il avait fait son choix !

Il s’approcha d’une chaise, la saisie et l’approcha de Kalyso, l’invitant à s’assoire. La jeune femme encor blême de son séjour derrière le voile, accepta et se déplaça d’une démarche incertaine vers la chaise. Une fois bien assise, Soren se plaça bien en face d’elle, il lui jeta un regard froid et empli d’une colère vibrante, sa main se leva et s’abattit sur la joue de Kalyso dans un grand bruit. La jeune femme encaissa le coup puis renvoya un regard froid et colérique, identique à celui de l’Aerandire, avec en plus, la notion de quelqu’un qui à l’habitude des coups. Soren ne se décontenança pas et sous le regard des deux femmes derrière le bureau, il entama son sermon :


-Comment peux-tu ? Comment peux-tu te résigner à ne rien tenter pour celui qui à tant fait pour toi ! Même si tu ne le sais pas encor, voilà maintenant tu vas savoir que Warren lancé une grande guerre afin de récupérer les cinq sphères et ainsi lancé le chant des Ombres. Et tout ça dans l’unique bute de venir t’arracher au voile ! Et toi, tu te résigne à ne rien tenter pour lui alors qu’il a tout planifié. Sache qu’aucune porte ne peut rester indéfiniment fermée et c’est justement dans leur ouverture que j’excelle le plus. Mais je ne suis pas ici pour te raconter la vie d’un jeune homme qui a voué sa vie à protéger la tienne.

Encor bouillonnant de fureur, Soren se retourna et d’une main fébrile que l’émotion faisait tremblée, il saisit le carnet de Novae et se plongea dans sa lecture intégrale. Pour se calmer et surtout pour y trouvé de nouveaux et éventuel indices.

Auteur : Kalyso
01/09/06 17h11 | 59 Desertan 3724

Lorsque Soren l'avait frappée, Kalyso avait accusé le coup sans bouger.
Tout d'abord, elle avait penser le tuer.
Puis elle s'était dit que rares étaient les impudents qui, la connaissant, auraient osé porter la main sur elle.
Alors elle l'avait écouté. La passion et la colère enflamaient le jeune homme. Il parlait de vouer sa vie, de se battre, il parlait d'elle... Puis il parla de Warren.
Lorsqu'il se tut, la jeune femme remonta un genoux contre sa poitrine, dévoilant une partie de ses jambes. Elle l'entoura de ses bras et rejeta la tête en arrière. Les yeux fermés, elle sourit, de ce sourire qui illuminait son visage avant chaque joute verbale au Siège de la Corporation Galactique.
Elle rit, nerveusement d'abord, puis parti d'un rire froid et insensible, uniquement libérateur de sa folie.

Un putain d'idéaliste... Décidément, je ne tombe que sur ça en ce moment...
Gamin, écoute moi. Se battre pour une idée, d'accord, ça fait classe, mais c'est totalement con...
Ensuite, c'est quoi cette histoire de vivre pour moi? Prends garde, tous ceux qui se sont trop approchés de moi s'y sont brulés...
Enfin, je me disais bien que ton visage me parlait. Et tu viens de répondre à mes interrogations sur divers moments où je me suis sentie observée...
Quoi qu'il en soit, à ta place, je me trouverais une nouvelle raison de vivre...

Warren maintenant.... Il repose en paix. Il le mérite. Découvrir la raison de sa mort serait ... inutile. Cela ne le ramènera pas. Le venger serait incompris et surement impossible. Vous n'obtiendrez rien qu'un ressassement du passé.
Quant au chant... laisse moi te dire qu'il aurait été réalisé coute que coute. Tu as entendu parler de la prophécie? Warren n'est pas né pour être heureux


Elle marqua une pause et sourit tristement, serrant plus fort sa jambe.

Il y a des gens qui n'y ont pas le droit...

Se levant brusquement, elle posa ses mains sur les épaules du garçon.

