Quartier commerçant > Aux milles merveilles.

Auteur : Namaj Vüenthal
18/08/06 01h31 | 44 Desertan 3724

Une porte en bois massif, du chêne indubitablement, au fond d'un couloir qu'on accédait après avoir descendu un long escalier décoré de mosaïque bleue, verte et blanche, était dominée par deux lanternes rouges. Au-dessus de cette porte était accrochée une pancarte plus ou moins bancale qui tenait à l'aide de deux clous rouillés. Il y était inscrit, en une écriture ressemblant à des volutes de sang lumineux, le nom du bar ou plutôt de la maison : "Aux milles merveilles".
A première vue, on aurait pu penser qu'il s'agissait d'une boutique qui se dit "tout à un crédit" où l'on peut trouver toutes sortes d'objets plus étranges les uns que les autres. Mais non, ce n'était pas des objets qu'on y trouvait.
Quand on pénétrait (ce mot est un peu le mot de passe pour y rentrer, si on ne pénètre rien à l'intérieur, on est viré) dans le hall, on pouvait observer des tableaux, des peintures très anciens, très expressifs, très sensuels, non pas sensuels, érotiques. Un portemanteaux recevait des tonnes de vestes et de manteaux qui lui donnait une allure de martyr. Comment pouvait-il se soulager de tous ces vêtements ? Ce n'était pas ce mobilier qui se soulageait ici, mais les propriétaires de ces vêtements.
Passer ce portemanteaux, il y avait le choix entre deux autres portes : "Les milles plaisirs" et "l'Empire des sens".
Cependant, "l'Empire des sens" n'était pas facile d'accès ce qui ne laissait guère de choix pour la plèbe, la riche plèbe qui pouvait glisser plusieurs billets notés "cents crédits" sous les sous-vêtements des attractions de cette maison.

Oui, cette maison est une maison close. On peut y entrer comme ça, le tout venant peut y accéder, s'il veut, s'il veut bien débourser une somme astronomique pour payer l'entrée.
Mais s'il n'avait que cette somme, il ne pouvait pas aller plus loin que le hall. Il fallait repayer pour ouvrir une porte. Celle des milles plaisirs étaient peu chère, juste cinquante crédits, même pas un mois de paye. Par contre, celle de l'Empire des Sens ruinait tout le monde. Un mois de paye, c'était le prix pour avoir une petite gâterie. Pour avoir la totale, c'était un an de salaire.
Le salaire est le salaire minimum pour survivre sur Galactica. La plupart des hommes pouvait se payer du bon temps dans la salle des milles plaisirs. La plupart des riches pouvaient se payer du très bon temps dans l'Empire des sens.
La différence entre les deux salles n'est pas que la somme à verser, mais aussi la qualité des services. Payez plus cher et ayez le choix entre cette bridée mesquine habillée de cuire et cette rousse avec des menottes.

Il existait plusieurs maisons de ce genre dans tout le Système, mais la grande majorité arnaquait les clients. Beaucoup de jeunots y allaient pour pratiquer le premier acte jouissif, leur défloraison comme on dit avec un tantinet plus de lyrisme. Mais ils ne passaient jamais le stade de la fille se trémoussant, habillée, entièrement habillée.

Auteur : Julia
09/09/06 22h21 | 67 Desertan 3724

Ce qui est intéressant dans notre métier, c'est qu'on rencontre un nombre impressionnant de clients. et ces client viennent d'un nombre impressionnant de bleds différents. Et comme ils parlent souvent de trop quand il nous font l'amour ou lorsqu'ils ont trop but. Mais tous les hommes sont pareils et heureusement qu'on les vire avant la fin de la soirée car les supporter au réveil, non, ce serait trop affreux. Je ne vous parle pas de ceux qui ne se donnent pas la peine de se raser et lorsqu'ils vous mette leur langue, ça irrite. avec les collègues, on a beau avoir essayé de dire au patron que tout le monde soit glabre - de partout. Mais il a refusé. D'après lui, on aurait plus de client. Mais moi qui m'épile tous les jours, je ne vois pas pourquoi ils seraient tous poilus, ça prend dix minutes, alors eux - même sans être habitués et uniquement pour un jour - ils pourraient faire un petit effort.