Nous étions très proches, certes, mais il n'était pas inconcient au point de détruire un monde auquel il tenait pour venir ME chercher... Il savait que je ne l'aurais jamais suivi.
Tous les trois... Je vous demande une chose. Mettez votre fierté de côté, rangez votre allégeance. Laissez tomber.
Je chérie sa mémoire comme je chérie ces personnes qui m'apportent tout... Je n'hésiterai à tuer pour défendre ce Souvenir.
Telle est l'importance qu'il a pour moi.
Sa disparition, mon impuissance, et les horreurs qui tachent son nom, tout cela me ronge déjà assez.
Ne m'insulte plus, gamin, ou alors tu verras le voile de près. Et pas du bon côté...


La jeune femme soupira et alla s'appuyer contre le bureau.

Auteur : Aurel
11/09/06 14h46 | 69 Desertan 3724

- Vos paroles n'ont rien perdu de leur mystère, Kalyso... Les années, les épreuves ne vous ont pas changé sur ce point. Vous restez aussi détachée du réel, aussi mélancolique qu'au premier jour. Votre constance est une qualité que j'admire.

Sineria se leva et se posta devant une des fenêtres. Le soleil couchant créait des reflets orangés dans ses cheveux noir de jais.

- Cependant, j'abhorre votre défaitisme, votre résignation. Il existe des causes qui appellent des sacrifices. Il faut bien que certains les fassent. Je ne partage pas votre opinion sur les idéalistes. Lutter jusqu'au bout pour ses idées, ce n'est pas seulement "classe", mais c'est absolument nécessaire.

Sineria sourit légèrement, avant de rajouter :

- C'est le propre de la race humaine.

Elle se retourna alors vers Kalyso et la fixa dans les yeux.

- Pour mes convictions, je lutte depuis un temps que vous ne pouvez même pas concevoir. Vous n'étiez pas encore née lorsque j'ai commencé ce sacrifice, et vous mourrez avant que je le termine. Je luttais déjà depuis des années lorsque Warren est né. Ce n'est pas sa mort, toute douloureuse qu'elle soit, qui me fera arrêter.

Si je tente de comprendre ce qu'il s'est exactement passé le 39 Desertan, ce n'est pas par désir de vengeance, ni pour me lamenter sur un passé par définition révolu. Si je veux comprendre, c'est parce que j'ai besoin de ce savoir pour poursuivre mon existence. Pour poursuivre mon combat.

Acceptez de m'aider. Que vous acceptiez pour honorer un souvenir, pour donner un sens à votre vie, ou pour quelconque autre raison, cela m'est totalement égal. Mais s'il vous plait, aidez-nous. Aidez-moi. Vous êtes Grande Conseillère, vous avez accès au bureau de Terluan. Allons-y tous les quatre, et nous réussirons. Je vous en prie...

Auteur : Kalyso
16/09/06 12h12 | 74 Desertan 3724

Non Sineria. Le propre de la « race » humaine, c’est de survivre. L’instinct primitif est plus fort que tout, et la peur de la douleur le domine.
Vivre pour une idée, c’est juste un petit « extra », plus on a, plus on veut. On se sent vivre, et on s’accorde le petit luxe de trouver une raison à sa vie.
Quant à ma « constante », vous vous trompez lourdement. A mon arrivée j’étais pleine de ces belles idées que je méprise presque aujourd’hui. Les temps changent, et, même si nous le refusons, nous changeons avec.


Elle s’arrêta de parler et s’avança vers un tableau accroché près de la fenêtre.
Une petite fille en robe blanche y courait parmi les herbes hautes, un chien sur les talons. Quelques pas derrière elle, une enfant tombait sur les genoux. Un soleil complice éclairait la scène.

La jeune femme observa le tableau quelques minutes, perdue dans ses pensées. Elle allait de Warren à Terluan. De la prophétie à Soren. De son aberration pour les souvenirs.

Soit, Sineria. Je vous aiderai. Je vous aiderai pour vous montrer que votre vie continuera que vous trouviez réponse ou non. Je vous aiderai pour vous montrer qu’une fois gain de cause obtenu, vous voudrez encore plus, et que votre excuse sera la même : pour vivre. Je vous aiderai pour soulager votre esprit coupable. Je vous aiderai pour lui.
Mais je désire une chose en échange.

Sineria, qui s’était détendue et souriait presque, se crispa sur son siège.

Je désire la vie de l’assassin, son âme, plus précisément. Vous me le laisserez.
Et je désire la force de passer de l’autre côté du voile.

Vous l’avez déjà, me semble t-il.

Pas ce voile là, Sineria… Je parle de l’épais linceul, celui qui recouvre les dix huit dimensions. Ne prenez pas cet air étonné, vous savez de quoi je parle. Je veux le traverser. Et votre magie me serait suffisante.

Il n’y a qu’une manière d’obtenir ma magie…

Qu’est la mort après tout ce que vous avez vécu, Sineria ?
Je vous y mènerai dans tous les cas, je veux déchirer le linceul. Je vous offre mon aide pour que vous puissiez vivre, et vous m’offrez votre existence. Une vie, contre une vie, la votre contre la votre.


Un silence pesant s’installa entre les deux femmes, enveloppant d’un malaise considérable.
L’attente se faisait lourde. La décision serait finale. Le tournant que marquerait le monde après celle-ci l’était encore plus.

Auteur : Aurel
23/09/06 18h39 | 6 Galan 3725

En effet, songea Sineria, l'âme de Kalyso n'a rien perdu de son mystère, mais ses pensées ont été durement altérées par le temps. Rien de surprenant, quand on repense aux épreuves qu'elle a traversées…

- Pourquoi ? Pourquoi vouloir continuer toujours plus loin ?

Kalyso ne répondit pas, attendant la décision de Sineria.

- Pourquoi persister dans cette voie de la souffrance maximale ? Pourquoi toujours souffrir, pourquoi toujours descendre, pourquoi toujours tomber, pourquoi toujours mourir ? Que cherchez-vous, Kalyso ? Vous n'obtiendrez rien de plus. Vous ne savez pas ce qui est derrière les frontières de vos connaissances, mais soyez bien convaincue que cela ne vous rendra pas plus heureuse.

Sineria partit d'un petit éclat de rire totalement dénué de joie.

- Mais ce que vous cherchez, poursuivit-elle, ce n'est pas votre bonheur. Quoi, alors ? La connaissance ? J'en doute. Un sens à votre vie ? Etes-vous à la recherche de ce que vous nommez un "petit luxe" ? Une raison de continuer ? Un conseil, arrêtez. Construisez ici ce que vous ne pouvez obtenir par ailleurs. Au lieu de chercher un monde utopique dans lequel vous vous accompliriez, construisez ici votre avenir. Une utopie n'existe en aucun lieu. La seule chose que vous obtiendrez sera votre ruine. Et celle de tous ceux qui vous entourent.

Devant le mutisme de son interlocutrice, Sineria monta le ton :

- Mais enfin, réagissez ! Warren a tout fait pour que vous viviez, pas pour que vous vous lanciez dans une énième croisade suicidaire ! Sans vous l'avouer, ou peut-être même en vous l'avouant, vous tentez par tous les moyens de vous faire souffrir. Arrêtez ! De quoi vous sentez-vous coupable ? Pourquoi vous blesser ainsi alors que vous pourriez être heureuse ? Vous êtes ici pour vivre, alors vivez !

Le silence se prolongea, glacial. Sineria baissa les bras et se rassit dans son fauteuil, resserrant autour d’elle sa longue robe noire.

- Non, répondit-elle d’une voix sourde. Si vous persistez à vouloir courir vers votre perte, faites-le, mais ce sera sans moi. Warren a tout donné pour que vous puissiez vivre, ce n’est certainement pas moi qui vous permettrai de réduire ses efforts à néant. Si vous devez nous aider, faites-le pour une bonne raison et non pour cette quête sordide.

Auteur : Kalyso
23/09/06 19h20 | 6 Galan 3725

Que de paroles assassines, Sineria. Et que de fois les ai-je entendus…

Kalyso secoua la tête, baissant les yeux.