Hier soir, j'ai eu un client qui paraissait tout à fait normal, mais un brin timide. Ils n'osait pas se déshabiller. Je lui ai demandé si c'était la première fois, vu qu'il était dans la vingtaine, et il m'a répondu que oui et qu'il n'avait jamais trouvé de copine pour lui faire l'amour. Je l'ai consolé en le prenant dans mes bras une fois nos corps dénudés.
Je sentais son coeur battre la chamade. Et sans vouloir le cacher, je crois bien que le mien aussi.
Cet homme me rappelait mon premier amour et le premier contact avec le sexe de ma vie.
C'était durant une soirée de la fin du mois. Je n'étais pas encore dans le métier et donc pas encore déflorée. J'avais rencontré un garçon brin au cheveux longs et très fins, il avait des yeux bleus à couper le souffle. Il s'appelait - non, je ne crois pas qu'on s'est donné nos prénoms. Dommage, il faisait l'amour comme aucun de mes clients le font. Je me rappelle de tout, de ses mains parcourant les courbes de mon corps, s'arrêtant là où il fallait, sa langue mouillant et léchant divinement bien, ses bras forts qui me portaient pour me prendre dans toutes les positions...
Mais le lendemain, la vie a fait qu'il est tombé en moto, il est mort sur le coup. Pauvre garçon.

Le boulot est assez facile. Certains jours, on est un peu fatiguée, mais notre patron nous donne de nombreux congés. Mais lorsqu'une orgie est prévue, nous bossons non-stop. Ces jours-là, le champagne et la chantilly coule à flot.


Malgré tout, les clients sont de plus en plus occupés à faire leur guerre ou à être dans leur bourse et on en voit de moins en moins.
La client elle est composée de gens qui veulent juste se soulager. Ce n'est pas marrant du tout. Alors on attend. Le patron fait un peu de pub, mais ça n'a pas l'air. On espère, on attend, on s'occupe avec les filles quand on n'a pas de client.

Auteur : Syriak
12/09/06 20h54 | 70 Desertan 3724

Syriak sortait tous juste de l'université, comme chaque jour il prenait le même chemin pour rentrer à son hotel, dans la périphérie des quartiers commerçant. Sa chambre était une petite pièce, 3 mètres carré tout au plus, insalubre, la douche était commune pour chaque chambre de l'étage, si bien qu'il était difficile de réussir à passer par la salle de bain.

Ce jour-ci, il s'arréta quelques minutes devant la maison close, il se demandait ce que signifiait exactement ce terme, ainsi que la nature des activités de cette "entreprise". La seule chose qu'il savait c'est que bien que les aller et retour se font de plus en plus rare, chaque personne sortant de cette maison ressort avec une mine réjouie comme jamais.

La nuit tombait, il ne s'était pas rendu compte que cela faisait presque une heure qu'il était présent, et pensait depuis le tous ce temps il s'imaginait ce qu'il se passait à l'intérieur: un petit parc d'attraction? Un bar? Une boite de nuit? Il n'y avait qu'un moyen de le savoir.

Il s'approcha donc doucement, rouge, ne sachant pas tellement où il mettait les pieds. Il allait enfin découvrir si les milles merveilles étaient si exaltantes que le disait ses amis durant les cours. Pourtant beaucoup en avaient honte, et répétaient souvent que si jamais leurs parents, personnes d'une si haute classe de la société, le découvraient, ils seraient regné de leur famille imédiatement.

Enfin il était devant cette porte, prèt à découvrir les mystères de cet maison. Il réfléchit de nouveau, à la fois timide et ayant peut des conséquence mais ce décida d'entrer. Il se trouvait à présent dans une petite pièce rougeatre, mais ne savait que faire.