Qu’est ce que je cherche ? Voilà longtemps que je ne cherche plus, Sineria. J’erre.
J’erre tant et si bien que j’ai tout parcouru.
J’erre tant et si bien que de mes pas ont marqué les terres des cinq planètes. Les cinq reines, comme on les appelle de nos jours.
Tant et si bien que je n’ai plus chaud sur Volcano, ne manque d’air sur Aquablue, ne m’apaise pas sur Vertana, ne m’envole sur Desertica, et ne m’étonne plus de Galactica.
Tant et si bien que les êtres ont tous ici une âme plate.
Tant et si bien que je ne vois plus d’intérêt à vouloir vivre. Que ce soit dans la souffrance, ou dans la joie. Je ne désire guère plus construire.
Je veux retrouver.
Erreur ? Peut être. Mais mes moments de bonheur ont déjà été. Et si c’est, ne serait ce qu’une once de celui-ci que je cherche, c’est là bas que je la trouverai. Le linceul les recouvre tous, ces moments. Et vous êtes la seule qui pourrait me laisser y accéder facilement.

Warren… Vous me parlez de Warren, tous. Vous me parler de ce qu’il a fait pour moi. Moi c’est entre autre pour le retrouver, que je fais cela. Vous me parlez de Warren comme si vous saviez tout de lui, de ses volontés. Vous me parlez de lui comme s’il n’avait de secret pour vous. Détrompez vous, Sineria. Comme je le disais à Soren, il n’a pas fait tout cela pour moi. Il a fait tout cela, car c’était son destin.


La jeune femme s’assit doucement dans un fauteuil et posa un regard lourd de sentiments sur les protagonistes de la scène. Il était difficile de déterminer si elle réfléchissait à une attaque, ou une soumission. Si son aide viendrait ou si elle agirait à son bon vouloir.
Une chose seule lui était certaine : Elle traverserait le linceul. Et Sineria y laisserai la vie.

Auteur : Aurel
24/09/06 09h18 | 7 Galan 3725

- Alors, vous en êtes arrivée là. Déjà. C'est regrettable, mais je crois qu'il me sera impossible de vous faire changer d'avis. Il est un temps où les années se font trop lourdes, et où il faut tourner la page. Vous êtes simplement très précoce sur ce point. Je vis depuis infiniment plus longtemps que vous - parfois bien trop longtemps à mon goût -, et cependant je trouve encore la force de rester en ce monde. Lorsque j'ai rencontré les Lueurs, j'ai compris relativement rapidement que je devrai changer mon existence. Vous comprenez, il faut que certains luttent pour que les autres se laissent vivre. Je n'ai toujours pas perdu cet "idéal". Ce "petit luxe". Et ça me ferait mal de tout abandonner maintenant. D'avoir lutté pour ensuite tout lâcher. C'est pour cela que, avec ou sans vous, je continuerai. J'irai moi-même chercher ce rapport s'il le faut. Je découvrirai la vérité, quoi qu'il en coûte. Savez-vous pourquoi ? Certainement pas parce que je me complais dans la contemplation du passé. Non, je découvrirai la vérité, parce que l'avenir se bâtit dessus. Je vous remercie d'être venue. J'avoue que je suis plutôt déçue par ce que vous êtes devenue, mais nous n'épiloguerons pas là-dessus. Je ne peux m'empêcher de vous souhaiter le succès dans vos errances. Adieu, Kalyso.

Sineria fixa longuement la jeune femme, qui finit par tourner les talons et se diriger vers la porte.

- Attendez ! l'arrêta Eylon Ors. S'il le faut, je vous donnerai ce que vous voulez.

Kalyso leva un sourcil.

- Nous ne réussirons pas sans vous. Si c'est la seule solution, mes pouvoirs seront vôtres dès que nous en aurons terminé.

- C'est hors de question !
l'interrompit Sineria. Absolument hors de question !

Elle se leva et marcha jusqu'à se tenir droite devant Eylon, son regard froid planté dans les yeux de braise de la jeune femme.

- Tu sais ce que tu es. Ce que tu représentes. Si quelqu'un ici est indispensable, c'est bien toi.

- Mais il nous faut ce rapport. A tout prix.

- Non, pas à tout prix. Ta vie - et celle des deux autres - dépasse de loin cet objectif.

- Si nous y allons sans Kalyso, ma vie, je la perdrai quoi qu'il arrive.

- Alors tu n'iras pas, je m'en chargerai.

- Non. Ma décision est prise.


Le silence tomba, pesant. Une atmosphère électrique emplissait la pièce.

- Très bien, lâcha enfin Sineria. Puisque je n'ai pas le choix, j'accepte votre proposition, Kalyso. Vous aurez ma vie, et tout ce qui va avec. Espérons que cela ne nous mène pas tous à notre perte...

Auteur : Kalyso
24/09/06 10h27 | 7 Galan 3725

Voilà qui est sage. Je suis des votres alors... Mais il me faut une petite...assurance...

La jeune femme s'avança et prit sur le bureau une feuille et une plume blanche qu'elle trempa dans un encrier. Elle inscrivit en quelques mots en runes anciennes et signa en bas de celle-ci avant de la tendre à Sineria.

Je vous en prie....

Un sourire bref illumina son visage lorsqu'elle roula la feuille dans sa poche.
Elle prit ensuite un autre parchemin sur lequel elle se pencha, et invita les trois autres à la rejoindre.

Voyons voir.... Ah! Ce n'est pas du grand luxe, mais cela devrait suffir...
Soren, puis je vous demander la bougie posée sur la fenêtre s'il vous plait? .... Merci....


Elle murmura les paroles que si longtemps auparavant, Oldwë lui avait enseignées, et une petite flamme vint faire danser les ombres sur leurs visages.

Je ne vous connaissais pas ce don pour la magie.

Détrompez vous, Sineria, mon niveau n'est que celui d'un mage débutant. Sans quoi je n'aurais guère besoin de vous...


Elle pencha la bougie au dessus du parchemin, laissant s'écouler la cire fondue, et murmura d'incompréhensibles paroles. Alors la tache de cire s'étira sur tout le parchemin, se séparant en mille filaments, virant à gauche, à droite, se chevauchant, puis se séparant de nouveau.

Une dizaine de minutes plus tard, le parchemin était devenu un fidèle plan du Siège de la Corporation Galactique, et de la Tour des Conseillers.

Ce plan n'est pas infaillible : il est issu de ma mémoire.
Je vous laisse l'étudier. Demain je vous attendrai à l'aube et nous partirons pour la Tour. Sur ce je vous souhaite une bonne nuit. Reposez vous bien, la journée sera longue.

Et peut on savoir...où vous allez?

Ne vous inquiétez pas. Je ne souillerai pas les lits de votre précieux château.

Que vous êtes prévisible mon enfant... Les jardins?

Les jardins. Que faire si je les aime?

Et elle tourna les talons.

Auteur : Aurel
25/09/06 14h46 | 8 Galan 3725

Quelques heures plus tard, alors que Kalyso avait quitté le Palais et que Soren était parti dormir, Eylon partit retrouver Sineria à l'endroit où elle saurait qu'elle pourrait la trouver : une petite crypte située dans les tréfonds du bâtiment, et dans laquelle Sineria logeait du temps du Shadowsong.

- Alors tu es restée ici tout ce temps, commença-t-elle.

- Ce Palais contient nombre précieux secrets. Il se défend très bien tout seul, mais j'ai pensé pouvoir apporter ma contribution. C'est également un parfait endroit pour réfléchir et pour étudier.

- Après avoir tant vécu, tu continue à étudier ?

Les yeux de Sineria se troublèrent. Elle resta silencieuse un instant avant de répondre :

- Sais-tu quel âge j'ai ?

- Pas exactement, confessa Eylon. Mais je sais que ceux de ta race peuvent vivre des siècles.

- Nous ne sommes plus très nombreux. Les humains nous ont peu à peu fait disparaitre. Ceux qui restent sont tous obnubilés par des chimères.

- Et toi ?

Sineria sourit mystérieusement.

- N'est-ce pas une chimère que de vouloir poursuivre une quète qui, après tout, n'est pas la mienne ?

- C'est notre devoir à tous.

- Non, c'est votre devoir à vous, humains. Vous nous avez chassés, maintenant c'est à vous de vous défendre contre ceux qui vous chassent. Je n'ai pas de réelle raison de poursuivre, car la venue ou non des démons ne changera que peu de choses pour ma personne. Et, comme je l'ai dit tout à l'heure à Kalyso, lutter pour ses idées, c'est le propre de votre race. Pas de la mienne.

- Alors pourquoi continues-tu ?

Sineria sourit.

- Je te l'ai dit, nous devenons tous plus ou moins fous. Nous perdons notre intégrité. Certains perdent leur côté humain et deviennent de vrais monstres. D'autres deviennent de plus en plus humains. C'est un peu ce qui m'arrive. Mais je sais que j'arrive au bout. Cette proposition de Kalyso n'est qu'une excuse.

- Alors tu vas partir.

- Oui, je vais en finir. Dès que je saurai ce qu'il s'est réellement passé.

- Crois-tu que Novae...

- Tout converge vers elle. Son journal. La prohétie. Et pourtant, c'est incohérent. Les Lueurs l'auraient forcément percé à jour.

Eylon interrompit Sineria :

- La prophétie ? En quoi converge-t-elle vers Novae ?

- Par le sang de ses ancêtres trahis il périra.

- Et alors ?

- T'es-tu déjà demandé qui était la mère de Warren ?

Un long silence suivit cette question. Eylon reprit enfin :

- Alors pourquoi Shingaz n'a-t-il pas...

- Excellente question. Insoluble en apparence. A partir de là, deux possibilités. Soit je me trompe du tout au tout et Novae n'est pour rien dans la mort de Warren, soit Shingaz a délibéremment laissé le Trentième mourir.

- Mais pourquoi aurait-il fait ça ?

- Je doute que cette option soit la bonne. Mais peut-être que...

- Oui ?

- Peut-être que nous nous trompons depuis le début.

- Que veux-tu dire ?

- Peut-être que les Lueurs avaient des motivations tout à fait différentes de celles qu'elles nous ont exposeés.

- Je ne peux le croire.

- Pourtant, il faut l'envisager. Car cela modifierait toute notre perception des événements des trente dernières années. D'une manière qui pourrait être gravissime...

- Rien ne vient prouver que tu as raison.

- C'est pour cela que nous devons absolument obtenir le rapport d'autopsie de Warren. Quoi qu'il nous en coûte. Y compris la vie d'une vieille vampire décatie.

Auteur : Kalyso
30/09/06 15h42 | 13 Galan 3725

Les aider était il une bonne idée ?
Presque aussi forte que la volonté de la jeune femme de traverser le linceul était sa répugnance à replonger dans les dossiers du bureau de Terluan.
Pénetrer dans le lieu poussiéreux ne serait difficile : elle avait miné le Siège de la Corporation sans que personne ne le remarque. Non, revoir cette salle qu'elle détestait tant....

Elle s'assit à même le sol, dos au muret qu'elle avait franchi quelques mois plus tôt avec le Chapelier Fou (que devenait il?). Les souvenirs affluèrent à son esprit. Elle en était pleine, de ces histoires. Les siennes, celles de son entourage....
Elle se prit la tête entre les mains en fermant les yeux. Assez... C'en était assez... Mais que cherchait elle après tout?
Elle les voulait eux. Tous. De nouveaux réunis.
Cette mission était stupide.... La jeune femme sauta sur ses pieds et se mit à courir vers la grille du palais. Elle ne revint qu'à l'aube.


Vous avez une petite mine Kalyso...

Je n'ai pas dormi. Vous inquiéteriez vous pour moi?

Non. Je m'inquiète pour la mission. Que vos sens ne soient trop altérés.

Alors n'ayez crainte. Il faut plus de fatigue que cela pour me troubler Sineria. Tout le monde est prêt?

Auteur : Soren
01/10/06 14h18 | 14 Galan 3725

-Oui tout le monde est près !

Soren sortait du palais dans son habituelle soutane noire, vêtu de sa cape… comme a son habitude. Le soir précédent, il n’était plus intervenu dans la conversation entre Sineria et Kalyso, il avait estimé que ce n’était pas de son ressort. En revanche, il avait contacté son ancienne unité, une unité spécialisé dans l’infiltration. Après tout, c’était eux qui avaient repéré et enlevé quatre des cinq sphères et la cinquième aurait suivi si Warren n’était pas tombé.

-Mon unité d’infiltration de rend actuellement vers notre objectif et ils nous attendent dans un café à proximité. Ils pourront nous aider si on ne nous laisse pas entrer.

Soren sourit au deux femme et attendit la mise en route vers le prochain retour de Warren.